C’était un bel après-midi qui se profilait à l’Horizon, un ciel bleu totalement dépourvu de nuages qui laissait tout le loisir aux rayons de soleil de réchauffer les passants. S’il y’en a une qui ne profitait en revanche pas de cet après-midi ensoleillé, c’était bien Helena. L’apothicaire étant en effet cloitrée dans sa boutique depuis tôt dans la matinée, elle n’avait pas pris le temps de sortir. A son arrivée aux Etats-Unis, elle aurait pu sans aucun doute se prendre des poses régulières dû au manque de clients, mais les choses avaient évoluées. Depuis le passage de ce cher Cyril, docteur fou de son état, le bouche à oreille avait permis au commerce peu orthodoxe d’Helena de gagner en popularité. Depuis quelques semaines, les clients malfaisants à la recherche de quelques poisons vicieux venaient en acheter auprès d’Helena, la dame à cornes commençant ainsi à retrouver un semblant de l’affaire qu’elle tenait il y’a encore quelques mois à Glasgow.

Il y’avait toutefois eu assez peu de clients aujourd’hui, c’est sûrement cela que l’on appelle un jour sans. Cela faisait bien deux heures qu’Helena n’avait pas vu âme qui vive entrer dans sa boutique, somnolant sur le comptoir, l’apothicaire était à deux doigts de piquer du nez et d’aller rejoindre morphée. Cependant, un bruit soudain la ramena brusquement à un stade d’éveil. Tendant l’oreille, Helena cru captée quelques voix qui s’élevaient non loin de sa boutique. Après quelques seconde, la rue était toujours aussi bruyante, beaucoup trop par rapport à d’habitude. Se levant de derrière son comptoir, la demoiselle à cornes gagna son arrière-boutique pour attraper quelques fioles de neurotoxines et les antidotes qui allaient avec…mieux valait être prêt à toutes les éventualités.

Sortant de son magasin, Helena balaya la rue du regard afin de trouver la source de tous ce tapages. Bingo, un groupe d’hommes vociféraient au bout de la rue. A en juger par le ton élevé et les quelques paroles qu’elle pouvait capter de là ou elle se trouvait, Helena devinait qu’une bagarre allait éclater incessamment sous peu entre ces hommes. Le raffuts et les troubles à l’ordre public c’est mauvais pour les affaires, il était hors de question pour Helena de laisser quelques abrutis faire fuir les gens autour…et donc de potentiels clients. Armée de ses neurotoxines, l’apothicaire s’avança d’un pas décidé vers le groupe qui était composé de cinq hommes.

« Excusez-moi messieurs, auriez-vous l’obligeance d’aller vous chamailler ailleurs, les idiots qui se crêpent le chignon, ça me file la migraine ». Intima Helena dans un mélange d’élégance et d’arrogance.

Les hommes cessèrent de se disputer pour porter leur intention sur celle qui venait de les interrompre, ils ne semblaient guère ravis que des tiers viennent s’occuper de leurs affaires.