La loi prévaut et l’honneur également, celui d’avoir une ligne de conduite qui ne changera pas à la moindre situation. De celles qui caractérisent certains hommes. Tu as la sienne. Le groupe est l’entité la plus importante du corps social et préserver son unité, son bonheur, sa liberté est ce qu’il y a de plus important pour le toi. Pour cela, des sacrifices sont nécessaires, les choix de la morale ne s’appliquent pas, faut-il sauver cet enfant, mais risquer à ce que le vilain déjà connu pour homicide se sauve ? Non, un enfant, qu’est-ce ? Une vie qu’est-ce ? Rien, comparé à la masse. Tu te fiches que ce soit ta vie, celle d’un tiers, celle d’un proche, vous pouvez tous crever, le paradis n’est pas systématique. Tu n’es pas là pour juger, t’es flic, les raisons des autres t’en a rien à foutre, une faute, un jugement, un verdict. Tu laisses ça aux robes longues. Toutefois, si le pardon peut-être accordé, la rédemption offerte, cracher-dessus revient, à tes yeux, à considérer le fautif comme un être mort pour la société, un parasite qui doit être écarté avec une méthode adaptée. Mais s’il est saisi, il permet après un long parcours de reprendre le chemin du mérite. Pour toi Onyx, le mérite prévaut, le mérite stimule, chacun à sa faiblesse, chacun peut-être motivé par la réussite d’une ambition à différentes échelles, mais tu as pitié de ceux qui n’ont pas beaucoup de barreaux à grimper.

De ce fait, tu escomptes bien grimper, grimper, sans jamais te brûler les ailes, car ton support est celui qui s’accorde à valoriser et s’intégrer au groupe sans pouvoir s’écarter par une vanité sans précedent. Tu seras le meilleur dans ton domaine. Qu’on parle de toi en bien, en mal ou que l’on t’oublies, tu t’en branles. A chaque étage de la hiérarchie correspond une place bien spécifique et tu vomis ceux qui ne savent pas la respecter. Qu’on discute tes ordres, remettre ta parole en doute, ce sont des choses que tu désapprécies et ce regard ébène, intense et méprisant suffit à faire comprendre l’avertissement, le cas échéant, un propos froid, sec et dégradant suffit. Le respect est souvent à revoir. Cette envie incessante d’être écouté, au sommet, être suivit, ne cache-t-elle pas également un mal-être profond? Celui d’un gars abandonné qui se raccroche comme il peut au monde social dans lequel il évolue maladroitement avec ce comportement professionnel rigide. C’est que de la gueule, mais on y reviendra plus tard, à ton attitude dans le cercle privé.

Beaucoup de gens jugent que tu es un homme froid et morne, peut-être es-tu seulement un stoïcien dans l’âme, après tout, Marc-Aurèle l’était, fidèle amateur de philosophie grec. Tu ne peux agir sur les agissements d'autrui, mais tu peux agir personnellement sur leurs conséquences sur toi. C’est la porte du salut qui a sauvé ta mère quelques années. Ajouter de la souffrance ne sert à rien, l’esquiver, relativiser : penser au-delà de soi pour se protéger soi-même. Tu n’as connu qu’une exception et c’est bien elle qui t’a tant fait souffrir.

Physiquement, tu es un homme à la peau bleu, tout ce qu’il y a de plus “normal”. Grand et le corps sculpté, marqué de multiples morsures, quelques cadeaux de Lazul et certains de tes chiens bien difficiles à dresser et contenir parfois. Cette apparence ne te fait pas honte, bien au contraire, c’est un moyen de t’identifier au boulot, ton attitude de Loyal neutre ne t’a valu aucun surnom sur ta peau. “Compassion ”, c’est ainsi qu’on t’appelle, tu serais capable de foutre ton meilleur ami en justice s’il bafoué la loi. D’ailleurs, tu détestes ceux qui abusent de leur pouvoir à des fins individualistes, la corruption est un fléau à combattre, partout, surtout au fond de soi.

Seul, six chiens et Lazul dans une baraque de bonne taille pour un éternel célibataire. Il faut bien de la place. Puis faut dire que t’as, comme ta joyeuse compagnie, la mauvaise habitude d’enterrer des trucs ou du moins de bien les planquer. Ca se manifeste sous la fatigue, tu as déjà retrouvé tes clés enterrées dans quelques pots de fleurs. C’est chiant, faut nettoyer ta propre bêtise. Tous tes chiens sont répertoriés avec un arbre pur, descendant de parents tout aussi pures. Ils sont tous de races différentes et tu les as tous éduqués depuis qu’ils sont chiots. Outre tes chiens et les deux vieilles caisses qui traînent dans le garage, rien ne saurais te rendre agressif. Il y avait bien cette femme, mais elle est partie avec quelques fragments de ta dignité. Maintenant, tu passes tes nerfs sur les imprudents qui négligent ce qui compte le plus pour toi.

C’est une triste allergie aux yeux d’une immense partie de la population, hélas Onyx, tu es allergique aux chocolats tu fuis pâques comme les Carthaginois en 146 av-ne. Noël aussi est très haut dans là tiers list des événements à bannir, heureusement ton père ne supporte pas non plus cette denrée adulée. Tu te consoles dans la liqueur, celle d’Ecosse, au parfum fumée, long en bouche, comme une douleur qui ne s’éteint pas. C’est ton seul plaisir, seul, Lazul à tes pieds, le regard dans le vide à ressasser tout ce que tu aurais pu mieux faire. Seul, à ressasser tes erreurs. Ces moments, où tu divagues, sont rares, tu ne deviendras pas meilleur à ne rien faire. De ce fait, tu fais du sport, beaucoup, toujours avec Lazul au minimum et d’autres chiens motivés à te suivre. Poker et échecs, des jeux de réflexion, de concentration où toutes les possibilités doivent être envisagées, faire travailler les stats, les algorithmes.
T’es un gars déçu. La seule femme à qui tu t’es offerte, elle s’est envolée, comme le souvenir lointain le peuple des Hittites. Tu la sais probablement proche de cette ville où tu bosses, mais est-ce que tu veux réellement la revoir? Vous étiez fusionnelles, comme Athène et Sparte, pourtant vous ne pouviez cesser de vous disputer comme lors du Péloponnèse. Dommage que la dernière soit l'ultime souvenir que tu as d’elle: 404 av-ne, amour not found. Tu avais fourni tant d’efforts pour être quelqu’un de correct, d'intègre, corriger ces maladresses qui nourrissent le mythe de trop nombreux quiproquos à ton égard. Tout s’est effondré. Tu es le même qu’avant une fois sorti des heures du boulot, tu es facilement pris au dépourvu, tu as peur de l’autre, de son regard, du pouvoir qu’il exerce à présent sur toi. Tu ne peux donner ta confiance, le sheitan à bien des formes comme evoli, tu te sentirais sans cesse en danger. Tu n’as personne à qui te confier, ton père a du repartir dans ta grèce campagnarde, tu gardes toujours un accent et un goût prononcer pour insulter les gens dans cette langue, mais toujours à voix-basse.

Le seul repère que tu es, finalement, c’est ton père, enfin, que tu avais. Relation fusionnelle oblige, surtout après que tu es personnellement mis ta mère sous les verrous. Tu as tué la notion de compassion ce jour-là. Ton père ne t’en a jamais voulu, après tout la fidélité est le propre des chiens et vous louez la votre au groupe. Il t’a tout appris, chasser, conduire, combattre, dresser et surtout réparer de vieilles caisses et tu admires pour cela cet homme qui continue de faire rouler des voitures de légende qu’on ne voit plus que dans les films. L’électronique du parcours équipement de Campbell n’a rien de comparable, mais les bases sont là. Parfois, tu sors cette veille Renault 17 Gordini du garage pour quelques rallyes amateurs, Lazul pour co-pilote.

En parlant de lui. Lazul, difficile de parler de toi sans lui offrir une part entière dans la description. Fruit de ta création, pour lutter face à la solitude d’être enfant unique. D’un noir ébène, ce Doberman est un peu plus grand que les membres de sa race, avec soixante-quinze centimètres au garrot. Il respire la joie de vivre pour toi, véritable fléau social à sa manière, il te mène vers des quiproquos ou des rencontres hasardeuses, souvent gênantes. Vous pouvez parfaitement communiquer par l’esprit, percevoir les sens des autres, rares sont les pensées qui vous sont bloquées et c’est ça le problème. Tu n’as pas le temps de réagir à l’idée qui lui traverse l’esprit que déjà il l’applique avec un sourire au coin des babines. Il aboie et gueule fort, il devient surtout une teigne dès qu’on empiète sur son territoire, que tu bosses ou pas, c’est peut-être grâce à lui que tu esquives si bien les interactions sociales dès qu’elles deviennent périlleuses ? Entremetteur et désamorceur à la fois. Vous êtes liés et l’un sans l’autre, vous êtes perdus.
     
   

De toute façon, les histoires de familles sont toujours compliquées dans les vies de héros. Né dans une petite bourgade d’une moins de cinq milles habitants de Grèce c’était sûrement pour la place, faut dire que les gens se pressent peu autour des vestiges d’un temple de Hadès. Loin d’être nordique, ta mère fait parti à ta naissance du top-quinze du pays, elle montera plus tard au top cinq. Un bonne femme qui a souffert pour toute une famille et un père qui s’occupe à retaper de vieilles bagnoles dans et un peu tout ce qui déconne dans le village. Un mélange étrange de grandeur et de pittoresque, tous les héros ne portent pas de cape. Au milieu de cette mère qui se brise psychologiquement un peu plus pour sauvegarder la santé mentale des gens et d’un père qui à le flair sans être un flic, romantique sans être en chien, tu es né bleu. La loterie aurait pu faire pire, vraiment. Autre détail, spécial bien entendu. Au matin de ta première nuit, il y avait ce petit chiot noir comme la nuit dans ton lit en nurserie. Personne n’a pu expliquer l’intrusion d’un chien ici, puis les docteurs ont fait le lien en observant ton père arriver, homme Doberman, de retour de France en urgence, puisqu’il prêtait une voiture pour un tournage.

Une enfance simple, seul au milieu des vallées de la Grèce, le pays n’a pas réellement su se développer, pourtant, il y en avait des héros voilà quelques millénaires. Pourtant comme vos prestigieux demi-dieux, tous sont à moitié fous et dépravés. Bien vite, tu as compris le revers de la médaille, ta mère, cette carrière fulgurante, ces immenses progrès, la déchéance d’un regard qui s’éteint. Ton père agissait comme il pouvait, libérer ta mère des contraintes par des escapades folles le long des côtes de la mer ioniennes avec cette R17 Gordini de 1977, parfaitement lustrée, repeinte en noir, modifiée avec une consommation moindre et une puissance accrue. Le ronronnement d’un moteur qui n’a pourtant quasiment rien perdu de son bruit d’origine. Pendant ce temps, tu savourais la vie avec Lazul qui grandissait avec toi, faisant moultes bêtises, attirant moulte attention sur ce chien que tu faisais obéir sans un bruit.

Dès tes douze ans, ton père t’a initié à la mécanique, tu ne te lassais pas de ces longs dimanches à l’observer, couvert de suie, le poil sale, les oreilles dressées. Tu es pris très tôt d’admiration pour ces courbes changeantes, ces histoires de légende, celles des rallyes. Tu t’es fais mal, c’est sûr, coincé plusieurs fois les doigts, mais étant lié à Lazul que tu as crée de toi-même, la douleur est partagée, autant que les moments de joie.

Tu abandonnes tes amis, alors que ta mère est à l’apogée de sa carrière pour partir aux U.S, non loin de New-York, recrutée par une des meilleures agences pour des affaires qui nécessitent ses talents. Tu ne savais pas encore d’où ta mère tirait cette puissance, bien qu’elle rayonnait à la lumière du regard humain, pourquoi son coeur fanait-il ainsi? A ce moment tu ne le sais pas trop, tu as beau avoir Lazul, tu ne fais pas le rapprochement entre l’alter de ta mère et la puissance accrue de Lazul lorsque vous vous battiez, lorsque tu l’autoriser à se libérer, que tu ouvrais ce verrou. Tu ne le feras que bien plus tard, car mère refuse de t’en parler.

Les U.S c’est différent, surtout que ton père n’a pas pu ramener les voitures qu’il répare et entretient, car ça aussi, tu ne l’a compris que très tard malgré certaines longues absences. Il répare et collectionne, mais il prête pour des salons, des films, des expositions. Au pays des liberté, les gens sont tous bien différents, tu te sens un peu perdu, comme Polybe, loin de ta patrie, pourtant proche de vivre de grandes choses. Tu y apprends à détester les héros, pas leurs actions, leur mentalité. Ils sont déviants d’orgueil mal placé, ils s’émancipent de règles et leurs puces ne corrigent pas tous les défauts. Ca n’arrange rien à ta mère qui perd ses pétales, les relations sont difficiles à la maison, ton père tente bien de la rassurer, lui faire relativiser, mais ça ne marche pas réellement. Tu sens que quelque chose s’efface chez elle dans une lutte constante et toi, tu ne peux rien y faire.

Passionné de mécanique et persuadé que tu trouveras la réponse à la souffrance de ta mère en plongeant dans son monde, tu finis par entrer dans la branche assistance, tu sais déjà bricoler un tas de trucs, de bagnoles, des objets divers, ton père était un peu le Héphaïstos local, à pouvoir tout réparer de ses talents d’artisans. Tu n’as pas un alter utile, bien au contraire, beaucoup se demandent pourquoi tu es ici, à la Campbell, ton chien est plutôt une arme de destruction massive (faut dis qu’il va en péter des objets à cause d’un battement de queue euphorique alors que tu finis ton boulot.).

Mais c’est aussi à la Campbell que va finir par croiser cette jeune femme. Celle qui mettra à mal tous les principes du stoïcisme. Elle est jeune et belle, un peu plus que toi, deux ans de moins, il semblerait, la peau rose et une joie de vivre que tu ne retrouves que dans les descriptions de ton père à propos de sa femme alors qu’ils se fréquentaient à peine. Les premières approches sont délicates, tu es maladroit, peu habile, tu parles à quelques personnes à l’académie sans être vraiment intégré. Cette jeune femme, elle n’est pas banale bien au contraire, elle est la Troie tant recherchée des archéologues et tu espères bien être le seul dont elle déterra ton coeur. Elle s’appelle Ruby. Timidement, tu parviens à devenir une connaissance, puis un pote, un ami, au grès des rencontres des rires et quiproquos. Elle a cet effet canalisateur sur toi, c’est peut-être à cause de son alter? Qui sait. Tu l’aimes, tu parviens à lui avouer, difficilement, sans le dire, au détour de ces envolées lyriques maladroites que tu as. En dehors de ton père, c’est la seule qui passe ce masque froid et distant que tu gardes, pour te protéger des autres, pour agir sur ton propre bien être et ta propre sécurité interne.

La Campbell c’est l’occasion pour toi de mieux gérer ton alter, se battre, gérer au mieu les excès de sauvagerie d’un Lazul qui devient vite incontrôlable dès que la seconde tête apparaît. Mais Ruby est toujours là pour panser ces vilaines morsures que tu dois subir pour le calmer. Les journées sont rudes et épuisante, pourtant à la maison, ça l’est encore plus. Tu rentres rarement et ta mère change de plus en plus alors que sa notoriété progresse. Alors qu’elle se hisse dans le top trente Américains. Ton père lui ne montre rien, mais tu connais bien les chiens à force et certaines réactions ne trompent pas. Le couple s’enflamme, brûlant les parchemins de jours heureux à Alexandrie.

Dix-neuf ans, diplômé et pourtant, tu ne bosses pour aucun héros. Au contraire, tu as bien compris qu’ils étaient irrécupérables, que rien ne les sauvera, que ta mère s’est déjà embourbée au possible et tente, malgré tout, de faire son travail. Ta relation avec Ruby devient délicate, elle travaille à un rôle secondaire, elle n’est même pas héros, elle est secrétaire, pourtant diplômée du parcours héroïque. Ta mère t’a interdit de t’embarquer dans la vie héroïque de près ou loin avec une rage et un regard à t’en glacer le sang. Tu songes à la mécanique, mais de toute évidence, ce n’est pas pour toi. Tu prends un an de césure, avec la R17 Gordini de ton père, tu pars avec Lazul pour le Texas, un an, à l’occasion du rallye amateur du Texas. Ruby viens te voir, t’apporter son soutien durant ses vacances, posées pour l’occasion. Tu y restes un an. T’isoler un peu de tout, tu retapes des bagnolles, plus récentes, tu touches à la mécanique et l’électronique, remerciant ton père et l’académie pour ce bagage technique. Le rallye est localement médiatisé, après tout, un homme et un chien remportent deux fois le prix amateur et certains temps se rapprochent de professionnels. La conduite, comme pour ton père est devenue un moyen de t’échapper de certains troubles, oublier le manque. Vous êtes proches à travers la mécanique, il suffit d’une balade en voiture pour communiquer, un fond de musique américaine conservé difficilement. Tu profites également de ce temps loin de tous, plongé dans un endroit peu habité pour t’entraîner avec Lazu sans déranger qui que ce soit.

En revenant, tu tentes d’entrer dans la police et tu y parviens. Soif de progression, l’état de ta mère se dégrade de plus en plus alors que son classement progresse. C’est clair maintenant, les héros et leurs comportements sont une nuisance et il faut les recadrer. Tu y mets toute ton énergie et travaille d’arrache pieds, ta mère est soulagée, que tu choisisses cette voix moins risquée à ses yeux, ton père lui, est heureux tant que l’es, mais avec Ruby les choses se corsent, ton entrée dans la police alors que tu devais la rejoindre à NY city crée quelques tensions, ta vision des héros également, elle pleine d’idylle et d’espoir alors que tu es résigné. Pourtant, rien n’a changé dans vos sentiments, toujours cet amour sincère. Son mentor, songe, enfin à la faire participer, elle est pourtant reléguée à un plan secondaire, mais elle garde a motivation alors que tu t’énerves de sa situation, le ton monte, elle idolâtre cet homme autant qu’elle t’aime et c’est bien la première fois que tu t’impliques en laissant ton coeur se meurtrir de voir la femme que tu aimes coincée entre son bonheur, son ambition et l’homme avec qui elle a toujours souhaitée travailler.

Le tournant décisif, c’est cet instant où tu as dû collaborer avec son agence, une histoire de faussaires, de grande ampleur. Tu as maintenant vingt-trois ans, en service depuis la vingtaine, tu as pris un peu de galon, tu t’es fait deux excellents amis, les premiers, Bran et Hershel, deux gars biens. Deux gars qui font de leur mieux. Vous buvez ensembles, vous vous partagez tous, vos histoires intimes, vos troubles. Pour la première fois, tu t’es senti écouté par d’autres gens que tes parents ou Ruby, mais ils sont à part. Il faut intercepter un réseau organisé d’escrocs qui volent, copient et revendent les œuvres à des prix juteux, allant tromper des musées lorsque les pièces sont retrouvées. Une dizaine d’agences sur le coup, tu es seulement un flic parmi les autres, Ruby est là, service logistique, pas en temps qu'héroÏne, cela t’enrage et tu dois la côtoyer régulièrement dans le cadre professionnel.

L’affaire dure quelques mois, le temps de trouver quelques preuves. Ces preuves, elles vont te faire souffrir. Lazul à du flair et les peintures utilisées pour copier les toiles ont une odeur spécifique, des teintes pures. Alors pourquoi Bran et Hershel l’ont sur eux, régulièrement à des heures et jours précis ? Pourquoi vous n’arrivez pas à coincer les gars malgré vos informations et que vos indics meurent ? Car il y a des taupes. C’est ironique, d’être ainsi trompé. Cette information, tu es le seul à l’avoir, pendant plusieurs jours, tu potasses, pourquoi, comment? Le stoïcisme te permet d’agir sur toi, pas sur les autres, tu es donc perdu, le coeur face à la raison, faut-il les raisonner? Peut-être pas. Finalement, tu en parles à ta mère, sont mis dans la confidence quelques personnes de confiance après que Lazul est vérifié de son flair ces gens. Vous vous mettez d’accord sur une stratégie et un guet-apens.

Le jour J, tout dérape. Tes collègues vous ont doublés, s’engage une bataille terrible. Tu es trahis jusqu’au bout. Tu essayé de raisonner, de relativiser, te contrôler. Mais lorsque le combat s’engage, quelque chose casse. Tous les verrous ont sautés en simultané chez ta mère, car une mère ne peut que voir la détresse de son fils, malgré tout. Elle est allé trop loin pour t’éloigner de ce combat, le chemin de la raison s’est effacé et dans le trouble de la haine elle s’est plongée. De ton côté, que dire. Les armes sont payantes, mais les rafales sont gratuites. Comme Tomyris, tu n’as supporté la trahison de Cyrus et tu feras faner les jardins suspendu de ta compassion, de ta douceur, de tes sentiments. Deux balles. Deux têtes. Deux morts. Tu as froidement exécuté anciens tes collègues d’une balle chacun, le règlement le prescrit, mais les circonstances pardonnent. L’ordre se paie par des exemples et tu seras celui qui le montrera, aussi froidement que sèchement. Ta mère est devenue véritablement folle et tu t’es poussé dans tes derniers retranchements, Lazul s’est déchaîné au possible, de ses trois têtes, il a maîtrisé ta mère, tu as profiter de l’angle mort pour tirer derrière dans le talon. Tu lui as toi-même passé les menottes, comme si c’était la pire des tueuses, impassible. Elle sera jugée, destituée et prendra la perpétuité, car elle a perdu le contrôle complet de son alter. Tu écopes de plusieurs mois à l’hôpital. Ruby à tout vu, observé et ce visage froid que tu avais et tes actions inhumaines l’ont déçues.

Vous avez rompu, fin, elle t’a quitté, ne pouvant supporter cette image de toi. Toute la chaleur de ta vie s’est évanouie, ne laissant avec toi que le plus fidèle des compagnons : Lazul. Cette histoire à fait du bruit sans que tu cherches à attiser ce bordel. Tu te fiches qu’on connaisse ton nom, mais tu n’aimes pas trop ce surnom qu’on te colle, “Compassion”, non, comme s’ils pouvaient comprendre que c’était plus difficile que tout, de vivre en essayant de se retirer le surplus de souffrance que la conscience impose.

Les trois années suivantes, tu t’es masqué dans ce masque professionnel, cet orgueil, tes promotions rapides et successives, travailler sans faire confiance, le secret de la réussite simple et méthodique, une formation unique et efficace comme aux Thermopyles.

Tu t’es occupé de chiens, après l’accident qui est arrivé à ta mère, ton père a préféré rentrer, bosser, s’oublier un peu. Il t’a laissé la R17 Gordini, un manuel d’instruction perso, des outils, ses outils plus précisément et il t’a offert cette AE86 Trueno que tu aimais tant en regardant initial D plus jeune. Au fond, street racer n’ont pas besoin de petites copines. Tu t’entoures de plusieurs chiots, de race pure, tous différents, pour te former une famille de sept membres, sortir tout ton groupe, le nourrir et l’aimer, malgré quelques petites bouilles difficiles.


Conduire, bricoler, bosser, dresser, programme hebdomadaire, qui permet aussi de donner quelques prix de beauté à certains chiens, lors quelques concours où tu te rends. Rien de prétentieux, un passe-temps. La victoire ou la défaite, qu’importe, elle ne dépend pas de toi, contrairement à ton obsession de réussite professionnelle.

Le récent attentat t’as fait peur et te travaille toujours, comment va Ruby?