La première chose que l’on remarque chez Helena, c’est bien évidement la paire de corne qu’elle arbore sur son front. De couleur rougeâtre aux extrémités, la base de ses cornes est toutefois de la même couleur que sa peau, à savoir d’un blanc très pâle. Il n’y a d’ailleurs pas de rupture visible entre la base des cornes et le crâne de la demoiselle, presque comme si elles en étaient un prolongement naturel. Helena possède des cheveux lisses couleur lavande, ils lui descendent généralement jusqu’aux niveau du coup. Son front est dissimulé par une frange, délimitée de part et d’autre par ses cornes.

L’apothicaire est plutôt à classer dans la catégorie des petits gabarits, elle est en effet petite (environs 1m60) et plutôt svelte, ce qui n’est pas vraiment un problème étant donné que la force est loin d’être d’une utilité primordiale pour elle.

Sur le plan vestimentaire, Helena aura tendance à préférer se vêtir de vêtements légers lorsque cela est possible, elle n’aime pas spécialement accumuler les couches de vêtements. En ce qui concerne les couleurs, l’empoisonneuse s’habille majoritairement dans des teintes sombres, particulièrement en noir et avec diverses nuances de violets. A noté qu’à l’occasion, la demoiselle n’est pas contre le fait de portée des tenues un peu plus bariolées, tout dépend de son humeur.

Pour en revenir à la tête, c’est sûrement le visage d’Helena qui est le plus représentatif de la demoiselle. Dotée de traits assez fins pour offrir à son visage, légèrement ovale, un charme naturel, cela contra avec le fait qu’elle possède des canines plus longues que la moyenne…à croire qu’elle pourrait mordre. Ses yeux en amande aux couleurs de l’améthyste bien qu’étant jolis ne laisse qu’une pensée à ceux qui plongent leur regard dans celui d’Helena : Elle a le regard vicieux.

Et pour cause, l’empoisonneuse n’est pas vraiment ce qu’on pourrait appeler une sainte. C’est même plutôt l’inverse à vrai dire, tant son alter que sa « profession » fonds qu’elle fait plus le mal qu’autre chose. Elle est plutôt de genre sadique, non pas que la violence gratuite l’amuse, elle trouve même cela barbare. Non, Helena est plus subtile que ça, elle préfère jouer et faire tourner en bourrique celles et ceux qui ont le malheur d’un peu trop la titiller. Il y’a toutefois deux règles fondamentales que l’Apothicaire se force à respecter et auxquelles elle ne déroge qu’en cas très exceptionnel. D’une part elle ne s’en prend jamais directement à une personne qui ne lui a rien fait et d’autre part, elle ne tue un innocent que si elle y est contrainte.
Ces deux règles sont toutefois à relativiser car elle ne s’applique qu’en cas de conflit directe, peu importe à Helena que les poisons dont elle fait commerce servent à faire souffrir autrui…elle n’exerce qu’une simple activité commerciale après tout.
Bien qu’elle soit de nature calme et posée, mieux vaut ne pas la faire sortir de ses gonds, car innocent ou non…le poison ne fait aucune discrimination.
En ce qui concerne ses goût, Helena a un petit penchant pour la boisson. C’est en effet une nécessité pour renforcer son alter…enfin ça c’est elle qui le dit. Elle a aussi un certain attrait pour l'argent, rien d'excessif cela dit...sûrement son coté commerçant. Et quant à ce qu’elle déteste, il y’a un mot qu’elle a en horreur : La popularité. La demoiselle cornue à en effet horreur des gens qui se mettent en avant et qui sont adulés par le grand public, elle les considèrent comme des corrompus aveuglés par la cupidité et la célébrité. C’est donc tout naturellement que la jeune apothicaire a les héros en horreur, moins elle en voit, mieux elle se porte.

     
   

Helena est née il y’a 25 ans de cela dans la ville de Glasgow en Ecosse. Elle est née d’un père d’origine chinoise venu s’installer en écosse quelques années avant sa naissance et d’une mère elle aussi originaire de Glasgow. D’aussi loin qu’elle se souvienne, Helena avait toujours été proche de son père. Doté d’un alter qui accroissait sa force sa force musculaire, ce dernier le mettait à profit pour travailler dans la construction. Certes il ne sauvait pas de vies, mais c’est lui qui mettait un toit sur la tête des gens, ce faisant, il était très apprécié par ses collègues. Qui plus est, il était aussi du genre paternel. Dès qu’il avait du temps de libre, il le passait à jouer avec Helena et à lui apprendre tout un tas de choses. C’est sûrement pour toutes ces raisons qu’Helena adorait son père plus que tout au monde. Sa mère en revanche c’était une tout autre histoire.

Médecin réputée à Glasgow, son alter lui permettait de créer les médicaments les plus efficaces du Royaume-Uni. Ce faisant, elle jouissait non seulement d’une excellente réputation dans toute l’Ecosse, mais aussi au-delà. Oui on peut le dire, elle était une héroïne au sens médiatique du terme. Elle sauvait des gens non pas en se battant mais en les soignant, ce qui est d’autant plus noble d’un certain point de vue. Pourtant malgré cela, Helena détestait sa mère. Entre son métier qui lui prenait déjà un temps considérable plus la notoriété dont elle jouissait qui la rendait encore moins disponible, tout cela faisait qu’Helena ne voyait sa mère presque que comme une étrangère. Son père avait beau lui répéter qu’elle faisait des choses bien, qu’elle était utile pour la société, tous les arguments du monde n’arriveraient pas à lui faire changer d’avis.

Ainsi, pendant une bonne décennie, Helena entrainait des relations quasi inexistantes avec sa génitrice qui semblait être au domicile familial uniquement pour faire acte de présence. Cependant, tout cela allait bientôt changer, c’est ce qu’Helena espérait tout du moins. En effet, sa mère attendait un heureux évènement, cela veut dire que la jeune fille serait bientôt grande sœur. Elle voyait cela comme un miracle, peut être que l’arrivée d’un second enfant dans la fratrie éveillerait enfin chez la mère d’Helena l’instinct maternel qui semblait, jusque-là, toujours en hibernation. Pendant la grossesse, les relations qu’entretenait Helena avec sa mère semblaient plus s’améliorer que durant les dix dernières années. Cette dernière avait en effet arrêté de travailler durant cette période, de peur que son alter et les substances qu’elle absorbe puissent avoir un effet indésirable sur l’enfant à naitre. Au lieu de cela, c’était Helena qui était aux petits soins avec sa mère. Possédant le même alter que cette dernière, elle s’en servait afin de décupler les effets de diverses plantes et vitamines que sa mère jugeait bénéfique. En effet jusque-là, Helena n’avait que peu utilisé son alter qu’elle jugeait trop proche de celui de sa mère, mais les choses avaient changées et elle n’avait désormais plus honte de ce que sa mère lui avait transmis…enfin c’est ce qu’elle croyait.

Au bout de 9 mois vint finalement au monde Laura, la petite sœur d’Helena. Cette dernière nageait dans le bonheur, en plus d’avoir un nouveau membre de la famille, elle considérait enfin avoir une mère. Mais cette joie ne fut que de courte durée, à peine fut-elle remise de l’accouchement que la femme médecin qu’Helena avait appris à détester repris ses activités et là délaissa à nouveau. La jeune demoiselle cornue voyait rouge, elle réalisait avec amertume que les neufs derniers mois n’avaient été que du vent, une espèce de passe-temps ridicule qui faisait replonger Helena dans la colère après l’en avoir inutilement sorti. C’est ainsi que pendant quatre autres années, Helena continua à percevoir sa mère comme une étrangère qui ne lui paraissait que comme un parasite qui partait le matin pour rentrer le soir. Heureusement qu’elle avait sa sœur avec qui elle devint très vite complice et qui compensait le manque de présence féminine qu’Helena avait ressenti jusqu’alors.

Mais cette relative quiétude ne pouvait pas durer et un évènement tragique vint y mettre brutalement un terme. En effet un jour qui ne semblait guère différent des autres, son père fut victime d’un accident sur le chantier ou il travaillait, perdant au passage l’usage de ses jambes. Helena était anéantie, que pourrait-il faire s’il ne pouvait plus marcher ? Elle se refusait à envisager une telle possibilité, il devait forcément y avoir une solution. Désespérée, elle se résigna à demander de l’aide au médecin qu’était sa mère. Mais cette dernière, malgré les supplications de sa fille, ne fit rien.

« Je peux créer des médicaments, pas des miracles » lui avait-elle répondu sèchement, exacerbant la haine et le mépris que sa fille éprouvait déjà à son encontre.

Après cet évènement, Helena ne trainait que le minimum de temps au domicile familiale. Sa mère au travail et son père à l’hôpital, c’était une cousine de leur mère qui s’occupaient des filles en conséquence. Elle était plutôt gentille et traitait bien Laura, cela rassura Helena qui voyait en elle un bon modèle féminin de référence pour sa jeune sœur. Mais de son coté, Helena restait à l’écart, elle avait besoin d’être seule pour évacuer toute la colère qu’elle avait accumulée.

Se baladant au hasard dans les rues de Glasgow, Helena finit par mettre les pieds dans un quartier qui lui était inconnu. L’atmosphère y était lourde et, soyons honnête, l’endroit était carrément malfamé. Les bâtisses étaient anciennes et tombaient en ruine pour certaines, des gens mendiaient de ci, de là…la jeune fille semblait avoir atterrie dans les bas-fonds de la ville. Soudain, elle se fit agripper le bras par un homme qui braillait des choses incompréhensibles, il n’était pas sobre il semblerait. Se débâtant inutilement, ce fut l’intervention d’une tierce personne qui libéra Helena. Sans qu’elle comprenne réellement comment, l’ivrogne lâcha prise et s’en alla en apercevant l’homme qui venait d’arriver. Il était grand, assez maigre et avait de longs cheveux gris qui lui cachaient les yeux. Mais le plus notable était la balafre qui lui parcourait le visage.

« Les ivrognes sont choses courantes dans le coin, mais j’avoue que les petites filles un peu moins ». Ironisa l’homme en guise de phrase d’introduction.

« Vous vous considérez comme un ivrogne ? » Ironisa à son tour Helena, faisant rire son interlocuteur au passage.

« Moi non, mais je peux te considérer comme une vipère au vu du venin que tu crache. Alors, que fais tu dans le coin des ivrognes petite vipère ? » Lui demanda-t-il en continuant sur la lancée de l’ironie, souriant à la demoiselle cornue au passage. Jugeant qu’il n’était pas hostile, elle se décida à poursuivre la conversation avec le balafré.

« Je fuis les mauvaises personnes, moins j’en vois, mieux je porte. » Répondit-elle en restant vague, une certaine colère perceptible dans sa voix.

« Fuir les mauvaises personnes et finir dans un quartier rempli de mauvaises personnes, tu es du genre bien original toi » Lui fit-il remarquer en étouffant un rire.

« Tsss, de toute façon avec mon alter je peux facilement nettoyer ce quartier de pouilleux si j’en ai envie ». Répliqua-t-elle dans un sursaut d’orgueil. L’homme sembla soudain curieux à la mention d’un alter.
« Un alter tu dis, tu veux bien m’en dire plus ». Demanda-t-il, tel un enfant curieux qui aime l’inconnu. Helena hésitait à lui répondre, il était de bonne conversation, mais elle ne connaissait rien de ses intentions. Tandis qu’elle pesait le pour et le contre, un argument déterminant lui vint en tête. Son alter était celui de sa mère, révéler ses secrets à un individu louche pourrait lui faire de l’ombre. C’était puérile comme raisonnement, mais si Helena pouvait contrarier ne serait-ce qu’un peu sa mère, tout était bon à prendre. Aussi prit-elle tout son temps pour expliquer les tenant et aboutissant de son alter, expliquant au passage qu’elle n’y avait presque jamais trouvé d’utilité pratique jusque-là. L’homme à la chevelure d’argent acquiesça avant de sourire malicieusement.

« Si tu veux trouver une utilité à ton alter, j’ai peut-être une idée, vient avec moi ». Dit-il avant de tourner les talons et d’inviter la petite cornue à le suivre. Durant le chemin, il se présenta comme le vieux Jack. Les gens qui croisaient le duo semblait le regarder avec un mélange de crainte et de respect, c’était lui le chef du quartier il semblerait. Cela donnait une information capitale à Helena, il était puissant…mieux valait donc ne pas le contrarier.

Finalement, ils arrivèrent devant une petite boutique dont la devanture en bois rappelait fortement le style britannique traditionnel du siècle précédent…un peu comme si le quartier était resté figé dans le temps. Le vieux Jack lui expliqua que le quartier avait perdu son apothicaire il y’a quelque temps et qu’avec ses pouvoirs, Helena serait plus qu’à même de le remplacer. En fouillant un peu dans les livres de recette et dans l’arrière-boutique, la jeune fille compris bien vite que ce n’étaient pas vraiment des antidotes dont les gens du quartier avaient besoin. Helena hésitait, voulait-elle vraiment emprunter cette voie ? Si son hésitation était grande, sa haine envers sa mère l’était encore plus et la conforta dans son choix. Si sa mère utilisait son alter pour sauver les gens, alors Helena allait utiliser ce même alter pour les faire souffrir. Sa mère qui l’avait ignorée pendant si longtemps, elle allait enfin en payer le prix.

Les premiers temps cependant, Helena n’effectuait son travail d’apothicaire à temps partielle. Tant qu’elle était encore en âge d’être scolarisée, il ne fallait pas qu’elle éveille les soupçons. Et puis assimiler des nouvelles substances lui demandait également un temps considérable. Quand ce n’était pas l’école qui la freinait dans ses activités, les vomissements et autres élimination peu glorieuse des toxines qu’elle absorbait se chargeaient d’occuper son temps libre. Quand elle eut finalement atteint l’âge d’agir comme elle l’entendait, elle se consacra à plein temps à son activité d’apothicaire. Elle prétendait à sa sœur qu’elle faisait un « petit boulot » dans une pharmacie afin que celle-ci ne se pose pas de question, quant à sa mère…elle n’y prêtait guère d’attention.

A 18 ans, sa clientèle était peu nombreuse, visiblement septiques qu’une jeune fille tout juste majeure leur fabrique des poisons. Mais très vite, ses capacités furent ventées avec le bouche et oreille et sa clientèle se fit plus régulière. Dans les journaux locaux, on parlait de morts foudroyantes, de maladies mystérieuses…et parfois de guérisons inespérées. Mais Helena savait quelle était la cause de tout ces faits divers, c’était-elle tout simplement. Une infidélité, un héritage à récupérer, Helena avait de tout pour satisfaire sa clientèle. Il lui arrivait même de vendre des antidotes parfois, histoire de se donner bonne conscience et d’entretenir sa clientèle en récompensant ses clients les plus fidèles.
Avec le, Helena était devenue une valeur sûre dans le quartier. Comme la plupart des « commerçants » de l’endroit, personne ne connaissait son identité, mieux valait utiliser un surnom pour éviter que des informations indésirables remontent. Dans le cas d’Helena, elle se faisait appeler « La voisine » du fait que sa boutique était mitoyenne à la maison du vieux Jack. Au bout d’une décennie à faire commerce de ses décoctions, la demoiselle commençait à se lasser. Glasgow c’était bien, mais Helena voulait quelque chose de plus, elle voulait changer de vie et s’éloigner de cette femme qu’elle détestait mais qu’elle était pourtant incapable de tuer. Cette opportunité se présenta finalement en 2099 lorsque Helena entendit parler dans les médias de la crise que traversait les Etats unis suite à l’effondrement. Elle avait désormais une bonne raison pour assouvir ses envies de voyage.

« Alors, le petit serpent s’en vas ? » Demande le vieux Jack qui connaissait déjà la réponse de l’apothicaire.

« Oui, j’ai besoin de changer un peu d’air, l’atmosphère d’insécurité qui règne outre-Atlantique semble être propice à un nouveau départ » Justifia-t-elle, adressant au passage ses remerciements à Jack pour ce qu’il avait fait…même si ce n’était pas vraiment l’altruisme qui définissait les gens du quartier.

« Et bien puisse le petit serpent répandre aussi bien son venin en Amérique qu’il ne l’a fait en écosse » Conclut le vieil homme balafré en adressant une révérence à l’empoisonneuse.

Maintenant que les adieux au vieux Jack étaient faits, il était tant pour Helena de se rendre une dernière fois chez elle, faire les adieux à la famille. Ce fut sa sœur qui l’accueillit, ses parents semblaient absents.

« Bon petite sœur, tu ne risques pas de me revoir avant un moment, je pars en voyage aux Etats-Unis ». Curieusement, Laura ne sembla pas plus que ça surprise de la soudaine envie de voyage de sa sœur année. Ce fut même cette dernière qui fut surprise par une réponse à laquelle elle ne s’attendait pas.

« Faire le mal à Glasgow ne te suffit plus pour que tu tentes ta chance aux Etats-Unis ?» Lâcha-t-elle, laissant Helena de marbre. Ses activités douteuses dont elle avait pris grand soin de dissimuler la vraie nature à ses proches semblaient être parvenues aux oreilles de sa sœur. La stupeur passée, Helena sourit, quelque peu embarrassée par la situation.

« Et bien, moi qui pensais avoir été discrète pendant tout ce temps, j’en avais presque oublié à quel point tu étais aussi intelligente que perspicace ». Répondit-elle en adressant un sourire narquois à sa sœur. S’approchant de cette dernière, elle la gratifia d’un baiser sur le front avant d’aller rassembler ses affaires.

« Jure-moi que tu ne tueras personne ». Entendit-elle dans son dos. S’arrêtant sans se retourner, elle répliqua simplement à Laura.

« Sinon quoi ? » Demanda l’apothicaire sur un ton provocateur.

« Sinon je t’arrêterais de mes propres mains. » Cette réponse surpris Helena autant qu’elle l’amusa.

« Marché conclut, je n’ai pas envie de me mettre ma mignonne petite sœur à dos. » Il y’avait une certaine provocation dans cette réponse. Helena ne savait pas si elle allait réellement tenir cette promesse, tout dépendrait à quel point le business serait lucratif aux Etats unis. Et puis Helena n’avait jamais tué personne…jamais directement du moins.

Après avoir rassemblée ces affaires, Helena franchit une dernière fois le seuil du domicile familial. Sa sœur ne disait mot et regardait simplement l’empoisonneuse s’éloigner, c’était une bien étrange relation de haine et d’amour qui venait de germer.

« Tu passeras le bonjour aux parents. » Précisa-t-elle à sa sœur comme si c’était quelque chose d’anodin. Son seul regret était de ne pas voir la réaction de sa mère en apprenant que sa fille était devenue son exact opposé. Mais bon qu’importe, s’en était fini de Glasgow, il était maintenant l’heure pour Helena d’expérimenter le rêve américain.