Cette histoire la commence par une nuit plus calme que les autres au-dessus de la ville flottante de Starfish. En réalité, plutôt quelques jours en arrière quand un Mail était arrivé chez un certain grand blond. Ce n’était pas le genre de mail que l’on ignore, même quand a l’instars de Numero Un, l’on n’est pas à l’aise avec l’informatique. Une demande assez peu commune envoyée par un homme plutôt hors du commun. Ou plutôt de son manageur. Manageuse, peut-être ? Le fait étant que l’objet resta flou. Il fut question d’un objet, d’un rendez-vous dans un lieu incongru pour ce genre de rencontre, et ce avec le maire de la cité flottante, rien que ça. Bien sûr, le hero avait accepté sans discuter. Et avant même qu’il ne voie le temps défiler avait sonnée l’heure du rendez-vous. Le jeune homme avait mis son plus beau costard, s’était fait plus ou moins propre, et sortit de chez lui à pas assuré, son arme emmitouflée dans un tissu dans son dos, sans lancer un regard en arrière. Ses pieds flottant dans de larges bottes citron jurant parfaitement avec son costume, le jeune homme n’eut pour une fois pas de temps a consacré aux persiflages amicaux de ses voisins quant à l’absurdité de sa tenue : « J’ai un rendez-vous important ! » s’exclama le jeune homme à ses voisins avant de disparaitre dans le premier taxi qu’il trouva.
Comme toujours, le jeune homme ne fut pas ponctuel. En réalité, il parvint à l’hydraneau alors que le soleil laissait paraître à l’horizon un dernier rayons vert sur lequel le blond porta une attention toute particulière. Une vague lueur d’inquiétude pointa chez le garçon tandis qu’il regardait l’horizon. Pas une de ses craintes, ou même de ces craintes, plus ou moins rationnelles qui nous prennent de temps à autres, déclenchées par un événement malchanceux. Non, il s’agissait là d’une inquiétude plus simple, plus bête, crée par l’ambiance que ce dernier rayon verdâtre venait d’instaurer, en se reflétant sur une mer parfaitement plate. Pas un souffle de vent ne soulevait la délicate chevelure du jeune homme, pas une onde ne venais jusqu’à ses pieds, et l’odeur de la mer stagnais un instant dans l’air avant d’être secouée par une brève risée qui ne durait qu’un instant, avant de stagner de nouveau. Ce tableau si particulier fit oublier, pendant un moment au jeune homme, la notion du temps et il parcourut ainsi bêtement du regard la mer qui resta coite et immobile pendants plus d’une heure. Finalement, le blond attendit de la sorte pendant un long moment.

Le bruit de l’eau sortit Numéro Un de ses histoires. La nuit était bien tombée cette fois et la mer présentait cette fois un aspect flou, brouillé par ses propres vagues. Pendant un cours instant, Numéro Un cru qu’elle s’était approché, mais un bref coup d’œil en arrière lui fis comprendre que c’était plutôt lui qui au cours de son attente s’était approché. Juste devant ses pieds, l’eau noire présentait un abîme profond envoûtant qui fis frissonner le blondinet. Ce dernier recula prudemment tout en levant les yeux au ciel, tachant vainement de deviner l’heure avant de fouiller dans sa poche pour en sortir un vieux portable blanc qu’il fixa d’un air vexé l’espace de quelques secondes avant de le ranger. Son estimation était bien loin de la réalité… Et son rendez-vous n’allait plus tarder. Le garçon secoua la tête, dissipa ses flâneries, et reprit sa route, pressant le pas. Finalement, il parvint quand même au bon endroit en avance, et c’est uniquement après une dizaine de minutes que son attention fut attirée vers deux passants. Ces derniers étaient en contre-jour -en contre-lune ?- et le blond ne parvenais pas exactement à les distinguer, aussi attendit-il qu’ils soient plus proches avant de les dévisager discrètement. Rapidement, il fut assez clair pour le héros que ces individus étaient bien ceux qu’il attendait, et une fois qu’ils furent plus proches, Samuel se retourna arborant un sourire poli, dévoilant au passage une immonde cravate jaune criarde qui semblait être portée par moquerie, à peu près assorties malgré tout aux bottes citron offertes par la ville.

« Miss De La Flamme ? Monsieur le maire. Bonsoir ! Je ne suis pas trop en avance?»
Son ton était assuré, et sa posture droite, cela dit, quelque chose dans son regard éclairé par la lune témoignais d'une certaine incertitude...

L’adjointe au maire répondit au blond avec un certain calme, pourtant le regard qu’elle lui lança vis rapidement se détourner celui du jeune héros. Avait-il fait une bêtise pour se voir ainsi fusiller du regard ? Pour lui dont les yeux étaient généralement fuyant et qui peinais a garder un contact visuel avec autrui, cette épreuve la s’en retrouvait assez insurmontable. Faisant mine de se tourner de nouveau vers la mer, masquant son inconfort avec l’habilité de celui qui y est habitué, Samuel opina du chef tentant une réponse polie.
« Je l’en remercie bien sûr ; j’imagine qu’il a peu de temps en cette période. Et bien entendus, je garderais le silence à propos de cette affaire… Quelle qu’elle soit. »

Le jeune homme ajouta intérieurement que sa dernière phrase ne dépendait que de l’affaire qui allait suivre. Il n’était du genre, ni à se laisser corrompre, ni à participer à un crime. Il ne croyait pas vraiment que ces choses arriveraient. Mais mieux valait d’après lui faire preuve de trop de prudence plutôt que d’en manquer. Le maire libéra son agent dont le regard vexé quitta Samuel, pour le plus grand bonheur de celui-ci. Une fois qu’elle fut loin, le blond se tourna à nouveau vers le maire. Avant qu’il ne puisse demander de qu’il avait fait, une réponse lui fut apporter. Samuel laissa échapper un juron. « Meeerde ça m’était sorti de la tête. » Gêné, il plaça les mains sur ses hanches en observant lea lion-ne partir. « Haa.. Je lui présenterais mes excuses la prochaine fois. Ou… ça ne risque pas de plus l’énerver ? » Cette question, il l’adressa tant au maire qu’à lui-même. Cette petite partie réglée, il se recentra sur l’intrigue principale de cette rencontre.
« Quant à savoir si j’ai déjà volé… En avion pour venir aux US, et une petite voiture quand j’étais petit d’après mon père. Pourquoi ? » Rapidement, il reprit du poil de la bête. Il était ici en conversation professionnelle, et ne pouvait pas se permettre de se laisser distraire. Cette résolution tomba en lambeaux aussi vite qu’elle était apparue quand deux poissons volants de métal sortirent de l’eau sous le regard luisant de curiosité du blondinet. Ces machines ressemblaient à de gros jouets, et cette apparence étrange titillait son âme d’enfant.

Un sourire discret sur les lèvres, gardant consistance malgré sa curiosité et ses regards en biais lancé aux véhicules, il garda son attention focalisée sur le maire. La gaîté de ce dernier face à la gravité d’un sujet comme l’effondrement eut le mérite d’intriguer Samuel, mais ce dernier laissa son sourire grandir, et c’est tout aussi joyeusement qu’il répondit au maire.
« J’ai beaucoup d’objectifs, et je ne peux pas me permettre de mourir pour le moment. Mais je suis toujours d’attaque quand il s’agit de renverser la balance à ce niveau-là. » Il s’était approché du poisson mécanique tandis qu’il parlait, et s’appuya sur le bord de ce dernier pour sauter à l’intérieur du véhicule.
« La question ne se pose pas. J’en suis. »
Son inquiétude de tantôt avait été replacée par un joyeux enthousiasme, avec lequel il s’exclama qu’il ne savait par contre-pas conduire ces engins, ni même une voiture. Pour le moment, son serieux avait été mis au placars; ce genre de saute d'humeur lui arrivait, parfois. Souvent.