Lazul était tout excité aujourd’hui, tu peux le comprendre, l’après-midi serait dédiée à un cours pratique dans la base sous-marine de l’académie, c’est le moment où ton chien peut enfin se dégourdir les jambes et profiter de son physique avantageux. Bien que tous les étudiants n’aspirent pas à être de grands agents de terrain, la base solide d’acquis est tout de même nécessaire. Chacun ici peut être amené à vivre des situations dangereuses ou spécifiques et il est nécessaire de pouvoir aider son prochain. Tu apprends hélas que le cours ne sera pas interclasse, ne profitant donc pas de la présence de Ruby. Tant pis, tu feras avec, son cours pratique porte sur un autre sujet, il faut dire que les membres de la filière héroïque sont à un autre niveau que le tien. Les jappements joyeux de ton chien te sortent de ta réflexion, en effet, vous alliez être en retard.

Dans la base sous-marine de l’académie, ta classe est rassemblée, votre enseignante de prévention des risques présente, plus connue sous le nom de « Community », la super héroïne disposant d’un alter fort utile de pouvoir communiquer avec n’importe qui mentalement tant qu’il se trouve autour d’elle ou qu’il dispose d’un équipement qui fait office d’antenne relais. La petite vingtaine que vous êtes faites à tout autant de civils présents, derrière vous, un terrain accidenté, immeuble effondré, voitures cabossée (tu as de la peine pour cette toyota prius, ok, c’est un modèle claqué au sol au moment de sa sortie, mais elle mérite pas ça non pkus).

-Ainsi, jeunes étudiants, vous devrez user de vos savoirs et connaissances pour sauver ces membres du SOEVV, plus connu sous le nom suivant : syndicat officiel des victimes volontaires. Ces honnêtes gens vont vous évaluer sur vos capacités à porter secours aux victimes d’attaques, de catastrophes naturelles par exemple. Vous devrez prendre soin d’eux et ramener chacune de ces personnes en zone protégée derrière la ligne rouge là-bas, dit-elle en pointant la ligne. Soyez bienveillant, prévenant et aimable, vos notes ne dépendent aussi de votre comportement humain.

A cette mention tu palis, bah ouais, s’il faut être aimable et rassurant avec des gens, t’es pas dans la merde, tu sais pas faire, tu te contentes de rabâcher aux gens qu’ils sont cons en plus d’être chiants et qu’ils sont maîtres de leur souffrance, mais ça préfère chialer pour un peu d’attention… Il paraît que ce syndicat note super dur, Lazul jappe joyeusement, t’inquiète pas gros, tu vas vite couiner de douleur.

Peu après? les victimes partes s’installer, aider par quelques autres enseignants, en même temps, ils vont pas se bloquer sous dix tonnes de décombres avec leurs petits bras. Chacun y va de son commentaire, certains ici ont clairement l’avantage, y a toujours dans la classe un ou deux éléments rassurants, aimables et doux. Ils ne sont peut-être pas les plus puissants, mais leur charisme aide toujours dans ce genre de situations.

On vous donne finalement le top départ. Tu t’élances avec Lazul qui garde pour l’instant sa taille de chien, inutile de dépenser du temps de transformation tant que la nécessité ne s’en fais pas sentir. Certaines personnes de la classe s’arrête dans la première zone que vous traversez, tu préfères avancer un peu plus. Le terrain est accidenté et bien vite difficile à pratiquer, peut-être est-ce l’épicentre de l’attaque simulée ? Crier ne servira à rien, les victimes savent le faire elles-mêmes pour se faire entendre. Globalement il y a autant d’étudiants que de blessés, insinuant qu’il faut collaborer, car votre note ne peux reposer sur un seul acte de secourisme solitaire. Tu croises non loin Tina, une jeune américaine aux yeux capables d’hyper-zoomer, tel un microscope ultra performant. Peu utile pour des recherches, sa force physique est limitée, mais elle sait rassurer, enfin tout le monde sait mieux rassurer que toi.

-Tina, je vais t’aider avec Lazul, on devrait pouvoir trouver efficacement les civils.

-Entendu Onyx, j’étais en train de me diriger vers cet immeuble endommagé, il me semble avoir perçu du mouvement prêt d’une fenêtre éclatée.

-Je te suis !

Vous poursuivez, Tina est une jeune femme de taille moyenne aux cheveux bruns, une peau pâle, des yeux parfois vitreux, de temps en temps sombre, en fonction de l’utilisation de son alter. Ses grosses lunettes sur le front avec une armature en plastique lui permet de travailler sans qu’elles ne quittent ce minois toujours marqué, surtout l’été, elle marque vite au soleil.

L’immeuble, raccourcis de quelques étages n’a que des escaliers endommagés, quelques marches semblent instables, fissurées, tu avances le premier. Le second étage enfin atteint, vous vous engagez sur un long couloir plongé dans le noir.

-Tina, reste ici, j’vais me charger de trouver la pièce de la victime avec Lazul, le sol peut aussi céder sous nos pieds. Quand Lazul jappera, tu pourras faire un appel afin de vérifier la localisation.

Tu t’assois, en tailleur et laisse tes sens basculer vers ton chien afin de ressentir le monde extérieur à travers lui, utilisant ta technique « archéologie de Céos ». Le noir vous prive partiellement de votre vue, mais les canidés sont mieux équipés que les humains pour avancer. Pendant que Lazul avance sans se risquer à délabrer l’environnement, tu te concentres donc les perceptions sonores, des gens sont-ils en train de pleurer ou autre ? Après être passé devant quelques pièces, tu sembles percevoir des bruits de pas, quelques secondes à te concentrer confirme tes doutes. Tu jappes alors, permettant à Tina d’enchaîner.

-Il y a quelqu’un ?

-O.. Oui ! Au secours, je suis bloqué par la porte, je ne peux pas pousser les débris qui bloquent.

En effet, Lazul essaie d’ouvrir la porte alors que tu te lèves après être revenu à toi. Impossible.

-Quels sont les débris ? Sont-ils dangereux, où s’agit-il de mobilier lourd ?

-Une armoire et monticule de pierre au bas de la porte.

-Reculez monsieur, on va forcer la porte.

-Non Onyx, on ne sait pas s’il est en sécurité ailleurs qu’à sa position.

CRAK

Un coup sec de tes poings américains sur la serrure la casse, l’armature protectrice enveloppe ton poing et te protège, te permettant ainsi de frapper pour ouvrir un passage afin de glisser un œil. La victime surprise pousse un cri, pas rassurée. Tu finis avec des coups-de-poings par ouvrir la porte comme tu peux et te faufiler par l’ouverture que tu enjambes. En effet du mobilier bien trop lourd permettait d’ouvrir tout ça. La personne est un trentenaire qui semble en bonne santé.

-Vous avez quelque part monsieur ? Des blessures visibles ?

-Non, je me suis retrouvé bloqué dans la pièce..

-Étiez-vous accompagnés ?

-Non seul.

-Bien alors on y, par là.

-Onyx.. Non, pas si vite. Monsieur, pour tout vous dire, nous allons vous emmener dans un lieu sûr où les autorités attendent afin de prendre en charge les civils rescapés. Auriez-vous connaissance d’autres personnes qui étaient avec vous dans ce bâtiment ? Présent-il des spécificités ? Quoi que ce soit qu’il faut prendre en compte dans le cas où nous devrions évacuer d’autres civils ?

Vu le petit rictus du gars, elle marque des points à ta place. Dans un soupire tu commences à retirer les décombre, conscient que le gars voudra pas faire le moindre effort. Ce n’est pas un travaille bien difficile pour toi et ton chien, vous avez connu pire. Le chemin dégagé, vous sortez du bâtiment en prenant en considération que l’escalier principal est plus sûr que celui de secours que vous avez emprunté, mais vous oblige à faire un détour où vous entendez ce gars se plaindre etc, tu préfères te taire, Tina est bien plus performante et ça sert à rien d’être à deux pour répondre à ses craintes superflues. Finalement tu laisses ta collègue raccompagner la victime. Bien, il faut maintenant en trouver une autre.

Progressant vers l’ouest, vous arrivez non loin d’un magasin de jouets, tu es seul, l’endroit semble vide, mais dans le doute, tu préfères notifier ta présence.

-Y-a-t-il quelqu’un ? Pas de réponse. Tu t’apprêtes à passer ton chemin, mais l’idée vicieuse que certains figurants osent simuler un comas te traverse l’esprit. Lazul, on va entrer, avec ton flair, on pourrait sûrement trouver quelqu’un si jamais.

L’endroit est bien éclairé grâce aux grandes verrières brisées. Le pas prudent, tu avises chaque rayon, y passe, laissant Lazul de son côté, s’il y a des décombres, demande s’il y a quelqu’un de coincer, puis soulève, mais personne. C’est au fond du magasin que vous tombez sur une personne inconsciente, une adolescente de votre âge, les vêtements abîmé, pas de trace visible de blessures, tu préfères vérifier. Tu prends son poul, il est régulière, l’oreille au-dessus de sa bouche indique une respiration, un peu faible. Une main sur son front n’indique pas de fièvre. Tu commences donc à déplacer la jeune femme en PLS. En raison de son état il peut être dangereux de la déplacer sans matériel. Tu es obligé de manipuler la jeune femme, et tu lui saisis la cuisse pour la déplacer, ta main est peut-être un peu haute, mais en aucun cas à un endroit déplacé, mais la victime se redresse en sursaut, outrée.

-Ah, bah, on attouche les victimes ! Félicitation ! Seule, dans un endroit reculé, j’étais sûr qu’un de vous allez se lâcher sur ma plastique sublime, pervers.

-Vous n’êtes qu’une humaine madame, ne supplantant personne, simple figurante, ne vous accordez pas trop d’importance, l’échec de votre envie de devenir quelqu’un n’en sera que plus puissante. Je vous invite à modérer vos propos.

-Insultant en plus ! De mieux en mieux ! Je ne donne pas cher de votre note.

-Est-ce cette volonté de tester la libido masculine vous permet de vous rassurer en raison d’un manque troublant de confiance en soit ? L’échec de votre vie sentimentale et la culpabilité vous fait souffrance. Pourtant, vous ne pouvez obliger personne à vous aimer ou vous trouver attirante, comme il s’agit d’un élément extérieur auquel vous n’avez aucun contrôle, madame, modérez vos réactions. Marc-Aurèle recommande ici d’être calme et de ne pas se laisser emporter…

-Vous êtes entrain de me rabaisser ? Quelle déception, je vous ferez renvoyer, vous insultez la cause héroïque par votre présence dans une école prestigieuse comme Campbell.

Ton regard se glace et en même temps, tu libères deux verrous de Lazul, laissant le petite doberman double de taille et voir une seconde tête pousser, influencer par cet excès de colère que tu as, il bave, montrant les crocs, l’oeil menaçant, étrangement affamé. Personne ne te coupe la parole pendant que tu abordes un mode de pensée utile.

-Entre nous, dans ce coin sombre, reculé, à l’abri des autres, je n’aurai aucun remord à laisser crever une femme don la bassesse à piéger les autres pour se rassurer dans sa médiocrité menace le groupe. Vous êtes un déchet, un échec, votre vie n’a aucune importance, car le corps social se moque de la présence d’individus comme vous. Donc vous allez vous lever, je vais vous raccompagner et tout va bien se passer et nous ferons comme si rien ne s’est passé.

Le grognement des deux têtes de Lazul appuie ton propos alors que deux gueules viennent se coller à la joue de la jeune femme et le souffle chaud humidifie sa joue et sa nuque. Le manque de réponses te permet de confirmer que tu as ramené cette jeune femme à la raison. Tu dérouilles donc à nouveau la bestialité de Lazul pour qu’il reprenne sa taille. Ainsi, tu secours cette usurpatrice, bien que son âme soit déjà noyée dans les méandres de l’inutilité.

Tu repars, l’après-midi n’est pas terminée, loin de là, il ne reste plus que deux ou trois personnes à sauver, sûrement bien cachés, inconscient sous des débris. En partant à l’extrémité ouest, tu croises trois camarades, don Tina, encore, ils semblent coincés sur quelque chose de délicat. Ils ont repérés la présence d’une personne, mais elle semble avoir du poids sur les jambes et une mauvaise manipulation pourrait les briser. Situation délicate. La victime est faible, mais consciente. C’est peut-être la pire victime à secourir alors que vous êtes quatre pour une situation. L’école accepte les personnes sans alter, tes deux camarades confirment l’idée.

-Il faut briser la roche progressivement pour alléger le poids… Tu avises ton chien, tu n’aimes pas l’idée d’aller trop loin avec lui, mais si c’est nécessaire.

La victime est sous une sorte d’abris-bus écrasé, c’est peut-être le banc qui a tenu bon et permis à la victime de ne pas mourir. Un immense pan de mur fissuré avec d’autres décombres dérouillent l’accès à la victime.

-Maintenez le contact, qu’il aura du bruit, mais qu’on travaille à sa sécurité. Rassurez-le pour moi.

Tu abandonnes l’idée d’une bonne note, tu ne lécheras les bottes de personne pour les rassurer dans des souffrances illusoires et décuplées par leurs lacunes mentales. Tu fais donc sauter deux verrous de bestialités à Lazul, pour qu’il grossisse et que ses deux gueules puissent aisément broyer la roche et la recracher plus tard. Tu as peu de temps, il faut répartir chaque retrait pour ne pas créer un déséquilibre. Ton chien commence donc à croquer la pierre comme toi Ruby afin de parvenir à créer une ouverture pour distinguer la présence d’un homme assez âgé, visiblement plus de soixante ans. Vous avez eu la bonne réaction en créant le contact visuel. Le temps limite avant que tu ne perdes le contrôle de Lazul approche et tu dois t’arrêter pour éviter un carnage peu rassurant. Puisqu’il ne reste quasiment plus de victimes à secourir, c’est en équipe que vous parvenez à déplacer le reste du mur afin de libérer de l’air pour la victime, cette dernière est blessée et tu t’occupes en premier de la rassurer grâce aux bienfaits du stoïcisme, que la douleur et la peur sont négligeables si exprime la volonté de les anéantir, mais tu es vite écarté par tes collègues qui ne t’ont pas vu t’élancer dans ce discours philosophique et scientifique qui ne touche jamais le coeur de tes interlocuteurs, encore moins ceux en état de choc.

A la fin de la journée, sans surprises, malgré ces trois sauvetages, tu rates la moyenne de peu. Ton comportement a trop joué en ta défaveur, tu râles et pestes, répondant simplement que la bêtise humaine et son auto-suffisance, à se rassurer en critiquant les autres pour ne pas être parfait est la preuve qu’ils sont incapable de voir et lutter contre leurs défauts. Cette démarche témoigne simplement d’un sentiment biaisé.

La fin de la journée est plus agréable, voir Ruby, même pour boire un café à deux rues de l’école est nécessaire. Tu peux évacuer ta frustration, elle est toujours là pour te rassurer, pourtant, elle te passe un petit savon pour ton attitude peu héroïque, même sa vision est la plus adaptée pour éviter la souffrance personnelle, les gens sont trop émotifs pour faire ce travail sur eux en permanence. Tu grommelle brièvement, préférant partir caresser le chien à côté de vous, un St-Bernard allongé, plus apte à t’écouter. Lazul épuisé par sa journée, préfère dormir à côté de ce compagnon d’hibernation.

HRP: