Un simple toucher sur la personne de ton choix et voilà que ses souvenirs viennent se mêler aux tiens. Encore aujourd'hui, tu as du mal à le maîtriser parfaitement - surtout lorsque tu te laisses guider par tes émotions et non, par la raison -. Plus tu te concentreras sur ton Alter et plus, les images du passé de l'autre se fera plus distincts - et donc, plus compréhensible -. Une véritable petite bombe entre tes mains. Libre à toi de t'en servir comme bon, te semble. Pour détruire l'autre ou au contraire, venir à son aide.

Tu ne parles pas d'évolution à part entière de ton Alter, mais plus une maîtrise continue de ton pouvoir. Afin que tu restes la plus authentique et qu'aucun des souvenirs qui viendra en toi, ne te fasse du mal.

Lorsque tu sauras parfaitement dominer ton Alter, tu seras capable de choisir précisément le souvenir de ta victime, mais pas que. Tu ne seras plus la seule à voir ces images, cela se matérialisant dans n'importe quel miroir à disposition - ou toute choses pouvant refléter, donc une flaque par exemple -. Cependant, qui dit que ce que la personne verra sera son véritable souvenir et non, un modifié.

Tu es là, derrière le comptoir du bar/restaurant, aux aguets quant à l'arrivée de nouveaux clients. Sourire chaleureux et regard tendre. Au fil des années passées ici, tu en as rencontré du monde. Des héros, des vilains ou ne serait-ce, que des personnes lambda. Il n'est pas rare d'avoir ses habitués, hommes comme femmes. Chacun trouvant ta compagnie fort agréable et certains, suscitant certainement l'intérêt de pouvoir au moins partager sa couche - sans succès -.

- Hey bonsoir Elena ! Décidément, tu vis au restaurant, ce n'est pas possible. Tu as pourtant fait une grosse journée hier ?

Clignement des paupières, alors que tu tournes légèrement la tête sur le côté droit. En parlant d'habitué, en voilà un. Lorenzo Walker, un héros de trente-huit ans, célibataire et sans enfants. Bref, totalement le genre de personne qui semble un peu trop t'affectionner pour ne pas avoir d'arrière-pensées en tête. Cependant, tu optes pour la politesse, lui renvoyant sa salutation avec toujours se même sourire collé sur ton visage.

"Bonsoir monsieur Walker. Il faut croire en effet, mais certains collègues sont soit en vacances ou malade. Il faut donc bien les remplacer. Je te sers la même chose que la veille ?"

Hochement positif. Tu décides donc de lui préparer son cocktail favori - un Old Fashioned - et lui apporte. Un simple contact de tes doigts contre les siens lors de l'échange. Simple, presque anodin. Pourtant, l'espace d'un instant, ton regard semble se voiler. De nombreuses images venant à ton cerveau. Ce sont les remerciements de l'homme qui te ramène à la réalité.

"Il n'y a pas de quoi. Maintenant, si vous le voulez bien, il est l'heure pour moi d'aller en pause. Ne me regardez pas ainsi, monsieur Walker, je ne serais pas seule dans la salle. De plus, je ne préfère pas rester trop proche qui a su profiter de son statut, pour profiter de certaines dames... Ou demoiselles pour quelques-unes. Assez jeunes d'ailleurs, vous me décevez."

Durant ton dialogue, tu lui avais tourné le dos, afin de ne pas voir ses prunelles s’agrandir de stupeur. En même temps, comment pouvais tu savoir ceci ? Des souvenirs de quelques années obscures et dont, jamais - ô grand jamais - il en ait parlé à d'autres. Plusieurs options s'offrent à lui, notamment le fait que tu sois une parenté d'une des filles ou alors, que tu sois au final une policière sous couverture. Il ne te laissera plus tranquille. Mais est-ce que cela te dérange réellement ? Toi qui déteste les héros depuis cet accident. Celui ayant pris ton cher et tendre.

Il y a bien un petit changement se formant sur ta personne au fur et à mesure que tu utilises ton don. Un voile grandissant lentement, mais sûrement au creux de ta rétine. Et quand bien même que cela puisse se soigner, cet aspect semble directement lié à Miror of memories. Vouer à ne plus discerner ce qui t'entoure vers la fin.

Ton Alter est le fruit de l'amour de tes parents. Une mère capable de sévir sur les émotions des gens, grâce à ce qu'il serait possible de nommer, une empathie hors du commun. Et un père à la faculté d'entrevoir les souvenirs, rien qu'en touchant un objet.

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GANBATTE !