Description
Velvet emprunte certaines caractéristiques à l’espèce des lapins. Le copycat est loin d’être conforme et la majorité de ses organes sont ceux d’un être humain classique.
Ainsi, son ouïe et ses membres inférieurs sont calqués sur ceux des lapins. Sa pilosité ne les imite que de façon superficielle, et tout ce qui est vision, odorat, goût, toucher, ainsi que tout autre aspect de son corps, sont similaires à ceux d’un être humain normal.
Ouïe : Velvet a des oreilles très sensibles. Elle entend des sons bien plus discrets qu’une personne lambda. Sa portée est également améliorée, d’autant qu’elle a la possibilité d’orienter ses oreilles pour mieux capter le bruit. Le brouhaha des grandes cités résonne comme une véritable cacophonie dans son crâne, mais c’est une chose à laquelle elle s’est accoutumée toute petite déjà. Son ouïe est telle qu’elle peut percevoir les battements de cœur de ses interlocuteurs, et distinguer les mensonges des vérités. Pour autant, elle est loin d’être infaillible : elle sera incapable de juger une personne anormalement paniquée, ou qui possède au contraire un calme absolu.
Jambes : si en apparence, elles sont humaines, tout dans leur fonctionnement évoque les pattes arrières d’un lapin. Elles sont d’une certaine souplesse et Velvet peut aisément les replier sur elles-même, mais là n’est pas leur principal usage. En dépit du fait qu’elle soit plus grande et plus imposante qu’un lapin, le développement de ses muscles semble lui permettre de conserver les mêmes performances. Ainsi, elle peut aisément atteindre une allure de 30km/h en course, et monter jusqu’à 40km/h en sprint. Elle est également capable d’effectuer des bonds verticaux d’1.5m, et des sauts horizontaux de 3m. Son endurance est toutefois relative, et l’absence de repos lui est particulièrement handicapant. Porter un pantalon - ou quelconque autre vêtement - l'empêche également de courir à cause de la friction du tissu.
Fourrure : ses cheveux sont normaux, mais la toison qui recouvre le haut de son buste, ses avant-bras et son bassin, non. Sa douceur évoque presque celle du velours, et sa texture celle du pelage d’un lapin. Elle tient suffisamment chaud à Velvet pour lui permettre de se passer de vêtements sur ces zones là, même en cas de grand froid. Malheureusement, les parties recouvertes sont moindres et elle reste globalement aussi sensible aux basses températures qu’un humain classique.
Evolution de l'Alter
A priori, c’est un alter qui n’est pas voué à évoluer. Il s’est imposé à elle tel quel à la naissance, et a autant de marge de progression qu’un lambda a vocation à développer sa vue ou son odorat.
Potentiel maximum
On lui a déjà demandé si elle pouvait intégralement se changer en lapin, une fois. Velvet s’est contentée d’émettre un rire de mépris : il ne viendrait à l’esprit de personne de lui demander si elle pouvait devenir complètement humaine.
Mise en situation RP
Hiver 2074
J’expire dans l’espoir que mon souffle réchauffe ma peau gelée. Recroquevillée sur moi-même, je tente tant bien que mal de me préserver du froid ambiant.
Une neige blanchâtre et pourrie par la pollution recouvre la rue. Le carton humide sur lequel je me suis posée ne me maintient même plus au sec, et les fins flocons qui dégringolent paisiblement du ciel risquent seulement de s’accumuler sur ma couverture.
Dans une dernière tentative, je croise mes bras, et frotte le dos de mes deux mains contre. La friction générée par ce vif mouvement permet à la chaleur accumulée dans mon maigre pelage de se répartir sur le reste de mes membres, et me confère la sensation illusoire de me réchauffer. Je continue ainsi pendant plusieurs dizaines de minute, sur toutes les zones de mon corps découvertes. Si ces poils ont toujours semblé disgracieux au regard des autres, c’est dans ce genre de moments que je suis bien contente de les avoir.
Au prix de ce lourd effort, je parviens à récupérer un semblant de couleur. J’ai mal aux épaules et ma peau doit être irritée par endroit, mais c’est toujours mieux que de simplement mourir de froid.
En un grommellement, je finis par me lever. J’ai faim. Et il n’y a personne dans la rue à qui mendier. C’est donc emmitouflée dans une vieille et trouée couverture que j’entreprends d’arpenter la ville.
Il est encore tôt, et nous sommes en fin de semaine. De ce fait, les lieux sont déserts et toutes les devantures fermées. Pourtant, il faut que je trouve quelque chose à me mettre sous la dent. Je suis affamée, et je ne tiendrai pas toute la journée ainsi. Si je veux agir, c’est maintenant, quand personne ne peut m’observer.
Après un moment d’errance, mon regard se pose sur une épicerie. En général, celles-ci sont ouvertes en matinée, même les jours de congé. A la vue d’un camion de réapprovisionnement garé devant, j’en déduis que celle-là ne fait pas exception, mais pourtant je n’entends pas âme qui vive dans les environs. J’ai beau tendre les oreilles et me tourner dans tous les sens, pas un bruit de pas. Ils ont probablement dû s’absenter pour une raison quelconque.
Mais ils reviendront au moment de l’ouverture. Je dois donc faire vite.
Je délaisse complètement ma couverture et trottine jusqu’au camion. Celui-ci est hermétiquement clos, et je ne peux vraisemblablement pas accéder à son coffre même en explosant une vitre à l’avant. Je m’en désintéresse donc, et rejoints l’épicerie.
Si la porte principale est fermée et la vitrine barrée, je ne manque pas la ruelle qui longe l’immeuble. Je m’y aventure lentement, et suis les murs jusqu’à atteindre une entrée dissimulée. Elle aussi close, évidemment, mais… Cette fenêtre là n’a que pour seule protection sa paroi en verre.
Je me pose devant, et sautille doucement pour échauffer mes membres engourdis. Je l’ai déjà fait un tas de fois… La clé est de ne pas se louper. Si j’agis mal et trop vite, je vais simplement me fouler la cheville, ou pire, me casser une jambe.
Après un court instant, je bondis. En dépit de ma petite taille, je parviens aisément à amener mes pieds à hauteur de la fenêtre, et… Avec, donne un vigoureux coup dans la vitre.
Celle-ci se fissure. Un deuxième bond me permet de la briser en un éclat sonore.
Je retombe à pieds joints dans la neige, et m’écarte pour éviter les débris. Je finis ensuite de retirer manuellement les bouts de verre encore logés dans l’encadrure, et me faufile à l’intérieur.
J’arrive alors dans une réserve, généreusement garnie. Fruits, légumes, produits divers et variés dont je ne soupçonnerai jamais l’utilité. Je me contente de croquer dans quelques trucs à la hâte, et de ne garder pour moi que quelques aliments qui tiennent dans mes deux mains.
Des bruits de pas. Mes oreilles se redressent à l’entente de l’arrivée d’une personne devant l’immeuble. Ce son est rapidement accompagné de celui caractéristique d’une clé dans une serrure, et il ne m’en faut pas plus pour me convaincre de m’enfuir.
Je repars donc en sens inverse. Après avoir bondi dans la ruelle, je me colle au mur et m’avance pour prendre au plus vite la direction de l’avenue principale. Un cri se fait entendre à l’intérieur de l’épicerie.
Je suis déjà loin.
Courant à vive allure, mes pieds foulent les pavés enneigés à une vitesse folle. Même s’il ne m’a vraisemblablement pas repéré, je me dois de mettre un maximum de distance entre moi et cette personne.
Mes pas me ramènent immanquablement à mon bout de carton. Ce que j'ai parcouru en trente minutes d'errance, je l'ai comblé en deux minutes de sprint. Mon cœur bat frénétiquement et mon souffle est saccadé. Serrés contre moi, les fruits d’une opération routinière et malmenés par la course.
Doucement, je me réinstalle. Et après un instant, j’expire dans l’espoir que mon souffle réchauffe ma peau gelée.