Ollie marchait à grand pas à travers la ville de Seattle de bon matin. Vrai qu'elle avait tout à faire à Starfish, sa nouvelle résidence fixe, mais le travail d'un héro ou d'un médecin ne s'arrête jamais ! Avec l'effondrement, le personnel médicale n'avait pas été drastiquement diminué. Après tout, si les médecins sont des héros dans l'âme, ils ne sont pas des "héros". Des héros officiels. Des héros qui avaient des puces et sont donc mort sur le coup de l'effondrement. Maiiiis tout ce chaos leur avait donné bien du boulot et Ollie ? Cela tombait très bien ... Elle fut diplômée récemment et si on la craignait en tant qu'héro, on l'admirait en tant que chirurgienne. A Seattle, elle ignorait totalement la situation vis à vis des vilains. Etait-ce l'anarchy ? Est-ce que l'ordre était revenu ? Est-ce un entre-deux ?

Dans tout les cas, elle fut appelée car son alter allait être mit à rude épreuve et en effet, la journée avait bien commencé avec une opération à coeur ouverte d'une femme qui semblait avoir était victime d'un alter de feu. Ou d'une explosion. Le fait est qu'en plus des brulures, des éclats s'étaient profondément enfoncé en elle et il fallait en faire quelque chose. Et une fois chose faite, la morte-vivante était d'une grande aide encore une fois en arrivant à faire fusionner des morceaux de peau synthétique à la peau bruler des patients qui en ressortaient comme neuf. Multipliez l'opération une dizaine de fois et vous aurez la mâtiné d'Ollie.

De ce qu'elle avait comprit, c'était un attentat d'un vilain de cette nuit. On a réussit à l'arrêter avant qu'il fasse réellement des morts mais ... La plupart seraient certainement mort si n'avait pas prit le premier avion à vitesse grand V vers Seattle. Après tout, elle était peut-être un peu givrée mais elle était aussi la première à foncer dans tout et n'importe quoi. Alors entendre qu'on a besoin d'elle ? Oui, elle s'était habillée, avait commandé son billet et dévorait son petit déjeuné en même temps.

Dans tout les cas, après toute ces "festivités", la zombie qui portait toujours sa blouse blanche de médecin marchait d'un pas décidé et tellement vite qu'elle dépassait absolument tout le monde sur son passage. Grands pas, grand mouvement de bras comme un marcheur professionnel, un large sourire sur le visage, le sens du devoir accomplit et cette fois déterminée ... A aller visiter un des grand centre commerciaux du coin ! Oui, elle était ici pour affaire, mais maintenant que c'était chose faite et qu'elle n'avait plus d'autres obligations pour la journée, pourquoi se priver ? Qui sait, peut-être qu'ils auront des bouquins qui plairont à Pavolia ? Ou un jeu vidéo qu'Anya adorerait jouer ? De ... Leur vivant, en tout cas. Mais même, elles les apprécierons si Ollie se donne le temps de lire ou de jouer, n'est-ce pas ?!

Mais dans sa marche inexorable, elle passa une ruelle ... Puis, sans se retourner, elle marcha tout simplement en arrière, comme une machine qui reproduisait exactement les mouvements inverse et tourna cette fois-ci dans la ruelle pour se planter devant un ... Gars qui était coincé dans une toile. Les pieds, du moins. Il semblait avoir abandonné, jusqu'à voir la zombie en blouse blanche s'avancer de manière si déterminée et avec un sourire qui n'allait pas du tout avec la situation. Avec aplomb, elle se planta devant lui.

"Bonjour monsieur ! Coincé, on dirait ? Qui vous a fait ça ? Besoin d'un coup de main ? J'aime BEAUCOUP aider les gens, hahaha ~"

L'homme sembla hésiter un instant avant de comprendre qu'il pouvait peut-être retourner la situation à son avantage. "Une femme araignée m'a agressé ! Vous pouvez m'aider à descendre ?"

Sans hésitation, elle fit fonctionner son alter et enleva l'épée qu'elle avait planté dans le crâne, ce qui eut l'effet certain de faire grimacer l'homme en voyant une goutte de sang perler sur la lame noire.

"Une vilaine ? Aaah, je vois ! Je vois très bien ! Je suis héro monsieur, alors je vais vite la retrouver ! Elle est partie par où ? Dites tout à C-C-CRAAAAZYYYYY OOOLLIE ! ~"

"Uhm ... Par ... Là ? Mais... C'est vraiment pas la peine, si vous pouviez juste m'aider à des-"

Et l'instant d'après, il descendit. Un coup d'épée dans le fil eut vit fait de le libérer, tombant lourdement à terre dans un rale de douleur. Mais Ollie n'allait pas laisser cet homme là. Elle était partie en aventure avec lui ! Comment ? Non pas en libérant ses pieds, non, ça serait trop simple, pas assez ... Efficace, non ! Elle se saisit du fil coupé et se mit à tirer l'homme derrière elle comme un sac de viande, toujours un grand sourire sur les lèvres et son épée sur l'épaule.

"Vous allez voir, on va lui apprendre les bonnes manières, AHAHAHAHAHAH ~"

Elle utilisa son alter pour escalader le mur, fusionnant ses chaussures avec le mur comme pour simuler qu'elle montait des marches et traina avec elle, sans ménagement, l'homme derrière lui qui gémissait d'effrois et essayait de s'accrocher à quelque chose pour s'en sortir ... Même si se prendre le mur alors qu'elle montait l'avait un peu sonné... Et encore plus lorsqu'elle le laissa tomber lourdement au sol une fois le mur passé.

Il lui fallut que quelques secondes, vu la rapidité de ses pas de géant, pour retrouver la dame araignée et toute une assemblée de gens mécontent. Mais si Ollie semblait presque naïve lorsqu'on savait la vérité sur cet homme, elle comprenait très vite la situation et la vérité sur celle-ci. La femme araignée semblait avoir rendu un sac et désormais, on l'insultait car ... De ce qu'elle entendait, elle est complice ? Elle doit être une vilaine, vu son allure ? Elle est ... Un monstre ? Et à voir le langage corporel de la lady en question, il est claire qu'elle n'était pas ravie de la situation. Alors elle se retourna lentement vers l'homme... Remettant lentement son épée dans sa tête comme dans un fourreau, son sourire devenant plus large, crispé ... Inquiétant.

"Elle ta pendu car tu le méritais, hein ? Oooh ... Petit cachotier .............."

L'instant d'après, Ollie utilisa le reste du fil d'araignée pour saucissonner le voleur de rue, fusionner les liens avec ses vêtements pour en faire une sorte de camisole de force et le souleva, non sans mal, pour le jeter avec force à coté de la troupe d'excité qui commençait à sérieusement chasser la femme araignée. Immobilisé, ballonné, l'homme regarda l'assemblée avec détresse alors que la zombie fit son entrée.

"COMMENT CELA SE FAIT QUE CRAZY OLLIE SOIT LA PERSONNE LA PLUS SENSÉE ICI ?!"

Elle avait une paupière prise de spasme et pour une fois, son sourire dément avait laissé place à une grimace pour le moins mécontente. Les hommes autour de la dame qui semblaient en détresse étaient prêt à cracher leur venin, tout et n'importe quoi pour réprimander une pauvre détentrice d'alter de mutation qui a fait peur à la pauvre petite victime ... Mais Ollie criait plus fort qu'eux.

"FERMEZ-LA !! VOUS VOYEZ PAS QU'ELLE FERAIT PAS DE MAL A UNE MOUCHE ?! VOUS AVEZ DES YEUX, SERVEZ-VOUS EN ! MADAME, C'EST CET HOMME QUI VOUS A VOLER VOTRE SAC, N'EST-CE PAS ?! POURQUOI VOUS AVEZ PEUR DE LA GENTILLE DAME QUI VOUS L'A RENDU ?! VOUS ÊTES ARACHNOPHOBE ?! ET BIEN CONTENEZ VOUS ! C'EST UNE PERSONNE, PAS UNE ARAIGNÉE !! ET VOUS ?! VOUS CHERCHEZ LA BONNE OCCASION POUR COGNER QUELQU'UN, N'EST-CE PAS ?! C'EST UNE ATTITUDE DE VILAIN CA !!"

En disant ces derniers mots, comme une réalisation, son sourire revint et son épée se délogea à nouveau de sa tête, la brandissant un peu vers le petit peuple.

"Et vous savez ce que je fais, aux vilains ?! Vous savez ce que Crazy Ollie fait aux villains ? ... Ahahah ... AHAHAH ! Dégagez, BANDE DE VERMINE !"

Ayant de bonnes raisons d'avoir peur désormais, les principaux concerné reculèrent et petit à petit se mire à marcher ou courir dans la direction opposée, que cela soit les hommes menaçant ou la vieille harpie ingrate. Ils allaient sans doute appeler la police. Qu'ils le fassent seulement. Elle avait sa licence de héro sur elle, même si son comportement n'était pas des plus héroïque. Il l'était, à ses yeux en tout cas. Les passants non concerné eux aussi pressèrent le pas, même si la situation se désengagea un peu en voyant que la folle avait "ranger" son épée ... Et s'était retournée subitement vers la femme araignée avec une expression radieuse et des étoiles dans les yeux.

"SALUT TOI ! ~" Elle enjamba le voleur qui n'osait franchement plus bouger en voyant une telle cinglée pointer son épée aussi facilement sur n'importe qui et vint rapidement saisir une des mains de l'araignée pour la serrer et la secouer avec enthousiasme. "Je suis Crazy Ollie, enchantée ! Tu as capturé cette ordure ? Merci ! Merci mille fois ! C'était du beau boulot ! Aaah, si seulement les gens étaient pas tous si idiot ! Ahahah ~ Aah ... Tout va bien ? Ils t'ont pas fait mal quand même ? Pauvre choutte, t'as les yeux humide ..."

Son sourire s'atténua un peu, devenant un peu plus emplit de compassion alors que de sa main libre, elle venait essayer de l'approcher de son visage pour essuyer la larme, dénuée de gêne.

La pauvre avait vraiment l’air secouée. Mais par quoi ? Ollie ne pouvait le dire réellement. Elle avait beau être excentrique et hyper active, il y avait une raison pourquoi elle avait décidé de devenir médecin. Son empathie était une facette prédominante de sa personnalité. Cette dame araignée était toute émue. Qu’elle l’ait sauvé d’une foule en colère ? Sans doute. Sans doute autre chose aussi. Elle va le savoir uniquement lorsqu’elle va en parler mais il semblerait que ce moment … ne vienne jamais ?

Après lui avoir tendrement caressé le visage, l’héroïne était dans le droit d’attendre un quelconque genre de réponse. Un « merci », un « ça va » ou encore un « Ouaw, t’es trop cool, Crazy Ollie » … Bon, peut-être pas la dernière, elle pouvait vivre sans la dernière. Mais à la place, elle lâcha ses mains pour faire des signes. Et franchement, le faire d’ainsi mimer des choses était assez pour lui faire comprendre ce qu’il se passait. Sourde muette ? Le regard du zombie devint un peu plus triste. Elle n’avait pas de préjugé mais elle devait avouer que cela devait être une situation terrible pour elle. Peut-être que cette charmante araignée était ainsi depuis sa naissance, mais les faits étaient là : les araignées ne sont pas les créatures les plus aimées des humains et si en plus, on ne pouvait pas se défendre des attaques …

La charcutée aussi a déjà été victime de discrimination même si ce n’était en général pas aussi virulent que le spectacle qu’elle venait de voir. Mais lorsque quelqu’un l’embêtait à ce propos, en lui disait qu’elle était légitimement un monstre ou ce genre de chose, au moins elle pouvait hausser la voie et prouver qu’elle existait, qu’elle était une personne, avec des sentiments, quitte à percer les tympans des pauvres idiots qui la voient comme un bout de viande avarié. Au moins, cette araignée ne souffrira pas de sa voix perçante, n’est-ce pas ?

BON ! Mais d’un côté plus enthousiaste, cela voulait dire qu’elle allait pouvoir dérouiller son langage des signes ! Elle qui était tellement à fond sur ses études, elle s’est mise à étudier des trucs qui n’était pas dans son cursus à l’époque également… Et elle s’était préparée à cette éventualité, d’avoir un patient sourd et muet ! Bon, effectivement, ce que l’araignée faisait n’était pas du langage des signes à proprement parlé mais elle devait le connaitre, n’est-ce pas ? Quel parent cruel n’inculquerait pas le langage des signes à leur fille SOURDE et MUETTE ?!

Alors elle brandit ses mains mais se figea. Comment on disait encore « C’est pas grave » ? … Cela fait longtemps qu’elle n’avait pas signé … Alors elle pencha la tête sur le côté, un rire gêné s’échappant de ses lèvres. « Oh boy, ça va être plus compliqué que je l’aurais cru, ahah … »

Mais l’araignée avait déjà fait demi-tour en l’intimant de la suivre. Boire un café ? Pourquoi pas ! Une chose est sure, elle était assez unique pour l’intriguer et elle devait s’assurer que tout irait bien, non ? Oubliant donc son trip au centre commercial, elle trottina derrière cette demoiselle, un petit sourire aux lèvres, dissimulant la réflexion intense qu’elle avait. Réflexion allant de l’ordre du « OH MON DIEU, VITE ! REFLECHIT OLLIE ! COMMENT ON SIGNE BONJOUR, OU ENCHANTÉ, OU TU ES MIGNONNE ?! Attendez, est-ce que je veux lui dire qu’elle est mignonne ? … OUI ! BIEN ENTENDU ! »

Mais une fois arrivé devant le salon de thé, Ollie ne put s’empêcher d’avoir les yeux qui pétillaient tout en lâchant un long « Ooooooh » émerveillé. L’endroit était si mignon ! Adorable ! Tout rose ! Avec des cœurs ! Avec son apparence de zombie, on a tendance à oublier que la jeune femme était en réalité assez girly. En … un sens … Elle a de gros nœuds dans les cheveux, aime porter les longues robes raffinées, ainsi de suite. Ce n’était juste pas évident à l’instant présent car un jeans et sa blouse blanche était ce qui était le mieux à porter pour aller travailler à l’hôpital.

Elle regarda alors l’araignée et fit un cœur avec ses mains, radieuse, se fichant visiblement royalement des grands gestes de sa nouvelle araignée pour indiquer une quelconque erreur. « C’est adorable ! Merci de m’avoir montré cet endroit, ma grande ! Cela va droit au cœur d’Ollie ~ Vient, je veux voir l’intérieur ! »

Elle saisit alors délicatement la main de l’araignée et la tira un peu derrière elle. Heureusement que c’était une double porte qui menait sur un vrai décor féérique, rose bonbon. En fait, c’était très thématique cupidon et ce genre de chose mais est-ce qu’Ollie réalisait les implications de tout ça ? Nooooon ... Elle était trop excitée pour même se soucier UN JOUR qu’on puisse les regarder étrangement pour ce genre de chose. Elle fonça sans détour vers la dame qui tenait le salon de thé, posant les bras sur le comptoir comme pour se tenir au rebord du coté de l’employée, sautillant un peu sur place comme une gamine.

« Bonjour ! Aaaah, c’est trop beau ici ! S’il vous plait, une table pour deux ! Ou peut-être même pour trois, AHAHAHAH ~ »

Mais outre l’excentricité et l’excitation du zombie, la serveuse regarda un peu nerveusement la dame araignée qui la suivait et il ne fut pas plus que quelques secondes de silence et d’hésitation pour que l’héroïne se retrouve un peu perplexe … Et que la serveuse s’explique.

« Uhm … Je suis désolée, je pense que … Vous vous êtes trompé d’établissement. »

« Comment ça ? Non ? »

« Nous … » Elle sembla chercher une excuse, prenant une grande inspiration comme pour se donner du temps de réflexion « … N’acceptons que les couples. Politique de la maison. » Or, ce n’était écrit nulle part. C’était sans doute le thématique, oui, mais qui cracherait sur l’argent des célibataires également ?

Mais qu’importe, si c’était le jeu à jouer, Ollie retrouva le sourire et sautilla en arrière pour prendre le bras de l’araignée, bras dessus bras dessous comme le ferait des amoureux. Mais elle veilla à se mettre du côté où Moira risquait de se prendre la garde de l’épée dans la tête, pas la lame. A force de se cantonner à cette excentricité de plus, elle avait appris à faire très attention à ce détail.

« Mais il n’y a pas de problème madame ! Nous somme des amoureuses, ça se voit pas ? AHAHAHAHAH ~ » Son rire perçant ne manqua pas d’en faire retourner plus d’un, si la silhouette de sa nouvelle amie n’avait pas déjà provoqué cet effet. « Pourquoi ? Vous … N’acceptez pas les couples gays ? » Son sourire se retrouva figé, ses rétines se rétrécissant de manière inquiétante. Le changement évident entre une Ollie sincèrement radieuse et une Ollie bouillonnante qui maintenant simplement les apparences. Même l’intonation de sa voix était un brin plus sinistre « Je ne vous dit pas … La réputation qu’aurait votre établissement si vous osez me répondre ça, ahahah … »

Elle jouait les idiotes mais ne l’était pas. Cette dame ne voulait juste pas de l’araignée dans son établissement et la nature de leur relation n’était clairement pas le problème. La folle avait condamné un tel comportement une première fois, elle le ferait une deuxième fois … Finalement, la gérante du moment sembla abandonner, soupirant.

« La table du fond … C’est assez dégagé pour votre amie. »

Et comme si de rien n’était, la joie de vivre reprit. « Ma PETITE amie, s’il vous plait ! Hmhmm ! Aller, vient, "mon cœur" ~ »

… Quelques minutes après, la chirurgienne était assise à table, attendant qu’on prenne leur commande, à regarder l’araignée. Et pour la surprise … Elle signa. Signa pour de vrai cette fois. Quelque chose de simple dont elle a su se souvenir.

« Comment tu t’appelles ? Moi … »

Et comme elle avait en réalité un stylo dans sa blouse, elle prit une serviette et gribouilla dessus un « Ollie » avec un cœur juste à côté, le tenant près de son visage fièrement au cas où elle n’avait pas entendu son nom

La situation était en réalité un peu confuse pour Ollie, même si elle voguait avec le flot, comme d’habitude. Moira avait choisi cet endroit mais en même temps, elle avait l’air horrifiée en un sens. Bon, la zombie était un peu tête en l’air avec son coté hyperactif mais elle n’était clairement pas idiote : elle remarquait très bien qu’on les regardait d’un mauvais œil. Elle mais surtout Moira. C’est vrai qu’elle pouvait faire tâche avec sa blouse blanche venant du travail mais l’araignée était sans doute à un tout autre niveau pour les gens étroit d’esprit comme le plus grand nombre de la population. Mais … C’était son idée de venir, non ? Elle devrait être habituée, tout comme elle-même … L’habitude n’excuse en rien le caractère néfaste de la chose, mais …

Elle semblait avoir la vie dure. On l’appelait « monstre » ? A ce point-là ? Juste ce petit détail lui fit lentement déposer la serviette avec son nom sur la table, son sourire radieux s’assombrissant en une petite mine désolée et compatissante. Même elle n’avait pas eu droit à ce pseudonyme peu flatteur … Quelqu’un qui veut être une héroïne et sauver les gens ne mérite pas d’être traité ainsi. En plus, une sourde muette. Elle devait déjà faire face à un immense obstacle au quotidien et en plus, on rajoutait du sel sur la plaie.

Lorsque la serveuse arriva, c’était l’un des rares moments où Ollie répondit calmement et avec un peu de mélancolie, au lieu d’être sa propre personne, toujours enthousiaste et « bombastique ». Elle regarda vite fait le menu.

« Hmm … Une double coupe de glace à la fraise avec pépites de chocolat et supplément petit couple heureux, un gâteau au flan avec décoration comestible, des sablé en forme de cœur … Et un coca light. Je ne peux pas avoir trop de sucre. »

… Dit-elle alors qu’elle venait de commander du sucre en barre juste avant mais qu’importe, la serveuse semblait avoir d’autres choses qui la préoccupait que son petit non-sens. En effet, il était évident qu’elle était dégoutée ou même apeurée par Moira. Sauf que cette serveuse faisait une erreur. Ce n’était pas de l’araignée qu’il fallait avoir peur, mais plutôt de la morte-vivante qui finit par froncer les sourcils d’un air mauvais. Non, pas de sourire étrangement menaçant cette fois, pas réellement de faux semblant et d’excentricité.

« Qu’est-ce qui va pas, chez vous ?! Elle ne va pas vous mordre ! Arrêtez de la traiter comme un monstre ! »

Par miracle, elle ne s’était pas mise à hurler comme elle l’avait fait dehors. La dame s’excusa en baissant le regard, semblant vouloir s’échapper de cette situation et battant donc en retraite pour préparer leur commande. Ollie gonfla un peu les joues d’un air mécontent… Mais très vite, elle se calma en voyant sa nouvelle amie signer à nouveau. Elle n’entendait aucun son venant de sa bouche mais elle pouvait quand même entendre dans sa tête toute la détresse qu’elle mettait dans ces paroles. Elle-même en avait un peu la gorge serrée, surtout en voyant que la tragique histoire de la jeune femme l’atteignait tellement qu’elle laissa échapper une larme. Et dire que l’héroïne aurait bien voulu rencontrer sa mère, un jour … Et que Moira avait cette chance, d’en avoir une, et tout semblait ruiner pour quoi ? Encore une histoire d’araignée ?

Ollie ne pouvait pas comprendre. Peut-être était-elle trop « spéciale » pour ce monde, trop excentrique, ou peut-être avait-elle passé trop de temps dans des taudis et dans le sang et les organes en étant jeune pour avoir les même standards que le commun des mortels … Mais en plus de ne pas avoir spécialement peur des araignées, elle trouvait Moira adorable et vraiment cool. Elle ne la connaissait pas, mais elle ne pouvait pas imaginer qu’elle ait mérité le moindre reproche qu’on lui adressait. Aussi folle qu’était Ollie, elle ne pouvait pas rester indifférente à cette adorable, pauvre petite araignée. Avant que la serveuse ramène leur commande, elle vint tendre la main et saisir celle de la fameuse Rechnea, la prenant même entre les siennes pour la regarder dans les yeux avec un sourire sincère et plein de compassion, un peu triste, vu tout ce qu’elle venait de lui raconter.

« C’est peut-être vrai, mais ça ne veut pas dire que ça ne peut pas changer, Moira … » Après lui avoir délicatement caresser la main, elle la lâcha pour signer à nouveau, s’aidant de ce qu’elle avait dit pour se souvenir des signes … Mais en retirant la négation. Je veux te revoir, je t’aime.

Ollie ne faisait pas de nuance entre l’appréciation et l’amour véritable, du moins dans cette phrase en langage de signe. Et elle se fichait bien de cette nuance. En réalité, il y avait une raison pourquoi la zombie a toujours voulu être médecin. C’était comme son père, le fameux Red Coat … Si empathique qu’il était devenu un médecin pour vilain. Bon, ça, il ne fallait pas le dire … Mais comme son père, elle avait le cœur sur la main et imaginer ce qu’elle lui disait, imaginer ne jamais avoir été aimée et toujours avoir été lynchée ... Elle était sur le point de lâcher une larme elle aussi. Mais à la place, elle lui offrit un autre sourire radieux. Anya et Pavolia n’auraient pas voulu voir Ollie triste, n’est-ce pas ? Ni elle, ni ses amis.

La serveuse revint du coup avec les commandes … Et offrit donc un sacré plateau bien chargé pour Ollie mais malgré les couleurs et l’extravagance du repas qui aurait d’habitude enthousiasmé l’héroïne au point de la faire hurler d’excitation … Elle ne sourit plus et observait la serveuse avec un air massacreur. Qu’elle ose encore une fois mettre Moira mal à l’aise … Qu’elle ose seulement. Elle semblait avoir compris et après avoir déchargé le plateau, s’éclipsa sans un mot. Immédiatement, la folle reprit son sourire et vint applaudir rapidement à voir toutes les bonnes choses devant elle. Elle était prête à refaire son intéressante en vantant à plein poumons la beauté du plateau … Mais elle avait bien trop d’émotions dans son petit cœur comme maintenant. Alors à la place, elle prit une cuillère sobrement pour manger sa glace et lui parler entre deux. Apparemment, elle savait lire sur les lèvres, vu qu’elle l’avait compris avant d’utiliser le langage des signes, n’est-ce pas ?

« Je sais que c’est difficile mais tu dois … Ignorer ceux qui te méprisent et garder pour toi que ceux qui te font sentir heureuse. Je ne sais pas si … Véritablement personne t’ai jamais aimé mais si c’est vraiment le cas … Et bien … » Elle retrouva un sourire plus enfantin, balançant tout le haut de son corps de droite à gauche d’une manière adorable. « Ça vient de changer ! Hihi ~ »

Elle prit une bouchée de sa glace avant de subitement tendre les bras devant elle, à la manière typique d’un zombie, laissant tomber les mains au niveau des poignets, les bougeant un peu de haut en bas de manière désynchronisée avec les épaules comme si elle marchait et boitait.

« Crazy Ollie aussi fait peur ! Les cicatrices. Le ton de ma peau. Les coutures. Mes yeux. Mon sourire. Ollie est une héroïne, mais elle a sa place que dans un magasin de décoration d’halloween ! Ollie sauve des gens, Ollie n’est pourtant pas acclamée ! Mais si Ollie aide, alors c’est tout ce qui compte ~ »

Elle cessa son numéro de zombie et vint placer ses mains sous son visage, ses paumes encadrant ses joues, comme si elle avait posé son joli minois écharpé sur un présentoir. « Mais ce que je veux dire, c’est que je vais t’aider ! Si tu sens de mauvais yeux sur toi, Moira … » Puis elle finit sa phrase en signant, car elle connaissait au moins par cœur les signes simple. Regarde-moi. Car je te comprends.

Et l’instant d’après, elle plaqua les mains de manières sonores sur la table. Sa voix passa du fluet et adorable à quelque chose de plus agressif alors qu’elle regardait deux « amoureux » qui les dévisageaient depuis un moment.

« Mais ça, ça semble pas être le cas de tout le monde, hein ?! Même un zombi et une araignée ont le droit à leur tête à tête amoureux, alors on ne devrait pas les faire sentir mal pour ça ! »

…Apparemment, le petit couple comprit le message et détourna le regard, sans doute en se demandant s’ils ne devraient pas tout simplement quitter les lieux… Mais ça, Ollie s’en fichait. Elle travaillait à sauver les gens, en les soignant ou en neutralisant les vilains et ce but ne changera sans doute jamais. Sans doute … Mais comparé à cet objectif altruiste et plein de compassion, la morte vivante n’avait pas la moindre pitié contre ceux démontrant des signes de corruption humaine. Des choses du genre … Dénigrer les gens. Chose qui ne lui faisait plus d’effet mais en voyant Moira verser une larme ? Bien entendu qu’elle allait rentrer dans les plumes du premier idiot qui la fait la sentir mal ! Mais comme toujours, les humeurs d’Ollie changeaient comme quand la pluie cesse pour révéler le beau temps, fixant à nouveau Moira avec une bouille adorable … Lui envoyant un baiser volant taquin et affectif.

En réalité, elle voudrait lui poser des questions, s’intéresser à sa nouvelle amour- euh, amie. Mais après un tel rollercoaster émotionnel, elle voulait voir sa réaction et voir si elle avait réussit à lui faire retrouver un temps soit peu le morale.