Les États-Unis ont été le premier pays à créer un système législatif encadrant les Héros. Le système même de licence héroïque y fut inventé au début du 20ème siècle. Il suffisait de suivre une formation, de passer quelques entretiens psychologiques et de réussir un examen pour pouvoir recevoir sa licence héroïque. Une sorte de certificat permettant d’exercer officiellement la profession de Héros. Les Héros étaient ainsi accrédités et rémunérés par l’État pour maintenir l’ordre et la paix à travers tout le territoire.

Les choses évoluèrent au fil des ans. La formation devint plus complexe, l’examen plus difficile… Des écoles pour super-héros commencèrent à voir le jour un peu partout dans le pays jusqu’à ce qu’un cursus héroïque soit finalement créé. Des écoles spécialisées furent également leur apparition, comme par exemple la Campbell Academy qui permettait aux personnes sans Alter de devenir elles aussi des Héros à part entière.

La situation a stagné pendant des années. Puis, en 2070, le gouvernement décida de mettre en place une importante réforme du système héroïque. Désormais, chaque Héros, qu’il soit en formation ou en activité, devait se faire implanter une micropuce électronique au niveau de la nuque - une opération complètement indolore - pour permettre aux autorités de surveiller de plus près leurs agissements. Le but était de se montrer plus sévère en cas de dégâts collatéraux, mais également d’établir plus justement les salaires versés aux Héros en fonction de la difficulté et du succès des missions effectuées.

Les principales écoles proposant un cursus héroïque ont alors été déplacées et rassemblées sur un gigantesque campus de la côte est des États-Unis, l'académie Starwall. Une prestigieuse école dont le parcours devint de plus en plus sélectif au fil des années, si bien que percer en tant que super-héros était devenu plus prestigieux que jamais.

Les autres écoles, plus modestes, finirent par fermer leurs portes les unes après les autres, ne pouvant pas lutter face à la popularité de Starwall et n’ayant plus le soutien financier du gouvernement. Seule la Campbell Academy subsista grâce à ses investisseurs privés et le soutien des Aquaforces.

Le choix du gouvernement sembla payer. Jamais le taux de criminalité n’avait été aussi bas pendant une si longue période. Les États-Unis pouvaient se vanter d’être le pays le plus sûr au monde.

Les choses prirent une tournure dramatique lors de l’Effondrement. Toutes les puces de surveillance explosèrent simultanément, causant la mort de tous les Héros du pays, qu’ils soient en fonction et encore en apprentissage. Les Vilains, qui semblaient presque avoir disparu ces dernières années, réapparurent en force et plongèrent le pays dans le chaos. New York fut en partie évacuée avant d’être bloquée, la situation dans les autres villes était tout aussi catastrophique, le président avait disparu…

Le gouvernement se trouvait dans une situation des plus désastreuses. Il n’eut d’autres choix que de prendre rapidement des mesures pour lutter contre cette vague de criminalité sans précédent qui était en train de dévaster tout le pays.

Au travers d’une loi d’urgence, le gouvernement appela à la rescousse toutes les forces qu’il lui était possible de réunir: les rarissimes survivants de l’attentat, d’anciens héros partis à la retraite, des candidats recalés aux examens, des super-héros étrangers… Il demanda même de l’aide aux civils, à ces justiciers jusqu’alors hors-la-loi qui exerçaient en dehors du système héroïque. Les forces de police et l’armée furent également mobilisées et appelées à devenir en ces temps difficiles les garants de l’ordre public et de la sécurité des citoyens.

La libération de New York et les révélations sur le Président, le système de surveillance de Héros et l'existence d’une cellule secrète au sein du gouvernement chargée de contrôler et déformer les informations sur le taux de criminalité fut un nouveau choc sur la scène politique du pays…

La situation n’a cependant pas vraiment évolué pour le moment.

Contrairement à de nombreux autres pays comme le Japon, il est tout à fait légal aux Etats-Unis d’utiliser son Alter dans des lieux publics. Évidemment, si quelqu'un utilise son Alter pour commettre une infraction, un crime ou un délit, il sera considéré comme un hors-la-loi et devra répondre de ses actes devant la justice.

L’utilisation de son Alter est également tolérée dans les cas de légitime défense et d’aide à personnes en danger.

Vigilante, justicier: une personne qui entreprend de faire respecter la loi sans autorité légale.

Bien qu’hors-la-loi, les Vigilantes étaient pour la plupart tolérés aux États-Unis. Tant qu’ils ne causaient pas de dommages collatéraux et limitaient l’usage de la force à des cas de légitime défense, les autorités locales fermaient un peu les yeux sur leurs agissements. Cependant, ces limites restaient très subjectives et il n’était pas rare de voir certains de ces justiciers finir derrière les barreaux.

Être un Vigilante apportait de très nombreux inconvénients comparé aux Héros. Ce statut n’offrait ni salaire ni assurance ni ressources spécifiques, il ne protégeait en rien des plaintes portées contre soi en cas de dégâts et n’avait aucune valeur face à un tribunal… Il était donc assez risqué d’agir en tant que Vigilante. De plus, avec un taux de criminalité très bas et un système héroïque semblant marcher à la perfection, il n’y avait que peu de raisons de se risquer sur cette voie.

Cependant, avec l’Effondrement, le gouvernement a dû assouplir sa législation concernant les Vigilante et autres héros hors-la-loi. Les autorités publient désormais des listes proposant des primes pour certains criminels ou Vilains, invitant chaque citoyen qui le souhaite à remplir le contrat, à leur discrétion et sans qualifications requises. Les justiciers, jusqu'alors tolérés, sont désormais encouragés à intervenir, et même rémunérés en cas d'intervention réussie. Ils ne sont cependant pas protégés en cas de dommages collatéraux trop importants.