Te voilà seul Onyx. Ça fait quelques jours que ta mère est internée, tes collègues enterrés, finalement ceux dont tu étais le plus proche sont tous six pieds sous terre. Ce qui peut sembler horrible, c’est que personne n’est venu te voir à l’hôpital, le temps que tu te soignes des blessures. Lazul et toi aviez pris un sacré tarif. Cette solitude doublé d’une rupture. L’appel de Ruby, larmoyant, d’une infinie tristesse, elle n’a même pas osé venir te voir, tétanisée par ce que tu es Onyx. Pourtant, qu’as-tu fais de mal, sinon ton travail ? Tu as beau retourner dans tous les sens la situation, tu ne te trouves aucun tord, tu ne comprends pas. Pourquoi l’être humain est-il si faible ? Pourquoi s’ajoute-t-il toujours cette charge mentale, cette souffrance. Sous prétexte que c’était des êtres humains importants, il faut leur offrir un traitement différents ? Pardonner leurs erreurs et actions ? Biaiser sa réaction, biaiser tout ce qui te permet de ne pas sombrer en dépression, car tu as, aux yeux de la société tué tes meilleurs amis (avant d’avoir tué deux agents) et fait interné ta mère après l’avoir blessé (avant d’avoir sauvé le quartier de la furie d’une héroïne considérée comme l’une des meilleures en Grèce et dans le top trente américain ? Tu ne comprends pas.

Le retour à la maison est morne, ton père à toujours cet air détaché, pourtant, tu as du mal à retenir tes larmes lorsque tu le vois, en fait, tu faillis à ton propre impérialisme stoïcien. Toute la culpabilité remonte et rien n’arrive à arrêter ce brouhaha accusateur alors que tes joues s’humidifient sous ces larmes qui tâchent ton visage.

-Tu as fait le meilleur choix possible pour le groupe… Tu n’as pas besoin de t’en vouloir, je ne t’en voudrais jamais. Tu n’arrives pas à répliquer, mais cette chaleur paternelle te fait du bien. Si tu l’avais laissé fuir, tu lui aurais causé plus de mal qu’en lui tirant dessus, surtout qu’elle serait devenue dangereuse pour le groupe. Ne t’en fais pas fils, tu as bien agi.

Il te libère de son étreinte, Lazul vient doucement taper son museau contre ta cuisse en couinant tristement, si l’un va mal, l’autre peu difficilement aller mieux. Ton paternel t’invites à manger un morceau, le repas est prêt, un repas gras et chaud, ceux qui apaisent les cœurs meurtries. Pas d’alcool, ce ne serait pas raisonnable, le repas est assez silencieux, difficile en même temps pour vous de parler de ce qui s’est passer et puis, vous n’êtes pas forcément de gros bavards. Tu as hérité de la maladresse de ton père, cette incapacité à ne pas savoir correctement t’exprimer en société.

-Je dois t’admettre Onyx, que je vais rentrer en Grèce. J’étais venu ici pour ta mère. Maintenant, je vais retourner non loin du rivage ionien. Le départ est déjà programmé, les voitures partent en navire, je prendrai l’avion après-demain pour rentrer en Grèce.

-Je… Je présume que chacun se doit d’avancer indépendamment de choix irrationnels des sentiments ?

-C’est ça, le marché en Europe à plus d’importance, tu sais bien que les Américains ne peuvent apprécier la valeur de ce qui a une histoire…

-Car ils n’en n’ont pas eux-mêmes, je me souviens de cette idée.

-Je viendrais, une fois par an, tu feras le trajet ?

-Bien entendu, ce n’est pas comme si j’avais quel…

-Qu’un à voir.

Ta phrase s’étrangle dans ta gorge. Les larmes montent. Encore. Jamais on ne t’a vu si faible. Peut-être, car jamais tu ne t’étais autant ouvert à quelqu’un et il n’en résulte qu’une plaie béante à même le coeur. Lazul vient monte sur tes jambes (enfin, ses pattes avant) pour venir te lécher le cou pour essayer de te remonter le moral, cette attaque léchouille n’est pas très efficace.

-Je pars pas sans te laisser un petit quelque chose, suis moi.

Tu emboîtes le pas, silencieusement, Lazul à tes côtés, lorsque tu te rends compte que vous allez jusqu’au garage, tu ne sais pas à quoi t’attendre. Le bolide qui est caché sous cet immense voile blanc te laisser penser à une voiture.

-Les streets racers… ?

-N’ont pas besoin de petit-amie, n’est-ce pas, Iketeani ?

-Bonne réponse.

Il lève alors le voilà, laissant une Trueno GT Apex AE86 rouge sous tes yeux. Tu ne sais que dire, c’est la première fois que tu en vois une, comment s’est-il procuré pareil bolide ? Tu restes droit comme une pique, ne sachant que dire, n’osant même la toucher. Un long silence avant que tu ne murmures.

-Est-ce qu’elle…

-Elle roulé au Japon durant ses heures de gloire pendant les années 90. Tout est d’origine, tu vas devoir la retaper pour concourir avec, le R17 est un lègue. Cette Trueno va te servir à bâtir la légende. J’espérais te l’offrir en des circonstances moins tragiques ou appropriées avec l’oeuvre originale.

-Je me sens comme Iketani dans l’épisode 20…

-Une frustration logique, mais qu’il faut contrôler, dommage, Mako Sato est un excellent personnage en plus. Je te laisse toutes les notes possibles que j’ai récoltés sur la voiture, il y aussi des notes de pilotes de rallyes ayant concouru avec des préparations très sérieuse, comme Ryonosuke et la projet D.

-Merci papa. Je la conduirai demain.. ou après demain, j’ai besoin d’un peu de repos.

-Fait donc.

Le surplus d’émotion t’empêche paradoxalement de réagir à un tel cadeau, heureusement que ton père est un homme très compréhensible.

C’est seulement le jour où ton père prendra l’avion que tu monteras dans cette AE86 rouge de Rallye pour l’amener jusqu’à l’aéroport. Pour autant, tu ne feras pas de folies à part quelques talons-pointes, comme tu le fais avec la R17 pour éviter les accoups du frein moteur. C’est une technique assez spéciale de conduite, surtout que tu la pratiques sur les anciens modèles, ceux réclamants de repasser deux fois par l’embrayage et non un maintien continue comme les voitures avec une assistance. Le trajet à une étrange saveur, c'est rare que tu conduises à la place de ton père, en quelque sorte, à travers cette longue heure de route, il te lègue tout son héritage.

Les adieux sont stoïques, silencieux, mais douloureux malgré tout, vous êtes eux idiots qui ne savent pas exprimer leurs sentiments après tout. Tu restes un petit moment devant ta Trueno, les yeux dans le vague à observer les avions voler, puis tu rentres.

Le soir venu, ne parvenant pas à trouver le sommeil, tu offres à Lazul une petite balade sympathique, il fait frais et bon, le vent caresse ton visage. La nuit, tous les chiens sont gris. Tu croises d'ailleurs celui d'un voisin qui habite à quelques rues, un tout jeune cocker américain, petit chenapan, il ne cesse de se débattre quand son maître sort avec son harnais. Tu sacrifies quelques gourmandises à Lazul pour l’appâter, il vaut mieux le ramener chez lui, ce brave petit à quel'qu'un à aimer, contrairement à toi. Le Doberman râle un coup en claquant de la mâchoire à proximité de ta main, tu sens que tu vas encore dormir sans couette... Le voisin n'avait pas notifié son départ, contrarié tu lui fais remarqué qu'il faut prendre soin des jeunes chiens. Le ton est bienveillant, mais éteint, après quelques salutations, vous repartez chez vous, clôturant cette petite aventure.

Recap HRP:

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