Elle avait prévu le coup pour toute éventualité ! … C’était ce qu’elle aimait croire, en tout cas mais dans les faits, elle pensait avoir bien arrangé son coup. Les interventions où elle devait se déguiser en son avatar, V1z1-on, était très rare. En réalité, une fois seulement elle dû se présenter face aux policiers pour porter ce masque. Il faut dire, il valait mieux s’expliquer en personne lorsque l’on commençait à être soupçonné. Le nombre de fois où elle avait donné la position exacte de criminels planqués, après tout … Un parfait anonyme sur le net qui détient de telles informations, elle devait elle aussi être une criminelle, n’est-ce pas ? En temps normal, on l’aurait forcé à révéler son identité mais les faits étaient là : depuis l’effondrement, tout aide est le bienvenu.

Les Repentis, des mafieux pur et dur qui, pourtant, se voient collaborer avec les autorités le temps de remettre de l’ordre dans le système héroïque … Le parfait exemple de ce qui lui permettait de jouer à ce petit jeu de V1z1-on. Elle désirait rester anonyme ? D’accord. Les policiers, les nouveaux héros, ils avaient d’autres chats à fouetter que d’attraper un bon samaritain mystérieux.

En ce début de soirée, Etsuko, ou plutôt V1z1-on, avait reçu un étrange message d’un anonyme. Un anonyme ? Elle ne pouvait pas critiquer, vu ce qu’elle faisait, mais cela soulevait aussi quelques étranges doutes. Elle n’était pas une héroïne mais ses activités allaient dans le sens de la justice. Elle a déjà aidé à envoyer quelques vilains derrière les barreaux, par cinq fois en réalité, jusqu’à présent. Un anonyme qui souhaite lui parler, cela aurait pu être un piège, une revanche, sur ce mystérieux enquêteur qui ne semble jamais rater sa cible. Merci à son alter pour cela.

« Breath, should I take a deep ? Faith, should I take a leap ? Taste, what a bitter sweet … All myyy, All my life ♪»

Une voix féminine raisonnait dans cette ruelle sombre. La seule chose visible était les reflets des lumières de nuit sur le hoodie mauvâtre, presque néon, d’une silhouette se trémoussant un peu dans le noir. Etsuko chantonnait et se donnait à une musique qu’elle appréciait en ce moment… Elle n’avait aucune crainte car elle savait qu’elle n’allait pas être surprise. Même ses nombreux yeux sous capuches, cachés, elle verrait bien quand quelqu’un approcherait à travers ses yeux. Cette figure portait également un masque blanc dont un des yeux était orné de gravures, et deux long tonfa de chaque coté des hanches. Sa petite assurance. Elle avait apprit les arts-martiaux, après tout. Un minimum désormais, dans ce monde en déclin …

« Let me face, let me face, let me face my feaaaar … Let me face, let me face, let me face my feaaaar ♫ »

La voix qui se faisait entendre variait tout le long … Féminine, masculine, distordue, enfantine, profonde, fluette … Le masque qu’elle portrait était dote d’un déformeur de voix, une assurance de plus pour ne pas se faire prendre et plus important encore, ne pas laisser son léger accent japonais prendre le dessus. Tout ça était si risqué et pourtant, elle continuait sa petite danse dans le noir. Elle aurait pu facilement refuser mais à quoi bon faire ce profile si ce n’était pas pour aider les gens ? Dans le pire de cas, elle avait son grappin et elle pourrait s’envoler de là … A supposé que la personne malfaisante qui lui en veut n’ai pas d’alter lui permettant de la suivre.

« Won’t be long, won’t be long, I’m almost here …♪ »

Elle devait se faire remarquer. V1z1-on avait besoin de se faire reconnaitre comme un bienfaiteur de confiance. Sans formation héroïque, elle n’avait pas sa place parmi eux, parmi les policiers même. C’était son seul moyen de pouvoir faire partit de ce grand tout et d’aider à retrouver ses salopards qui avaient provoqué son effondrement …

« Watch me cry … All my teaaaars … » Et provoqué la mort de son beau gosse adoré.

Finalement, elle, ou plutôt « il » comme elle se faisait passer pour un homme, allant même jusqu’à demander à un ingénieur héroïque de lui fabriquer un débardeur capable d’affiner sa poitrine à l’extrême, se retourna en infiltrant la vision de quelqu’un qui s’approchait et qui regardait dans la ruelle. Son message avait donc bien passé. Elle avait simplement donné un jour, une date, une heure, rien de plus. Pas de cérémonie, pas de petit mots, simplement le nécessaire. Tel était l’esthétique de V1z1-on. « Il » rangea d’ailleurs ses mains dans ses poches et cessa de gesticuler petit à petit. Il dévoila ainsi son masque blanc, ainsi que le grand aigle mauve sur le devant de son hoodie … L’aigle, le symbole de V1z1-on. Quelque chose de simple, de très américain, quelque chose auquel elle n’était pas du tout attaché … Et c’était tant mieux. Au moins de rapprochement, au mieux. Elle n’avait cependant pas pu s’empêcher d’aimer le principe … Celui de la vision d’aigle.

La voix changeante de V1z1-on s’éleva à nouveau, moins chantonnant cette fois, bien entendu. « Bonsoir. Pas très confiant sur le net, je vois ? Je peux comprendre. V1z1-on, pour vous servir. » Il ricana, amusé, sa voix prenant des effets différents à chaque paire de secondes. Une main gantée sortit d’une poche, l’invitant à s’approcher. « Je suis flatté que tu pense avoir toutes les réponses à tes questions avec moi … Mais rien n’est moins sûr. Que cherches-tu ? » Elle ne lui demanda même pas son nom, rien … Ce n’était pas la personne qui comptait mais aider.

Nathanaël avait perdu son prénom depuis un certain temps, maintenant. Ou plutôt, il fallait dire qu’il y avait renoncé, car il se souvenait parfaitement de la façon dont on l’appelait lorsqu’il était plus jeune. Nathanaël était le prénom que ses parents lui avaient donné, et, pour le moment du moins, il ne désirait pas le porter. Aujourd’hui, Samuel avait pris la place de Nathanaël, temporairement du moins, car c’était presque autant que l’autre, un prénom sans attache ni histoire. Juste un prénom utile en temps voulus.
En attendant, et malgré tout ce qu’il avait vécu sous ce nom-là, Numéro Un était la seule appellation que le jeune homme reconnaissait comme étant la sienne, et la seule, pour l’instant, qu’il se pensait digne de porter. Il avait ses raisons, qu’on ne détaillerait pas ici, mais tant que son objectif ne serais pas attend, dans son esprit, il restera toujours le petit garçon souillé a qui on avait voler l’enfance.
Pour le moment, il n’était qu’un chiffre de plus, auquel il manquait quelque chose.

Mais quel intérêt avait-il à se morfondre ? Pleurer, il avait déjà fait ça une bonne partie de sa vie sans que ça ne l’aide a rien, et tant qu’il pouvait éviter de perdre du temps… Il en avait beaucoup à rattraper.
Un faible aurait vécu dans la peur toute sa vie, mais Numéro Un ne voulait pas être faible. Lui, il voulait prendre actions. Sa proie était trop grosse pour lui pour le moment, mais il avait tout son temps. La ressource principale d’une guerre est, était et sera toujours l’information, après tout. Alors, autant commencer le plus tôt possible à se faire des contacts et des amis dans ces milieux ou l’ombre de l’Homme côtoyait sa lumière.
__

Il n’y avait rien de plus cliché que cette ruelle dans laquelle se trouvait ce soir le numéroter. Il eut menti de raconter qu’il s’était attendu à quelque chose d’un genre différent, bien entendus, mais pas de dire qu’il aurait clairement apprécié d'être surpris, sur le lieu de rendez-vous. Qu’y avait-il de plus suspect que cet endroit ? La petite rue, que l’asphalte c’était à peine donner le mal de recouvrir une fois laissant apparents quelques pavés amochis par le temps et les passages, était berceau d’une odeur désagréable qui semblait disparaitre sitôt que l’on s’éloignais de l’endroit, comme si elle était retenue par un mur quelconque, juste a la sortie. Bien qu’il n’ait pas plus depuis un moment, une flaque d’eau saumâtre et nauséabonde
Couvrait le centre de ladite ruelle, juste sous une petite bene à ordure. Quoi de plus banal que ce lieu que fuyaient touristes et habitants, pour une rencontre qui ne les concernais pas ?
Numéro un se trouvait donc au milieu de ce lieu convenu, assis sur une benne, balançant mollement ses jambes qui tapotaient de manière irrégulière contre le métal tollé du petit container. Ce jour, il portait une tenue relativement banale, bien que comme souvent, les vêtements qui la composaient était au moins une voire deux tailles au-dessus de celle du jeune homme. Jean large, sweet à capuche, ajoutons à cet accoutrement un masque bon marché représentant le visage d’un vilain de dessin animé récent cachant son visage et ses cheveux, il avait plus l’air d’un type bizarre un peu amusant que d’un mystérieux… Quoi que ce soit, en réalité.
Pourtant, il était on ne peu plus sérieux. Sur le moment, ses pensées vagabondaient autour d’une idée. Si son interlocuteur, derrière son écran avait choisis un lieu comme celui-ci, c’est non seulement qu’il devait connaitre l’endroit – car c’est clairement le genre d’endroits que Numéro Un aurait fait surveiller en premier -, et aussi qu’il devait être particulièrement confiant. Par principe, dans un sac pour un grand instrument de musique, le jeune homme avait glissé son arme favorite – et la seule à être, pour le moment, arrivée aux Etats-Unis -, mais il ne se faisait pas d’illusion. Si quelqu’un acceptait un tel rends vous sans poser de questions malgré le fait qu’il avait déjà fait parler de lui dans le milieu criminel, c’est qu’il était suffisamment fort pour se le permettre.
Ça, ou bien il était simplement parfaitement abruti, cela fonctionnait aussi.

Après un petit Moment, un chant lui parvint de l’autre coté de la ruelle. Le ton était juste, mais la voix distordue, changeante, oscillant entre les personnages et les ambiances grâce a un modulateur de voix qui semblait de plutôt bonne facture… Au moins, la personne avait un minimum de prudence. Sans afficher de peur particulière, d’autant plus que son visage n’était pas vraiment visible, le jeune garçon descendit de sa poubelle, mains dans les poches, se balançant tranquillement d’avant en arrière, le regard fixé vers l’individus qui l’approchait.
Pendant un petit moment, il n’y eut rien dans la ruelle que les deux personnages, la chanson perturbante du nouveau venu, et les bruits de pas de ce dernier. Petit a petit dans les ténèbres se démarquèrent aux yeux de Numéro Un le masque pâle aux motifs dont il ne connaissait pas la situations -si tant est qu’ils en avaient une -, ainsi qu’un hoodie un peu kitch qui arracha un sourire à Numéro Un. Il n’y avait rien de plus impersonnel, comme manière de se cacher. Une chose était sure, cette personne savait au moins comment cacher son identité. Ecartant avec soulagement sa théorie de l’interlocuteur abrutit, Numéro un se contenta de ne plus avoir en tête que celles de la blague, du piège, ou du réel connaisseur. Mais il eut été impoli de tester son rendez-vous de manière trop évidente, et en bon français, Numéro Un était un homme poli.

Changeant légèrement sa voix de manière improvisée, la rendant vaguement plus aigüe, mais toujours aussi « crédible » qu’à l’accoutumé, il leva une main gantée pour faire un petit coucou bon enfant aux nouveaux venus, agitant les doigts et s’exprimant sur un ton enjouer.

« Bonsoir Bonsoir ! Pile à l’heure dit moi ? » Commença le garçon, avec un accent français, clairement évident, qu’il n’avait pas en temps normal.
« Bonsoir. Pas très confiant sur le net, je vois ? Je peux comprendre. V1z1-on, pour vous servir. »
« À contrario, tu sembles bien confiant pour accepter un tel rendez-vous ; la première fois, je comprends, mais après quelques criminels, n’importe quel mafieux aurait pus te tendre un piège, tu ne penses pas ? » Répondit le jeune homme avec entrains, cachant sa méfiance derrière son ton joyeux. « A vrais dire, je suis même assez curieux de savoir ce qui te met tant en confiance, j’aimerais avoir tant d’assurance. »
L’individu, car on ne pouvait pas le genrer, tendis une main à Numéro Un, qui fis non de la tête, répondant d’un air navré.

« Mhh. Je suis désolée, je ne peux pas prendre cette main. Imaginons que tu puisses deviner qui je suis d’un simple contact ? Où peut-être avoir un moyen de me nuire lorsque tu me saisis ? Tu comprendras que dans ce genre d’opération, on n’est jamais trop prudent.
Disons plutôt que j’espère avoir quelques pistes. Cette première rencontre est aussi pour moi une façon d’entrer en contact avec un milieu que je serais donné à côtoyer. En fait, pour le moment, je n’ai que peu pas de questions pour toi... » il s'intérompis, se balançant toujours joyeusement, une question idiote en tête...

« Mhh.. Simple curiosité, juste avant. Quelles sont tes raison de faire ça?»


Il marqua une petite pause, prenant le temps d'en laisser à son interlocuteur.

Cet étrange jeune homme n’avait pas tort. Cela aurait tellement pu être un piège mais quand bien même il avait mille fois raison, Etsuko, sous se masque, était d’autant plus confiante. Elle aurait tout vu venir à des kilomètres, littéralement. Bien entendu, son interlocuteur ne pouvait pas le voir sous le masque, sous la capuche, sous tous les vêtements qui ne révélait pas un centimètre de peau mais celle-ci était devenue bien sombre. Une réaction naturelle due à son alter. Au plus elle envahissait la vision de nombreuses personnes, au plus sa peau devenait rosée, puis brune, puis complètement noire. En cet instant, cela voulait dire qu’elle espionnait bien du monde … Du simple passant au bon père de famille mangeant à table ou finissant encore sur le simple responsable de caisse dans le magasin de tabac du coin. Elle était tentée d’en plaisanter, de dire que justement, « elle l’aurait vu venir » mais cela donnerait un indice sur qui elle était. Il fallait éloigner absolument tout lien et une simple blague pouvait être plein de sens.

C’est pourquoi il, V1z1-on, haussa les épaules et secoua un peu la tête. « J’ai prit cette possibilité en compte, c’est pour cela que je me suis renseigné. Un magicien ne révèle jamais ses secrets cependant, n’est-ce pas ? » La personne masquée agita ensuite son doigt devant lui, signifiant la négation. « Confiance ? Qui sait ce qui se cache derrière ce masque. Je pourrais être plus terrifié que tu ne le crois. Tout ceci, cependant, se sont mes choix et je les assume. »

Ce n’est pas comme si elle n’avait pas imaginé ce genre de rencontre avant. Il était naturel qu’on la questionne, qui ne le fera pas devant un individu masqué qui semble avoir tant à cacher … Mais ironiquement, mise à part sa réelle identité, elle n’avait absolument rien à cacher. C’était un champ de mine qu’elle devra traverser à chaque fois, mais il n’y a pas de raison de mentir non plus. La confiance construite sur le mensonge, cela ne menait généralement pas à grand-chose de constructif, elle le savait mieux que quiconque … Peut-être aurait-elle encore un petit ami en vie si le premier ne lui avait pas mentit …

Le détective rangea sa main dans sa poche à nouveau, poussant un petit rire amusé, qui ressortit pourtant bien grave et profond à cause de son modificateur de voix… Et lorsqu’il s’en rendit compte, il sembla prit de frisson et fit un signe de la main gêné. « Aah, je voulais pas faire de rire diabolique ! C’est ma voix ça, ahah … Uhm, pardon. » Reprenant un peu son sérieux … Il toussota. « Mais je comprends, c’est normal. Gardons cette relation longue distance alors ~ » Répondit-il finalement d’un ton taquin.

Cependant, ce qu’il dit ensuite n’avait que peu de sens à ses yeux. Un premier contacte dans ce « milieu » ? Quel milieu ? V1z1-on ne faisait partit d’aucun milieu, vraiment. « il » n’était ni héro, ni vilain, ni de l’ombre, ni en plein jour … Au pire, il était du milieu inconnu d’Ukato mais ce n’était pas comme s’il avait des contactes, des liaisons, ce genre de choses. Et deuxièmement … Il ne voulait rien lui demander ? Pourquoi … Pourquoi l’avoir contacté alors ? Pourquoi l’avoir fait prendre un rendez-vous dans la vraie vie ?! Si elle n’avait pas ce masque et qu’elle ne devait pas garder son sérieux, elle commencerait à s’arracher les cheveux ! C’était sa journée de congé entre deux jours plein au Devil May Cry ! Pour la bonne cause, c’était okay mais elle pourrait tellement, TELLEMENT manger une glace devant la télé comme maintenant, à cet instant précis ! … Ou reposter des images toutes mignonnes de Shibas sur Ukato ! Quelque chose d’autre quoi !

L’anonyme posa simplement sa main sur le front de son masque, laissant échapper un petit soupire. Il faudra faire avec. Il releva un peu la tête à en remettant sa main dans sa poche à sa question. « Hmm ? Et bien, je n’ai rien à cacher … Enfin, presque ! » Il ricana puisqu’il était évident qu’il voulait cachait qu’il était elle, déjà. « J’ai perdu un être cher durant l’effondrement … Je ne suis pas de la police, je ne suis pas héro, je n’ai rien de spéciale à première vue mas je sais que je peux aider. J’ai confiance en mes dons pour cela. Mais comment un « nobody » comme moi peut faire la différence, alors ? Comment je pourrais aider à retrouver ses crapules qui ont mit l’Amérique à feu et à sang si on ne me prend pas au sérieux ? » Et oui, personne n’aurait prit une folle comme elle au sérieux sans formation héroïque ou même, simplement, policière. Il leva alors une main, montrant deux doigts. « Une pierre deux coups, alors. Avec V1z1-on, je peux aider les gens dans la misère et à force de bonnes actions, à force de me rendre indispensable … Je gagnerais ma place auprès des grands qui m’aideront à retrouver les responsables. Parce que oui, je suis peut-être fou de me lancer dans ce projet ainsi … Mais pas assez pour avoir l’audace de dire que je réussirais l’exploit d’arrêter ses truands tout seul. »

Il baissa un peu la tête, semblant pensif … Avant de reprendre, d’un ton plus joyeux, ricanant. « Bien entendu, tu sais qui est All Might, n’est-ce pas ? Le Symbole de la Paix au japon et peut-être même pour le monde entier, qui sait ? Cet homme … C’était une grande source d’inspiration. Mais moi, je ne suis pas plein de muscles comme lui. Si on me souffle dessus, je tombe … Si je retire ce masque, on me soufflera dessus. C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour faire … Un tout petit peu comme lui, tu comprend ? Sinon ? Non. Je n’ai rien à cacher. Je resterais simplement vague sur qui je suis, comme je viens de le faire.»

Tout ceci … C’était vrai, jusqu’à une certaine mesure. Etant japonaise, c’était normal qu’Etsuko fut influencée par le fameux symbole de la paix mais comme V1z1-on l’avait expliqué, ce qui a démarré ce mouvement, ce n’était pas un élan héroïque… C’était la vengeance. Cependant, ramener All Might dans tout ça, ramener son inspiration pour ce héro, cela servait de bonne excuse pour faire ce qu’elle fait, n’est-ce pas ? Etsuko est en réalité une guerrière, un peu. Elle a survécu au Boucher de Sapporo, elle a toujours appris les arts martiaux, d’où les tonfas attaché à sa ceinture. Se battre ? Défier les vilains les plus gigantesque et intimidant ? Elle n’en avait pas peur. Cependant, elle n’avait jamais suivit la moindre formation héroïque. Peut-être cela pouvait-il jouer sur un certain manque de confiance en elle ? Qui sait, peut-être qu’elle se serait inscrite à Campbell si elle ne devait pas se cacher derrière ce masque pour justifier ses actes.

Tout ceci dit … L’individu masqué finit par se tapoter un peu le masque en penchant la tête sur le coté, un peu confus. « Uhm … Sinon … Si tu n’as rien à me demander … Que fait-on ? Parce que, pour être franc, je ne vois pas ce que cela t’apporterais de me contacter pour ne rien faire de mes services. Je veux dire, je suis indépendant dans mon « business » comme maintenant. Ce n’est pas comme si tu avait gagné grand-chose à venir ici, ahah … »

Au grand soulagement de Numéro Un, son interlocuteur ne sembla pas s’offusquer du refus qu’avait eu le jeune homme a propos de la poignée de main. Enfin. Difficile de dire, en réalité, si la personne était ou non offusquée, en fait. Mais au moins, elle n’insista pas. Cela avait bien sûr, une double utilité pour le blond. Premièrement, en effet, sans connaître les Alter des gens, il préférait éviter d’entrer en contact avec ceux qui – sans offense – pouvait ou pourrait représenter une menace. Et secondement, si Numéro Un ne touchait personne… Et bien il ne laisserait pas paraître son dégoût a l’idée de serrer une main, tout simplement.
Ce qui suivis plus beaucoup moins à numéro un. Se renseigner ? Vraiment ? Cela l’aurait beaucoup étonné. Le gouvernement français avait mis du temps à accepter d’utiliser Ukato, mais avait finit par reconnaître son incroyable supériorité en termes de sécurité. De plus, même si ladite sécurité avait pu être contournée, car il existait, bien sûr, toujours un moyen de passer des défenses, quelle que soit leur efficacité, il doutait encore plus du fait que qui que ce soit eut pus se renseigner sur lui. A vrais dire, son passé était du genre plutôt intraçable. Plus par un coup du sort que par choix, d’ailleurs.
Donc, soit la personne mentait, soit elle entendait autre chose par « je me suit renseigné ».

Numero Un haussa joyeusement les épaules.
« Bah. Si tu le dis. Ce n’est pas à moi de te juger, vu l’endroit ou moi-même je me trouve. »
De fait, chacun ramena sa main à lui. À vrais dire, Numéro Un était vaguement frustré par la voix de son interlocuteur. Habitué à vivre, et à lire à travers le mensonge, il était plutôt bon pour détecter dans la voix, les parasites ou les petites intonations qui pouvaient mettre la puce à l’oreille pour déceler un éventuel point noir. Bien sûr, ce n’était pas une science exacte, d’autant plus que ce genre de chose changeais en fonction des origines, des accents… Mais le modulateur de voix comblait ce genre de faille avec une efficacité froide. Le rire « maléfique » causé par ledit appareil ne surprit, de fait, pas vraiment le blond, mais son interlocuteur s’en excusa tout de même. Pas grand-chose a en dire. C’était, cocasse, sans être particulièrement remarquable.

Les quelques questionnements de Numéro Un trouvèrent une réponse. Elle aurait pu être inventée, bien sûr. Quoi de plus classique que la perte d’un proche, pour se lancer dans une chasse aux criminels ? Non, c’était assez simple, mais cela suffit au jeune homme. Ce dernier hocha la tête, répondant à la sincérité par un mensonge.
« Mh. Je comprends. Nous avons tous perdu quelque chose à ce moment. Personnellement, c’est un peu d’espoir que j’ai perdu. Et c’est pour le retrouver que je vous aie rendu visite, d’ailleurs.
Tout le monde à perdus quelque chose, et certain dont je fais partis, cherchent à le retrouver. »
Plutôt un demi-mensonge. Numéro un avait préparé une petite histoire avant de venir ici. Il l’avait répété avec tout le sérieux du monde devant la glace, en avait réglé tous les détails, avait prévus bon nombre de questions qu’on aurait pus lui poser a ce sujet… Globalement, ce qu’il avait dit ici collait avec son mensonge, mais il était vrai que l’effondrement ne l’avait pas laisser indifférent.
Bien entendu, tu sais qui est All Might, n’est-ce pas ? Le Symbole de la Paix au Japon et peut-être même pour le monde entier, qui sait ? Cet homme… C’était une grande source d’inspiration. Mais moi, je ne suis pas plein de muscles comme lui. Si on me souffle dessus, je tombe… Si je retire ce masque, on me soufflera dessus. C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour faire … Un tout petit peu comme lui, tu comprends ? Sinon ? Non. Je n’ai rien à cacher. Je resterais simplement vague sur qui je suis, comme je viens de le faire.»
À vrais dire… All might, Numéro un en avait à peine entendus parler quelques jours auparavant. Ce dernier avait fait une déclaration a la télévision suite a la catastrophe, envoyant aux états unis tout son courage. Si la télévision n’avait pas étés allumée à ce moment chez le blond, celui-ci n’aurait peut-être pas connus ce Héro à ce moment précis… Mais ce que son interlocuteur raconta confirma ce que numéro un avait supposé à son sujet. En plus de donner des informations - encore une fois, peut être fausses – précieuses à Numéro Un.
« Et bien. Je suppose que si je n’ai pas les informations, j’ai au moins les muscles. Je suppose que j’ai eut de la chance sur ce coup. C’est assez courageux de votre part, en tout cas, de faire ce que vous faites. Et j’avoue que ça m’arrange. Merci pour ça. »

Finalement, après quelques tergiversations de plus, qui n’eurent pour intérêt désagréable que celui de ralentir la conversation, le dit V1z1-on pencha la tête de côté.
« Uhm … Sinon … Si tu n’as rien à me demander… Que fait-on ? Parce que, pour être franc, je ne vois pas ce que cela t’apporterais de me contacter pour ne rien faire de mes services. Je veux dire, je suis indépendant dans mon « business » comme maintenant. Ce n’est pas comme si tu avais gagné grand-chose à venir ici, ahah … »
Numéro Un s’interrompis un instant, cherchant à voir s’il plaisantait. Il y avait dû y avoir une sorte de quiproquo ?
« Mhh ? Non ! Nous nous sommes mal compris. Je voulais simplement satisfaire un peu ma curiosité avant d’en venir au fait. Ce n’est pas parce que je vous pose des questions banales que je n’ai rien d’intéressant à vous demander : j’aime simplement savoir avec qui je travaille. Mais je ne vous aurais pas dérangé pour ça ! »
Il plaça la main sur son masque, dans le but de le redresser légèrement.
« En réalité, je sais déjà ce que je cherche. Un jeune garçon de ma connaissance a été enlever il y a quelques temps. J’ai pu trouver quelques pistes, mais rien de bien intéressant. Je ne suis pas le meilleur pour les dénicher. Un héros était sur le coup. C’est lui qui m’a donné une bonne partie des infos que j’ai aujourd’hui. Autant dire pas grand-chose. Je suppose qu’il ne m’a pas tout dit pour me protéger. Juste avant l’effondrement, il m’a dit être sur une piste très intéressante. Vous imaginez le choc qu’à causer la catastrophe.

Voilà ce que je veux :
je cherche, parmi toutes les mafias alentours, celles qui sont aujourd’hui trempée dans les affaires de locations de gamins. Je ne vais pas vous faire un dessin de ce pourquoi ils sont loués, bien sûr.

Apparemment, le réseau que je cherche est plutôt vieux, et bien protéger. Des personnes influentes s’y rendent parfois, et il est vieux de plus de vingt ans, il me semble.

Apparemment, il y a eu un scandale dessus quelques années auparavant, impliquant aussi un ministre, je crois. Mais ce dernier a été innocenté de justesse. Il n’est pas improbable que le réseau se soit fracturé depuis. Je veux remonter de sa source à ce qu’il est devenu. Si vous savez faire ce genre de choses. »

Le ton de Numéro un changea, oscillant entre un amusement malsain et une colère terriblement calme et joyeuse.
« Après tout. Si le karma existe, il faut bien laisser quelqu’un s’en charger n’est ce pas ? »

V1z1-on sourit sous son masque. Perdre espoir ? C’était compréhensif vu les événements. Quand bien même ce n’était pas son objectif principale, elle était confiante qu’elle pourrait arranger ce petit problème. Quand bien même elle avait façonné sa personnalité pour pouvoir palier à ses troubles et masquer la tragédie de son existence, elle arrivait toujours à percer la carapace des plus dur à cuir pour en faire des amis ! Bon, dans ce rôle, c’était difficile à dire si cela marcherait mais Etsuko restait Etsuko : le cœur de la fête.

« Quelle coïncidence ! Rendre l’espoir aux gens, c’est aussi dans mes compétences, ahah ~ »

Ah, si elle pouvait sourire comme lui, comme maintenant ... Mais tout les deux semblaient déborder de confiance en soit, en réalité. Elle n’avait pas peur de ce genre de rencontre alors que l’autre aimait s’appeler les « muscles » dans tout ça. Il fallait avoir une sacré expérience, un Alter dévastateur ou juste être plein d’arrogance pour se croire êtres « les muscles » sans être soit un super vilain qui est prêt à dépasser toutes les limites pour mériter ce titre ou un héro pour avoir le droit de se déchainer sur les coupables. Mais elle était là pour aider qui avait besoin d’aide, principalement en terme d’information alors ce qui allait lui arriver après ça ? Pas qu’elle s’en fichait mais elle ne pourrait pas y faire grand-chose.

Les mains dans les poches, la personne masquée observa son vis-à-vis tout en l’écoutant. Les choses sérieuses semblaient enfin commencer. Ce qu’il décrivait était en effet un sal coup du sort. Le héro en charge de retrouver le jeune homme qu’il cherchait est décédé lors de l’effondrement, laissant cette enquête en plant. C’est un aspect des choses auquel on ne pense pas forcement en premier en effet. Les héros ne seront plus là pour nous protéger, les criminels vont se faire plus actif mais pour tout ce qui était en cours ? Comment cela se passait ? Dans le chaos et l’état d’urgence … Et ce n’est pas comme si c’était quelque chose qu’on pouvait reporter à demain : un enlèvement, chaque minutes comptes. Peut-être même est-ce déjà trop tard … Depuis longtemps.

Une mafia, c’était donc un sacré gros coup. Un coup comme elle n’avait jamais réalisé jusqu’à présent. Qu’elle soit démontée ou encore d’actualité, ce n’était plus du cadre des petites frappes qu’elle mettait en prison jusque là. Cela puait le danger, les trucs malsains et probablement la mort aussi. Elle n’avait aucun réel intérêt à se plonger dans ce genre d’affaire ! Elle voulait se faire remarquer et travailler avec la police mais cela ne voulait pas dire aller en première ligne ! Et puis, son alter n’est pas taillé pour le combat et ses talents en arts martiaux ne pourra l’aider qu’à un certain point. Tout cela pouvait dégénérer tellement vite.

« Easy. » La voix difforme rétorqua, gloussant un peu. Elle n’était pas aveugle à la rage sourde de l’homme en face d’elle mais après avoir entendu tout ça, comment pourrait-elle refuser ? C’était même sans hésitation qu’elle le faisait ! « Si tu as déjà une piste, il suffit de la remonter et ça, c’est mon domaine ! Je ne peux pas te promettre de le retrouver d’ici demain, je réalise l’impensable, pas des miracles. Je sais que le temps est un facteur clé également mais … Je vais faire de mon mieux, ça c’est clair. »

Il y avait un bémol à tout cela. Elle sentait l’hostilité émaner de lui et elle était bien placée pour savoir que la colère menait à faires des folies, hors aider à faire un carnage n’était pas forcement dans ses « must have » aussi … C’est pourquoi l’individu sortit sa main gantée de sa poche et agita un peu le doigt devant lui.

« Cependant … J’ai comme la vague, vague impression que Monsieur Muscle va pas simplement jouer les sauveurs, je me trompe ? Je t’aiderais à une simple condition … Si ça se finit en bain de sang, tu as agis seul. C’est clair ? V1z1-on est sensé être une sorte de symbole d’espoir … Si on apprend que j’aide des gars à cran à déverser leurs colère … Hmm … » Tout était dit même sans finir sa phrase.

V1z1-on vint alors se frotter la nuque, un rire presque enfantin, assez aigu sortant de ses lèvres… Avant de poser se main sur le biceps du bras opposé tout en levant celui-ci dans un geste de motivation.

« Et si c’est compris, Let’s go ! Il va me falloir les noms et tout ce que tu sais sur les types que tu crois coupable. Oh, et … Le nom et le plus de détails sur ce jeune-homme aussi. Je sais pas si ça te fait plaisir d’entendre ça mais si tu veux que je le retrouve, cela serait mieux de savoir qui il est mais t’en fait pas … On va le retrouver ! »

Chacun des deux personnages, en conversant, se laissait aller à ses pensées. Rien de bien exceptionnel, bien entendus. Cela dit, il était intéressant de remarquer qu’il n’était pas aisé de savoir si les individus étaient confiants, ou bien si embourbé depuis si longtemps dans leurs peurs ou leurs illusions qu’ils avaient appris à les transformer, au moins en apparence, en quelque chose d’autre.

Numero un avait cela dit quelques difficultés à porter toute son attention sur les paroles de l’individu qui lui faisait face depuis un moment déjà. Cette personne, quoi qu’elle fût, n’avait même pas laisser un bout de peau visible, ni quoi que ce soit d’identifiable. Pour un homme habituer à lire sur les visages, à chercher dans chaque frémissement de voix Ou même dans les gestes parasites, le signe d’un malaise, d’une inquiétude… Il devait bien dire que la confiance qu’il parvenait à mettre dans les gens venait surtout de sa capacité à déceler le mensonge. Mais ici… Il n’avait rien d’autre que ce qu’il voulait bien croire des histoires qui lui avaient été données pour faire confiance. C’était un peu léger. D’autant plus que ce mystère était parfaitement voulu, car sans un certain entraînement, ou une attention particulière, il n’était pas vraiment aisé pour tout le monde de faire fi de ses propres gestes parasites.

C’était peut-être aussi parce que la personne avait constamment les mains dans les poches, aussi.
En tous les cas, il n’y avait pas grand-chose à tirer des talents d’observation du jeune Nathanaël...

Alors que, malgré sa frustration, il formulait sa demande, racontant sa requête, il fut étonné de l’aplomb avec lequel l’individu masqué lui répondit.
« Easy »
Derrière son masque, Numéro Un haussa un sourcil. Était-ce donc si facile ? Cette personne devait avoir de sacrées relations, un alter clairement adapté, ou bien un sacré culot, pour prendre la chose avec tant de détachement. Il hocha la tête.
« Oh, je me doute que ça ne se fera pas en un jour.
J’ai attendu des années à me morfondre, j’en attendrais bien quelques-unes de plus à me préparer, si besoin. Je suis résolu à un combat sur la durée. »

La personne devant lui sortit la main de sa poche, faisant un signe du doigt à Nathanaël, comme si elle avertissait un enfant turbulent de quelque chose. V1z1-on informa le jeune homme de ses craintes quant à la potentielle violence de ce dernier, ainsi que du fait qu’il voulait être et rester symbole d’espoir. Numero Un hocha la tête, joyeux.
« Haha, on dirait bien que je suis démasqué ?
En effet, je n'suis pas du genre à être aussi clément que la justice avec certaines personnes. Un voleur ne me pose pas plus de soucis que ça, mais j’ai tendance à n’apprécier que peux ceux qui brisent les vies d’autres humains pour l’argent.
Bien sûr, j’éviterai le bain de sang si j’en ai l’occasion. La justice est simplement trop friable face à l’argent et a l’influence, pour être rendue correctement, dans certains cas.
Je ne veux supprimer que les individus que la justice ne peut pas atteindre. Parce que ce sont eux qui sont la source des problèmes que je combats.

Enfin. N’ayez crainte, de toute manière, même si mon but était uniquement d’être un gentil garçon voulant uniquement sauver la veuve et l’orphelin, je ne vous citerais pas. Protéger ses indicateurs est la première chose à faire dans le milieu criminel, et dénoncer sa source d’information est un peu la pire des idées que l’on puisse avoir. »
Il crut bon d’ajouter juste après.
« Quand je dis que je n’aime que peu ceux qui brisent des vies, c’est un euphémisme. »
Malgré tout ce qu’il savait, il n’était pas vraiment habitué, lui-même à utiliser l’ironie, le second degré, et tout ce qui allait avec. Par simple naïveté, il précisa donc quel était le fond de sa pensée, avec pour seul but innocent celui de ne pas passer pour un imbécile.
« Et si c’est compris, Let’s go ! Il va me falloir les noms et tout ce que tu sais sur les types que tu crois coupable. Oh, et … Le nom et le plus de détails sur ce jeune-homme aussi. Je sais pas si ça te fait plaisir d’entendre ça, mais si tu veux que je le retrouve, cela serait mieux de savoir qui il est mais t’en fait pas … On va le retrouver ! »

La mémoire de Nathanaël se mit en branle pour ressortir l’histoire qu’il avait en tête.
« Ça vas vous sembler étrange… Mais pour moi, le gamin a toujours porté le nom de « sale gosse ». Je n’ai aucune idée de son vrai nom. Il n’en avait probablement pas d’ailleurs. C’était un gamin des rues, il vivait dans un squat un peu morbide, mais ne voulait pas que mes parents de n’adopter. »
Nathanaël se racla la gorge. Il avait pris un moment à réfléchir quelle description donner au gamin, car il savait qu’il allait devoir en donner une, c’était évident. Pour le coup, les années qu’il avait passé à être tiré de lit en lit étaient assez floues dans sa tête. La drogue ne l’avait pas aidée à marquer des informations dans sa mémoire, et ses souvenirs étaient souvent plus sous la forme de désagréables sensation lui parcourant le corps, signe évident de traumatisme. De plus, son cerveau avait probablement enfoui les horreurs qu’il avait vécus au plus profond de son subconscient, pour se protéger lui-même. Des souvenir trop souillé qui parvenaient tout de même à lui échapper, lorsqu’il dormait. Cela dit, il restait tout de même bien des choses dont il n’arrivait pas à se débarrasser. Et parmi eux, il connaissait quelques détails qu’il avait appris sur le milieu. Les garçons dans son genre étaient recherchés pour leurs apparences agréable et leurs accents exotiques, cela dit, ils se faisaient très rares dans ce genre de milieux. Généralement, le peu d’enfants correspondants à Numéro Un était rapidement usé et jeté aux oubliettes. Aussi avait-il une autre forme pour le garçon inventé, qu’il était certain de trouver.


« C’est un petit garçon légèrement métissé, avec un accent. Je ne sais pas vraiment, j’ai du mal à les différencier en anglais, mais je dirais Mexicain, ou portugais. Plutôt mignon comme gamin. Petit nez retroussé, yeux marron, habituer à courir et à sauter partout, donc sans doute relativement musclé pour un gamin, je suppose. Il a des trait assez fin malgré ses origines. D’après ce que j’ai compris, c’est ce genre de petites exceptions qui lui valent une place dans les réseaux ou sont uniquement les clients avec un gros porte-monnaie.

Quant au reste… »
De sa poche, il sortit deux papiers, sur chacun desquels étaient dessiné, plutôt habillement d’ailleurs, une personne. La première représentait un homme plutôt grassouillet, a l’air hautain et souriant de manière inquiétante, avec quelques annotations. ‘Blond’, ‘yeux noisette’, et autre genre de détail. Si la représentation était correcte, alors il ne devait pas être difficile de reconnaître la personne en question, car le dessin était assez joli.
L’autre représentait une femme aux traits particuliers assez dur, avec un nez assez pointu et un sourire mauvais. Une moitié de son cheveu était annotée comme teinte en vert, sa peau, comme tannée…
Globalement, ici étaient deux portrais robots très convaincants, avec quelques rides en plus, de personnes importantes dont le jeune homme se souvenait.
« J’ignore le nom de l’homme, mais je sais qu’il dirige, ou dirigeais quand j’ai eu le dessin en tout cas, une bonne partie du réseau que je cherche.

La femme quant à elle, porte – ou portait – comme nom de scène celui de Sylvie. Japparament, elle fait partie des équipes de… « Récupération » mais qu’elle était aussi dans de plus petits délits. Racket, vols... Ce genre de choses. »

L’homme eut un court vertige, le rendant hagard pendant un instant. Il resta droit sur ses jambes, mais s’interrompit un instant. Ce genre de chose le gênait encore, après tout ce temps.
« C’est là la plupart des informations directes que je détiens. Le scandale concernant le groupe a eu lieu en 86, il me semble, et ce n’était pas un petit scandale, malgré le fait qu’il ait été étouffé.
En gros, c’est ce que j’ai, je ne crois pas oublier quoi que ce soit. »

Son discours sur la justice n’atteignit pas plus que ça Etsuko, malheureusement.  Voila combattre pour la justice était louable, elle aussi le faisait à sa manière après tout mais cet homme semblait bien plus embourbé dans le crime qu’elle ne l’était, d’un sens comme dans l’autre. Qu’il fasse ou non un bain de sang … C’était à lui de vivre avec ça après. Elle ? Elle était juste une jeune femme comme les autres qui devrait se préoccuper d’avantage de quoi faire de son temps libre durant les weekends … Devrait, oui. Car malgré son objectif fou de mettre sous les verrous ceux qui ont provoqué l’effondrement … Etsuko ne pensait à rien d’autre de bien glorieux, de bien unique ou extraordinaire. Elle ne voulait pas éradiquer le mal, pas devenir héroïne, justicière, policière… Après avoir calmé cette obsession totalement légitime qu’était traquer les coupables, elle retournerait trouver un job, aller en soirées, shitpost sur son compte Ukato et sortir un tuto sur « comment bien s’occuper d’un p’tit Shiba tout mignon. »

V1z1-on demanda ensuite les informations qu’il disposait sur toute cette affaire et il n’était pas au bout de ses surprises. Il voulait sauver un sans-abri dont il ne connaissait pas le nom ? Depuis tant d’années ? Un sans-abri, passe encore, c’est une histoire qu’il pouvait encore gober mais ne même pas savoir son nom ? Jamais, dans cette étrange amitié, aucun d’eux n’a voulu faire les présentations ? Dans quoi il s’était encore embarqué ? Le masque blanc du détective d’Ukato se pencha d’un coté dans la confusion et l’interrogation.

« Hmm… Un nom, cela aurait été très pratique pourtant. » Lorsqu’il commença à décrire le gamin, il sortie une petite tablette de la poche ventrale de son hoodie, un bloc note déjà ouvert et le détective vint noter la description du jeune homme. « Je vois … » Et par ça, il voulait dire que c’était vraiment pas grand-chose. En effet, son alter était basé sur la vue donc une description physique, c’était pas inutile … Mais sans nom, il aura du mal à le trouver, puisqu’une de ses forces était principalement qu’il pouvait, du coup, espionner tout les documents top secrets. Encore une fois, sans nom et si les dossiers n’avaient pas d’image, par exemple … Heureusement que son visage cachait son regard mécontent.

Il leva ensuite la tête et ne tarda pas à ouvrir une autre application sur la tablette, la pointant sur les dessins pour en prendre une photo un peu négligée mais, merci à la technologie de pointe qu’avait payé ses parents, cela allait être suffisant. Ce qu’il venait de lui montrer était déjà bien plus intéressant et c’est bien la chose qui allait débloquer rapidement la situation, comparé au reste.

« Un gros tas et une vipère, donc ? » Il ricana un peu en venant ranger à nouveau sa tablette sans sa poche, ne remarquant pas le petit vertige de son interlocuteur. « Bon, et bien j’ai quelques personnes qui pourront m’aiguiller sur où les trouver. Je viendrais te rapporter toutes mes trouvailles en temps voulu ! »

La voix s’éleva encore une fois cependant, toujours aussi distordue, venant à nouveau agiter un doigt devant lui mais cette fois, comme pour montrer que le détective avait déjà trouvé quelque chose. « Je ne vais pas te mentir…  Je trouve ça très louche. Tu tiens tant à ce gamin et tu ne connais même pas son nom ? Ce n’est pas comme ça que j’aurais forgé une amitié ou tout autre lien. Mais hey, je suis aussi le dégénéré qui se balade avec un masque sur la tête alors comment pourrais-je sérieusement juger ? »

Lui aussi en avait un mais V1z1-on jugeait que ce n’était pas dans ses habitudes, à lui. « Dans le pire des cas, tu veux t’attaquer à des mafieux et ça, ça me botte en générale ! Dernière étape … Comment je te contacte à nouveau ? Car du coup, je n’ai même pas ton Ukato puisque tu m’as répondu en anonyme… Et je ne souhaite pas me faire spam tout les jours pour savoir si j’ai avancé, ahah. » Il ricana sans arrière pensées. « Et également, si tu es si impliqué et si déterminé à botter des fesses … Je pourrais t’emmener avec moi dans mes investigations mais je doute que tu puisse réellement m’aider. C’est pas les muscles qui vont travailler. C’est ça. »

Et la figure masquée pointa sa tête pour la tapoter. V1z1-on parlait sans doute de sa tête, là où Etsuko parlait de son alter et de ses nombreux yeux caché sous la capuche.

Il n’y eut pas vraiment de réaction de la part du personnage masqué. Il eut été faut de dire que Numero Un n’en fut pas légèrement frustré, sans qu’il en comprenne lui-même la raison. Bien qu’il soit sûr de ses avis et de ses positions, le jeune homme restait plutôt perturber et soumis à une autorité qui n’existait plus que dans sa tête. Pourtant, chercher l’approbation était un réflexe trop profondément ancrée en lui pour qu’il s’en défasse si facilement, ou même pour qu’il s’en rende compte lui-même.
Tachant de faire fi de cette désagréable sensation de n’être pas vraiment pris au sérieux, le garçon continua, parlant du gamin, et de ce qu’il savait de lui. Enfin. De ce qu’il avait créé à son sujet, en tous cas. À nouveau, le profil qu’il avait donné était simple à trouver dans ces réseaux, mais suffisamment précieux pour se retrouver dans les branches les plus importantes. Mais s’il manquait de « chance », il n’y aurait même pas de gosse de ce genre sur le moment. C’eut été gênant.
Le personnage masqué lança, d’un air a la fois intriguée et confus, qu’un nom eut été utile… Et il alla sans dire que Numéro Un se sentit un peu idiot. Une vague arrière-pensée qu’il tentait d’oublier depuis le début de la conversation lui titilla de nouveau l’esprit. Il était venu bien trop tôt.
L’âpreté de ce sentiment manqua de faire frissonner le jeune homme. Il avait presque l’impression d’être un gamin demandant des choses d’adulte. Peut-être allait-il devoir trouver un autre mensonge ? Où dévoiler une partie de la vérité ? Cette dernière idée le mis mal à l’aise. Numéro un n’avait, après tout, jamais appris autre chose que le mensonge, pour ce genre de choses. Il poussa un vague soupir, plus pour reprendre consistance devant lui-même que devant son interlocuteur, qui de toute façon ne voyait pas son visage. De plus, le fait qu’il ai une description des deux criminels sembla un peu plus satisfaire V1z1-on.

« Bon, et bien j’ai quelques personnes qui pourront m’aiguiller sur où les trouver. Je viendrais te rapporter toutes mes trouvailles en temps voulu ! »

Cette déclaration déclencha un petit frisson chez Numéro Un. Au moins une bonne nouvelle. Bien qu’il gardait son calme depuis longtemps, l’appel de la vengeance n’avait jamais cessé de guider ses pas. Il ne lui restait pas grand chose d’autre, et si cette histoire était clairement à l’origine de beaucoup de ses points faibles, cette impatience qui en découlait était sa plus grosse source d’erreur. C’était idiot, peut-être, mais depuis longtemps, il n’avait jamais eu l’impression d’avoir vraiment un autre but, que celui de poursuivre ceux qui lui avaient pris sa jeunesse. Plus détendus, il répondit en hochant la tête, tachant de la garder sur les épaules au passage.
« Prends ton temps. Je s- »*suis bien placer pour savoir que c’est pas facile* hors de question. Une phrase pareille dans un tel contexte ne pouvait que soit trop en dire, soit le faire passer pour un crétin. Il continua, presque sans s’interrompre.
« Suppose bien que c’est un boulot qui prend du temps. Ça m’ennuierais que tu meurs. Déjà, je n’aime pas voir les gens mourir, et ensuite, j’imagine qu’il chercherons a savoir pour qui tu travailles si tu te fais chopper… Bon, tu sait rien de moi, mais ce serait déjà pas bon qu’ils découvrent que quelqu’un les cherche… »

L’étrange personnage agita son doigt devant Numéro un, qui recula un peu, fixant d’abord le doigt, puis le masque, de V1z1-on. Ce dernier lui confia les doutes qu’il avait, ce qui arracha un sourire à l’amateur derrière son masque un peu ridicule. Au moins, ce type n’était pas un imbécile… Et savait prendre un peu de recul, sans doute. Le grand blond ne répondit aux doutes de V1z1-on que par une phrase courte.
« C’est bien de se méfier, mais si c’est ce qui t’inquiète, je n’t emmène pas dans un piège. » Il n’avait pas grand-chose à ajouter, aussi, il n’ajouta rien. Pour le moment, il resterait sur son mensonge, histoire d’avoir le temps de réfléchir a ce qu’il ferait sur ce sujet. Avec un bon réseau, les infos qu’il avait pourraient sans doute suffira, même si l’une d’elles était fausse.
« Dans le pire des cas, tu veux t’attaquer à des mafieux et ça, ça me botte en générale ! Dernière étape … Comment je te contacte à nouveau ? Car du coup, je n’ai même pas ton Ukato puisque tu m’as répondu en anonyme… Et je ne souhaite pas me faire spam tout les jours pour savoir si j’ai avancé, ahah. Et également, si tu es si impliqué et si déterminé à botter des fesses … Je pourrais t’emmener avec moi dans mes investigations mais je doute que tu puisse réellement m’aider. C’est pas les muscles qui vont travailler. C’est ça. »
V1z1-on accompagna ses mots d’un mouvement de la main, se tapotant la tempe avec son doigt.
Numéro Un délia les bras pour les mettre sur les hanches, un sourire aux lèvres qui, a défaut de pouvoir être vus, pouvait être entendus.
« Content que nous soyons sur la même longueur d’onde, au moins à ce niveau. »
Il tapota joyeusement dans ses mains, à la manière d’un gamin auquel on aurait posé une question à laquelle il était bien préparer. (D’ailleurs, c’était plus ou moins ce qu’il était sur le moment, a une vingtaine d’années près.)
« J’ai pensé à ça. Moi, c’que je te propose, c’est ça ; je me suis amusé a créé un petit code. Si on peut se connecter sur Ukato, et échanger en l’utilisant, on est sûr de pouvoir discuter tranquillement. Si ça te convient, je te donne la clé.
Quant au reste… »
Il haussa les épaules, plus calmement.
« Je ne sais pas si je suis le plus cultivé, mais j’pense que j’en ai dans le crâne. Je ne suis pas uniquement une montagne de muscle. Et puis, si en général, tu cherches des noises a des méchant, je ne vois pas pourquoi je refuserais de te donner un coup de main. Si t’a besoin de moi pour cette affaire, n’hésite pas. Et, si c’est pour une autre, il me faudra un ou deux détails, mais je suis toujours ravi de donner un coup de main quand c’est pour la bonne cause~. »