Une journée sans cours, une vraie bénédiction. Vouloir devenir un héros c’est bien, c’est même la vocation d’Hedwige. Mais la blondinette avait bien vite déchantée, elle était venue aux Etats-Unis pour rependre la justice à grand coup de poings dans la figure. Mais dans les faits, elle était surtout derrière un bureau en train de prendre des notes. Si elle tenait l’imbécile qui avait un jour décrété que la théorie précédait la pratique…et bien elle ne ferait sans doute rien puisqu’un tel individu, s’il a existé, est mort depuis longtemps. La scandinave se doutait bien que devenir héros nécessitait un minimum de formation, mais pour quelqu’un comme elle qui avait le sang chaud, le blabla était surfait, c’était l’action qui importait avant tout.

Pour se changer les idées et oublier un peu les cours, les devoirs et autres truc scolaires un peu trop ennuyeux à son goût, Hedwige avait décidé de sortir faire un peu de Shopping. Il était à peine 16 heures, mais on pouvait deviner que le soleil commençait légèrement à décliné. Mois de décembre oblige, les journées étaient plus courtes que n’importe quand dans l’année. Couplé à d’occasionnelles bourrasques d’un vent frais hivernal, qui faisaient danser les cheveux blonds de la scandinave, celle-ci se remémorait sa Norvège natale. Dommage qu’il n’y ai pas de neige sur les trottoirs cependant, la petite blonde n’aurait pas été contre l’idée de faire un bonhomme de neige ou deux pour s’amuser et passer le temps.

Mais Hedwige n’était pas seule à déambuler dans les rues de la ville, ses plus fidèles compagnons étaient là aussi. Ces 5 oursons en peluche préférés étaient fourrés dans son sac à dos, Hedwige préférait les laisser inactifs pour le moment. Dans un monde ou on peut croiser des gens qui n’ont, littéralement, pas les yeux en face des trous, des hommes girafes et aux extravagances, Hedwige ne devrait pas avoir de mal à s’exposer avec cinq ours en peluche vivants. Cependant, elle était trop fière pour assurer, à son âge, d’avoir toujours des peluches à portée de main.

Tandis qu’elle jetait un œil aux vitrines des magasins, une voix capta son intention.

« T’es bien mignonne toi dit moi. » Commenta un homme devant lequel Hedwige venait de passer. Lui jetant un rapide regard, la blonde le snoba et poursuivit sa route.

« Et oh, les gens bien élevés répondent quand on leur parle ! » Pesta l’homme, visiblement vexé de s’être fait ignoré. Lui portant d’avantage d’attention, Hedwige en profita pour l’analyser. Grand, mal coiffé et habillé dans un style punk on ne peut plus cliché et ringard.

« J’ai une tête de fille élevée ? » Répliqua Hedwige de manière rhétorique avant d’adresser son plus beau doit d’honneur au punk. Celui-ci ne sembla guère apprécier l’irrespect de la blonde. Se rapprochant d’elle, il l’empoigna par le col.

« Alors toi il va falloir que t’apprennes à respecter tes ainées ma petite, sinon ça va mal se passer pour toi ! » Menaça le Punk en haussant le ton.

« Putain mais t’as cru que t’étais mon père ou quoi ? T’as dix secondes pour me lâcher avant que je te fasses ramasser tes dents par terre ! » Lâcha Hedwige, agacée de s’être faite dérangée de la sorte pour le dernier des abrutis.

Au même moment, il y’eu du mouvement dans le sac d’Hedwige et un ours en peluche blanc et bleu en sortie.

« Oh il a l’air bien niais celui-là, go lui refaire le portrait. Avec du bol il sera moins moche à l’arrivée ! » Lança l’ours en peluche en guise d’introduction.

La petite scène commençait à attirer l’attention des personnes autours. D’un point de vue externe, Hedwige devait probablement faire peine à voir. De par sa petite taille, le fait de se faire soulever par le col de sa veste faisait que ses pieds touchaient à peine terre. Elle qui voulait juste faire un petit peu de shopping tranquille pendant un jour de repos, elle allait probablement finir par en venir aux poings…comme souvent en fait.

Journée patrouille, journée embrouille ! Malgré tout ce qui s’est passé récemment, l’Amérique toute entière était loin de s’est désolidarisé de la vague de crime qui a suivi l’effondrement. Qui sait même s’ils allaient réussir à entièrement revenir à un quota de criminalité normal mais qu’importe. Ollie n’en perdait pas son morale. Sa seconde vie lui avait été offerte pour sauver des gens, elle le savait. Anya et Pavolia seraient d’accord avec elle ! C’est pour cela qu’elle était devenu médecin ET héroïne ! Tant que la flamme de son existence ne sera pas éteinte, elle continuera de combattre, qu’importe les défis, qu’importe l’infamie et le degrés maléfique des vilains !

C’est avec ce même engouement et cette passion brulante qu’Ollie, ou plutôt Crazy Ollie, marchait dans les rues avec aplomb. Un large sourire sur les lèvres, son épée à travers la tête et en costume de héros. Un costume … dont l’héroïsme était relatif, certes. Cela ressemblait à ce qui était PAR LE PASSER une belle robe presque inspiré du style victorien … Mais complétement déchirée, froissée, en lambeau, des nœuds à moitié défait, une tenue chaotique et usée, comme l’était l’héroïne. Elle embrassait complétement son allure de zombie, et son petit côté girly en même temps.

Et c’est parce qu’elle était en patrouille que, durant ce petit accrochage entre un gros balourd et une petite blonde … Un bruit suspicieux s’immisça entre les deux partis qui s’engueulaient.

« Su-su-su-su-supeeeeeeer … » Et subitement, juste après ce petit cri distant, un grand crash de verre brisé et d’armature en bois défoncée interrompit définitivement l’échange houleux dans la rue. Du premier étage d’un bâtiment voisin, l’héroïne rouge et noir venait de se jeter à travers la fenêtre pour atterrir sur ses jambes, tel une parfaite gymnase après une série de salto, levant les bras au ciel dans cette pluie de débris. « CRAZY OLLIIIIIIE ~ »

C’était presque un spectacle féérique, voire une telle pirouette qui finit dans un show et lumières de petits bouts de verre qui reflètent la lumière, le tout porté par la magnificence et la radiance d’une jeune femme zombie qui avait l’air si heureuse d’être en vie ! … Bon, elle aurait pu prendre les escaliers jusqu’au rez-de-chaussée, mais elle aurait pu également sauter du toit, là où elle surveillait les environs !

Mais alors que la brute (et à peu près tout le monde dans la rue à cet instant), regardait de manière ébahie l’héroïne avec une épée dans la tête … Ollie se mit subitement à courir et sauta pour exécuter un dropkick avec la grâce et la lourdeur d’un pachyderme dans les gencives du gars qui tenait la jeune fille par le col. L’homme tomba au sol en lâchant la petite blonde alors qu’Ollie se releva du sol d’un bond. Toujours avec un large sourire, bien trop joyeux pour être rassurant, elle délogea son épée de sa tête dans un bruit un peu immonde, quelques gouttes de sangs coulant de sa tête avant que cela ne cicatrice … Avant de planter son épée dans une de ses propre jambe. L’acier noir fusionna avec sa peau et sa chair, assombrissant sa jambe et lui donnant la propriété de l’acier. C’est donc avec une jambe en métal renforcé qu’elle vint, sans honte, lui donner un méchant coup de pied dans le visage à nouveau, ce qui le fit rouler un peu sur le trottoir, le tout accommodé d’un ricanement sonore et excentrique.

« AHAHAHAHAHAH ~ On ne touche pas aux jeunes femmes innocentes ! Tu mérites tellement pire pour rien avoir dans le crâne … »

Elle ressortie son épée de sa jambe, la tirant de sa cuisse comme si elle n’avait jamais « fondu » dans sa chair et s’approcha de l’homme à terre en le menaçant de sa lame. Celui-ci reculait au sol en se tenant une joue, qui aura sans doute un fameux bleu dans quelques heures, ayant visiblement du mal à articuler maintenant qu’il lui manquait une paire de dents. Mais au lieu de faire l’inconcevable, elle fit tournoyer son épée et se la replanta brutalement dans la tête… Avant de faire un demi-tour, prenant un peu la pose en souriant à la petite blonde, s’adressant à elle d’un ton un peu chantant.

« Règle numéro une des héros : priorité au sauvetage ~  Mademoiselle, vous allez bien ? Il ne vous a pas fait mal, cet idiot ? ~ » Mais le temps qu’elle s’en assure, l’homme s’était relevé et avait pris ses jambes à son cou … Ce qui fit soupirer la morte-vivante. « Aaah … J’aurais dû le fusionner au sol. Ou lui couper une jambe …  PAS GRAVE ! Ollie le rattrapera une prochaine fois ~ »