Jusqu’à mon dernier souffle, je voudrais faire le bien. Et puis soigner les gens de cette vie qui les ronge et qui les retient, là sur le sol. L’âme posée sur une mémoire de forme. - Terrenoire

Il n'y a pas grand chose à dire sur Milo. D’ailleurs, faut-il réellement rentrer dans les détails ? Pas vraiment, étant donné qu’il n’en a pas. Milo n’a rien de spécial. Il ne sort pas du lot, il a un visage commun. Même sa voix ne fait pas vibrer ! Elle est monotone, terne, morne. Rien de bien qualitatif ! Sa peau claire contraste avec ses cheveux noir de jais, bien qu’ils brunissent légèrement à la lumière du soleil. Ces derniers tombent sur son front et arrivent presque jusqu’à ses yeux châtains. Il n’est ni très grand, ni trop petit : la taille basique pour un homme adulte. Néanmoins, il dépasse sa sœur d’une bonne tête. Il n’est pas musclé non plus : il a arrêté d’entretenir son corps depuis quelques années maintenant. Avant, c'était une brindille avec un corps robuste. Maintenant, c’est juste une brindille avec des restes de sa force.

Même son costume est banal. C’en devient déprimant ! Il porte un masque blanc arborant un large sourire. C’est assez ironique, au vu de son caractère. Mis à part son “faux visage”, Milo ressemble typiquement à un homme d'affaires. D’ailleurs, il n’a rien d’un super-héros avec son costume, sa cravate, ses gants mais aussi ses chaussures en cuir. Tous sont noirs. Niveau couleur, la seule chose qui “sort du lot” est sa chemise blanche et son chapeau classique, type fedora, qui est lui aussi noir (comme c‘est étonnant). Il reste sobre, peu importe son rôle. Son but n’est pas de marquer l’esprit des gens avec une cape rouge pétante et un costume des plus fabuleux. Ce qu’il veut, lui, c’est la simplicité. Il gagne en temps car c’est d'une rapidité impressionnante à enfiler et il peut se fondre dans la masse en enlevant son masque. Se dissimuler parmi les autres, c’est ce qu’il préfère.

Son caractère s’assemble à son physique. La discrétion, c’est ce que préfère Milo. Il évite le contact, la discussion et surtout : il évite de se faire des amis. C’est un grand solitaire dans l’âme. Ce n’est pas qu’il n’aime pas les autres, il a simplement remarqué que ne pas en avoir évite bien des problèmes. Pour un super-héros, il fait tout pour éviter la violence. Son Alter lui permet d’attaquer les autres sans vraiment le faire et bon sang, comme ça l’arrange ! Par ailleurs, il est d’une grande rapidité quand il est question de réfléchir et d’agir en vitesse. En gros, vous pouvez lui annoncer n’importe quoi, la plupart du temps, il restera très impassible. Sa sœur essaye de voir le bon côté de son caractère : au moins, il sait garder son sang-froid… Prendre des décisions en temps de crise, c’est sa spécialité : il est calme et réfléchi. Il analyse rapidement la situation sans prendre de parti, ce qui peut être très pratique.
Pourtant, il n’a pas toujours été comme ça. Je veux dire, il n’a pas toujours été renfermé sur lui-même comme une huître. Quand il était haut comme trois poires (vous avez cru que j’allais dire “pomme” hein ?), il respirait la joie de vivre. Son côté empathique lui a apporté bien des soucis, surtout quand il a appris à gérer son Alter. On s’est servi de Milo plus d’une fois à cause de cela. Mais il était aussi souriant, bienveillant et il n’avait qu’une idée en tête : devenir un super-héros comme ceux qu’il voit à la télé ! Ce rêve de petit garçon l’a accompagné durant toute son enfance et son adolescence. Il ne l’a jamais quitté. C’est peut-être ce rêve qui l’a rendu aussi aidant et protecteur avec les autres, même ceux qu’il ne connaît pas forcément. Il veut sauver tous ceux qui ont besoin d’aide, les plus faibles comme les plus forts. Il donnerait tout pour ça, même sa vie.
Bien qu’il soit muet comme une carpe, il est d’une extrême douceur. Ce sera toujours le premier à venir tendre sa main pour aider quelqu’un à se relever. D’ailleurs, même s’il évite la discussion au maximum avec les autres, il répond lorsqu’on lui parle. Il a été élevé tout de même, il a un certain degré de politesse ! Et puis, si la discussion l’intéresse suffisamment, il ira peut-être même poser des questions et se montrer curieux. Eh oui, il se trouve que derrière ce grand mur de glace, une pointe de curiosité se cache. Et puis, avec un peu de chance, vous arriverez à le faire sourire : en tout cas, je vous le souhaite car ça donne du baume au cœur de voir un sourire aussi doux !

(en somme, Milo est : discret - solitaire - pacifique - impassible - calme - réfléchi - protecteur - aidant - doux - poli - (légèrement) curieux.)

8 janvier 2072. «Première respiration.»
Deux parents regardent leur nouveau-né avec tout l’amour du monde, parce qu’il se trouve que de l’amour, ils en ont beaucoup à donner. Milo, voilà le nom que lui ont choisi ses géniteurs. Le petit garçon va grandir dans une ambiance aimante, son père lui apprend à dire son prénom du haut de ses quelques mois tandis que sa mère est encore en étude supérieure pour devenir psychologue.

5 juillet 2074. «C’est quoi ça ?»
Une nouvelle personne entre dans la vie de Milo : Coralia. Ses parents lui expliquent qu’elle est sa petite sœur, qu’elle ne connaît pas encore ce monde et qu’il va falloir l’aider. Les grands yeux du nouveau frère observent la tête châtain de la nouvelle-née. Milo tend la main et attrape délicatement le pied de sa sœur. Promis, il l’aidera à s’intégrer sur cette drôle de planète.

2076. «Découverte.»
Comme chaque jour, Milo et Coralia se promènent main dans la main. Milo montre à sa sœur tout ce qui les entoure en expliquant ce que c’est. Plus besoin de parents quand on a un frère pour faire l’éducation ! Ils sont un duo inséparable, la preuve : l’un des premiers “mots” de Coralia n’est d’autre que Mimi, alors Milo a décidé de surnommer sa sœur, Coco. Ainsi, ils seraient accordés l’un à l’autre ! Franchement, quelle joie pour des parents de voir leurs enfants s’entendre aussi bien.
Et voilà que la petite Coralia brise le silence de la maison en tapant une méchante crise ! Sa mère essaye de comprendre ce qui la met dans cet état mais à part crier et lâcher des larmes de crocodile, Coralia ne dit pas un mot. Sa mère s’apprête alors à utiliser son Alter, afin de capter l’émotion de son enfant mais Milo prend les devants. Il s’approche de sa sœur, lève le bras et tourne légèrement sa main. Les deux parents se regardent, comprenant ce qu’il se passe. Coralia pleure toujours, sans s'arrêter. Milo reste figé devant sa sœur, avec une grimace mêlant concentration et douleur. Son père veut l’arrêter, pensant qu’il fait mal à la petite sans le savoir mais Milo baisse le bras avant qu’il ne l’en empêche. Il tourne la tête vers sa génitrice. « Elle est triste. Je l’ai senti. » Il s’en va à la recherche de ce qui pourrait troubler la vie de Coralia et revient avec son doudou fétiche. Sa sœur serre la peluche dans ses bras et se calme immédiatement. Les deux parents se regardent, les yeux brillants de fierté. Milo vient de découvrir son Alter.

2076 - 2087. «Scolarité.»
Milo entre au primaire. Toujours aussi proche de sa sœur, il l’aide à se développer dans ce vaste monde. Il analyse et apprend à contrôler son Alter avec l’aide de sa famille. Ils sont unis et se poussent vers le haut. Evidemment, ils aident également Coralia qui, elle aussi, a fait la découverte de son Alter. Les deux enfants sont la fierté de leurs parents. Milo a un rêve précis : il veut devenir un super-héros. Avec sa sœur, ils jouent à ce jeu du héros dès qu’ils peuvent, bien que Coralia fasse ça pour faire plaisir à son frère. Elle ne comprend pas vraiment l’engouement autour de ces personnages mais son frère a l’air de les trouver tellement cools… et puis, elle ne veut surtout pas le blesser.
Lorsque le garçon entre au collège, Coralia remarque, lors de sa deuxième année dans l’établissement, le changement radical du caractère de son frère. Il s’est littéralement renfermé sur lui-même. C’est à peine s’il parle à sa sœur alors qu’ils sont comme les cinq doigts de la main ! La petite fille en parle immédiatement à ses parents et c’est ainsi que débutent leur enquête. Milo dévoile enfin ce qu’il cache à sa famille depuis quelques mois : « Mes camarades de classe veulent tout le temps que j’absorbe leurs sentiments, parce qu’ils trouvent mon Alter cool… C’était drôle au début mais ça me met de plus en plus mal, c’est fatiguant et parfois, c’est triste ce qu’ils ressentent. » Il veut les aider mais il ne sait pas comment. Son Alter ne permet pas aux autres d’aller mieux, ça lui permet seulement de devenir plus fort. Milo s’enfonce dans une spirale infernale à cause de ça. Alors, les parents du garçon demandent à l’établissement mais aussi à Milo, de ne pas utiliser son pouvoir à l’école. Il obéit mais le problème est que dès qu’il sort avec ses “amis” en dehors du collège, ces derniers lui demandent d’absorber leurs sentiments. Evidemment, le jeune garçon refuse, expliquant que ça ne leur permettra pas d’aller mieux mais ils s’en fichent d’aller mieux, c’est pour rire qu’ils font ça. Milo continue de refuser alors ses amis lui tournent le dos et commencent à partir, sans lui : « T’es vraiment pas drôle. Nous, on traîne qu’avec des gens marrants ! » Terrifié à l’idée de perdre ses amis d’enfance, il finit par accepter. Et à chaque fois c’est la même chanson. Alors, à force, il ne refuse plus.
Au cours de sa dernière année de collège, celle juste avant d’entrer à l’académie, le jeune garçon se rend vite compte que son Alter est plus puissant lorsqu’il ne ressent pas ses propres émotions. Alors, bien que sa famille s’inquiète pour le moral de Milo, il décide de mettre ses sentiments de côté. En soi, il ne va pas mal, loin de là. Il n’est ni triste, ni heureux : il vit pour accomplir son rêve, celui de devenir un héros. Et si cela signifie faire abstraction de ses émotions pour y parvenir, alors il le fait sans aucune hésitation.

2087 - 2089. «Starwall.»
Milo souhaite plus que tout rentrer à l’académie de Starwall, c'est un lycée qui n'accepte que les meilleurs. Ses efforts paient et il est accepté. Pour la première fois depuis presque un an, sa famille le revoit sourire tant il est heureux d’y être. C’est un grand pas en avant pour accomplir son rêve ! Bien qu’il reste toujours aussi impassible, il s’ouvre un peu plus à sa sœur et ses parents (ce qui pour eux aussi, est un pas énorme).
Dès sa première année, il choisit son nom de super-héros : Poker Face. Il se démène pour améliorer son Alter et il trouve plusieurs alternatives au cours des années tel que le “contrôle” de deux personnes à la fois mais surtout, il apprend de mieux en mieux à comprendre son Alter. Il évolue assez vite. Il apprend à se battre au corps-à-corps et se renforce, niveau muscle. Il n’a pas d’amis mais ça lui est égal. Il passe son temps seul ou avec sa sœur et ça lui va très bien.

« Lui, là, il a l’air gentil ! Non, tu ne trouves pas ? » Milo mâche son sandwich en observant l’étudiant passer devant eux. Coralia le pousse à aller vers les autres mais il ne fait aucun effort. « Pas autant qu’un autre. » Il connaît les mauvais côtés de l’amitié. Hors de question qu’il retente le coup. Mieux vaut être seul que mal accompagné, n’est-ce pas ? Sa petite sœur soupire de désespoir. Il l’observe, sans réagir. Elle sait très bien qu’il est un cas perdu, pourquoi s’acharne-t-elle de cette manière ? Elle hausse les épaules, répondant par la même occasion à sa question silencieuse. Elle lit dans ses pensées, la chipie. Coralia lui fait un grand sourire, lui signifiant qu’elle n’arrête pas pour autant. Milo la regarde. Hier soir, je me suis to… Un petit cri strident sort de la bouche de la jeune fille, elle plaque ses mains sur ses oreilles. « Arrête de faire ça à chaque fois ! Je ne veux pas savoir ta vie intime, gros porc ! » Elle lui colle une petite frappe sur le bras. « Tu n’as qu’à arrêter de lire dans mes pensées. » Milo rit doucement face à l’expression de sa sœur. Coralia rit avec lui et l’observe, les yeux brillants d’admiration. Il y a toujours une pointe d’humanité à l’intérieur de son frère, ce doux sourire le lui prouve.

2090 - 2096. «Le début de la fin.»
Milo entre dans la vie professionnelle avec son diplôme en poche. C'est un super-héros, un vrai de vrai. Ses parents sont fiers de lui, sa sœur hurle sur tous les toits que son grand frère est le plus grand des héros. Son rêve est réalisé, il y est enfin arrivé mais c’est loin d’être terminé. Maintenant, il doit sauver ceux dans le besoin, comme il se l’est promis lorsqu’il était plus petit.
Il est engagé dans une agence de super-héros. Il y reste 6 ans. Il y évolue, année après année. Il se porte régulièrement volontaire pour aller sur le terrain. Il parvient à se faire un nom. Son pseudo apparaît dans les journaux et son visage devient plus fréquent à la télévision. Il n’est pas le plus apprécié pour autant, c’est l’un des héros le moins charismatique de son agence. Il ne dégage rien mais ça, il s’en fout. Il aime son métier, il est fier du nom qu’il se crée.

« Tu pars habiter en France ? » Sa sœur allait se marier, avec un Français. Ils se sont rencontrés ici, sur le sol américain. Il est venu visiter New York et il est littéralement tombé sous le charme de Coco. Il est resté un an et demi aux Etats-Unis mais là, ils s’en vont pour la France. Coralia a toujours eu la bougeotte, Milo se doutait qu’elle allait vouloir voyager à un moment ou un autre. Mais il ne pensait pas qu'elle allait s’installer, déménager pour de bon dans un autre pays. « Tu veux pas aller au Canada plutôt ? Ils parlent français là-bas. » La jeune femme rit et secoue la tête. La famille de Daniel habite en France. Et les paysages sont magnifiques, qu’elle lui dit. Elle lui assure qu’elle reviendra très souvent et qu’ils s'appelleront tous les jours. Milo ne réagit pas mais au fond, il est dégoûté de la voir partir. Le duo inséparable depuis toutes ces années allait être séparé à plus de 5000 km de distance.
Le jour du départ, Coralia le serre fort dans ses petits bras. Son frère lui rend son câlin, bien qu’il y mette bien moins de force. Un chuchotement parvient jusqu'aux oreilles du jeune héros : « Je sais que tu es dégoûté de me voir partir. J’ai même pas eu besoin de lire dans tes pensées pour le deviner. » Il ne réagit pas mais elle a raison. Il tapote sur sa tête, lui indiquant qu’elle allait louper son avion si elle restait accrochée à lui comme ça. Sa sœur lui fait un grand sourire puis s’en va près de son fiancé. Bon voyage, Coco.

Poker Face n’a plus de raison de montrer ses sentiments, si sa sœur n’est plus là pour les voir. Tant mieux d’un côté car son pouvoir, depuis le départ de Coralia a énormément évolué. Il est bien plus doué qu’avant dans la maîtrise de son Alter mais ça n’a pas suffi à éviter le pire ce jour-là.
Jour de pluie, le jeune homme est assigné à du sauvetage. Avec quelques-uns de ses collègues, ils se rendent sur les lieux afin de secourir des habitants coincés sous les débris d’un immeuble. Ce dernier s’est effondré après une bataille entre deux groupes de vilains. Les héros ne savent pas où ils se trouvent, ils ont perdu leurs traces mais ils pensent qu’ils sont coincés sous les débris. Poker Face continue de faire des allers-retours entre l’intérieur et l’extérieur. D’après les calculs, ils restent encore une dizaine de personnes. Ce n’est pas le moment de se relâcher. Des cris interpellent le jeune homme. Il fait signe à ses collègues qu’il se dirige vers le rez-de-chaussée. A peine a-t-il posé les yeux sur la scène face à lui qu’il comprend ce qu’il se passe : sans aucune hésitation, il utilise son Alter pour capter les émotions des deux vilains qui se battent. Ce sont deux ennemis, leurs groupes ne peuvent pas se blairer suite à des histoires assez sombres. Une enfant se cache entre les débris, elle n’arrête pas d’hurler à cause des attaques lancées entre les deux hommes. Elle n’a pas l’air blessé, elle a simplement des égratignures. Le héros se rue vers les deux vilains afin de se battre contre eux et permettre à l’enfant de courir vers la sortie. Le petite fille hésite mais après un rapide coup d'œil pour s’assurer que le danger est géré par le super-héros, elle court le plus vite possible vers les escaliers. Le jeune héros sent qu’il a bientôt fini d’absorber les émotions des deux vilains. Milo réfléchit à un plan pour sortir d’ici afin d’appeler ses collègues, tout en se défendant et rendant les coups aux hommes.
Soudainement, Milo ressent un coup violent s'abattre sur sa tête. Il se retourne, surpris, brisant les fils le liant aux méchants. Une femme est là, face à lui, une barre de fer à la place des mains. Elle l’enchaîne de coups, en commençant par les bras et les mains. Milo comprend assez vite qu'elle est dans le même groupe que l'un des deux vilains et qu'elle vient lui prêter main forte. Les deux hommes se font à nouveau face tandis que Milo tente comme il peut de se défendre face à la nouvelle arrivante. Il ne parvient pas à contre-attaquer, ni à utiliser son Alter. Il lui donne des coups de pied, ce qui la déstabilise un instant. Elle lui donne de nouveaux coups au niveau de la tête. L'armure du super-héros commence à se briser, elle ne tient plus sous les coups. Alors qu’il s’apprête à la faire tomber en arrière, Milo tombe à terre puis trou noir : elle a porté le coup décisif. Il s’est retrouvé à l’hôpital avec plusieurs fractures sur le corps, comme ses jambes et son bras gauche. La femme n’y est pas allée de main morte.
Il apprit bien plus tard que ses collègues l'avaient rejoint juste après qu’il se soit évanouit. Ils ont pu immobiliser les trois vilains. Cependant, le reste a réussi à s’échapper. La petite fille qu’il a voulu sauver s’est retrouvée face à la femme qui a blessé Milo. Elle lui a mis un coup sur la tête, tout comme elle l’a fait avec le super-héros. A la différence de Milo, c’est qu'elle, elle n'y a pas survécu.

2096 - 2099. «Un aller simple pour la France.»
Traumatisé silencieux. C’est ainsi qu’on pourrait surnommer le blessé. Il s’en veut énormément, d’une force insoupçonnée. Il a présenté ses excuses à la famille de l’enfant et même s’ils lui ont dit que ce n’était pas de sa faute, qu’il a fait son possible pour la sauver, Milo aurait pu faire mieux. Il aurait voulu faire mieux. Cette famille a perdu leur unique fille. Évidemment, il a déjà fait face à des morts lors de sauvetages ou conflits contre un vilain. Là, c’est différent. Son objectif, en tant que super-héros, est de sauver les gens mais s’il n’y parvient pas, est-il un bon héros ? Milo remet tout en question, du début jusqu’à aujourd’hui. N’aurait-il pas mieux fait de devenir pâtissier, concierge, professeur ou que sais-je ? Pourquoi devenir un héros si ce n’est pas pour aider les autres ?
Ses parents viennent tous les jours le voir à l’hôpital. Il agit comme d’habitude, ils ne se doutent pas qu’il est actuellement en pleine réflexion personnelle. Néanmoins, pour ce qui est de sa sœur - qui est actuellement en vacances aux Etats-Unis -, impossible de lui cacher quoi que ce soit. A peine est-elle rentrée dans la pièce qu’elle lit les pensées de son grand frère. Il ne dit rien par rapport à cela, même s’il n’a pas donné son autorisation pour qu’elle le fasse. Sûrement parce qu’au fond, il a besoin d’en parler. Alors, il raconte tout et elle écoute tout. Les poings serrés et la voix tremblante, Coco se retient de fondre en larmes. « Viens habiter en France avec moi. » Milo l’observe, étonné. Qu’est-ce qu’elle raconte ? Il lui explique qu’il ne peut pas changer de pays comme ça, qu’il a un métier et un rôle à tenir, sans compter de sa puce. « Arrête tout ! Change de vie ! » Elle relève la tête, les larmes aux yeux. Lui qui pensait que sa sœur n’était pas du genre à montrer quand elle allait mal, il se mettait le doigt dans l'œil. « Tu l’as dit toi-même, tu doutes de ta carrière… Fais une pause, prends du recul sur la situation, change d’air. Regarde dans quel état tu as fini cette fois… Je sais, je sais, t’es un héros et les héros risquent leurs vies pour sauver celles des autres. Très bien, je suis au courant de tout ça. Là, je te demande de sauver ma vie, celle de ta sœur qui ne supporte pas de te voir, encore une fois, dans un putain de lit d’hôpital, avec, cette fois-ci, la moitié du corps broyé. » Le jeune héros l’observe. Il ne s'attendait pas à ce qu’elle lui déballe tout ça. Elle a l’air sincère et vraiment inquiète pour lui. Milo s’inquiète aussi pour elle. D’un côté, il ne peut s’empêcher de se dire que finalement, ça ne lui fera pas de mal, loin de là même. Ce n’est qu’une petite pause, il reviendra un jour ou l’autre. Il doit simplement faire le nécessaire pour ne plus être un héros aux Etats-Unis mais c’est largement faisable. Il hoche doucement la tête et directement, sa sœur saute de joie. Elle retrouve son sourire et chasse ses méchantes larmes.

Quelques temps après, Milo prend les mesures nécessaires pour désactiver sa puce. Il n’est définitivement plus un héros américain. Il achète un billet d’avion direction la France. Il commence à apprendre le français et se rend compte de la difficulté de la langue. Bon sang de bonsoir, pourquoi les objets ont des genres ? Une fois arrivé en France, il séjourne dans la maison de sa sœur et de son mari, le temps qu’il se trouve un logement. Il trouve un appartement à une vingtaine de minutes à pied de chez eux. Il se fait une place dans cette nouvelle société. Il se trouve des petits boulots, à droite, à gauche pour combler ses fins de mois mais cette vie lui plaît. Un jour, il trouve le boulot parfait : bibliothécaire dans la médiathèque à côté de chez lui. En temps normal, il s’y rend presque toutes les semaines. C’est naturellement qu’il s’est lié d’amitié avec les gérants. Lorsque l’un d’eux a démissionné, ils ont proposé la place à Milo, ce qu’il a presque immédiatement accepté. Sa sœur lui présente ses amis, Milo fait de même avec les rencontres qu’il fait à la bibliothèque. Petit à petit, l’ancien héros ré-apprend à user de ses sentiments, à les montrer. Le jeune homme sourit de plus en plus et sans raison particulière. Il sourit, comme ça.
Milo aime sa vie en France et ne veut plus forcément retourner aux Etats-Unis. Finalement, ce n’est pas si mal d’être un simple civil.

2099. «Retour à la case départ.»
Assis dos à la télévision allumée, Milo mange son petit repas du soir. C’est une salade, si vous voulez tout savoir. La voix tremblante de Coralia résonne dans son salon. Cela faisait un moment qu’il n’avait pas entendu cette intonation de voix. « Milo… Je... » L’ancien héros se retourne vers sa sœur et la télévision par la même occasion. L’écran affiche le nom de son ancienne école : Starwall. Un groupe de héros s’est visiblement repenti en groupe terroriste et il provenait de l’académie. Ils ont piraté l'entièreté du système informatique du suivi des supers héros de New-York. Il n’y a plus aucun héros dans la ville. Ceux qui restent sont très peu nombreux. Le regard de Milo s’agrandit lorsqu’il comprend ce qu’il va se passer. Les yeux de Coco sont apeurés. Le téléphone sonne. Prévisible. Le numéro de son ancienne agence apparaît. Coralia se lève, lui faisant signe de ne surtout pas répondre mais son frère n’hésite pas une seule seconde à décrocher. Il sait que New-York et ses habitants ont besoin d’aide. La personne à l’autre bout du fil lui explique la situation : une grande partie des héros ne sont plus, à cause de la désactivation de la puce. New-York est pris par les vilains et personne n’est là pour les contrer. Le peu de survivants encore présents à New-York cherchent de l’aide. Evidemment, il veut aider, donc il accepte de revenir aux Etats-Unis, ce que sa sœur n’apprécie pas. Elle lâche un cri de mécontentement. Milo lui lâche un regard noir, signe qu’elle doit arrêter sa crise d’enfant. Ce soir-là, la fratrie Olmes se dispute. Milo reste impassible, tout en lâchant des vérités que Coralia ne veut pas entendre. Elle est têtue comme une mule, elle ne veut rien savoir de la décision de son frère. A ses yeux, c’est une idée absurde, qui dépasse la connerie et elle est persuadée qu’il va regretter. Milo n’est pas de cet avis, il pense que des centaines, peut-être plus, de personnes ont besoin d’être sauvé et il veut les aider. Son côté héroïque refait surface, après plusieurs années de repos.
Le lendemain, l’américain prend son billet pour les Etats-Unis. Sa sœur, toujours vexée, n’a pas voulu l’accompagner à l’aéroport.
Il pose le pied sur le sol américain dévasté. Ses parents l’accueillent, avec un sourire crispé sur le visage. C’est un faux sourire, Milo le capte tout de suite. Ils ont peur et c’est normal. Milo est resté aux alentours de New-York lors de son retour. C'est seulement lorsque la libération a eu lieu qu'il y est retourné.

Poker Face a été dans une agence de super-héros pendant 6 ans, il a donc un certain niveau dans le monde des héros. Durant ces 6 années, il a participé à des missions plus ou moins importantes, que ce soit du sauvetage, des gros conflits ou simplement arrêter un petit voyou, volant une chaise (oui, c’est déjà arrivé). Milo a accompli énormément de choses. Il n’était pas seul, évidemment, il était toujours accompagné de ses collègues.Poker Face n’est pas une superstar. Il l’a peut-être été à une période, lorsque sa carrière était à son apogée. Néanmoins, personne ne l’a jamais reconnu, il n’y a aucun blog fan de lui et aucun enfant aimerait devenir un super-héros comme Poker Face. Il est si discret, si invisible aux yeux de tous. De plus, il a perdu pas mal de côte en partant en France. Là, c’est clair qu’il est oublié de tous.
Donc… Aujourd'hui, je dirais que Poker Face est peu connu. Si on remonte dans le passé, on peut dire que Poker Face avait une certaine renommée. Puis, si on regarde dans le futur, on peut se douter qu’il regagnera un peu de renommée en refaisant son titre, peut-être que les gens se souviendront de lui, malgré les 3 années qui se sont écoulées.
Il le maîtrise parfaitement. Certes, ça fait longtemps qu’il ne l’a pas utilisé sur les autres (il n’avait pas l’occasion de le faire tous les jours, en France) mais il sait qu’il n’a pas perdu la maîtrise d’Absorption. Son Alter fait partie de lui, c’est une partie de son être.
>> Absorption
Poker Face possède effectivement un costume (décrit dans la description du personnage). Cela ne permet pas à son Alter d’être plus puissant, c’est juste une sorte de protection, d’armure. L'entièreté de son costume sont faits avec des doublures en kelvar et des tissus en fibres de carbones. Ainsi, il est protégé des impacts, que ce soit de balles ou même de coups. Du moins, il les reçoit de façon beaucoup moins violentes.
(J'utilise le costume de "Sniper Mask" dans Tenkuu Shinpan)- La manipulation et la culpabilisation de ses camarades pour qu’il utilise son Alter (expérience négative).
- Être admis à Starwall et devenir un vrai super-héros (expériences positives).
- Départ de sa sœur en France (expérience négative et positive).
- La mission de sauvetage dans l’immeuble détruit, ce qui suit de grandes blessures psychologiques et physiques (expérience négative).
- Partir vivre en France (expérience positive).
Poker Face, lorsqu’il était petit, a eu le même rêve que de nombreux gamins : celui de devenir un héros. Maintenant qu’il a réussi à le devenir, tout ce qu’il souhaite, c’est sauver les autres et les aider. Ils donneraient tout pour cela. C’est ce qui le pousse à aller de l’avant. Il sait qu’actuellement, plusieurs habitants de New York vivent dans la peur à cause de l’Effondrement et il veut juste leur venir en aide.

Il y a 30 ans, il n’était pas né le petit Milo. Il a donc grandi avec ce système. A ses yeux, c’est un système en lequel on peut avoir confiance et qui marche... Bien que les événements récents nous prouvent le contraire. Il faut le dire, Milo ne sait plus trop quoi en penser. La vérité, c’est que pendant l’attentat, le jeune homme dormait. Bah, que voulez-vous, il y a 6 heures de décalage entre New York et la France ! Il n’a été au courant de l’attentat que le lendemain soir. Le choc. Pas forcément à cause de l’attentat, Milo était un ancien héros donc il avait l’habitude de la violence. C’est en voyant le nom de son ancienne école qu’il a été le plus déçu : ce sont des élèves et un professeur qui ont commis cet attentat. Il croyait vraiment en cette école et il pensait sérieusement qu’elle dépasserait Campbell. Pourquoi avoir commis un tel acte ? Est-ce que ce groupe voulait bien faire ? En tout cas, malgré la surprise de l'événement, il n’a pas hésité un seul instant à venir prêter main forte à New York.
Il est assez content de voir que la situation commence à s’améliorer, même si elle est loin d’être stable.La Campbell Academy est une bonne école et elle forme de bons héros. Plusieurs de ses collègues provenaient de cette académie.