Sully est ce qu’on appellerait un télépathe. Son Alter lui permet d’entendre ce que pensent les gens autour de lui, dans un rayon de 5 mètres. Il s’agit d’un Alter continuellement actif qui, au repos, ne lit que les pensées et images mentales actives, dites de surface, ce à quoi pense un individu à un moment donné. Cet afflux d’idées plus ou moins sensées, et souvent volatiles, envahissent l’esprit de Sully et se mêlent à ses propres pensées, ce qui peut souvent résulter en une cacophonie désorganisée et particulièrement déroutante, de même que fatigante. Pour cette raison, Sully est facilement sujet à d’accablants maux de têtes. Heureusement, avec le temps et suffisamment d’entraînement, il est parvenu à filtrer une partie de ces pensées parasites afin de s’en protéger et de recouvrer une certaine tranquillité d’esprit. C’est une affaire de maîtrise pour ce qui est d’ajuster la force de certaines pensées, de les faire « taire » ou de les estomper ; mais aussi de volonté et de concentration pour ce qui est de les ignorer, les pensées des autres s’imposant à lui avec plus ou moins de force en fonction de leur intensité dans l’esprit dont elles sont originaires, et de la proximité géographique de ce dernier. Au quotidien, Sully est désormais habitué à bloquer ou à ignorer la plupart des pensées extérieures, grâce à des techniques empruntées à la méditation, mais il arrive régulièrement que certaines passent le barrage malgré lui, si elles sont suffisamment puissantes ou qu’il baisse sa garde sous l’effet de la fatigue, de l’émotion ou d’une distraction.

C’est un Alter qui peut se révéler particulièrement redoutable dans l’obtention d’informations, mais qui repose énormément sur la psychologie de son utilisateur, et de ses cibles. Il permet à son utilisateur de gagner un ascendant psychologique certain sur son interlocuteur, de guider une discussion ou d’user de suggestion afin d’obtenir des informations désirées. Mais il comporte de nombreuses limitations natives, et perd crucialement en efficacité face à des individus réfléchis, doués d’une grande force mentale, ou bien, à l’inverse, d’individus à l’esprit particulièrement dispersé. Il peut aisément se retourner contre son utilisateur dès lors que son utilisateur submerge son esprit de pensées multiples, plus ou moins pertinentes voire même incohérentes, saturant ainsi l’esprit de l’utilisateur et l’empêchant de se concentrer sur ses propres réflexions en plus de noyer les informations potentiellement utiles. Son Alter ne permettant pas de distinguer les pensées natives de l’utilisateur des pensées qu’il perçoit, c’est à lui de repérer les pensées étrangères en se basant sur son propre cheminement de pensée, ce qui peut également se révéler trompeur et le rendre sensible à une certaine force de suggestion.

À titre personnel, Sully considère davantage son Alter comme un handicap — un sort cruel, vraiment  — que comme un avantage. Il a appris par l’expérience que les pensées des autres pouvaient se révéler aussi trompeuses que désagréables, et qu’il était risqué de s’introduire ainsi dans l’esprit d’autrui. Bénis sont les ignorants, comme on dit… Pour cette raison, le garçon s’est davantage entraîné à contrer son propre Alter qu’à l’employer.

Avec un entraînement adéquat, cependant, Sully pourrait développer son Alter sur deux axes principaux : une lecture plus fine et profonde des pensées, et leur identification.

En se concentrant sur une cible en particulier, Sully pourrait apprendre à suivre avec plus de précision son cheminement de pensée, de mettre en exergue ses pensées et d’intercepter des pensées plus discrètes, sous-jacentes, qu’il n’aurait pas repérées naturellement. Avec suffisamment d’application et de maîtrise, il serait possible d’aller jusqu’à s’infiltrer en profondeur dans l’esprit d’autrui, d’explorer des strates enfouies de sa psyché, de sa mémoire et de son inconscient. Un tel plongeon en revanche ne serait possible qu’en posant la main sur la tête de la cible en un contact ininterrompu le temps du cheminement, et grâce à une grande concentration, rendant la tâche particulièrement fatigante. La recherche d’informations spécifiques serait naturellement facilitée dans un esprit connu et familier, au risque sinon de se perdre dans les méandres d’un vaste labyrinthe. Il serait théoriquement possible de sonder deux esprits en simultané, ou même davantage si l’utilisateur possédait plus de deux mains, mais dans la pratique la surcharge d’informations à traiter rend la tâche tout à fait impossible pour un esprit humain.

D’autre part, Sully pourrait également s’entraîner à identifier les pensées qu’il perçoit et à en estimer l’origine. Si les pensées elles-mêmes se présentent à lui de la même façon que les siennes, il pourrait néanmoins apprendre à les pister, en suivant une sorte de signal jusqu’à leur esprit d’origine, lui permettant ainsi de localiser leur émetteur avec plus ou moins de précision en fonction de leur puissance et de la distance géographique entre ce dernier et l’utilisateur.

Receiver comporte naturellement un certain nombre de limitations situationnelles, évoquées précédemment, mais aussi quelques restrictions strictes qu’il est important de souligner. Tout d’abord, Sully ne sera jamais capable d’augmenter la portée géographique de son Alter, limitée à un rayon de 5 mètres. En ce qui concerne le type d’informations transmises, l’Alter n’intercepte que les pensées élaborées, qu’elles soient visuelles ou formulées. Ainsi, à l’inverse de sa mère, il lui est impossible d’intercepter de simples sensations, impulsions basiques, intentions ou émotions. Enfin, il existe une nuance claire entre le fait d’intercepter une pensée et de la comprendre : le manque de contexte, un univers cognitif et référentiel trop éloignés des siens ou encore une pensée formulée spécifiquement dans un langage qu’il ne comprend pas rendront les données relativement cryptiques et inexploitables.

Le potentiel maximum de Receiver réside au croisement entre le développement des deux axes mentionnés précédemment, d’une grande force d’esprit, et de l’ensemble des limitations citées.

Il est assis devant toi, le regard tourné vers les teintes pourpres de l'horizon. Il ne t'a pas remarqué, et tu t'arrêtes, un peu en retrait, pour l'observer. Le livre ouvert sur ses genoux ne te surprend pas, tu as l'habitude. Pourtant, intrigué, tu te demandes ce qui a pu le tirer de sa lecture. C'est rare. Il est comme perdu dans ses pensées, et ses yeux clairs fixent un point invisible dans le ciel de cet après-midi d'hiver. Tu lui as rarement vu une expression si douce.

La curiosité l'emporte, et tu prends une brève inspiration que tu expires lentement, tant pour te relâcher que pour te préparer à l'assaut. Doucement, tu baisses ta garde, ces barrières imaginaires dans ton esprit que tu fortifies parfois pour tenter de l'isoler. Les pensées frémissent et se succèdent, se renforcent et se multiplient, comme si c'était toi qui t'agitais. Mais tu tentes de t'oublier, d'écouter ce que les autres ont à dire. Tu passes de l'une à l'autre, considères les idées volatiles qui parfois te surprennent en te volant un sursaut ; tu cherches ce qui pourrait lui ressembler. Tu écartes les idées qui lui correspondent le moins, le sandwich du Subway d'à côté, l'exam du lendemain... Ce n'est pas lui. Tu le devines un peu plus personnel, plus substantiel. Peut-être un peu rêveur, artiste, philosophe. Ou juste tranquille, hésitant, peut-être un peu perdu. Ah. La diffusion des ondes et le phénomène de réfraction. Les idées se bousculent, se déroulent, ça doit être ça, et tu concentres un peu dessus, faisant doucement taire les autres. Tu t'es trompé, c'est un esprit curieux et scientifique, qui cherche à comprendre la beauté des couleurs qu'il a sous les yeux. Tu souris tristement, il est à la fois si similaire et si différent de ce que tu pensais. Tu en apprends tous les jours.

Mais tu as suffisamment péché pour la journée. Sans un bruit, tu tournes les talons et t'éloignes. Tu laisses les pensées s'estomper, pour te plonger à nouveau dans les tiennes, et t'y perdre un moment. Il ne te connaît pas. Tu ne connais pas son nom. Mais tu le croises de temps en temps sur le campus, et chaque fois, il t'évoque son image. Alors, de temps à autres, tu t'offres un petit voyage coupable, dans ses habitudes, et dans son esprit. Jamais longtemps, c'est ta façon à toi de te montrer respectueux dans ton outrage ; et de rester sain d'esprit. Tu ne sais pas si tu crains davantage de te perdre à la recherche de ton souvenir, ou d'être déçu de ne pas l'y retrouver.

Aucune.

L’Alter de Sully est issu d’un mariage entre les Alters de ses parents. L’Alter de sa mère, Mind Scan, lui permettait de ressentir la présence d’individus se situant dans un rayon de dix mètres autour d’elle et de connaître leur état d’esprit grâce à des auras qu’elle avait appris à interpréter. Sans rien lui indiquer sur l’identité ou les caractéristiques des individus en question, ces impressions lui permettaient d’estimer avec plus ou moins de précision leurs affects : sensations vagues, émotions, sentiments, état moral, impulsions… Quant à l’Alter de son père, Soundscape, il lui permet d’ajuster le volume des différents sons alentours, dans un rayon de 5 mètres. Il peut agir sur le volume sonore global, ou se concentrer sur des sons isolés.

Il ne te reste plus qu'à terminer ta fiche
ou la compléter avec le lien de ce sujet !

 GANBATTE !