Tu reçois un ordre de mission bien spécifique, venant de ton prof prévention des risques, madame Community, il faut dire que ce cours pratique à sauver des victimes factices, volontairement désagréable t’avais rendu fou. Un soupire parcours tes lèvres, demain, tu vas jouer la baby-sitter pour une petite qui fera ses sept ans alors que ses parents sont absents. Le but étant de lui faire passer une agréable journée. C’est triste qu’elle soit ainsi seule, mais bon, les obligations générales prévales sur l’individualité, donc en un sens, tu comprends ces parents. Ta mère n’est pas beaucoup présente avec toutes ses missions, peut-être est-ce l’occasion pour cette petite de s’abandonner à certains jeux et pratiques… Mais par pitié Onyx, ne t’amuses pas à lui faire de la philosophie stoïcienne, c’est hors de portée d’une si jeune enfant. En évoquant la mission avec

Au lendemain, avec la tenue de l’académie et un chien à tes côtés, tu arrives devant la baraque. Impressionnant, un vaste domaine, jardin, clôture haute, piscine, bref, y a de quoi faire ici de sacrées soirées entre amis, dommage que toute la classe ne se soit pas donné rendez-vous. Un homme de maison vient t’ouvrir et te laisse entrer après que tu es révélé ton ordre de mission. Tu es légalement admis ici pour la journée. Les parents de cette pauvre Flora seront absents toute la journée, c’est à toi de pouvoir l’occuper. Lazul marche fièrement à côté de toi, sans laisses, sur ton autorisation est mentionné que le chien est un partie intégrante de toi et ton alter.

On te mène à un grand salon où la jeune fille attend déjà, assise, peut-être la mine boudeuse, ne semblant pas jouer avec les ballons gonflés, les confettis et les gâteaux sur la table. Vous sentez bien qu’elle est triste, elle a de quoi, du moins pour le commun des mortels, d’après les stoïciens, sa privation de bonheur lié à un évènement indépendant de sa volonté est une mauvaise réaction.

-Hey… Je suis…

-Un monsieur qui va s’occuper de moi aujourd’hui… Me distraire pour mon anniversaire à la place de mes parents.

Tu ne parviendras pas à régler le problème facilement. Tu préfères t’asseoir à ses côtés, l’hypocrisie ne mènera à rien.

-En effet, je suis ici à la demande de tes parents, afin de m’occuper de toi et te proposer une journée amusante.

-Mais je veux mes parents…

-Je comprends bien, j’aimerais bien que tu sois heureuse avec tes parents plutôt que de devoir me supporter. Mais tu auras la joie de connaître l’un des chiens les plus intelligents du monde. Tu désignes Lazul. Ce brave compagnon est l’animal le plus intelligent, autant qu’un humain normal.

Pour témoigner de tes propos, le doberman jappe, un sourire à la gueule avant de venir se poster devant Flora. Son regard encadré par de belle boucle blondes reviennent jusqu’à toi, l’air suspect.

-Intelligent comment ?

-Il peut résoudre les tables de multiplications par exemple. Lui même, celles que tu demandes. Pour ça il a besoin d’une feuille et un gros feutre.

-Muais… Elle regarde ses chaussons.

-Tu devrais essayé, si je mens, tu pourras me faire ce que tu veux.

L’intérêt de l’enfant s’éveille, alors que tu regrettes déjà tes paroles, un œil vers Lazul, vous avez intérêt à réussir, sinon vous allez renoncer à votre dignité.

-Je voudrais qu’il me calcule douze plus vingt-huit, plus quinze, moins.. quarante-deux !

Le temps pour toi d’attraper une feuille assez grande et un épais stylo que tu le donnes à Lazul. Certains diront que tu triches, mais personne n’a pensé à dire que vous ne pouviez pas communiquer mentalement les réponses. C’est un vice d’information. Ton chien commence donc à écrire le résultat « treize » que tu lui as communiqué mentalement. Le regard surpris et intrigué de la petite ville est de bonne augure, peut-être n’auras-t-elle pas la tête à jouer, mais trouver les limites cognitives de ce chien seulement limité par ton intellect, est plus amusant.

-Tu m’as tendu un récompense illusoire ?

-Eh oui…

-C’est injuste !

-Peut-être est-ce injuste, car tu n’as jamais pensé que je puisse avoir raison dès le début. En biaisant ta réflexion d’origine, tu gangrènes la suite logique de pensées. Jouer avec les mots, c’est comme avec des jouets en bois, il faut juste en faire le bon usage.

Vous commencez à discuter et faire de petits tours à Lazul. Petit à petit, tu vois qu’elle s’ouvre à discuter, consciente que Lazul est un brave doggo. Tu ne manqueras pas d’utiliser le meilleur ami de l’homme pour mener à bien cette mission. Tu te découvriras peut-être une passion pour le babysitting ? Si Ruby te voyait, elle rirait bien, à se moquer de toi, qui critiques toujours les enfants.

Le plus important n’est pas tant ce que vous faites, mais la manière don, tu le tournes. Tu es pour éveiller les jeunes à la conscience philosophique par exemple, il est facile de stimuler les enfants. En démontrant qu’elle ne peut pas tout contrôler, comme la situation du calcul de Lazul, tu lui montres qu’elle peut donc parfaitement s’adapter. De longs discours où tu exposes ta rhétorique en évoquant tous les bienfaits du stoïcisme. Marc-Aurèle serait-il fier de toi ? Tu l’espères, tu ne rates jamais une occasion d’utiliser ton Stoïcisme impérial.

Le midi s’annonce comique. Un grand repas était prévu, mais tu as réussis à convaincre la petite de cuisiner avec toi, c’est donc un laboratoire gustatif puisque les stocks de bouffe sont colossaux, vous vous amusez donc avec des classiques. Des sushis, des salades, des légumes crus, à les reconnaître et le perdant toi faire de la corde à sauter. Puis vous passez aux viandes, à des cuissons différentes, essayer des ensembles d’épices, c’est curieux, mais au moins tu parviens avec tout ce qui à disposition.

Pendant l’épreuve culinaire, où tu esquives le chocolat comme la peste, Lazul est parti faire le tour dans cet immense manoir où ne subsistent que quelques domestiques. Un luxe que vous ne connaître jamais. En trouvant une fenêtre ouverte, Lazul, d’un coup de museau la referme, c’est étrange quand même que la fenêtre soi ouverte, les gens risquent d’attraper froid, il fait pas si chaud à ce moment de l’année, vigilance.

Un peu plus tard dans l’après-midi. Tu te décides à l’initier aux échecs, glorieux anniversaire n’est-ce pas ? Il faut dire que tu ne peux pas être toujours un mec cool et innovant comme au jeu des devinettes culinaires. (t’as dû claquer plus de mille balles de bouffe en plus.) Ce sport cognitif, à l’avantage d’apaiser les gens et en cette période de digestion, tu peux favoriser la petite Flora à dormir. C’est ce qui ne tarde pas à arriver lorsque tu la couches sur le grand canapé avec une petite couverture.

-J’vais faire un tour, je te laisse te reposer.

Tu vagabondes entre les couloirs, finalement, tout se passe au mieux, tu croises les mêmes têtes, les gens sont disponibles, mais ne sont pas animés par l’amabilité, logique, ils travaillent, ils ne sont pas pour s’occuper bénévolement d’une demeure comme ce pote qui garde ta maison.

Puis tu vois quelques traces au sol, verdâtres, qui a bien pu marcher dans l’herbe sans pour autant s’essuyer les pieds, personne n’aurait la bêtise de… tu te retournes, c’est pas normal, clairement. Tu suis les pas en courant aussi discrètement que possible, les marques vertes finissent par s’estomper, pourquoi est-ce que tu ne croises personne ? Tu ne peux pas réellement aviser le danger global, les domestiques sont clairement des cibles secondaires. Leur vie n’a hélas que peu d’importance, s’ils n’ont pu s’élever en temps qu’individu, dans un moment où vous êtes peu, la cible de choix est celle au meilleur statu social, donc Flora.

-Lazul, posture défensive, tu menaces tout ce s’approche de Flora si quelqu'un s'approche.

Tu fais un inventaire rapide, tous les alters sont presque envisageables, sauf ceux qui font voler, plâner ou autre, sinon y il n’y aurait pas ces marques. Ton doberman t'assistes dans la recherche d'éléments suspects grâce à la technique "Archéologie de Céos", avec quatre yeux ont s'en sort mieux. D'ailleurs, c'est même lui qui voit quelqu'un passer l'angle du couloir alors que tu regardais au sol. Dès que tu es mis au courant, tu interpelles la personne.

-Vous là-bas !

Tu mets en même temps tes poings américains, tu n’as pas d’information sur les effectifs présents, t’es peut-être seul, mais si tu peux gérer ça seul, autant le faire. Tu frappes tes poings entre eux. Seigneur Arès va se délecter de la suite. La silhouette ne réapparaît pas, tu te permets d’ajouter.

-Si vous ne répondez pas, j’vais devoir vous écorcher.

Un bruit se fait entendre, puis ça se rapproche, une figure apparaît au coin de l’angle du mur, tu te mets en garde instinctivement, les poings mi-clos, bien en avant, une position de pugiliste antique. C’est un homme, un peu plus que la vingtaine, mais sa mâchoire inférieure est clairement une prothèse. Un cyborg ? Ou un truc qui s’en rapproche ? A moins que ce soit son alter ? Y a pas vraiment de réponse.

-Identité, cause d’intrusion, mains sur la tête, à genoux.

-Ho et puis, ta gueule, sale mioche, c'pas toi que je veux.

L’intervalle qui vous sépare se réduit subitement. Capacité physiques accrues liées, activation ? Ou bien a-t-il d’autres prothèses sous sa tenue et ses gants. Tu anticipes le poing qui vient se loger dans tes cotes en coupant le geste d’un mouvement du coude gauche vers le bas, tu ouvres la garde, retournant la frappe adverse contre elle. En ayant un tel buste ouvert, tu abats en coup de marteau ton poing gauche. Une frappe sèche qui rencontre un bruit métallique, vous êtes tous deux surpris, lui par ton mouvement, une technique appréciée que tu nommes « Riposte d’Eris », toi par le bruit métallique.

Tu préfères ne pas lui laisser de temps de répit, ce type, tu l’enchaînes. Ton bras gauche revient vers toi, effet de recul de cette frappe ressort que tu viens de mettre. De ce fait, tu peux équilibrer ton corps et pour enclencher un mouvement qui englobe le corps et décuple la puissance du corps. De la jambe droite à ton poignet, une rotation générale se met en place et tu entends ton poing qui vient frapper directement dans les côtes.

Un bruit sourd, mais rien, ce type semble en acier, ce qui est cocasse vu la situation. Tu soupires pour reprendre ta garde, mais lui n’a pas le temps, vous vous passez de converser, de toute évidence, il n’est pas là pour de bonnes intentions. Les coups s’échangent et s’annulent, deux bourrins aux poings, tu as bien vu ce glaive dans le dos, mais tu te refuses à perdre l’équité de l’allonge, puis tu préfères prendre des bonnes pêches que te faire trancher. Tu as intimé à ton chien de venir en catimini, discret pour pouvoir le prendre à revers.

Tu es obligé de créer une ouverture au prix de la défense. Tu t’avances subitement vers ton vis-à-vis, ton bras droit couvre ton plexus, ton bras gauche se lève, poing fermé, pour préparer la suite.

Ton poing s’abat lourdement, tu vises le sommet du crâne, zone sensible, tu veux briser, qu’importe. Les attaques marteaux font toujours peur. Il y a ce mouvement de recul que tu cherchais et tu peux te remettre en garde pour asséner une pluie de coups, tu ne frappes pas droit, comme les combats de rue ou l’idée reçue, non, ton mouvement décrit plutôt un cercle, car tu veut frapper et rapidement remettre un bras en posture de couverture. « Siège d’Enyo ». C’est une technique qui peut sembler assez faible, mais frapper avec le sommet du poing, renforcé, vient fragiliser le corps et permet de plus facilement casser les os après.

Contrairement aux autres coups qui semblaient inefficaces, celui-ci semble briser quelque chose puisque tu entends quelque chose fuiter. Ta vaillance paie, enfin, car tu en as pris des coups, des petits, mais qui forcent l’usure du corps.

La délivrance vient de Lazul qui lui bondit dessus, le prenant au dépourvu. Tu ne lésines pas sur les moyens, tu ne veux prendre aucun risques. Tu libères pleinement Lazul de ses verrous et il grossit l’instant d’après, deux gueules en plus qui aboient leur rage. Les deux bras sont pris entre les mâchoires, broyés, un bruit métallique avec, tu ne sais pas ce que tu as affronté, ou même si c’est réellement humain. La troisième tête laisse sa salive gluante couler sur lui, son souffle chaud et putride au-dessus du crâne.

La menace mise au sol, tu le fou au sol et l’attache en laissant Lazul revenir à sa forme simple. Tu appelles la police en même temps que tu envoies Lazul garder un œil sur Flora pour éviter qu’elle ne se réveille.

Il ne faut pas longtemps pour retrouver les domestiques ligotés dans une des nombreuses salles de bain, la police embarque l’intrus, tu te charges de mettre au courant les parents de ce qui s’est passé. Vu la richesse de cette famille, ce vilain voulait capturer la petite Flora pour en tirer un bon prix… la bassesse humain est sans limites et parfois tu doutes de la capacité du système à prendre les bonnes décisions. Tu n’as rien d’un super-héros, tu veux juste avoir le nez dans les inventions. Tu soupires. Tout du long, Lazul s’était occupé de l’enfant en jouant avec elle, réclamant des câlins. Ses jappements avaient masqué le passage de la police. Pour justifier ton absence, tu reviens avec des gâteaux après t’être débarbouillé le visage. Ce n’était pas spécialement un ennemi fort, peut-être juste un opportuniste ? Un test ? Vu les parties mécaniques, il s’agissait peut-être d’équipements spéciaux ? Tu aimerais bien pouvoir suivre l’affaire de ce gars.

Les parents reviennent plus tôt que prévu, avec un gros gâteau pour leur fille, finalement, cet imprévu leur a libéré quelques heures pour Flora. Avant de partir, tu ne peux que lui laisser un petit mot avec tes coordonnés et des références bibliographiques pour s’initier à la philosophie.

Le départ n'est pas évident, elle est attachante Flora, tu espères pouvoir la recroiser un jour, une enfant simple, paisible, vous vous êtes juste ouverts aux joies des jeux de l'intellecte. Ses parents te proposent de te recontacter au besoin, en cas d'absences. Tu acceptes volontiers, heureux de ce gage de confiance que tu reçois.

Encore une bonne journée, mais tu t’offres le luxe d’une bière au bord de l’eau, sur le port, en rentrant. Tu croises les flics, pas les mêmes, mais ils sont avec les maîtres chiens, puisque tu es seul, ébouriffé, la gueule tirée, tu as l’air peut-être un peu suspect. Un bref contrôle, tu montres ta carte étudiante et expliques la situation, en même temps Lazul est venu renifler le Malinois de la police, tu en profites pour lui glisser quelques caresses, tu as un don inné avec les chiens, c’est un fait, aucun d’eux ne peux vraiment te refuser quelques caresses. Ils ont le poil doux ces chiens, ils huilent le poil aux chiens? Hey, tu veux la même!