Si les actions du Bâtisseur oscillent d’un extrême à l’autre à la manière d’un électrocardiogramme, son coeur lui est resté droit depuis sa mort. Que ce soit les promesses muettes à celle qui le hante ou les pactes alcoolisés à celui qui est désormais sous ses pieds, les deux pressent contre son organe pour l’empêcher de battre.
Protéger Starfish.
Mais les dernières semaines n’étaient pas évidentes pour Elaim, il avait choisi d’héberger tous les étudiants des États-Unis, ainsi que les repentis. Beaucoup avaient évidemment décrier ses choix, faisant de Starfish à la fois une cible pour les terroristes mais aussi un refuge pour d’anciens voyous.
Son retour en tant que héros avait calmé les médias pour un temps mais dans le fond, lui et sûrement d’autres, avaient conscience que sa carrière héroïque n’avait jamais été incroyable. Pour autant le monde le sous-estimait encore pour un talent après toutes ces années, car il avait été l’idole des familles, celui qui avait fait éclore le bien dans le mal, celui qui s’était sacrifié, celui qui avait bâti ce dernier espoir. Oui, son principal atout était bien à l’ombre de tous ses accomplissements.
Séduire et conquérir. Le public, la plus belle des femmes, le plus puissant des hommes et Star Fish.
Et il fallait déjà songer à la victoire, au rétablissement à la normale, à lui.
▬ Tes méthodes de drague étaient ok il y une centaine d’années, mais maintenant ? ▬ Je suis assez d’accord avec elle fiston, on a toujours eu une luck pas possible avec les femmes dans la famille, suffit de voir les 3 jolies spectres qui sont là ! ▬ Oui, je ne sais pas si le plus grand miracle c’est qu’on arrive toujours à trouver une femme ou Star Fish ? ▬ Sympa l’encouragement !
La tignasse bleue ébouriffée par l’iode marine du Bâtisseur trônait au sommet d’un costume hors-de-prix. A l’arrière de son aéroglisseur il contemplait sa ville défiler sous ses yeux. Il n’y avait aucun rythme dans ses pensées, aucune fièvre passionnée dans ses pensées, aucun espoir dans ses… Les années faisaient comme un filtre sur sa vision, comme si on avait gratté ses globes oculaires avec du sable.
Mécanisme habituel d’un être déprimé, lassé, accoutumé. Dans un costume… Il laisse vagabonder son esprit, pour se perdre et se trouver. Des moments épisodiques, qui se libèrent de son passé, à n’y rien comprendre. Des baisers, des poignées de mains entre deux courses poursuites. Aucun effort, le sens n’y est pas, le regret, le pardon.
Mais il est fort son grand-père même avec la folie, même avec l’âge, même avec le monde et la raison contre lui. Il a continué. Alors son héritier va continuer aussi et tant pis si ça ne marche pas, tant pis s’il n’a pas de persévérance, il va quand même persévérer.
Mais peut-être que ça va bien se passer, tu en penses quoi ?
« Enchanté Orazio ! Merci de me recevoir. »
Dans la rue, le moteur de l’aéroglisseur redémarre et s’en va avec le chauffeur du Bâtisseur.
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Lun 16 Sep - 17:06
made to hit in america
le bâtisseur
Les rendez-vous se suivent, s’enchaînent et il semble si simple, l’espace d’un instant, d’oublier les mains qu’on serre, les joues qu’on baise, les sourires qu’on échange. Mais toute cette effervescente popularité, toute cette demande et ces rencontres sont tout ce qu’Orazio demandait quand il s’est mit en tête de poser sa vie sur le papier.
Il voulait devenir un emblème, un phare vers lequel les âmes perdues pourraient se tourner. Il voulait être le visage d’une Amérique qui ne laisse pas tomber et qui continue de se battre, peu importe ce qu’elle affronte, peu importe la force de ses ennemis. Orazio n’est peut-être pas natif de la Belle Amérique mais il en est tout autant le fils que ceux qui parcourent son sol depuis toujours.
Et jamais ne s’est-il senti moins américain qu’un autre.
Alors Orazio n’oublie pas. Les visages qu’il croise, les mains qu’il serre, les joues qu’il baise et les sourires qu’il échange. Il prête attention aux problèmes des uns et des autres. Il prête son oreille pour écouter, il prête son épaule pour consoler. Il leur murmure des promesses et des mots doux et les gens lui grignotent ensuite dans la main avec une facilité qui le déconcerte.
Mais au final, ce n’est pas si surprenant.
Orazio connaît bien les gens. Après avoir passé sa vie dans la mafia, il a rencontré toute une range de profils psychologiques qui lui ont tout apprit. Quoi dire, quand le dire, à qui le dire. C’est une science des mots et des gestes, une danse complexe qu’Orazio a apprit lentement, à force de réussites et d’échecs et peut-être aussi d’un peu de talent. Et ça lui a toujours servi. Et ça lui sert encore, peut-être plus encore dans la politique que dans la mafia.
Deux jeux de stratégie pas si différent l’un que l’autre.
Il laisse un sourire charmant se dessiner sur ces lèvres quand l’homme hors du temps débarque au pied de son immeuble. Un invité pareil, ça ne s’attend pas sur le palier après tout. Il s’avance et s’étonne du semblant d’enthousiasme qu’il attend dans la salutation du Bâtisseur.
- Moi de même. Et je vous en prie voyons, c’est un véritable honneur Monsieur le Maire.
Quel étrange personnage que le Bâtisseur. Il lui semble si lointain, insondable, incompris. Encore une fois, ça n’étonne guère Orazio d’être étonné face à cet être. Il s’y attendait, s’y était préparé et pourtant … pourtant, il reste perplexe, attentif.
D’un signe élégant de la main, il guide son invité de marque dans le hall du bâtiment avant de laisser entrer dans le superbe appartement qu’il a acheté, peu avant l’Effondrement. Il a toujours eu un certain don du timing immobilier après tout …
Pour feindre d’être à la hauteur des gens Elaim réhaussait ses épaules tout en rapprochant ses omoplates l’une de l’autre. Il savait d’expérience que son cou devait être droit mais flexible - Prêt à basculer en arrière à la moindre boutade pour mettre les accents sur son sourire ; à s’incliner de quelques degrés seulement pour montrer qu’il réfléchissait aux paroles savantes d’un interlocuteur, à droite quand il était question de pouvoir, à gauche quand il s’agissait d’affect.
Il tenait ses enseignements des premiers spins doctors de ‘l’ère avant internet’ comme il aimait l’appeler. Alors qu’ils étaient encore spécialisés dans les discours, les reportages et les apparitions à la télévision. Depuis lors, il n’avait cessé de perfectionner son armure, de montrer au monde le personnage qui pourrait survivre à ses choix de carrières : Héros, maire, figure de proue d’un continent à la détresse.
« Quel bonheur que de vous rencontrer dans vos appartements, il faudrait instaurer une prime pour bon goût, pour remercier les gens qui embellissent le vieux rêve de mon grand-père. »
Mais depuis il avait complété sa formation avec des vidéos qui provenait d’internet ou d’Ukato pour être exact. Le temps des spins doctors était révolu, c’était maintenant les magiciens qui géraient l’image des politiciens et les mentalistes qui décidaient de la chorégraphie à avoir en public.
Chaque mot est étudié pour apporter une information sur la teneur de la visite du maire, pour véhiculer ses idées d’une certaine manière. Il fait d’Orazio le centre de la phrase, propriétaire des lieux, introduisant déjà une notion monétaire. Enfin il se détache de son propos en employant la troisième personne pour parler des capacités dont dispose le maire sans oublier de mentionner à nouveau un aspect financier. Et enfin il lie la phrase lui, en parlant du rêve de son grand-père, rattachant l’argent à un objectif démesuré, utilisant pour la première fois la première personne.
Beaucoup d’informations, une proposition alambiquée, un amuse-bouche pour les deux hommes. Dans son armure de technique sous couvert de la puissance de ses mots, le Bâtisseur s’assoit. Une moue pensive, le visage imperceptiblement incliné vers la gauche, il prend à nouveau la parole :
« De l’eau pétillante, merci ! J’essaye de surveiller un peu ma ligne avant les évènements à venir. »
▬ Dis surtout que ta dernière gueule de bois, tu t’es retrouvé maire et que t’as ralenti l’alcool depuis. ▬ … ▬ Au moins quand il sait que tu ne risques pas de prendre de poids avec les années et de rentrer bourrer après le boulot, t’es vraiment le mec idéal ! ▬ … Un autre commentaire du genre ? ▬ S’il te sort une bouteille de San Pellegrino, c’est si cliché.
Il fallait laisser une ouverture dans l’armure car après tout il n’était pas venu en guerre mais en tant que diplomate.