Cafééééééééééééé. Kaeko en avait vraiment besoin aujourd’hui. Elle n’avait pas dormi de la nuit, trop préoccupée à organiser sa prochaine rapine. La voleuse avait entendu parler d’une grande bijouterie qui exploitait ses employés et qui elle-même faisait de la recèle. La cible parfaite pour la Robin des bois des temps modernes. Elle avait tellement travaillé à rassembler des plans de la bijouterie, les différents tours de garde des vigils et surtout leurs fâcheuses habitudes qu’elle en avait oublié de se reposer. Surtout qu’en ce jour à la fac elle avait un tp noté super important. Une dissection de grenouille rip Tsuyu, la grosse joie pour la bleue qui adoraaaaait les dissections (c’est faux). Une ouverture de cadavre et une nuit blanche ça ne faisait vraiment pas bon ménage. Elle rentra dépitée à son appartement mal famé du centre-ville, le teint crayeux enjolivé par d’apparentes poches noires sous les yeux.

En rentrant dans l’appartement la bleue aperçut sa mère Tsukimi perchée à la fenêtre de leur salon. L’étudiante soupira.
« Maman, t’étais pas censée apprendre ton nouveau script ? Il me semblait que demain tu tournais. Me dis pas que c’était une excuse pour que maman fasse la vaisselle à ta place ? » Fit-elle à sa mère en s’approchant d’elle. L’actrice se tourna vers sa fille le doigt sur la bouche.
« Si je dois l’apprendre mais regarde par la fenêtre ! Tu vas comprendre à quel point le monde est petit. » La jeune obéit, après tout c’était rare que son actrice de mère ne soit pas sérieuse, il fallait bien voir la raison à cela. La bleue vit un jeune homme quittant la résidence pour aller au café d’en face. Rien de bien probant, cheveux bleus, tenue correcte.
« Maman, tu ne vas pas tromper ta femme avec un jeunot quand même ? » blasée, la bleue était blasée, depuis quand sa propre mère matait à la fenêtre, un garçon en plus, mais où allait le monde.
« Cesse de dire des bêtises c’est juste que ce petit est connu ! C’était un chanteur au Japon. Malheureusement j’ai oublié son nom. Par contre son impresario je le connais bien. Le monde est petit tu sais. Je me demande bien ce qu’il fait là… »
Kaeko émit une pause. Elle n’avait pas le temps pour ces histoires de star ou d’idole du Japon, elle voulait juste dormir, ou se faire une perfusion de café. Fatiguée, elle voulait s’échapper mais une main agrippa son poignet. Un regard machiavélique dans le dos la fit frissonner.
« M-maman ? »
« Tu vas le voir ! Dans notre milieu c’est toujours bon d’avoir des contacts cordiaux même avec l’univers de la musique. Va le voir. Et renseigne toi bien s’il a toujours des contacts  ! »
« Mais… »

Et la jeune fut jetée dehors comme une malpropre. Dormir c’était bien trop demandé, du coup option deux, cafééééé. Au ralenti Kaeko s’en alla aussi au café d’en face. Elle jeta un œil derrière pour voir à la fenêtre sa fourbe de mère lui faire signe.
« Je t’en ficherais des contacts.. » Maugréa-t-elle dans sa barbe imaginaire.
En entrant dans le bâtiment, elle vit le bleu assit à une table. Elle soupira, au pire elle se ferait jeter et pourrait dormir après non ? Elle commanda la plus grande tasse de café au bar. Puis elle se dirigea à la table du garçon. Pitié, faites que s’il la vire ça ne soit pas trop gênant.
« Bonjour ! » Fit-elle en souriant pour cacher son malaise. « Je suis désolée de m’incruster comme ça mais ma mère dit que tu es un chanteur japonais reconnu. M’enfin elle peut se tromper. Je peux m’assoir ? » Demanda-t-elle dans un japonais un peu rouillé. Cela faisait quelque temps qu’elle n’avait pas parlé dans cette langue, en même temps en France ou aux USA il n’y a pas spécialement beaucoup de personnes japonaises. « Haha en plus c’est un peu bizarre je ne connais même pas ton nom, moi c’est Kaeko. Si c’est trop bizarre je peux partir, c’est ma mère qui me l’a demandée et à tous les coups elle s’est gourrée quelque part. » Et s’il n’était même pas japonais en plus ? Ce serait tellement la honte. Quoique, peut-être pas. Insh comme on dit.