Such an incident soon vanishes during rush hour.
La honte s'écrasait encore sur ses épaules, depuis ce jour. Tous les matins, en passant devant ce bar, des images déplaisantes flashaient dans son esprit.
Une soirée un peu trop arrosée.
Quelques bières dont il aurait pu se passer.
Et un pauvre gamin qui s'était retrouvé à côté de lui.
Akira avait pour habitude de prendre sa bière après le travail, mais il suffisait d'une journée particulièrement lourde et sa tête ne le stoppait absolument pas pour se mettre une cuite. Oublier était son principal objectif. D'un naturel silencieux, sa bouche se déliait d'elle-même après quelques pintes.
Il détestait son boulot.
Son travail qui lui défonçait le dos.
Son boss trop tactile.
Ses collègues beaucoup trop volatiles.
Tout ces marmonnements avaient fini à l'oreille d'un pauvre gamin qui s'était inquiété pour lui. Pour le déchet qu'il était. Bien sûr, la culpabilité et l'humiliation le rongeaient, mais ce n'était rien comparé au stress qu'il ressentait à chaque fois qu'il le voyait. Ce gamin était.
Partout.
À la boutique de fleurs du coin.
À la poste du coin de la rue.
Derrière le camion de livraison de son bureau.
Partout.
Encore aujourd'hui, il l'avait croisé alors qu'il sortait pour prendre sa pause. Il avait même osé l'inviter à boire quelque chose - l'ironie heh. Alors le voilà, devant le distributeur qui longeait le bâtiment où il travaillait. La canette de café s'écrasa violemment dans l'encoche. Ses mains, abîmées par le stress, la saisirent pour le rejoindre sur le banc d'en face. Le brun prit place sans un bruit, ouvrant sa canette d'un doigt. L'habitude, qu'il dit.
Son voisin prononça quelques mots qu'il ne connaissait que trop bien. Les excuses, c'était courant dans le milieu. Les excuses pour avoir du retard. Pour lui faire faire le boulot à leur place. Pour le faire sortir plus tard. Pour lui avoir renversé du café dessus. Pour lui faire rédiger les rapports. Pour-
… Pour son existence probablement.
«
C'est rien. », marmonna-t-il en fixant droit devant lui. Ça, c'était sa réponse par excellence. Neutre. Automatique. Régler pour ne pas avoir de problèmes. Échapper à une situation qui pourrait s'envenimer tellement vite. «
C'est plutôt moi, pour la dernière fois... Je suis désolé que vous ayez eu à me surprendre comme ça- ». Son discours de salaryman prenait le devant. Des mots trop faciles d'utilisation. Pour lisser, faire plaisir. Mettre l'autre en position de force. Il fallait s'écraser. S'écraser et prier pour que tout soit accepté. Et oublier.
Il voulait juste
oublier.