Lorsqu'on pose les yeux sur toi, la première chose qui nous saute aux yeux, c'est cette beauté et cette douceur angélique. Pourtant, tu renfermes en toi tellement de facette différentes qu'il est particulièrement difficile de faire le portrait fidèle de ce que tu es.

Jusqu'à peu encore, lorsque tu étais avec ta famille, tu étais un enfant souriante. Capricieuse mais heureuse. La solitude et le fait que tu sois fille unique dans une famille particulièrement aisée n'a pas aidé à ce que tu prennes certaines responsabilités. Aussi, tu aimes ton confort et il ne te viendrait pas à l'idée de faire attention à tes dépenses. A contrario, tu es la première à accepter de faire du camping s'il s'agit de la coutume locale ou du meilleur moyen de découvrir un pays. S'il s'agit d'économiser une centaine d'euros sur ton séjour, tu n'hésiteras pas un seul instant entre le confort d'une chambre d'hôtel plutôt que la précarité d'une auberge de jeunesse. Pourtant, dans celle-ci, tu aurais pu combattre la timidité qui te ronge depuis toutes ces années, cette sensation de solitude qui t'étreint alors même que tu pourrais être entourée. Mais tu sais aussi que, tu te sentirais encore plus seule au milieu de cette foule. Parce que même si cette jeune femme venait te parler, ou que ce jeune homme venait t'inviter, tu bafouillerais dans ta barbe et tu répondrais par monosyllabes. Certains pensent parfois que tu agis ainsi par dédain, parce que tu essaies de te rattraper aux branches derrière et que tu fais pire que bien. Mais non, tu es simplement mal à l'aise. Cette sensation évolue et tu grandie avec le temps, tu prends de l'assurance et il est sûr que ton nouveau poste y sera pour beaucoup.

Lorsqu'on te connaît un peu mieux, qu'on réussi à te cerner et qu'on est sûr de ce qu'on a en face de soi, tu es plus à l'aise. Tu es une jeune femme drôle, pleine de vie et curieuse. Tu aimes voyager, tu aimes découvrir, tu aimes apprendre. Tu aimes chanter aussi, alors tu ne diras jamais non à une soirée karaoké, c'est d'ailleurs un souvenir doux que tu gardes de ton passage au Japon. Tu déplores qu'il n'y en ait que trop peu aux USA. Mais pour en arriver à ce stade, où tu seras désinhibée en amitié, il faudra creuser dur. Tes différentes expériences aux quatre coins du monde t'ont convaincu d'abandonner l'idée de te lier avec qui que ce soit. Aussi, tu ne comptes à présent que quelques personnes dans ton entourage : Léo, ta mère et Demetra. Demetra, c'est le bras droit de ton père. Elle était en congé lors de l'effondrement et c'est sur elle que tu te reposes pour avancer dans le méli-mélo de cette entreprise. En dehors de ces trois personnes, tu te méfies comme la peste. Tu sembles cordiale, agréable, polie. Mais tu ne t'ouvres pas, tu ne te livres pas. Tu gardes pour toi tes états d'âmes et tes pensées. Tu es de ceux qui ne s'étalent pas sur leurs idéaux, sur leurs croyances. Parce que oui, tu crois en Dieu. Et tu n'apprécies pas qu'on remette tes croyances en cause. Tu acceptes que chacun soit différent, tu acceptes que les religions ne soient pas les mêmes, que certains puisse croire que ça n'existe pas, mais toi, tu as été élevée comme ça et tu as choisi d'y croire. Et qu'on te prenne pour une idiote à cause de ça, généralement, ça ne passe pas. Tu ne diras rien, tu n'essayeras pas de débattre. Tu te contenteras de sourire et de classer cette personne dans la catégorie des indésirables.

Dans le fond, tu n'es pas méchante, tu es distante. Tu as des exigences de petite fille gâtée et tu ne te rends pas forcément compte de comment est réellement la vie. Tu es intelligente et tu aimes apprendre, mais tu ne te défais plus de cette solitude dans laquelle tu t'es enfermée et qui te pèse maintenant. Tu es difficile à approcher, impossible à aimée. Tu as verrouillé ton cœur, et ne parles même pas de tomber amoureuse. Tu l'as fais une fois, tu t'es rendue compte que c'était une erreur, tu n'as pas envie de recommencer l'expérience.

Tu n'as jamais été la jeune femme que tu es devenue.
Tes parents se sont rencontrés d'une manière très… Particulière. Ta mère, forte de ce caractère et de nature assez impulsive, s'est jetée corps et âme dans l'entreprise familiale.

Anastasiya Romanov était une femme pleine de vie, une jeune femme à qui il était difficile de refuser quoi que ce soit. Depuis sa plus tendre enfance, elle avait dû se mesurer à un frère au caractère trop envahissant, à l'ego un peu trop disproportionné. Alors, Anya s'était lancée dans une compétition avec lui. Rien d'extraordinaire en soi entre deux membres d'une même fratrie. Pourtant, Anastasiya et Dimitri s'aimaient sincèrement. Lorsqu'il intégra l'académie pour supers-héros de Russie, la jeune femme fut très fière de lui. Et elle se mit en tête de l'imiter. Ce qu'elle fit, cinq années plus tard. Elle rejoint le cursus de recherche et développement de l'académie, peut désireuse de continuer sur une voie héroïque, elle se voit plutôt comme le super sidekick qui offrira à son héros tout le matériel nécessaire. C'est comme ça qu'elle tombe sûr Joseph.

Un jour, alors qu'elle accompagne son frère en mission depuis un camion dissimulé, lui permettant de transmettre des données par appareillages audio, elle se retrouve confrontée à cet homme. Un héros, lui semble-t-il. Dimitri est en mauvaise posture et lui, il est assis sur le toit du camion. Alors elle est sortie et l'a houspillée, lui hurlant qu'il n'était pas digne de son titre s'il laissait ses collègues mourir. Là-dessus, il lui aura rétorqué qu'elle ne sait pas de quoi elle parle, alors qu'elle peut retourner se planquer dans son camion, lui continue de gérer. Elle aurait voulu rétorquer mais les débris qui manquèrent de l'assommer à ce moment-là l'en dissuadèrent. Elle remonta dans son antre, trépignant. Le pied battant le sol avec une impatience caractérisée. C'est en observant ses écrans qu'elle se rendit compte de ce qui se passait en face d'elle. Son frère était blessé, mais son adversaire semblait abandonner le combat. Il semblait se résigner. Il n'en fallu pas beaucoup plus à Dimitri pour achever son combat, et emmener le super-vilain jusqu'à la prison de la ville. C'est là qu'elle comprit que l'homme qui s'était pointé n'y était pas pour rien. Elle s'est jeté à son cou, le meilleur moyen qu'elle avait pour le retenir avant qu'il ne s'évapore. Et ce qu'elle a vu lui a ravi le cœur. Il avait rougie et était complètement flagada. Et c'était beaucoup trop mignon. Très vite, Dimitri et furent amenés à travailler de nouveau ensemble et Anya rencontra l'identité sous le masque : Joseph Lubomirski.

Joseph et Dimitri étaient amis à l'académie et c'est comme ça que le petit cercle fut formé. Très vite, Joseph et Anya ne se quittèrent plus. À sa sortie de l'académie, la jeune femme rejoint la société pharmaceutique familiale en tant que chercheuse en recherche et développement. Son alter - affectueusement baptisé « Connexion » - lui permettait de communiquer sans souci avec toute machine par la pensée. Une aptitude parfaite pour une chercheuse, en somme.

Deux ans après leur mariage, Joseph et Anya son invité à une superbe réception au sein de l'entreprise. Le printemps est là, les oiseaux roucoulent, les jeunes mariés aussi. La passion est aussi pure qu'au premier jour et, bien vite, ils s'éclipsent de la fête pour se retrouver en tête-à-tête. La nuit est agréable pour chacun d'entre eux et, neuf mois plus tard, une adorable tête blonde fait son apparition dans le monde. Anya et Joseph voulaient donner à leur fille une chance d'être forte, d'inspirer la peur à ceux qui tenteraient de lui faire du mal. C'est pour ça qu'ils choisirent un prénom fort. Aesma, autre nom du démon Asmodée. Quant à Lilith, ils ne se sont rendu compte bien plus tard qu'il s'agissait d'un autre démon. Pour eux, il s'agissait du prénom de la mère de Joseph.

Aesma est née le 1er janvier 2076 à Varsovie, par une nuit particulièrement froide et après 35h de travail. L'enfant n'était pas très forte dans ses premières heures, mais elle s'est vite adaptée à cette vie. Aimée et choyée, ses parents ne voulaient que le meilleur pour elle. C'est ainsi qu'elle se trouva à avoir, pour ses premières années, une nourrice américaine obligée de lui parler en anglais. Et elle comprenait, parfois même mieux que son père habitué à l'anglais britannique. Aesma était un bébé curieux, qui attrapait tout ce qui passait, mettait à la bouche la moindre pièce qui lui tombait sous la main. Ses parents furent obligés de la surveiller plus que de mesure après un deuxième passage à l'hôpital pour éviter une occlusion intestinale. En bref, Aesma est une enfant heureuse.

Très vite, elle passe de précepteur en précepteur, sa mère comme son père venant tous deux de milieux plutôt aisés. Ses parents lui prévoyaient un avenir radieux dans les meilleures écoles. Et Aesma fut stimulée dès son plus jeune âge. La jeune fille fut relativement seule jusqu'à ce qu'elle soit placée dans une école, ses parents pensaient que la socialisation était aussi important que l'éducation. Elle fut placée dans une école classique, privée, mais sans être complètement élitiste. Mais, rapidement, la petite famille se mit en route. Joseph ne tenait pas en place et Anya l'aurait suivie au bout du monde tant qu'elle travaillait. Et l'entreprise Romanov ayant des filiales un peu partout, la petite fille eut la chance voyager assez souvent. Découvrir le monde à toujours été une passion pour Joseph. Ils commencèrent par l'Europe. Paris, Berlin, Londres. Trois ans, trois pays. Et ça ne faisait que commencer. Sept villes en sept ans, Aesma et ses parents se baladaient dans différents pays, sur différents continents. Ils restaient un an, repartaient. Anya fournissait des technologies aux héros locaux avant de repartir et Joseph implantait ou relançait l'industrie locale de l'entreprise tout en sauvant des vies au passage. Gagnant-gagnant.

Aesma eut du mal avec cette vie. Enfant, elle ne s'en rendait pas compte. Changer tous les ans d'environnement l'amusait. Elle apprenait les langues, les cultures, les différences. Elle développa une compétence linguistique incroyable et n'apprécia que plus encore les différents moments de l'année d'un pays à l'autre. Entre onze ans et douze ans, alors qu'ils vivaient à Pékin, Aesma commença à se renfermé. Elle avait compris que peu importait les amis qu'elle se ferait ici, aucun ne garderait contact. Pourtant, les nouvelles technologies auraient dû aider les pré-adolescents à discuter au travers de logiciel en ligne. Mais non, au bout de quelques semaines à peine, elle perdait contact. Ses parents ne s'en rendirent compte que l'année suivante, lorsqu'il était au Brésil. Alors, ils lui promirent que l'année qui suivrait, ils resteraient au même endroit deux ans.

Pendant toutes ces années, sa seule ancre, la seule personne qui fut là peu importait le décalage horaire, peu importait la distance, c'était son cousin, Léo. Léo vivait à Petrograd. Ils y allaient tous les ans, parfois même plusieurs fois par an. Et parfois, Aesma y allait seule passer quelques jours de vacances. Et Léo, s'il était de deux ans son cadet, était son meilleur ami, son plus fidèle confident et la personne sur laquelle elle comptait le plus. Il était son phare dans l'obscurité, sa stabilité.

En Argentine, Aesma se découvrir une passion pour les danses latines et le chant. Elle se découvrit une voix rauque, une voix qui pouvait transporter. Alors elle s'y adonna pour oublier sa solitude. Elle ne tient pas ses engagements, ceux de ne plus se lier, et devient amie avec une jeune fille qui dansait dans le même cours qu'elle. Deux ans, au fond, ça n'était pas beaucoup plus long qu'un an. Et lorsqu'ils regagnèrent la Russie après ce périple, elle fut malheureuse de voir que son amie ne continuait pas d'écrire aussi souvent qu'avant. Mais au fond, elle avait l'habitude.

Pendant deux ans, ils vécurent à Pétrograd, non loin de chez son cousin. Jusqu'à ce que ses parents décident de l'envoyer au Japon. Joseph venait d'être muté à Starfish pour prendre la tête de la firme américaine et Anya allait le suivre. Mais ils voulaient que la jeune femme perfectionne cette langue qu'elle avait commencé à apprendre trois années plus tôt. Alors, ils lui trouvèrent une famille d'accueil pour un an. Le temps de finir sa dernière année de lycée.

À force de voyager, Aesma avait fini par abandonné le système scolaire classique. Elle allait à l'école là où elle vivait pour en apprendre la langue, les us et coutumes, mais elle passait ses examens par correspondances. Et à force de s'isoler, elle avait développé un niveau scolaire suffisamment élevé pour avoir passé son diplôme de lycée alors qu'elle n'avait que seize ans. Elle avait commencé un cursus de psychologie en Russie et fut alors transférée dans une université de la banlieue de Tokyo. La famille Otsuka l'accueillit avec plaisir en cours d'année.

Les Otsuka étaient trois, le père, la mère et le fils. C'était comme se retrouver dans un autre monde. L'ambiance était diamétralement différente de chez elle. Aesma était timide, mais elle se sentie rapidement à l'aise auprès d'eux. Elle se rendit compte au bout d'un moment qu'il s'agissait de l'influence de leur fils : Shintaru. Shin était un peu plus vieux qu'elle et n'hésitait pas à lui démontrer son affection. Elle avait compris qu'elle était probablement considérée comme une petite soeur, mais, l'attention et la douceur du plus vieux à son égard eurent raison de son cœur d'adolescente. Elle avait 17 ans lorsqu'elle tomba amoureuse pour la première fois. Un amour doux, pur, à sens unique et qui n'aboutira jamais. L'année à Tokyo fut superbe grâce à eux et, la veille de son départ, elle prit son courage à deux mains pour se déclarer à Shintaru dans une lettre. Elle passa la nuit à l'écrire et la glissa dans ses mains avant de monter dans l'avion le lendemain matin avec un dernier baiser sur sa joue. Aesma est mignonne, Aesma est courageuse, mais Aesma n'est pas téméraire. Elle aurait pu lui voler un baiser ce jour-là, mais elle l'aurait ensuite regretter, elle le savait.

Suite à ça, elle n'eut jamais de nouvelles de Shintaru et, si ça lui avait fait de la peine, ça l'avait conforté dans sa décision de cesser de se lier aux gens.

Après une année à Londres, elle rejoint ses parents à Starfish il y a deux ans avec une licence en psychologie. Elle intégra la société dans le service marketing dans lequel ses compétences en psychologie furent mises à contribution. Elle gravit doucement les échelons, comme n'importe qui. Jusqu'au drame.

Lorsque l'annonce de l'effondrement arriva à ses oreilles, Aesma était dans un starcoffee, attendait sa commande avant de retourner au labo pour discuter de la suite avec son père. Elle était en retard, mais elle avait relativement besoin de ce café, tout comme son père. Lorsque les images de la ville passèrent aux informations de la petite télévision, elle n'y cru pas ses yeux. L'information de l'effondrement passait en boucle sur la chaîne d'information et le bandeau en bas de l'écran indiquait un attentat au laboratoire. Frénétiquement, elle composa le numéro de son père sur son téléphone. Une fois. Deux fois. Trois fois. Elle appela également sa mère. Sans nouvelle, elle quitta l'endroit sans plus de cérémonie. Elle fonça jusqu'à l'emplacement de leurs locaux, mais fut stoppée par les forces de l'ordre avant d'y arriver. Un groupe de terroristes avaient profiter de la faiblesse des supers-héros pour attaquer leur base.

Ses parents avaient été victimes de l'effondrement. Sa mère venait de sortir du bâtiment pour fumer une cigarette et ne fut victime que de blessures qui se résorbèrent avec le temps. Malheureusement, pour Joseph c'était une autre histoire. Même s'il avait quitté le bâtiment à temps, la puce électronique dédiée aux supers-héros américains qu'il s'était fait implanter sous la peau aurait eu raison de lui. On retrouva son corps plusieurs jours plus tard, au milieu des gravas.

Les deux femmes prirent l'avion avec la dépouille de Joseph pour rejoindre Varsovie où il serait enterré dans sa ville natale. Anya avait été secouée plus que de raison par les événements. Physiquement, mais aussi moralement, elle n'était pas en état de reprendre le travail, ou même de mener à bien un projet, elle passait le plus clair de son temps assise devant une fenêtre à regarder le temps passer sans dire un mot. C'est à ce moment-là que son oncle s'adressa à elle pour lui indiquer que c'était à elle de prendre la suite. Que la direction de l'entreprise devait rester entre les mains de la famille.

C'est comme ça qu'Aesma retourna à Starfish, nouvellement à la tête d'une entreprise pesant plusieurs millions, sans expérience, mais avec les meilleurs conseillers. Elle allait devoir apprendre à faire le tri, apprendre à faire confiance, apprendre à gérer cet endroit.

Ah oui, un élément  important à rajouter dans ton univers : la découverte de ton alter. Il s'est déclencher assez tôt, tu avais environ six ans. Tu avais rendu visite à ta grand-mère avec tes parents à l'hôpital lors d'une de vos visites à Varsovie. Tu avais vu la vieille dame dans son lit, pâle. Elle était dans ses derniers jours de vie. Et tu voyais que tout le monde avait l'air triste. Tu ne comprenais pas vraiment mais tu ressentais leur tristes alors tu t'es mise à pleurer, comme pour leur dire qu'ils avaient le droit aussi. Et finalement, tu as fais agir cet alter sur ta grand-mère. Elle se retrouva amorphe, mais elle ne souffrait plus du tout, quant aux autres personnes autour de toi, leurs airs tristes avaient été remplacés par une moue béate. Tu avais hérité de l'alter de ton père, Sweet Life.