Les choses se sont un peu tassés depuis les attentats ayant réduit a peau de chagrin la communauté héroïque Américaine. Il est curieux de se promener dans les rues sans croisés une personne en costume fluo protéger la veuve et l'orphelin. Il y à toujours des crimes, forcément, c'est dans la nature humaine de convoiter les possessions des autres, il est donc naturel que des rapines ou des agressions aient encore lieux. Mais tout ça reste de bien trop petite échelle par rapport aux années précédents l'attentat, je trouve ça navrant, les vilains devraient au contraire en profiter pour semer le plus de zizanie possible, en profiter pour réaliser leurs objectifs ! ...Enfin, je dis ça, mais moi-même, je ne sais pas vraiment ce que je vais faire à partir de maintenant. J'occupe mon temps d'une autre façon que les activités criminelles, si on excepte mes fréquentes sorties nocturnes à la recherche d'un repas bien évidement.

J'ai récemment fais l'acquisition d'un petit salon de thé. Rien de bien prétentieux si je puis dire, mais ça occupe agréablement les journées que je passe sous forme humaine, ça me permet de tromper mon ennuie avec des banalités échangés avec les clients, enfin surtout les clientes. L'avantage vient également du fait que, reconnaissant leurs odeurs, j'évite ainsi de les attaqués pendant la nuit. On pourrait croire qu'il s'agit d'un excès de prudence, mais je suis assez vieux pour savoir comment fonctionne la police maintenant, ils vont d'abord se rendre dans le dernier endroit incongru avant l'agression, et mon salon de thé est tout récent, a peine une paire de mois, ce n'est clairement pas de moment d'attirer l'attention sur mon moi humain, surtout avec la paranoïa ambiante.

Ce que je n'avais pas prévu néanmoins, c'était que mon salon de thé ait autant de succès, surtout dans une ville aussi moderne que New York, enfin, Starfish devrais-je dire. J'aurais cru voir débarquer deux trois fana de thé, histoire de faire tourner la boutique deux petites heures par jours, mais c'était littéralement un flux constant de clients, des étudiantes sortant de l'école et cherchant un endroit pour faire leurs devoirs au calme, des amies à la recherche d'un coin sympa pour boire un coup sans être embêter par de gros lourds, et même des couples venant pour un rendez-vous galant. Au final, je passe mes journées a m'occuper de mes divers clients, au moins l'argent rentre sans trop de mal. Mais le constat m'a bien rapidement frapper en plein visage : Un vieil homme de mon âge ne pouvait pas décemment servir tout ses clients à la perfection, je vais avoir besoin d'aide, et rapidement avec ça.

Heureusement, de nature prévoyante, j'avais déjà placarder autant que possible une petite annonce un peu partout autour de mon salon. N'étant pas à l'aise avec l'informatique, je me suis permis de faire ses petites annonces à la main. Une petite dizaine de papier avaient été disperser aux alentours, j'espérais ainsi attirer au moins une serveuse, vu la taille du salon, cela suffirait amplement. Néanmoins, voilà une semaine que ses petites annonces sont en place, et toujours personne n'y à répondu. Peut-être les gens se sont-ils méfiés de ma calligraphie ? D'habitude ce genre de chose se fait mieux sur un papier imprimer, mais j'avoue ne pas savoir m'en servir... Et passer une annonce sur « L'internet » était exclu, les réseaux sociaux ont cette fâcheuse tendance à mettre une limite de mots quand on y écrit, n'allez pas me faire croire qu'il n'y à pas la place sur internet pour un petit paragraphe présentant un simple salon de thé !

Le tintement de la cloche retentit, encore une cliente, n'aurais-je donc jamais droit à une candidate pour le poste ? Je n'en ai pas réellement besoin, mais je dois jouer à fond la carte du vieil homme, je me déplace donc lentement, pour paraître crédible. J'aurais pu théoriser sur un alter qui fait que mes articulations ne souffraient pas du passage du temps, mais bon... Je ne suis pas expert en physiologie pour expliquer correctement un tel principe, autant juste dire que je suis vieux. Terminant le service d'une cliente régulière, je me retourne vers la nouvelle venue et m'approche d'elle avec élégance. Oui, je joue le rôle d'un vieux monsieur un peu guindé, du genre « héritier d'une grande famille pleine d'argent mais qui tient un salon de thé pour occuper ses journées »... Bon en soit c'est la vérité, ma famille avait été riche autrefois et j'occupe mes journées avec ce salon de thé... Enfin bref !

«Excusez moi de vous déranger… J’ai trouvé votre annonce dans la rue. Je serai intéressé par le poste… Enfin, si vous voulez bien me laisser tenter ma chance… »

Mon visage se fend en un sourire et j'incline poliment la tête avant de lui répondre, en prenant légèrement appuie sur la table la plus proche pour être un peu plus confortable.

« Bien le bonjour chère demoiselle. Je n'osais espérer recevoir quelqu'un d'intéresser pour travailler avec un vieil homme tel que moi. » Je ris un peu, pour faire passer la blague. « Je suis tout disposé à vous laissez une chance, mais... Vous avez de l'expérience dans le domaine ? »

La réponse importait peu en vérité, mais c'était le procédé naturel pour recruter quelqu'un maintenant. A mon époque, on ne s’embarrassait pas de ces Curriculum Vitae, la personne faisait directement ses preuves et on la gardait, ou non si sa performance n'était pas à la hauteur de nos espérances. Bien évidement tout le monde avait droit à sa chance, et pas juste ceux ayant le plus de diplôme, de toute façon ça n'existait que pour les professeurs à l'époque. Je penche légèrement la tête et remet mon monocle en place, observant la jeune fille avec curiosité, un sourire accroché aux lèvres tandis que je patiente, pour recevoir sa réponse.