Energy Switch fonctionne littéralement comme un transfert d’énergie d’un émetteur vers un récepteur et ce indépendamment de la volonté des deux parties. (En supposant qu’une des deux ou les deux soient animées et pensantes.)
Ici « énergie » est lu au sens large et peut être interprété comme un carburant.
Oksana doit se concentrer, visualiser la source d’énergie et sa nature et l’imaginer alimenter la cible.
L’effet est immédiat, indolore au retrait ou à l’injection mais peut engendrer des effets indésirables notamment dans le cas où une des deux parties est un être vivant et se voit affecté d’une énergie étrangère non compatible à son fonctionnement.
Bien qu’il ne soit pas nécessaire d’émettre le moindre mouvement Oksana a pris l’habitude de croiser les mains pour illustrer l’échange ainsi réalisé pendant qu’elle se concentrer pour activer Energy Switch ce qui rend ses intentions plutôt faciles à lire lorsqu’on la connaît bien.
Actuellement il lui est possible de prélever approximativement un tiers de l’énergie totale de l’émetteur  pour la transmettre à sa cible. Dans le cas d’un trop-plein d’énergie la surcharge peut s’avérer dangereuse pour le récepteur et ce qui se trouve alentours.
Pour le moment il n’est possible de transférer uniquement que de l’énergie similaire ou compatible avec la cible.

Oksana peut transférer plus d’énergie, jusqu’à 50 % du capital de l’émetteur.
Désormais il lui est possible de visualiser le « potentiel » du récepteur, de savoir combien d’énergie il lui serait possible de recevoir et d’envisager une surcharge.
Possibilité de transférer une énergie non-compatible à la cible, sans en prévoir les effets secondaires.

Oksana maîtrise tellement bien son Alter qu’elle peut quasiment vider une source de son énergie, sans toutefois aller jusqu’à la détruire ou la tuer.
Elle a acquis une connaissance parfaite des carburants et est en mesure de déterminer précisément de combien est doté chaque être vivant, machine ou objet pour ensuite transférer cette énergie à la cible en connaissant ses limites et sa résistance.

Oksana leva les yeux au ciel avant de les faire rouler, excédée.
Le temps lui semblait s’étirer à l’infini tant elle s’ennuyait. Le paysage ne changeait pas, le doux roulis du véhicule la berçait et l’empêchait de dormir tout à la fois, ses sœurs piaillaient entre elles mais ne lui adressaient quasiment pas la parole, la musique insupportable de son père résonnait en fond sonore et pour couronner le tout ses parents avaient décrété qu’ils allaient bientôt s’arrêter. Encore.
Quelle idées ils avaient eu de vouloir partir en vacances en voiture?
Dès le début et malgré son jeune âge Oksana avait très bien senti que c’était une très mauvaise idée de parcourir quasiment mille sept cent kilomètres juste pour un voyage.
Surtout s’ils devaient s’arrêter dix fois par jour de voyage parce que telle sœur avait besoin d’utiliser les toilettes ou si comme dans le cas présent ses parents devaient remettre de l’essence dans le véhicule.

Assise tout à l’arrière du monospace familial la jeune fille se devait de prendre son mal en patience et supporter tant bien que mal l’idée d’un nouvel arrêt imminent qui durerait forcément beaucoup trop longtemps inutilement et retarderait d’autant plus leur arrivée.
Et pourtant ce n’était pas l’envie de voyager qui lui manquait. Forcément pour une famille de sept il leur fallait économiser beaucoup et longtemps pour pouvoir partir alors quand ses parents avaient annoncé à leurs nombreuses filles qu’ils partiraient pour Saint Pétersbourg Oksana s’était sentie folle de joie.
Dès lors elle n’avait eu cesse de se renseigner sur la ville portuaire et ses nombreuses merveilles.
Son impatience était allée grandissante et elle se prenait à rêver de palais somptueux et de places légendaires.
Le voyage lui semblait d’autant plus long qu’il était interminable et terriblement monotone, en plus d’être ponctué d’arrêts aussi fréquents qu’irritants.

En regardant par la fenêtre la petite Oksana aperçu une jolie berline grise qui arrivait à leur hauteur à vive allure et les dépasserait aisément en très peu de temps.
Un jeune garçon d’à peu près son âge était assis à l’arrière, dans un confort évident.
Qu’est ce qu’elle ne donnerait pas pour être une sorte de petite princesse, fille unique, élevée dans l’opulence.
Elle fut ramenée brutalement à la réalité par un geste obscène du jeune garçon à son attention.
Oksana fronça les sourcils. Elle ne comprenait pas pourquoi certaines personnes étaient aussi méchantes gratuitement.
Un peu fâchée et sans vraiment y penser elle croisa les mains.
Pour les dix occupants des deux véhicule comme pour le reste du monde rien n’avait changé et la berline disparu bientôt rapidement à l’horizon.
Ce n’est qu’après quelques minutes qu’une discussion houleuse en ukrainien débuta et impliqua bientôt tous les occupants de la voiture.

C’était d’abord son père qui avait trouvé étrange que l’aiguille du compteur de carburant soit remontée toute seule d’un coup.
Il en avait informé sa femme, des doutes sur l’état du véhicule avaient été émis, un arrêt puis des vérifications effectuées.
Il s’avérait que du carburant était arrivé tout seul dans le réservoir. Tout seul vraiment ?
Plutôt perspicaces les parents avaient cherché à savoir laquelle de leur filles était responsable et assez rapidement les soupçons étaient tombés sur la benjamine au regard fuyant.
La grosse voix caverneuse de son père avait grondé son prénom et Oksana avait dû supporter un double sermon parental ponctué de quatre regards perçants tout à la fois supérieurs, réprobateurs et inquisiteurs.
C’était la première fois qu’elle dérobait quoi que ce soit. Et malgré la déferlante qui s’était abattue sur la pauvrette il lui restait un sentiment grisant,enivrant, ne lui restait plus qu’à trouver une occasion de recommencer.  

Pas de modification physique.

Energy Switch est un alter fusion.
Sa mère possédait l’alter Volt Switch qui lui permettait de faire un transfert électrique d’une machine vers une autre et notamment de recharger cette dernière.
L’alter de son père Amplification fonctionnant de manière très littérale amplifiait les émotions et les ressentis et pouvait même -après beaucoup de maîtrise- aiguiser les sens.