Sur l’île de starfish régnais, depuis quelques jours, une atmosphère étrange. Loin d’être légère, pas vraiment pesante, une drôle de sensation, une étrange fébrilité générale, semblait animer les citoyens. Les jeux des enfants avaient changé pour un temps, le regard qu’avaient les gens envers les autres différait un peu de ce à quoi la société avait été habitué, et les discutions banales, celle ne durant que le temps d’un verre, a la caisse des magasins, dans les bars, concernaient presque toutes le même sujet. New york allait être reprise… Ou les héros restant allaient perdre la vie dans un piège de Timer.

Du moins, tout cela, c’était ce que Numéro Un ressentait. Depuis ces postes sur Ukato, son esprit était agité, inquiet, et il projetait peut-être son état sur son environnement. Malgré son poste sur Ukato, le jeune homme continuait de s’interroger. Devait-il vraiment aller à new york ? Indubitablement oui, répondait son courage. « Seulement si tu comptes mourir », rétorquait sa raison. En effet, s’il n’était pas ici depuis longtemps, Numéro Un connaissait beaucoup de choses de la catastrophe. Et il n’était pas sans savoir de quoi Timer était accusé. Quelqu'en furrent les raisons, et quel que soit l’angle d’approche, ce retournement de veste de la part du criminel n’inspirais pas confiance.

Bien sûr, que le jeune homme comptait y aller. Après tout, ça faisait partie de son travail. Et il toisait de haut ceux qui s’engageaient dans cette voie pour profiter des avantages qu’elle offrait. Mais, loin d’être idiot, il lui fallait un minimum d’information. Foncer dans le tat, il savait faire… Mais frapper d’abord, réfléchir après, ça ne lui plaisait pas.

De fait, avant de se jeter dans la gueule du loup, le grand blond chercha à connaître l’était de sa dentition, en quelque sorte.
Peu de pistes s’offraient à lui cela dit. Dans le pire des cas, avec les informations et les réseaux dont il disposait, c’est-à-dire assez peu au final, il en aurait vite fait les tours. La première chose qu’il fit fut de contacter le Laboratoire, en France ; Bien que leurs informations sur ce qui touchaient aux alter se limitaient justement à ce pays, ou, au mieux, a l’Europe, ils pouvaient toujours avoir quelque chose à ce sujet.
Il n’avait vraiment qu’une seule hypothèse à propos de cette histoire, si on omettait celle du piège. Ce « Big bang » était probablement suffisamment dangereux pour que Time lui-même ne puisse faire autrement que de demander toute l’aide disponible pour l’arrêter. À vrais dire, bien que plausible, cette hypothèse était inquiétante. Le jeune homme décida d’orienter son enquête vers le mystérieux criminel.
Son coup de téléphone, comme il s’y attendit, s’avéra infructueux. Il n’eut pas beaucoup d’information au sujet de big bang. À vrais dire, ce type était totalement inconnu au bataillions dans leur dossier.

« Vous devez bien avoir quelque chose à ce sujet non ? Peut-être sur les dernières activités de Timer ? »
« Désoler Numero un. »
Un frisson parcourut le héros. Ce nom était aussi difficile à porter qu’il était significatif. On ne l’appelait pas comme ça ici, cela dit.
« Je vous conseille de chercher dans starfish. Lors de votre libération, il y a quelques années, nous avons passé quelques accords avec Gaster Grey, dit « le bon joueur ». Un magnat des casinos trempant dans quelques affaires louches à l’époque. Il a un ou deux établissements à la citer des plaisirs. Allez y faire un tour. On ne sait jamais. Il nous doit un ou deux services. »
« Donc j’y vais, et je lui rappelle ce qu’il nous doit ? Comp- »
« Non Numero Un. Le laboratoire pourrait avoir besoin de lui, et vous ne faites plus officiellement partie des nôtres jusqu’à votre retour en France. Présentez-vous et dites-lui que vous avez besoin de son aide. S’il se souvient de vous, il vous aidera peut-être. Il faut prendre votre indépendance, Numero Un. »

Et de fait, le jeune homme fut plus ou moins de retours a son point de départ, avec tout de même, un petit bonus.

theme de l'enquête~:

Un bref coup d’œil dehors, une grande veste marron, et voilà Numero Un sorti à la recherche du casino de Gaster Gray. Le temps était assez mauvais. De gros nuages gris laissaient tomber une bruine froide sur la ville, poussée par un mistral désagréable. Les rues étaient quasiment vides, et même les transports en communs semblaient abandonnés. En milieux de semaine, et par ce temps, le blond ne fut guère surpris de ne croiser personne.

Une trentaine de minutes s’écoulèrent avant que le pied de Numéro un ne se pose enfin dans Paradice. Assez rapidement, le regard du jeune homme parcourus les lieux. Il n’aimait pas cet endroit. Non pas qu’il fut désagréable à regarder, au contraire. Les bâtiments colorés et chatoyant, extravagant même, donnaient à cette partie de Starfish une ambiance particulière stimulant l’imagination. Cependant, cette atmosphère, axée sur le jeu et les plaisirs, fondée sur l’école du paraître et du mensonge déplaisait au jeune homme. Les gens venaient ici pour jouer, pour oublier, pour accéder à des plaisirs qui leur étaient innaccécibles ailleurs... Numéro un n’aimait pas ça. D’après lui, cet endroit était une trop belle échappatoire au monde réel, au même titre qu’il le représentait parfaitement. Personne n’était dupe. Il y avait tant de cauchemars derrière les murs de ces établissements chatoyants que partout ailleurs. En fait non. Ces endroits devaient être un concentré de négativité, toléré grâce à cette évasion qu’ils permettaient. Le jeune homme, lui, n’appréciait pas s’évader. Les plaisirs, les rêve ? De la poudre aux yeux, dans ces endroits-là. Chaque sourire obtenu ici, coûtait celui d’une autre personne. Chaque Orgasme atteint en ces lieux coûtait un bout de la santé mentale de quelqu’un d’autre… Non. Décidément, Numéro un, peut-être plus par peur ou par rancœur que par réel sens moral, n’aimais pas cet endroit.

Rapidement, le jeune homme parvint devant le casino de Grey. Un bel édifice aux murs arrondis peu conventionnel, couvert de verre coloré derrière lesquelles on pouvait apercevoir quelques néons éteints qui devaient, la nuit, rendre le bâtiment plutôt agréable à regarder. Alors qu’il passait sous la large porte de l’établissement, le jeune homme souffla du nez quand son regard se posa sur l’enseigne de ce dernier. The Lighter shade. Le nom sonnait plutôt ironique voir moqueur à l’égard du jeune homme et de ses pensées de tantôt.
Bien qu’on lui rît tout d’abord au nez lorsqu’il demanda à parler directement au patron, mais lorsqu’il mentionna l’IGEA, on le fit simplement patienter une vingtaine de minutes après quoi il fut autorisé à le voir. Gaster Gray était assez bel homme d’un peu plus d’un mètre quatre-vingt-dix et dont la peau oscillait entre une teinte cramoisie, et Vermillion. Accoutré d’un sombre costume gris duquel dépassait une fine queue rouge s’achevant par une petite touffe de poils sombre, et dont les ondulations donnaient inexplicablement à son processeur un air plus malicieux. Cette impression, rendue plus évidente encore par le sourire suffisant, propre, a ceux ayant tout réussis qu’arborais fièrement l’homme d’affaire au visage fin et allongé.
Gaster Gray était physiquement presque aux antipodes du jeune blond. Plus sobre, plus petit et au visage moins vénérable, le héros, bien que beau garçon, faisait pâle figure face au charisme de l’homme aux allures de démon. Le bureau d’ailleurs, était une pièce toute aussi extravagante que le reste du bâtiment… Ou le propriétaire.


Numero un ne put réprimer un rictus à cette pensée.
« Pourquoi ce sourire amer ? » Lança le grand personnage en se levant, sa main vêtue d’un gant noir tendue vers Numero Un.
« Pour rien, excusez moi. » Répondit rapidement le blond après avoir récupéré son air sérieux.
« Je suis honoré de voir ici un agent de L’IGEA. Ça faisait longtemps que je n’avais pas de nouvelles. Comment vont les affaires ? » l’interrogea poliment Gray.
« A vrais dire, je ne suis qu’un exécutant, et si je viens ici sur leur recommandation, je n’ai pas beaucoup été en contact avec eux récemment. Je suis Numero Un, soit dit en passant. » Le blond serra alors la main de l’homme d’affaire, nullement intimidé par sa taille ou son « nom ». Ceci fait, il fut invité à s’asseoir, et tous deux se posèrent en même temps l’un en face de l’autre.
« Oui ! Numero un ! Je me souviens de vous ! Le petit bout du bordel clandestin ? Vous vous êtes remis finalement ? »

Numero un garda le silence plus longtemps qu’il ne l’aurait voulu. Son interlocuteur y était allé du tac au tac, et le blond venait d’être pris par surprise. Il se racla la gorge un court instant, avant de hocher la tête.
« Je suis surpris que vous vous souveniez de moi. »
« Oh j’ai une plutôt bonne mémoire. Comment oublier un garçonnet dans votre genre. Et puis que L’IGEA vienne me voir pour sauver un simple gamin, je vous avoue que j’ai été surpris en entendant ça la première fois. Votre père a dû remuer ciel et terre pour convaincre ses supérieurs d’agir. »
Il y eut un court silence à nouveau. Numéro un n’avait pas envie de parler de cette époque. Quand il avait revu son père, il lui avait semblé voir un étranger, et il n’avait jamais été capable lorsqu’il était en France de lui témoigner la reconnaissance qu’il lui devait. Encore maintenant, il ne s’en sentait pas capable. Finalement, l’hôte, devant le silence de Nathanaël repris la parole.
« Vous avez beaucoup grandit en tous cas. Mais j’imagine que vous ne venez pas ici pour me donner des nouvelles, ou travailler pour moi, je me trompe ? »
Le blond saisit cette occasion de changer de sujet au vol.
« Vous imaginez bien. Je viens ici grâce à un conseil du laboratoire, mais de mon propre chef. Je ne viens donc pas ici réclamer un des services que vous leur devez.
Vous connaissez ces messages j’imagine ? »
Avant même qu’il ne sorte son téléphone de sa poche, le grand interlocuteur de Numero un opina du chef.
« Les messages de timer ? Bien sûr. Et donc ? »
« Et donc je vais me rendre à new york avec tous les héros qui voudront bien y aller. Mais vous vous doutez bien que je suis assez méfiant à ce sujet. »
L’homme en face de lui hocha gravement la tête.
« Encore heureux. J’aurais été bien triste d’avoir contribué au sauvetage d’un abruti. »
Numero un esquissa un sourire.
« J’ai besoin d’information. Mon hypothèse est que ce big bang est suffisamment dangereux pour effrayer un type comme Timer. Je suis fort, mais incapable de battre quelqu’un comme ça seul. Je me doute que vous n’avez pas grand-chose… Mais je sais que votre réseau était l’un des plus développés des états unis avant la catastrophe… Alors je me suis dit que… »
« Les gens ont tendance à beaucoup exagérer ces choses. Mon réseau est bon, sans aucun doute, mais depuis ma sortie du monde criminel, je me contente de rester en zone grise… »
L’homme avait dit ça sur un ton un peu trop sincère pour être honnête, et le blond avait bien remarqué la lueur trompeuse dans son regard.
« Je vous le dis tout de suite. Je suis un Héro, mais je ne viens pas vous chercher des ennuis. À vrais dire, si vous m’aidez, peu importe d’où viennes vos informations. Je ne veux pas le savoir. Quant au reste… Je suis certain que vous n’êtes pas aussi ignorants que vous le dites. » Un sourire en coins naquit sur le visage du blond. « Je n’ai pas envie de casser votre amusement, mais je vois bien que vous essayez de me faire marcher. Si vous me disiez plutôt ce que vous voulez ? »
L’interlocuteur de Nathanaël émis un rire clair un instant, a la fois amusé et déçus par les réactions du jeune homme. Jugeant qu’il n’aurait pas été bien amusant de continuer son petit jeu, qui fut a son grand désarroi de courte durée, il se racla la gorge et recula son siège d’un coup contre son bureau, avant de tourner un peu sur lui-même.
« De l’argent ! L’argent fait tourner le monde, et le mien a besoin de chaque piécette ! On place notre confiance en des bouts de métal ou de papier imprimé. L’on croit que l’argent peut tout acheter. Il remplace des vies, acheter des gens et des cœurs, des rêves ou le bonheur… L’argent est important, terriblement important, et pourtant, il est remplaçable, reproductible, quantifiable à loisir. Crée des vies ou des carrières, acheter la paix ! » Le grand homme plissa les yeux, un sourire narquois aux lèvres. « Le fessier d’un gamin malchanceux… Rien n’est inatteignable si on en a les moyens. » Numero Un tiqua de l’œil à cette provocation. En un instant, son expression calme jusqu’alors était devenue plus agrécive. Il n’était pas d’accord avec tout ça. Ce type, n’était-il rien de plus qu’un-
« mouton que nous sommes tous, à croire en ces choses-là… Et moi… »
l’extravagant personnage ricana joyeusement, tournant à nouveau sur sa chaise avant de se replacer face à son jeune invité. « Je suis le plus obéissant de tous les moutons du troupeau. J’aime l’argent, je crois en son pouvoir… Et ça m’a toujours réussi jusqu’à présent.
Je n’ai pas grand-chose à propos de big bang, son sujet, mais j’ai quelques pistes, et peux être le moyen d’en savoir plus, ainsi que des amis bien renseignés. Mais vous vous doutez que ça ne partira pas gratuitement. »
Il y eut un nouveau silence durant lequel Numéro un réfléchis rapidement. Il n’avait clairement pas assez d’argent pour acheter ce genre d’information, et rien d’une valeur suffisante pour faire un troc équitable… Ou plutôt, rien qui ne soit pas trop dangereux pour qu’il puisse le céder. Pourtant, il devint vite évident que Grey savait parfaitement cela. Son visage c’était illuminé d’un air réjoui devant le silence du Hero, qui se demanda dans quel pétrin il venait de s’enfoncer.

« Bien sûr, si vous n’avez pas les moyens, je peux toujours prendre d’autres genre de pay- »
« Je vous arrête tout de suite. » l’interrompit le blond d’un ton ferme. « Mon corps n’est pas à vendre. » Une lueur rieuse apparus dans le regard de l’homme d’affaire.
« La jeunesse de nos jours n’a donc que ces choses en tête ? Vous surestimez beaucoup la valeur de votre corps… Ou de l’intérêt que j’ai pour vous. Je pensais à des services. Ser-vi-ce. Un jeunot dans votre genre serait difficilement utile pour autre chose. Vous voyez le genre ? »
Numero un déglutit doucement. Il venait clairement de passer pour un abrutit. Notant dans un coin de sa tête d’apprendre à tenir sa langue, il présenta un regard tranquille au « démon » qui lui faisait face.
« Je vous avoue que j’ai du mal à me figurer. Juste au cas où. Vous savez que je ne fais rien d’illégal ? » annonça-t-il sur un ton suspicieux.
« Je m’en doute bien. Un héros tel que vous. Non. Je pensais simplement à un service. Pour le moment, je vous offre ce que je sais et ce que je peux obtenir sur ce big bang. Et en échange, un jour, vous me rendrez un service d’une valeur équivalente à celui-ci, et qui ne soit pas contre l’intérêt de la justice ou de la loi. Ça vous semble correct ? »

l’extravagant personnage tendit une main vers Numéro un, attendant qu’il l’empoigne. Ce dernier, intriguer par la formulation alambiquée, resta immobile un instant. Sans doute, aurait-il pris plus de temps avant d’accepter en d’autres circonstances, mais la conversation qu’il partageait avec cet individu le perturbais quelque peu. Entre les quiproquos embarrassants, le fait que cet homme a la peau-rouge en savait bien plus qu’il ne voulait bien le faire croire, et cette étrange fascination qu’il inspirait, Numéro Un malgré son sang-froid ne se sentait pas à son aise.

Finalement, il tendit la main vers l’homme qui lui faisait face, et l’empoigna fermement. Le visage de gray se fendit d’un sourire carnassier alors qu’une inquiétante lueur verdâtre partant de leurs mains envahit la pièce, absorbant toute autres sources lumineuses l’espace d’un instant. Sur le mur dansèrent quelques secondes à peine des ombres difformes aux mines rieuses, et bien qu’il tentât de se libérer de l’étreinte de l’homme d’affaire, Numéro Un ne pus bouger un muscle. Après cinq secondes, le blond retira vivement sa main. D’un bond souple, il s’éloigna du bureau, examinant dans une posture défensive, tantôt sa main, tantôt son « agresseur ».
« Qu’est-ce que c’était que ça ? » s’exclama-t-il tout en connaissant la réponse à sa question.
« Une simple précaution. Mon alter est idéal pour un homme d’affaire~ » s’amusa Gaster Gray. Le blond poussa un soupir. Il avait le sentiment de s’être – encore – fait arnaquer. Décidément, sa garde ne comportait que des ouvertures ! au laboratoire, les discutions organisé par le personnel ou pour ses entraînements l’avaient préparé à toutes sortes de situations. Cependant, dans le vrai monde, les choses étaient différentes.
« … Et si je ne remplis pas ma part ? »
« Vous mourrez. »
« Évidemment. » Un silence pesant

Durant lequel le jeune homme ne put s’empêcher de fulminer contre sa propre naïveté plus tard , la voix chaleureuse de Gray se fit de nouveau entendre.
« Asseyez-vous. Après tout, ce serait bête de signer un contrat avec le diable sans profiter de la contrepartie, non ? » dit-il d’un ton rieur, s’adressant au Hero comme à un enfant.
Le temps de ravaler sa fierté, et Numéro un revint sagement s’asseoir, contrarié, mais désormais averti.
Le reste de la journée se déroula tranquillement, et il fut envoyé un peu partout en ville pour glaner quelques bribes d’informations.