Lundi. Un des deux jours « off » de Kathleen, même si passer à son boulot ou en gérer certains aspects ce jour-là lui arrivait de temps en temps. Un jour où elle pouvait cependant faire des grasse-matinées sur une base régulière, prendre le temps nécessaire pour prendre soin de ses cheveux correctement. Où elle pouvait allumer sa console, et passer l’après-midi dans diverses positions sur son canapé à simplement se relaxer, dans la tenue qu’elle voulait … Bref. Un « jour off ». Tranquille et reposant.
Sauf quand la mutante à 4 bras était réveillée par de multiples vibrations de son téléphone tôt dans la matinée, décollait son visage plein de dents de son oreiller (qui n’était plus en très bon état), saisissait l’objet sur sa table de nuit … Et se réveillait bien plus vite qu’elle n’en avait l’habitude, ou envie, en parcourant les notifications. La tireuse finit par tirer la grimace en poussant un « uuuuuurh » à la fois fatigué et irrité, pivota dans son lit pour être allongée sur le dos. Deux mains se mirent à chasser ou réorganiser les cheveux qu’elle avait devant le visage, alors que deux autres s’occupaient de déverrouiller le téléphone, d’ouvrir les détails de la conversation qui continuait de faire vibrer le dispositif dans ses mains … Et de le tenir, aussi. Se laisser tomber un portable sur le nez n’est jamais très plaisant. Le stress d’une situation « urgente » diminua rapidement lorsqu’elle vit l’heure et put analyser un peu le contexte, et maintenant qu’elle était réveillée « pour de bon », elle n’avait plus ce léger voile de confusion sur ses pensées … ne restait que l’irritation mineure provoquée par une amie qui ne savait pas s’organiser avant la dernière seconde. A quelques exceptions près, bien sûr … Mais le cas de figure présent correspondait à la règle générale.
D’un coup de pied expert, la rouge expulsa sa couette, se forçant aussitôt grâce au changement de température à sortir de son lit et à s’activer un peu. Les vêtements sales de la veille furent ramassés et placés dans le panier approprié, ceux qui pouvaient encore être portés (comme un short en jean noir usé et la ceinture assortie) retournèrent à leur place, et deux-trois affaires qui traînaient sur le sol furent … bottées hors du passage si elles dérangeaient vraiment. L’idée de ranger était tentante (et loin d’injustifiée), mais elle n’avait pas le temps pour ça. Enfournant un petit déjeuner complet en traînant un peu sur Ukato, la tireuse passa une petite demi-heure à se préparer, avant de fourrer lunettes, clef, portefeuille, un spray au poivre et un revolver compact dans les diverses poches que contenait sa tenue. Non pas que les deux derniers éléments lui étaient particulièrement indispensables … Mais ces derniers temps, même à Starfish qui restait un îlot de sûreté, l’ambiance pouvait facilement devenir … un peu dingue. Même si en soit, c’était plus pour se rassurer qu’autre chose : ce genre de « mesures de sécurité » ne lui avait jamais été utile, et elle n’avait aucune intention que ça le devienne. Sans parler du fait qu’après tout … Elle allait rejoindre des héros. Il y avait plus dangereux, comme activité à pratiquer en extérieur, n’est-ce pas ?
La voiture de la tireuse démarra comme un chat – le moteur eut besoin de moult encouragements et de beaucoup de délicatesse pour se mettre à ronronner – et parcouru les rues de Starfish sans encombres, pendant que la tireuse dentue fixait le minimum requis d’attention sur son environnement et sa conduite … Et laissait le reste se perdre dans de vieux souvenirs. L’irritation qu’elle avait ressentie au réveil était partie, chassée par la nostalgie, l’amusement provoqué par le souvenir de quelques anecdotes amusantes, la légère appréhension de retrouver quelqu’un qu’elle n’avait pas vu depuis un certain temps … Ce genre de mélanges émotifs complexe et changeant qui lui donna l’impression, lorsqu’elle enclencha le frein à main et coupa le contact, qu’elle n’était pourtant sortie de chez elle que quelques secondes plus tôt. Mais bon. Plutôt que de continuer à se focaliser là-dessus, elle s’assura rapidement que sa voiture était correctement verrouillée, et s’engagea dans une des galeries d’accès au port, cherchant le nom du navire par lequel les gens qu’elle était venue chercher devaient arriver.
Elle n’eut cependant pas à attendre bien longtemps qu’une série de chocs qu’on pouvait assimiler à des bruits de pas, accompagné d’un cri aigüe, la firent se retourner alors qu’elle remontait une des larges galeries.
MIMIIIIIIIIIIII !
L’augmentation - perçue – du volume du cri, et le fait que les bruits de pas se rapprochaient également laissa à la tireuse un quart de seconde pour deviner ce qui allait se produire, et alors qu’elle finissait de se retourner, une masse conséquente lancée à pleine vitesse et ornée de longs cheveux blonds lui sauta littéralement dans les bras. La grande tireuse encaissa avec difficultés le choc, recula d’un pas ou deux, et passa ses quatre membres supérieurs autour du corps de ce qui venait, de toute façon, de s’accrocher à elle. Rellik. Une amie. Une ex. Une peste. Environs 1 mètre 60 d’héroïsme et de manque de pudeur qui s’accrochait à elle comme un petit koala à sa mère … avec une différence au niveau des proportions, du poids et de la force. Qui la rendait un peu plus … Difficile à garder en place.
OUMF … Salut Lilly ~ T’as pas changé ! Toujours aucune envie de te couper les cheveux ou de porter un soutif ? J’suppose que non … Toujours pas envie de laisser les gens respirer quand tu les revois pour la première fois depuis un bail ?
Ricanant à la remarque, la petite blonde débloqua ses pieds, ce qui lui permit de cesser d’entourer les hanches de son amie avec ses jambes et de se laisser souplement tomber à terre. Gardant trois mains sur la jeune femme, aussi bien pour l’empêcher de tomber que pour préserver un peu son propre équilibre, la tireuse posa la quatrième sur sa nuque pour la masser un peu, soupirant. Elle ne pouvait pas dire qu’elle n’aimait pas ce genre d’interactions … Mais elles avaient un côté intense.
Où est-ce que t’as rangé ton frangin, tu m’avais dit qu’il était avec toi … Et ça s’est bien passé, le trajet ? Boarf. On a pu conduire jusqu’à Boston, donc c’était déjà ça … Par contre le Ferry, effectivement, c’était à mourir d’ennui. Heureusement que Sin lisait un bon bouquin sur le trajet. L’histoire était fascinante. Comme ta capacité à me planter avec tous les bagages ?
Le ton de la phrase, sans parler de la voix grave et un peu rocailleuse qui la prononçait, aurait probablement tout de suite mis au pas n’importe quel enfant un peu turbulent. Pourtant, tout ce que la petite demoiselle fit fut un rictus / sourire atrocement large, avant de pivoter vers son jumeau, qui se rapprochait lentement … Et pour cause. Il avait son sac à dos, une valise à roulettes qu’il tirait derrière lui … Et un lourd sac militaire dans l’autre main, qu’il tenait par l’anse. Sin. Le jumeau de Rellik, qui lui ressemblait autant qu’il différait d’elle. Même yeux gris délavés, même teint un peu maladif, mêmes cheveux blonds tirant vers le platine par endroits. Elle était petite et menue, il était grand et large (pas loin de la hauteur de Kathleen en fait, mais le double de ses épaules), elle était espiègle et expressive, il avait la capacité à sourire d’un bloc de glace. Bon, il essayait … Parfois. Et son expression « neutre » n’était pas non plus aux antipodes de joviale … Quand on le connaissait bien.
S’lut Sin. Mimi. Toujours autant un sourire d’enfer ?
La grande tireuse ricana doucement, alors que le héros et elle échangeaient un check qu’ils avaient pris l’habitude de faire dès l’époque de Starwall. La conclusion était un peu particulière : Kathleen mettait ses deux poings droits l’un au-dessus de l’autre, et Sin mettait son propre poing entre, le faisant bouger de haut en bas comme pour le faire rebondir à 3 reprises.
Okay, mais alors du coup, comment est-ce que vous avez tous les deux réussi à voyager dans le temps de 2096 à nos jours, et qu’est-ce que vous avez fait de vos doubles du présent qui ont sûrement un minimum réussi à changer ? Rellik pouffa, les coins des lèvres de Sin trembla légèrement vers le haut, avant qu’il ne se penche pour récupérer le sac militaire … Et ne le jette gentiment dans les bras de sa sœur. Tu dis ça, mais on a tous les deux plein de nouvelles cicatrices, depuis le temps ! Et quelques nouvelles blagues. Mais on refait pas les classiques, n’est-ce pas ? Hmm … En tout cas, j’vois pourquoi vous aviez besoin de quatre roues pour déplacer tout ça à l’hôtel. Vous pensez rester à Starfish combien de temps, c’est pour des vacances ? Ton message de ce matin était pas super explicite à ce sujet. Ah, yeah … A propos de ça. Elle était trop fatiguée et a pas envoyé la moitié de ce qu’elle aurait dû te dire. Sin ! Je t’avais dit de pas te brancher à moi et de juste lire ton propre livre pendant le trajet en bus, ou de te reposer. Elle a pas vraiment réussi à dormir de la traversé ce matin, non plus. Même en ayant essayé. Uuurh, ouais, bon. C’pas ma première nuit blanche non plus, on va pas en faire tout un flanc. Moooookay … Mais du coup … C’quoi que j’devrais savoir et qui m’échappe ? Rellik prit une longue inspiration, tout en se grattant la nuque avec insistance … Puis relâcha tout d’un coup. On … Est « de passage », mais pour une durée indéterminée. Question de boulot. Il s’est passé pas mal de trucs, depuis la dernière fois qu’on s’est vus, et … J’peux crécher chez toi ? La question fut suivie de 3 secondes de silence pendant lesquelles Vermillion s’attendait à entendre la suite de la blague. Puis deux autres où elle réalisa ce que n’en était pas une. Ce qui lui fit plisser les yeux à l’extrême, représentant extrêmement efficacement la confusion qu’elle ressentait. hein ? Je t’expliquerais le topo en long et en large pendant le trajet en bagnole, mais on est ici en tant que héros … « réquisitionnés » pour pouvoir agir à New York. Et … On va beaucoup agir avec la police de Starfish, du coup. Sin est okay pour dormir à la caserne, mais moi … eeeeeeh … Riiiight, t’es pas trop taillée pour les dortoirs publics, les vestiaires communs et ce genre de trucs … Heum. Bah. J’ai … un canapé ? On ira voir pour te chopper un … matelas, ou un sommier de camping, ou un truc du genre, je suppose … surtout si tu comptes squatter longtemps. Ce serait super. Merci Kath’. Hm, c’t’un plaisir. Ce n’était pas vraiment un plaisir … Mais c’était encore moins une situation dans laquelle la tireuse avait la moindre envie de laisser tomber les jumeaux, et en particulier Elizabeth. Bien sûr, ce n’était pas une question de « vie ou de mort » qu’elle soit dans un environnement peu isolé … Mais l’histoire avait démontré qu’elle n’était … Pas taillée pour cela. Et puis, s’ils n’avaient pas été deux, elle leur aurait proposé dans tous les cas. Du coup … On dépose tes affaires chez moi, et celles de Sin au commissariat ? Ce serait l’idée, même si certaines de ses affaires vont avoir une petite place à côté du canapé … Mais je pense pas que Sin aura besoin de ta voiture.
Le grand blond et l’encore plus grande rousse haussèrent un sourcil, et se tournèrent dans la même direction que la jeune femme qui venait de parler. Deux officiers de police s’approchaient avec un air légèrement contrarié, et s’arrêtèrent à quelques pas du trio.
Bonjour m’sieur-dames … je cherche un duo de super héros, des faux jumeaux ? Un homme et une femme ? C’est pas très précis tout ça, maiiis je dirais que vous les avez trouvés. Ah, donc vous êtes les jumeaux Nombre ? Eliz- Rellik. C’est bien Rellik Nombre. Sans laisser au policier le temps de finir ce qu’il voulait dire, la grande tireuse avait passé un bras autour des épaules de son ex, et l’avait tiré contre elle. Elle fit exactement la même chose avec l’autre jumeau, contre le ventre duquel elle tapa doucement avec le pouce de son autre bras. Et ce grand machin là c’est Sin. Le policier, clignant à une ou deux reprises des yeux, baissa le regard sur le papier qu’on lui avait donné, puis le releva. Oui, enfin … C’est leurs noms de héros quoi. Ouiiiii, mais vous n’avez pas envie de les appeler autrement. Croyez-moi.
La dentue accompagna son avertissement – le ton était gentil, mais c’en était un – d’un clin d’œil en espérant que le policier ne soit pas trop bouché. Il se tourna vers son collègue, qui claqua des doigts.
C’marqué sur ton papier de briefing en plus, Bob, t’aurais pu faire l’effort de le lire. Sin et Rellik Nombre, du coup ? Se tournant vers les jumeaux, que la tireuse relâcha enfin, l’officier tendit la main pour serrer celles deux des blonds. Enchanté de faire votre connaissance … Ainsi que vous, mademoiselle … ? Kathleen Johns. Je suis une amie et chauffeuse de taxi à mi-temps, à ce qu’il paraît. Pff, tu veux dire actrice dramatique. Mais du coup, ouaip, c’nous en chair et en os. Je vois … Le shériff Moore voudrait vous parler, rapport à … vous savez, quoi, la raison de votre déploiement, comment vous allez bosser ensemble, ce genre de choses. Désolé pour le dérangement miss Johns, mais je crois qu’on vous a fait quitter votre répétition de pièce de théâtre pour rien. Rellik s’était préparée à répondre, mais la façon dont sa plaisanterie de plus tôt fut réutilisée la fit pouffer dans sa main, et il fallut un petit coup de coude dans le flanc de la part de sa voisine pour qu’elle retrouve son calme. Même si tout le monde avait un petit sourire amusé. Heum, oui. A propos de ça, jeeeee pense qu’il n’y a que mon frère Sin qui va parler au Shérif. Il me fera un point après, ne vous en faites pas. Heum … Non ? C’est pas qu’on veuille vous embêter hein, mais le shérif veut vous voir tous les deux. Et n’en déplaise à votre frère, mais je doute qu’il retransmette tout ce qu’il y aura à savoir.
Bob se tourna vers Sin pour le regarder, l’expression à mi-chemin entre « désolé d’avoir dit ça, c’est pas contre vous », et « vous êtes d’accord avec moi, n’est-ce pas ? ». Le grand blond, qui était redevenu sérieux et avait croisé les bras quelques instants plus tôt, prit simplement une longue inspiration … Puis jeta un rapide coup d’œil à la main de son collègue qu’avait serré Rellik un peu plus tôt.
Mimi ? - Mhh ? - Tu veux bien cacher les yeux et les oreilles de ma sœur, je te prie ? - Sans problème chef. La tireuse s’exécuta dans l’instant, quatre mains rouges et gantées venant se poser sur les yeux et oreilles de Rellik, qui lâcha un soupire. Sin se tourna ensuite vers le collègue de Bob. Pensez à un chiffre entre 1 et 20. Les deux policiers étaient confus … Mais avant que celui désigné par le blond n’ait dit quoi que ce soit, ce fut la jumelle qui ouvrit la bouche. Il voulait penser à 69. Maintenant à 14. Maintenant c’est « hein quoi ? » et pas mal de perplexité. Oui je suis en train de lire vos pensées de surface. Non n’utilisez pas votre arme. L’officier, qui s’était reculé d’un pas avec des yeux de plus en plus largement ouverts, se tourna vers les deux jumeaux, et la tireuse à quatre bras. Personne dans le trio d'anciens potes ne semblait surpris. Enfin, dans le duo. Le visage de Rellik n’était pas très visible, à l’exception d’un petit rictus triomphant. Je dis ça à voix haute pour que vous puissiez tous les deux suivre, mais oui, mon alter me sert à voir ce qu’il y a dans la tête des gens, et s’il y a quoi que ce soit que je ne sais pas déjà et que doit nous apprendre le Shérif, ce sera retransmis, ne vous inquiétez pas. Tu peux me lâcher mimi ?
Attendant de pouvoir de nouveau ouvrir les yeux et d’entendre correctement, l’héroïne fit un sourire, et prit la main du policier, la retournant pour lui montrer sa paume. Le trentenaire fut un peu surpris d’y voir quelque chose de nouveau : une sorte de marque ressemblant à une tâche de naissance, directement dans sa peau, et dont il n’avait même pas remarqué la présence. Plus surprenant encore : en un instant, la « marque » sembla se dissoudre, ne laissant aucune trace derrière elle.
Et voilà, le lien est coupé … je ne peux plus entendre vos pensées, ni vous les miennes. hun ... J’ai entendu ce que vous pensiez de ma femme, ceci dit. Hey, c’était un compliment. Et j’ai trouvé ça mignon votre façon de penser à elle, juste avant que mon frère ne vous interpelle. Mais bref, du coup, j’ai pas mal d’affaire que je vais emporter avec Kathleen ici présente, Sin vous suivra avec les siennes. Ça vous convient ? Le policier se tourna vers son collègue, qui haussa les épaules. Aucun des deux ne semblait totalement sûr … Mais la démonstration à laquelle ils venaient d’assister n’était pas commune non plus. Bon, et bien je suppose que le Shérif n’aura pas trop de souci avec ça … Dans tous les cas, vous lui expliquerez, m’sieur Sin. Juste Sin, ça ira très bien. On y va quand vous voulez messieurs … On se revoit plus tard Mimi, lorsqu'on aura un peu de temps pour papoter. Et moi, et moi ? Boarf, toi j’ai pas vraiment le choix, mhh ?
Une langue tirée, un bref soupire amusé, et le grand blond se pencha pour saisir le sac qui lui appartenait avant de se mettre en route derrière les policiers. Etrangement, ses affaires semblaient plus compactes et légères que celles de sa sœur, qui récupéra la grosse valise et remit la bretelle de son sac à dos correctement en place.
Bon. Je suppose qu’on peut y aller aussi, alors ? Hmmhmm, on va … Trouver un moyen de caser tout ça dans mon coffre ou sur ma banquette arrière, je suppose. Par contre, règle absolue pour rester à la maison : tu ne t’introduits pas dans mon intimité sans mon autorisation. Pffff, mimiiiii, tu me connais, voyons ~ Yep, et t’as pas changé d’un iota. Donc pas d’intrusion sans mon consentement explicite dans ma chambre, la salle de bain, les toilettes, ou mon esprit. Roulant les yeux dans ses orbites en affichant clairement qu’elle n’était pas vexée par les précautions de son ex, Rellik haussa les épaules … Ou plutôt, l’épaule qui ne supportait pas plusieurs kilos de plus que l’autre. J’veux dire franchement j’te donne trois jours pour sortir de ta chambre sans porter de T-shirt de toute façon, alors bon ~ Oh, et je vais te donner un double des clefs, mais n’en profite pas pour inviter un coup d’un soir, hmm ? Mon canapé est pas fait pour ça. Très bien, m’man … … T’as toujours ta table basse en chêne massif, n’est-ce pas ?
La tireuse éclata de rire, et colla un coup de coude à son amie, qui ricana en évitant de –trop- perdre l’équilibre. Il n’y avait pas à dire … Certaines relations ne changeaient pas d’un iota, même après de longues absences.
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Sam 15 Mai - 15:43
les anciens copains du lycée.
Arh. L’unique tee-shirt un peu coloré de Milo - c’est-à-dire, un tee-shirt vert foncé - a rétrécit au lavage. C’est ainsi que son Lundi s’est transformé en Lundi shopping, au grand désespoir de Milo. Le jeune homme n’appréciait pas vraiment le centre commercial : en plus d’être une perte de temps (le temps était vraiment long là-bas) il y avait toujours trop de monde dans ce genre d’endroit. Avec un peu de chance, il y aura moins de monde aujourd’hui, vu que le Lundi, les civils sont “supposés” bosser. Et puis, Milo en profitera pour passer dans une médiathèque, une librairie ou un autre magasin. Tant qu’il vend des livres, c’est l’essentiel étant donné que l’américain a fini sa pile du mois. Comme par hasard, il y a une tonne de monde dans le magasin. Ne trouvant pas de tee-shirt comme celui qu’il a boussilé, il a décidé de se racheter un tee-shirt noir, un bleu et même, un jaune foncé ! Les trois sont très basiques, sans marque particulière mais il les aime bien. En attendant dans la file, il réfléchit aux livres qu’il va acheter. Milo adore les classiques et en ce moment, ce qu’il préfère, c’est les classiques français. Il les achète dans leur langue originale, pour ne pas perdre son français. La file avance petit à petit, ça allait bientôt être à son tour de passer commande. Et non, bah non, ce serait trop simple sinon : une alarme retentit, annonçant aux clients du centre commercial de sortir dans le calme. Tu parles, ils sont tous sortis des magasins en courant, à moitié paniqués et en se bousculant. Milo se dirige jusqu’aux étagères où ils avaient trouvé les tee-shirts pour les déposer. Ce n’était pas un bon jour pour aller au magasin.
En sortant du magasin de vêtements, il aperçoit quelque chose d’étrange en levant la tête, vers l’étage du centre commercial : des types qui courent dans le sens inverse. Normalement, il faut se diriger vers la sortie et eux, au contraire, ils vont dans une bijouterie. Milo fronce les sourcils. Ce n’est pas vraiment le moment d’aller acheter des bijoux. C’est louche, vraiment louche. Après un rapide coup d'œil aux alentours, l’homme se dirige vers les toilettes. Il décide de se changer pour mettre son costume de super-héros. Il l’a toujours sur lui, vous savez… Au cas où. Milo disparaît sous l’accoutrement de Poker Face. Le super-héros attend quelques minutes, que les citoyens sortent du commerce. Poker Face se doute que l’alarme fait partie du plan des vilains, peut-être pour éviter de ramener la police. Manque de bol, il y a des super-héros qui font leurs courses le jour-même où ils décident de mettre leur plan à exécution ! Enfin, si ça se trouve, Milo est actuellement seul face à plusieurs personnes… Il entrouvre la porte pour analyser la situation. Ils sont quatre en bas, à monter la garde. Il y en a sûrement d'autres à l’étage, vu qu’il a vu plusieurs personnes se dirigeaient là-bas tout à l’heure.
Poker Face hésite à y aller. Un contre quatre, est-ce qu’il en est capable ? La dernière fois qu’il s’est retrouvé face à plusieurs adversaires, il a fini dans un sale état… Mais c’est parce qu’il a été pris par surprise et là, ce n’est pas le cas. On pourrait même dire que Milo est actuellement avantagé. Son Alter lui permet d’utiliser la force de maximum, deux personnes. C’est déjà un début. Milo souffle et sort enfin de sa cachette. Les quatre gardes se tournent vers lui, surpris. Parfait. Poker Face lève directement ses bras vers les personnes les plus proches de lui. Leurs émotions ne sont pas très fortes, elles ressemblent au niveau 1 de ce que Milo peut avoir comme force. C’est mieux que rien. L’un d’eux fonce sur le super-héros, les dents en avant. Celles-ci sont très pointues, c’est sûrement son Alter qui fait ça. Qu’est-ce qu’il veut essayer de faire ? Croquer Milo ? Fort heureusement, celui-ci est gringalet et donc, facile à soulever et à balancer plus loin. Deux autres arrivent vers lui. Poker Face fait exprès de passer à travers le fil du gringalet pour rediriger son bras vers celui qui lui court dessus. Il tourne sa main et prend sa force. Il devient légèrement plus fort, les émotions de ce nouvel individu semblent plus puissants.
Poker Face essaye d’être le plus discret possible, pour ne pas éveiller les soupçons mais ce n’est pas simple de se battre en silence. Après plusieurs minutes à se battre en boucle, Milo commence à fatiguer. Les vilains se relèvent à chaque fois, c’est impossible de les neutraliser d’un coup. Il n’y a que le gringalet de tout à l’heure qui semble totalement assommé. Un autre essaye de l'immobiliser mais après un coup de pied entre les jambes, il l’envoie valser contre une colonne. Il ne se relève pas. Plus que deux. Poker Face souffle. Il n’en peut plus. Un bruit de porte automatique se déclenche derrière lui. De nouveaux vilains ? Ou des renforts ? Milo se retourne et tombe sur deux têtes qu’il connaît. Qui aurait cru qu’il reverrait des personnes du lycée ?
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Jeu 27 Mai - 18:50
Mimi grimaça en entendant le claquement de sa portière. Ce n’était pas vraiment aussi explicite que sur un visage conventionnel, dans la mesure où elle ne pouvait pas « révéler ses dents » à la façon d’un individu classique. Mais avec de l’expérience, on pouvait aisément décerner les rides de son front, les plis autour des yeux et sa façon de très légèrement retrousser le nez. Entraînement dont disposait Rellik.
Boaaaaah, ça va, c’est pas comme si elle était neuve ta caisse. Hey, cette voiture a de la maturité, c’est pas un vieux débris qui tombe en ruine. Précisément parce que je l’entretiens et m’en sers avec soin, d’ailleurs. Boooon, bon, pardon voituuuure. On préfère ça, elle et moi. Surtout que c’est elle, ou un trajet à pied, alors on respecte le carrosse.
Hochant docilement la tête avec un sourire en coin qui indiquait clairement ce qu’elle pensait vraiment du sujet, la blonde croisa les bras sur son ventre, et regarda par sa fenêtre pendant que son amie démarrait le moteur et sortait précautionneusement de sa place de parking. Quelques manœuvres rapides, une priorité accordée et environs 30 mètres plus tard, la tireuse se racla un peu la gorge, et reprit la parole.
Et du coup … Le deal bizarre avec vous deux et la police, ça vient d’où ? hm ? « deal bizarre » ? Noon, c’était juste … comment dire. Lily, arrête. Que je serve de taxi et d’hébergement pour une pote, pourquoi pas … La –police de starfish- pour deux héros ? Pour lesquels ils envoient deux officiers vous réceptionner dès l’arrivée en ville ? Le Shérif qui veut vous voir tout de suite ? Un feu de rouge qu’on aurait pu qualifier de « coïncidence heureuse » permit à la tireuse tatouée d’immobiliser son véhicule, et de décoller ses yeux de la route pour offrir un regard sans équivoque à sa passagère. Cette dernière le soutint un instant … Puis soupira et laissa sa tête choir vers l’avant. Mimi souffla par le nez et regarda à nouveau devant elle. Surtout en cette période. « dix sur dix en observation, détection des éléments suspects et analyse d’un éventuel danger, miss Johns. Comme d’habitude, vous démontrez qu’un bon détective à de bonnes chances de faire un excellent héros ». Citant un de leurs anciens professeurs commun de starwall, la blonde laissa sa tête partir contre l’appui-tête, et soupira par le nez. Kathleen, concentrée sur sa conduite, ne la pressa pas. Il nous est arrivé des trucs, ces derniers mois. Hm hmm. Avant l’effondrement, je veux dire. Moi et Sin on n’est pas soudainement devenus silencieux pour le plaisir, en début d’année … Et … Je te raconterais les détails à la maison. Mais la police a des raisons de pas « trop » nous laisser de libertés … Et aussi de s’écraser genre violent si on tape du poing sur la table. … Paradoxal … Et inquiétant. T’as une petite voix aussi … Ils ont fait une connerie et ça nous a coûté cher, en plus de nous incriminer. Ou plutôt, parce qu’on a été incriminés. Récemment on a plus ou moins été blanchis, même si quelques détails restent à éclaircir … mais c’est dur de faire comme si de rien n’était. Pour nous comme pour les flics qui sont au courant. Hm. La tireuse respira profondément, un de ses pouces tapant sur le volant alors qu’elle entamait un virage doux. La « version détaillée » à la maison promettait d’être joyeuse … Mais ce résumé permettait au moins à la rousse d’avoir le contexte qu’il lui manquait jusqu’à présent. Bon, mise à jour des règles. Tu –peux- faire venir quelqu’un sur le canapé … SI vous le cassez pas et que je ne vois ou retrouve rien qui me permette de déduire ce qu’il s’est passé. L’héroïne à côté d’elle cessa de fixer le vide, fermant à la place les yeux pour ricaner doucement. Elizabeth Nombre n’était pas une demoiselle qui avait besoin de s’éterniser sur ses problèmes pour mieux les gérer … Au contraire, en général. Un rapide commentaire sur un ton léger et une référence au sexe étaient deux « diversions » qui lui permettaient en un instant de retrouver sa bonne humeur. Encore mieux si elles étaient combinées. Tu pourras faire débarquer une escouade de la police scientifique chez toi après mon départ et ils seront incapables de retrouver des preuves. Si t’as un peu la police dans ta poche, c’est un pari que je suis prête à relever ça, tiens … Tiens, comme mise : le prix d’un glock. Oh mon … Tu ne m’as TOUJOURS pas pardonné pour ça ma parole !? Pardonnée ? Oh siiii, si, c’est de l’histoire ancienne. Est-ce que les finances de mon stand ont reçu une compensation pour le coût d’un pistolet neuf détruit sans avoir été amorti par le moindre client ? Hmmmm ~ C’est un flingue de meeeeeeerde en même temps, j’y peux rien si y’a autant de plastique dans la culasse !
La tireuse éclata de rire, secouant la tête avant de répondre dans des détails techniques, joute verbale à laquelle sa passagère se prêta sans hésiter. Leur argumentation (qui avait des éléments déjà couverts au cours de précédentes discussions) coupa cependant court lorsqu’un piéton traversa la rue en courant, et força Kathleen à piler sur place. Ses réflexes avaient sauvé les jambes – probablement plus – du jeune homme, qui proféra un flot d’excuses inaudibles depuis l’habitacle en se mettant sur le trottoir. Mais même si elle était irritée par le stress situationnel, elle oublia rapidement toute colère envers le type, remarquant comme Rellik un flot important de gens qui … évacuaient le centre commercial. Normalement ce genre de flot allait dans le sens inverse, au moment de l’ouverture lors du black Friday. Baissant sa vitre, l’héroïne sortit un peu la tête pour parler au type qui avait failli finir sous les roues de la pistolera.
Qu’est-ce qu’il se passe là-dedans ? C’est ce que j’essayais de vous dire : l’alarme incendie s’est déclenchée, du coup l’évacuation … S’est faite un peu dans la panique, j’avoue. J’ai vu des gens couverts d’un liquide noir étrange … L’eau des systèmes anti-incendie reste en place pendant des années et devient dégueulasse. Vous avez vu de la fumée ? Des flammes ? Des blessés ? Heum … je … Je ne pense … Pas ? Peut-être des gens bousculés, mais pas l’incendie en lui-même, je ne sais pas où il s’est déclenché … L’héroïne hocha lentement la tête, clignant des yeux à plusieurs reprises. Sa conductrice, qui observait l’entrée du magasin, puis le ciel, finit par soupirer. Tu veux y aller ? Pardon ? Je veux qu’on y aille, ma grande. Hein ? Mais … C’est dangereux ? Exactement, et je suis héroïne professionnelle, je saurais quoi faire. Vous, contactez les pompiers et la police, et –surtout- ne raccrochez pas tant que l’opérateur ne vous le demande pas. On va chercher s’il y a d’autres personnes piégées dedans et peut-être voir si le foyer peut encore être maîtrisé.
L’héroïne patienta une seconde … Puis fit un signe de tête au civil pour lui faire comprendre d’obéïr, prompto. Puis elle repassa le torse dans la voiture, et se tourna vers la conductrice. Qui ne semblait pas aussi motivée.
Tu as peut-être zappé le moment où je n’ai pas vraiment le même genre de licence que toi ? Boah, j’en ai une pour deux, j’te couvrirais. En plus, j’suis sûre que t’as du matos dans ta caisse, et ton guide de premiers secours traîne sur la banquette arrière.
Un grognement peu satisfait, et la tireuse capitulait et ouvrait sa portière pour se diriger vers son coffre, imitée et suivie par son héroïque partenaire qui abordait un sourire triomphant. Ouvrant le coffre de la bagnole pour en extraire divers éléments de deux sacs – masque « héroïque » pour Rellik qui bloquait les petits calibres, filtrait un peu l’air et disposait d’une radio, couvertures de survies, trousse de premiers soins et extincteur pour bagnole pour Vermillion – les deux femmes se penchèrent un peu en avant … Et se remirent à parler, un ton en dessous.
C’est peut-être pas un incendie. Je vais peut-être enfiler mon vieux gilet tactique au cas où. Doublé en kevlar ? Yepyepyep. Ça te dérange si je nous … Branche ? Je –suppose- que tu as mon consentement explicite, oui.
Rangeant très discrètement deux ou trois objets qui n’étaient en rien destinés à effectuer des premiers soins dans les poches du gilet tactique qu’elle avait mentionné plus tôt, la tireuse regarda à droite et à gauche avant de tendre la main à sa camarade, qui procédait de façon similaire avec … Des armes à feu. Très rapidement, la blonde tapota l’avant-bras de la rousse. Le picotement que ressenti Vermillion était réellement minime … Mais reconnaissable, lorsqu’on faisait attention. Il s’évapora rapidement, alors que la tireuse sentait progressivement une « porte » s’ouvrir dans son esprit … Avec un autre, qui se tenait juste de l’autre côté. Toujours aussi déstabilisant, même quand on s’y était fait.
*Tu ne paniques plus autant qu’avant.* *Yeah, j’ai plus seize ans …* *Eeeet je me sens vieille aussi. Le lien est impec’, on y va.*
Le masque de Rellik ne faisait pas extrêmement « héroïque », mais personne ne remit en question le fait qu’elle allait à contre-courant, fendant la foule pour se rendre dans le centre commercial fraichement évacué. Certains poussaient même un encouragement ou deux, ce qui était … Rafraichissant. Même la présence de Mimi n’était pas remise en question : merci le sauvetage de New York, depuis lequel quelques personnes pouvaient vaguement se souvenir de son apparence et l’associer à quelque chose de positif. Pénétrant les portes coulissantes automatiques du centre, les deux femmes qui marchaient au petit trot trouvèrent toutes les deux l’endroit … Presque effrayant, lorsqu’il était désert et que la musique tournait dans le vide derrière une alarme incendie un peu trop grave. Encore que ce n’était pas tout ce qu’on entendait. Ce fut Vermi qui perçu la première des sons sortant de l’ordinaire, Rellik regardant dans la seconde dans la même direction qu’elle.
*ça se bastonne dans le hall fontaine. * *Quel nom débile.*
Sans même se concerner, elles pressent toutes les deux un peu plus le pas, et se dirigent vers d’autres portes automatiques qui séparent les différentes « zones » du magasin, permettant plus facilement de fermer les zones de vente de vêtement en gardant les restaurants ouverts. Là aussi, les panneaux en plexiglass coulissent comme un charme pour leur permettre de passer. Le commentaire de Rellik trouve son explication : il n’y a aucune fontaine dans le hall fontaine, conformément à l’image mentale que s’en faisait Kathleen, qui pour le reste n’avait pas vraiment réfléchi à la question. En revanche, il y a bel et bien des gens en train de se battre.
Normalement, dans ce genre de situation, identifier « victime » et « agresseur » est primordial pour ne pas envoyer quelqu’un qui se fait voler son sac à l’hôpital. Même si ici, tout le monde semble apte au combat, la question reste pertinente. Le nombre dans chaque camp est un bon indicateur. Le fait qu’un individu ait un pistolet mitrailleur qui dépasse de sa ceinture aussi : s’en servir alors que ses amis / camarades étaient à proximité n’aurait pas été un choix très judicieux. Et bien sûr, il y a aussi le costume. Cette fois, c’est Rellik qui s’en souvient la première. Normal. Elle a passé –toute- sa scolarité dans la même classe que le gusse qui le portait. Et pourtant, c’est Mimi qui se souvient la première du nom de héros de l’individu visiblement fatigué qui semble avoir dominé le combat jusqu’à présent.
Poker face ? Eh !
L’amusement qui transparaît dans son commentaire ne brise la concentration d’aucune des deux demoiselles, même si leur arrivée, en revanche, perturbe les deux adversaires du héros. Il n’y avait donc pas d’incendie … Et il serait malin de profiter de leur très léger temps d’hésitation. Au final, les choses s’étaient passées très vite : les deux femmes ne s’étaient même pas arrêtées, et maintenant, elles sprintent purement et simplement. Un des criminels pense à chercher son arme à feu, ce qui lui fait baisser sa garde : il prend un coup mérité. Coordination et réactivité en situation de stress : s’il n’y avait pas plus urgent, elles pourraient se laisser submerger par la nostalgie … Mais au lieu de ça, elles couvrent les 5 mètres qui les séparent de leur ancien camarade, et se répartissent les cibles sans même consciemment échanger sur le sujet.
Rellik charge le plus grand des deux pour le plaquer … Comme au rugby. Se baissant au moment de l’attaque et esquivant par la même occasion une frappe maladroite, elle lui percute le bassin avec l’épaule, et enroule ses bras autour de ses cuisses. Elle soulève très légèrement, mais l’effort de torsion appliqué dans le bon sens sur les articulations, l’inertie et la bonne exécution du geste font 90% du travail, faisant basculer le criminel à terre avec un grognement de douleur. Kathleen, de son côté, ne s’embarrasse pas de la même subtilité ou d’un mouvement technique : elle bondit genoux et coude en avant sur l’adversaire, qui dévie à grande peine l’impact. Bien joué. Sauf que dès qu’elle est posée, la rousse pivote, et lui envoie deux droites. En même temps. A vingt centimètre l’une au-dessus de l’autre. La première, par réflexe (le type a l’air de savoir se battre) est bloquée par un coude / avant-bras. Du coup, la seconde lui percute les cotes de plein fouet, et lui chasse l’air des poumons.
Un coup de genoux supplémentaire à l’estomac, et le truand s’effondre, lentement, incapable de continuer. Trop de fatigue et de douleur d’un seul coup pour faire plus que gémir, et avoir besoin d’un moment pour récupérer. Pour Rellik, ce n’est pas si simple … Percuter le sol carrelé a fait mal à son adversaire – qui n’était pas le type le plus confortable sur lequel tomber – mais il est toujours conscient et d’attaque. Sauf qu’aussitôt, elle lui grimpe dessus, lui plaque un poignet au sol avec une main, et lui colle le canon d’un revolver court qu’elle a sorti de sa ceinture sur le sternum. Son ton froid, implacable et brusque fait la moitié restante du travail pour dissuader l’homme.
Stop. N’y pense pas.
Une main s’était levée … Mais retombe. Un renversement de vapeur tout ce qu’il y avait de plus parfait dans son exécution. Qui s’enchaîne immédiatement par Vermi, qui s’accroupit pour sortir des liens en plastique, et restreindre la personne qu’elle a assommée avec les mains dans le dos. Rellik, de son côté, patiente simplement … Mais relève la tête pour sourire à Poker face. Il ne le lui rendra probablement pas. D’une part, parce que bon. Elle le connaît et sait que ce n’est pas son truc. Et aussi parce qu’elle porte un masque/casque qui couvre son visage, et lui aussi.
J’crois que t’avais raison vermi, on EST retournée en 2096 ! Hello beau brun ténébreux, tout va comme tu veux ~ ? La boutade tire un soupire entre l’amusement et l’exaspération à la rouge, qui finit de vérifier qu’elle ne coupe pas la circulation de l’individu qu’elle immobilise avant de passer une autre paire de liens à sa voisine. Heureusement la blonde ne parle pas très fort, et retrouve tout de suite son sérieux. On venait voir si yavait pas de victime d’incendie, j’suppose que ce n’en sont pas ? T’as repéré combien de ces charmants individus et où ? Et toi, toujours opérationnel ?
Passé son inconditionnel léger flirt, Rellik restait la même : directe et professionnelle, lorsque la situation l’exigeait. Tout comme Kathleen, qui ne « polluait » pas l’échange d’information avec des formalités banales comme un salut vocal. Ce qui ne l’empêcha pas de sourire et de faire un petit signe, ceci dit. Elle avait envie de faire une blague sur la routine des lundis matins, aussi … Qui fit souffler du nez sa partenaire.