La nuit sur Starfish en ce mois de Novembre devenait de plus en plus rude, le froid hivernal pointait peu à peu le bout de son nez et le souffle chaud des passants se voyait dans les douces lumières des lampadaires.
Quand à Ghoul, son visage lui faisait mal, vraiment très mal.
Le masque sur son visage était une pièce indigène qu'il avait dérobé durant ses premiers voles et il en fut très inspiré pour trouver son nouveau pseudonyme et jouant le jeu au point de jouet d'acide et autres produits corrosifs pour que le masque puisse se morfondre dans la chair bouillonnante, ne faisant qu'un avec son propriétaire.
Ghoul était né.

Malheureusement la peau, durant les temps de froid, se crispe et s’abîme au point de lui refaire revivre les mêmes douleurs corrosives des premières fois. Il est de mauvaise humeur, éreintait, mais s'est expériences et ses grands projets ne peuvent attendre au point de devoir se laisser aller à la douleur qu'il l'agace tout autant qu'il en jouit.
Dans une arrière boutique, le vieille homme est ligoté à une chaise et pour une fois sa victime n'est pas dans un sale état, une arcade en sang pour le surprendre, mais rien de plus. C'est un marchand d'animaux, lié au marché noir, espèces exotiques et rares et pourtant rien de bien intéressant pour l'épouvantail. Les animaux sont mal au point, semble t-il qu'aucun ne pourrait supporter une visite chez lui, il lui faut des espèces robustes capables d'être à même à devenir des cobayes de qualité, voir plus encore …

Le marchand noir n'a rien de plus à dire que le simple fait de proposer, sous la contraire, de prendre ce dont-il avait besoin, mais Ghoul est déçu et l'envie d'en terminer est grande. Il se tient le masque dans ses mains, fait les cent pas entre ombre et lumière et se laisse aller à des coups en traître hésitant encore à achever le vieille homme ne sachant n'y quoi penser, n'y quoi faire, si ce n'est de continuer à gémir et se faire dessus.
Heureusement sous une once de lucidité, Ghoul demande à trouver mieux, de meilleures qualité et bien que le vieille homme a du mal à penser, il en ressort un nom – Vuk Lesieur, Un fournisseur d'animaux espions qui a fait sa place dans ces affaires et d'une renommée qui n'est pas à prendre à la légère. Ce n'était pas ce que recherché l'épouvantail, mais c'était une bonne piste de réflexion, malheureusement d'après le marchand l'homme n'est pas facile à approcher et aiment côtoyer les grands hommes de la ville. Quelques noms et quelques adresses et c'est ainsi que la nuit du vilain commence, il s'en retourne à son appartements s'équipe en conséquence car les divers lieux sont proches de Bigtree, il devait donc se passer de la grande utilité de son alter et de réfléchir de façon moins suicidaire.

_____________

Les premières recherches sont infructueuses, jusqu'à ce qu'il s'attarde à l'adresse suivante, celui d'un cabaret assez sélecte et bien entendu aucunement fait pour un dégénéré avec un masque collé à l'acide. The Demon n'allait pas être facile à intégrer voir quasi-impossible car bien que les alters soit inutilisables, les armes à feu quand à elle marchaient à merveilles. Cependant il fallait tout du moins en premier lieu vérifier que ce Vuk soit bien présent, pour cela le plan était simple et efficace.

La soirée est à son osmose, les spectacles s’enchaînent et ne se ressemble pas et bon nombre de clients sont absorbés par la représentation artistique des comédiens et autres danseurs. Ici l'ambiance et de mise, chacun doit s'y sentir bien comme enchanté d'être dans un monde différent de ce qu'il vive à l'accoutumer.
Cependant, à la table de Monsieur Lesieur sûrement dérangé dans une conversation d'affaire ou dans la dégustation d'un fabuleux alcool, il va s'en voir déranger par l'arrivée impromptue d'un client lambda. Bien que saillant dans son costume neuf, il dégouline la peur et l'angoisse, il lui tend de sa main tremblante un téléphone dont un appel est en cours.

Si Vuk se sent à y répondre, il pourra y entendre le son étouffé d'une femme et celui d'un homme qui lui répondrait avec comédie. ▬ Bonsoir Mr. Lesieur, je recherche un hamster pour ma fille, serait-il possible d'en discuter ?