Quiproquo

En ce doux et agréable après-midi de septembre, Irina avait pris la décision de ne pas rester enfermer dans sa chambre, aux dortoirs de l'académie. En effet, étant donné qu'elle n'avait pas de cours prévus, la jeune demoiselle avait grandement préféré sortir afin de profiter des rayons de soleil qui, malheureusement, se faisaient de plus en plus rares ces derniers temps. Pour quelle raison ? L'automne qui approchait à grands pas, évidemment.

De ce fait, la brune s'était rendue dans un petit parc bien chaleureux et verdoyant, à proximité du centre-ville, où l'atmosphère y était très paisible et reposante : un vrai petit coin de paradis. Là-bas, confortablement installée sur un banc en bois, à quelques mètres d'une fontaine dont le bruit de l'eau était parfaitement en harmonie avec le chant des oiseaux, elle vaquait à l'une de ses activités favorites : la lecture.

Elle aurait tout aussi bien pu se relaxer dans le parc présent à cet effet, au sein même du campus de l'académie. Cependant, elle y passait déjà le plus clair de son temps libre et puis une soudaine envie de voir un autre décor, un autre paysage l'avait envahi au point de la faire se déplacer jusqu'au centre-ville.

Profondément plongée dans son bouquin, rien ne semblait pouvoir la troubler dans sa lecture. Rien, sauf peut-être des enfants un petit peu trop bruyants et agités à son goût. Refermant délicatement son livre tout en prenant soin de placer un marque-page là où elle s'était arrêtée, Irina soupira brièvement avant de prendre une grande inspiration puis d'expirer aussitôt. Suite à cela, elle se leva du banc, prête à partir à la recherche d'un endroit plus propice à sa relaxation.

« Arrêtez ! C'est à moi ! Rendez-moi m- » sanglotait une fillette en courant après plusieurs garçons, probablement plus âgés de quelques années, en train de l'embêter en s'envoyant les uns aux autres une peluche qui devait sans doute lui appartenir. L'un d'eux la bouscula même suffisamment fort pour la faire tomber, interrompant ses sanglots. Irina observa autour d'elle. N'y avait-il donc aucun parent, aucun adulte pour intervenir ?

La brune prit alors aussitôt cette initiative, se dirigeant à présent vers le groupe d'enfants qui, en plus d'avoir fait l'erreur de l'interrompre dans sa lecture, semblaient être tous extrêmement mal-élevés. « Ça suffit maintenant ! » s'écria-t-elle alors, d'un air mécontent. « Vous n'avez pas trouvé une meilleure façon de vous amuser ? » ajouta-t-elle en réceptionnant la peluche de la petite fillette restée par terre. « Partez d'ici avant que je ne prévienne le gardien du parc et qu'il décide d'appeler vos parents. » menaça-t-elle en sachant pertinemment à l'avance qu'elle n'aurait aucunement besoin d'en arriver là.

En moins de deux, les petits garçons avaient pris leurs jambes à leur cou, laissant Irina seule avec la fillette. Avec bienveillance, elle l'aida alors à se relever tout en s'assurant qu'elle n'était pas blessée. Elle retira ensuite, par de vifs mouvements de mains, la poussière qui s'était incrustée sur les vêtements de la petite en tombant. « Tu vas bien ? » demanda-t-elle en lui rendant la peluche qui lui avait été volée précédemment. La gamine hocha la tête de haut en bas, certainement intimidée. Irina lui sourit, s'apprêtant à lui demander où sont ses parents lorsque, justement, ces derniers firent enfin leur apparition.

La fillette accourut vers eux, sautant avec entrain dans leurs bras, heureuse de les avoir retrouvés. La brune observa la scène d'un peu plus loin, le sourire aux lèvres, sincèrement contente pour eux. Mais une question restait encore sans réponse : comment étaient-ils parvenus à perdre leur petite fille ? Mystère. Du moins, il y avait probablement une explication plausible à tout cela, mais elle allait rester inconnue pour l'éternité.

« Plus rien ne m'étonne... » marmonna-t-elle avant de soupirer brièvement. Par la suite, elle leva les yeux vers le ciel, le contemplant quelques instants en ayant une pensée pour ses parents. Puis elle s'apprêta à reprendre sa promenade quand quelque chose vint se coincer sous le talon de l'une de ses chaussures. Elle ramassa alors ce qui semblait être un large morceau de tissu blanc orné de divers motifs. Elle eut alors instinctivement le réflexe de regarder dans la direction inverse d'où venait le vent dans l'espoir de pouvoir identifier la personne à qui cela pouvait bien appartenir. Elle ne vit qu'une possibilité.

Pas à pas, elle se dirigea donc vers un homme de taille moyenne, de dos, dont la longue queue-de-cheval blonde virevoltait légèrement dans les fines brises de vent frais. Il y avait beaucoup d'autres personnes aux alentours, mais elle décida de suivre sa première intuition. Au mieux, ça serait lui. Au pire, elle ferait erreur. Tout simplement. Mais elle ne savait pas vraiment comment l'aborder, pour ne pas dire qu'elle ne savait pas du tout. Puis, une fois suffisamment proche de lui, à une proximité bien plus que convenable, elle posa l'une de ses mains sur son épaule. « Excusez-moi, je crois que ceci est à v- ».

Tenue d'Irina :

Codage par Libella sur Graphiorum

Les nuits de « Samuel » étaient souvent compliquées. N’aimant pas user et abuser des somnifères qui lui étaient prescrits, le jeune homme constamment sous la menace de sa propre psyché, avait pris l’habitude depuis qu’il avait quitté la France, d’enchaîner nuits courtes et sommeil forcé, habités de vieux démons. Cependant, malgré ça, quelques courts kiefs et de bons films pour faire passer le temps et la fatigue semblait lui suffire pour le moment. Peut-être trouverait-il plus tard un moyen de pérenniser ses rares journées de grande forme, mais en attendant, son compromis lui permettait de vivre normalement, bien qu’il lui arrivât de temps à autre de commencer ses journées déjà épuisées, et plus à même de se blottir contre le coin sombre le plus proche que de sauver la veuve et l’orphelin.

C’est un de ces jours, justement, que le grand blond sortit de chez lui en baillant après avoir enfilé au hasard un costard noir et une cravate a la rayure verdâtre de très mauvais goût. Une fois le nez dehors, il fut accueilli par un agréable soleil qui eut au moins le mérite de déclencher chez le jeune homme un semblant d’enthousiasme vis-à-vis de sa journée. Un vent doux aux relents salin agitait légèrement les cheveux du garçon qui y passa la main pour les écarter de son visage. Après avoir comme à son habitude saluée du perron de sa porte quelques voisins, répondant par des boutades aux remarques sur son air las, Samuel empoigna un sabre sombre à l’allure malsaine. Sitôt que sa main se fut posée sur l’arme qu’une voix rauque résonna dans son crâne, proférant d’inquiétantes prédictions qui disparaissaient de son esprit sitôt que la crainte qu’elles lui inspiraient naissait en lui. Un profond sentiment d’insécurité l’envahit, et ses sens entrèrent en éveil.

*quelque chose ne va pas. J’ai peut-être… Besoin de le garder ?*

Un mouvement provenant de l’extérieur que Samuel perçut du coin de l’œil le fit se retourner brusquement vers la porte de sa maison, qu’il avait laissé ouvert après avoir salué ses voisins. Ce faisant, il porta pendant un court instant son attention sur l’arme, et un nouveau frisson le parcourut. Ses mains étaient si serrées autour du fourreau que les bouts de ses doigts étaient blancs. Son pouce droit était posé sur la garde, prêt a la pousser pour dévoiler la lame du sabre. Il ne s’en était même pas rendus compte. Le blond soupira en serrant les dents, chassant le stress suffisamment longtemps pour enrouler Porte mort dans un grand tissu blanc, orné de sortes de mandala en fils dorés. Sitôt que ses mains quittèrent l’arme, la tension qui animait le jeune homme s’évapora. Son Alter était, certes, plutôt pratique, mais il n’aimait pas le sentiment de vulnérabilité que pouvait lui donner son arme. Finalement, préparé au moins mentalement, le garçon sortit de chez lui pour de bons cette fois-ci.

Ces derniers temps, il ne manquait pas vraiment de travail. Il lui était arrivé de courir après une ou deux petites frappent, de séparer un ou deux ivrognes qui se cherchaient des noises après un carambolage, ou d’éviter des ennuis minimes a quelques gamins, mais globalement, les journées d’héroïsme qu’il enchaînait n’avaient rien de palpitante. Bien sûr, il savait que les journées de héros n’étaient pas tous les jours animées de combat mortel et de lutte contre de grands réseaux criminels… Et cela lui convenait parfaitement. Il avait tout son temps pour réaliser son objectif, et en attendant, se contenter de petits services lui plaisais. La journée se déroula sans accroche pendant un moment, jusqu’à ce que les pas tranquilles du blond -qui évitait tout de même les foule- le guidèrent jusqu’à un parc à proximité de la Campel académie par lequelle il lui arrivait de passer. La journée déjà quelque peu entamée restait belle et claire, et malgré une soudaine brise fraîche qui ne manqua pas de déclencher un frisson chez le garçon, le temps restait agréable. Quelques oiseaux qui n’avaient pas encore pris le temps de migrer paillaient encore dans les arbres au travers desquels les rayons du soleil laissaient s’étendre des rais de lumière qui en ressortait rougis par les feuilles d’automne. L’ambiance si charmante de ce parc, couplée avec cet effet contrastant beaucoup avec celle de la ville encerclant le petit coin de verdure amenèrent même le jeune homme a baisser quelque peu sa garde. Après tout, la journée était calme, l’endroit tranquille… Il pouvait se permettre de ne pas être sur le qui-vive, non ? Samuel continua sa route, évitant de justesse un groupe de gamin qui s’enfuyaient en riant. Vexé car interrompus dans son moment de détente, une légère colère commençât à poindre dans l’esprit de Samuel. Et pour cause ! De l’arme accrochée à son dos venait de choir un large morceau de tissus, laissant l’aura malsaine de l’objet perturbé légèrement les pensées du jeune homme. Celui-ci fut pris d’un léger tremblement inquiet, et son visage afficha une expression peu assurée.
Tout à coup, alors que le blond se mettait à observer nerveusement les alentours, une voix cria dans sa tête.
* DANGER ! * A cet instant précis, une main se posa sur son épaule, et une voix féminine commença une phrase… Qu’il n’eut pas le loisir d’entendre jusqu’au bout. Après avoir vaguement sursauté, Numéro Un poussa un cri de surprise aigu, qui fut accompagné d’un mouvement d’une élégante fluidité. Se baissant au niveau du sol pour échapper à la poigne de son « agresseur », le blond tourna sur lui-même pour lui faire face, tout en tendant une jambe qui heurta avec une sacrée violence les chevilles de ce potentiel danger. Le fait « amusant » est que Samuel c’était rendus compte en plein milieu de son mouvement que ce n’était peut-être pas une bonne idée, mais l’action c’était passée trop vite, et il avait simplement pus s’empêcher d’utiliser son alter, mais qui c’était tout de même saisis de son arme, prenant une posture défensive. Ses yeux se levèrent sur le visage surpris d’une jolie jeune fille au teint clair, qui ne s’attendait probablement pas à une telle agression de la part du héros.
Rapidement, ce dernier se leva d’un petit bond vers l’arrière, tout en bafouillant maladroitement à l’attention de la jeune fille au sol.

« Je suis désolé ! » Malgré cela, le regard que Samuel lui lança alors semblait plus être celui d’un homme méfiant a l’égard d’un danger potentiel que celui d’une personne regrettant un geste malheureux.

Un bref coup d’œil lui permit de comprendre l’origine de la crainte qui commençait à s’emparer de lui. Cette fille avait dans sa main un large tissu finement décoré que Samuel connaissait bien. Il jeta un œil derrière lui pour se rendre compte que son arme n’était plus emmitouflée dans sa protection, et pesta intérieurement lorsqu'un cri retenti. Une femme éloignait ses enfants de la scène, tandis qu’un père de famille s’écartait avec son enfant en lui demandant de ne pas regarder. Oui, de leur point de vue, un blond a l’air sinistre armé d’un sabre oriental, dans une posture montrant clairement qu’il était prêt à dégainer contre une jeune fille au sol un peu déboussolée… Cela devait forcement ressembler à une agression, n’est-ce pas ?
Samuel se redressa, l’air soudainement plus calme, ou plutôt, moins méfiant et plus inquiet.
« Attendez ! C’est une erreur ! »
S’exclama t-il alors que d’autres personnes regardaient la scène de loin, inquiète. Mais comme on le sait, Samuel n’a pas de chance, et c’est justement ce moment que choisis un grand type plutôt massif tant au niveau du ventre que des muscles, pour entrer en scène avec un puissant rire guttural. Dans un costume rudimentaire fait à partir de vêtements d’assez mauvais gout, et d’un drapeau américain de belle taille en guise de cape, avec, pour couronner le tout, quelques pistolets de bon calibres qui pendait a sa ceinture, exposé au regard de tous comme des sortes de marque d’autorité dont il devait être fier. L’homme qui venait d’intervenir, un vigilant ni connus ni apprécié, était tolérer ces derniers temps pour l’aide, peut-être un peu agressive qu’il offrait à la police, et qui ne pouvait être refusée en ces temps troublés.
Ayant trouvé le moyen de se faire remarquer, ce dernier s’avança avec l’élégance si fine que l’on attribue souvent volontiers à ces Américains en surpoids trop soucieux de vouloir montrer une virilité compensatrice.
Finalement, une fois que son rire eut attiré suffisamment l’attention, il avança vers le blond, déjà terriblement mal à l’aise à cause de ses réflexes.
« ET BIEN ! » Cria le personnage, cherchant visiblement à obtenir le regard des passants. « ON DIRAIT QU’UN NOUVEAU CRIMINEL TENTE DE METTRE NOTRE BEAU PAYS EN DÉROUTE ! »

Enhardis par cette présence, certes encombrante, mais plus ou moins rassurante, quelques témoins hochèrent la tête, accusant Samuel de troubler l’ordre public. Le blond se retourna, en panique, levant les yeux vers la montagne de muscle et de graisse qui s’approchait de lui.
« Non non non ! Je suis vraiment désolée ! j’étais genre … Enfin… J’ai eu un moment d’inattention et.. »
« COMMENT ?! » L’interrompis le colosse. « TU PARLES D’INATTENTION ALORS QUE TU AGRESSAIS VISIBLEMENT CETTE PAUVRE JEUNE FEMME ? ET TU T’EXCUSE MÊME PAS ? GRAND DIEU, T’A PAS DE RESPECT OU QUOI ? » il regarda en direction d’irna, et lui fis un geste de la main. « VIENS T’RÉFUGIER VERS MOI, JEUNE DEMOISELLE ! JE TE PROTÉGERAIS DE CETTE RACAILLE ! »

* tue le. Ce n’est pas une grande perte~*.
La voix qui raisonna en Samuel le fit sursauter. À nouveau, son alter avait décider de lui compliquer la vie. À la panique du jeune homme, s’ajouta une violente colère, sûrement alimentée par le sabre.
*Ces gens te veulent du mal. Tu veux finir sans défense ? Incapable de survivre par toi-même ?*
Samuel secoua vaguement la tête, tentant de garder les idées claires.
« N-Non ! » Bégaya-t-il maladroitement. « Je.. Je m’apprêtais justement à lui présenter mes excuses et... »
« RIEN N’EXCUSE TON COMPORTEMENT ! FRAPPER UNE FEMME ! QUEL DÉSHONNEUR POUR UN HOMME ! »

* cette chose que tu regardes n’est rien de plus qu’un déchet. Ses restes ne serviraient pas à nourrir un chien… Les rêves de justices de cet homme ne valent pas ses envies de gloire et de chair. Il est l’incarnation de ces vices que tu hais tant.*
La main du garçon, dont le regard était toujours partagé entre la colère et la peur, se serra autour du sabre qu’il portait. Il reprit la parole, plus agressif qu’il ne l’aurait voulu, ignorant tant bien que mal la voix qui lui répétait qu’un combat était inévitable.
« Mais bordel puisque je te dis que…» commença-t-il d’une voix agacée avant d’être de nouveau interrompus.
« OH MON DIEU ! IL DEVIENT AGRESSIF ! À L’ABRI, CITOYENS ! JE SUIS LÀ ! » Tout en hurlant ces quelques mots, dramatisant clairement la situation, il dégaina un grand six-coup qu’il fit tournoyer maladroitement, ignorants sans doute qu’il fallait manier les armes à feu avec prudence, et que les « héros » ne dérogeaient pas à la règle. Cela dit, le mouvement qui suivis, à savoir un large arc de cercle de son bras armé pour finir le canon pointer sur le visage de Samuel acheva de briser le calme du garçon qui finit par céder à la panique.
*une seconde. * déclara calmement la voix de l’arme, effectivement une seconde avant que le rustre « héro » ne tire son premier coup de feu que l’alter de Samuel lui permis de prévoir, et donc d’éviter, de justesse.
« Pardon ! » S’exclama alors le garçon, qui donna un coup de manche dans la main de son agresseur avant de s’enfuir en protégeant sa tête.

Peu après le Vigilant avança lourdement vers Irina, et - qu’elle soit ou non encore au sol - lui tendis la main avec une honorable mais désastreuse tentative de réaliser un sourire de grand prince.
« Ça vas mademoiselle ? » Demanda-t-il d’une voix forte et rauque. « Ce meurtrier ne vous a pas fait mal ? Heureusement, j’étais là, ce type est dangereux… » Ses yeux se levèrent dans la direction ou Samuel était partit, et le vigilant pris un air sinistre. « Je l’ai vu dans son regard ! Un criminel. De la pire espèce ! Il aurait fait qu’une bouché d’une jolie fille comme vous. Mais c’est mon travail d’vous aider. »

La petite foule qui s’était amassée, et qui avait déjà bien perdu de sa substance lors du coup de feu, regardait maintenant le vigilant d’un air circonspect, se demandant qui était cet énergumène, et peut être s’il était sage de laisser la jeune fille en sa compagnie. Personne ne voulait vraiment se risquer à approcher cela dit.

Quiproquo

« Relève-toi ! » fit une mystérieuse voix qui vint subitement résonner dans sa boîte crânienne. « Ne te laisse pas faire, debout ! » insista-t-elle, d'un ton à la fois arrogant et insolent. Finalement, cet écho intérieur ne lui était pas si inconnu, bien au contraire. Il lui était même plutôt familier, peut-être même trop. « Cesse donc d'être aussi faible et fragile, contre-attaque ! » poursuivit-elle incessamment, déterminée à pousser Irina vers une réaction qui ne lui ressemblait clairement pas.

« SILENCE ! » répliqua-t-elle intérieurement en reprenant lentement, mais sûrement, ses esprits face à cette situation des plus inattendues. Ce qui semblait avoir été un simple réflexe de la part de l'homme, plutôt qu'une réelle envie d'en venir aux mains, avait été si soudain que la demoiselle en resta confuse quelques instants. Quelques instants qui parurent une véritable éternité et durant lesquels il se déroula bien trop d'évènements à la fois pour qu'elle parvienne à suivre correctement la scène qui se déroulait juste devant ses yeux entrouverts.

Des excuses furent prononcées, du moins c'était ce qui lui semblait avoir entendu. Les réactions des passants ne se firent point attendre également, ces derniers jugeant la situation sans même prendre le temps de la comprendre. Mais la meilleure partie restait sans aucun doute cette intervention des plus héroïques... ou des plus pittoresques, au choix. Sa précédente chute la fit même hésiter : cette confrontation publique était-elle le fruit de son imagination, telle une hallucination ? S'était-elle cognée la tête bien trop fort en tombant ? Telle était la question.

Lorsqu'elle eut repris ses esprits, elle plissa les yeux, dans l'incompréhension la plus totale. Tout cela s'était enchaîné si vite. Que ce soit le jugement des passants comme celui de ce héros « de bande-dessinée », tous avaient fait l'erreur de tirer des conclusions trop hâtives. En entendant l'échange entre les deux hommes, la brune tenta quelques interventions qui ne portèrent jamais leurs fruits, sa douce voix ne parvenant guère à s'imposer, aussitôt effacée par l'insupportable brouhaha général.

Quand soudain, un coup de feu retentit, laissant derrière lui un silence de plomb s'installer. Irina écarquilla les yeux : ce bruit impétueux venait de complètement l'extirper de sa confusion. Malgré cela, elle resta à terre, à peine redressée sur ses mains, paralysée par la peur. Ce son avait fait ressurgir un souvenir particulier en elle. Un souvenir qu'elle aurait préféré garder enfoui au plus profond de sa mémoire généralement si courte au point qu'elle ne parvienne pas à se rappeler certaines choses. Mais ce souvenir hantait ses pensées à la moindre occasion.

À présent, il se tenait devant elle, ce héros aussi médiocre que son costume. Plus elle l'écoutait déblatérer des inepties, plus son sang se mettait à bouillir. « Abruti !! » grogna-t-elle froidement en se relevant d'elle-même. Sa colère naissante face à ce regrettable malentendu s'était amplifiée suite à l'intervention irréfléchie de ce ridicule individu, le tout mélangé à la très mauvaise influence de Sarina. Au passage, elle écarta la main du malotru d'un revers de la sienne, fronçant aussitôt les sourcils.

« Tu te prends pour un justicier, mais t'es à chier. Regarde-toi ! Ton costume est tellement moulant qu'on peut quasiment voir, en détails, l'intérieur de ton nombril. Tu inspires plus le dégoût que le respect mon pote. Donc maintenant, tu v- » hurla-t-elle à tord et à travers, visiblement sous la coupe de Sarina. « MAIS TU VAS LA FERMER ! » s'écria-t-elle intérieurement afin d'interrompre son impertinente jumelle. Elle serra sa mâchoire et ses poings de toutes ses forces, luttant dans le but de reprendre le contrôle de son esprit.

Une fois cette étape réussie, Irina tenta de rattraper tant bien que mal la situation. « P-Pardon... » fit-elle d'une petite voix de souris, l'air embarrassé. « Ce qu'elle... Enfin, ce que j'ai voulu dire, c'est que... Dans la vie, il faut prendre le temps d'analyser avant de porter un jugement incertain. Comprenez-vous ? » poursuivit-elle avec un large sourire, comme pour lui faire oublier les précédentes injures prononcées par Sarina. Le malaise planant dans l'atmosphère semblait devenir de plus en plus pesant. Il fallait y mettre un terme.

« Mais cela partait d'une bonne intention alors je ne peux pas vous en tenir rigueur. Vous vouliez bien faire, donc merci beaucoup. Vraiment. » clôtura-t-elle avant de partir, à son tour, dans la même direction que le blond quelques minutes plus tôt. Elle jouait la comédie à la perfection. Si bien que le justicier en oublia certainement tout ce qui lui avait été dit. Mais son après-midi détente était définitivement tombée à l'eau.

Lorsqu'elle fut à l'abri des regards, dans une petite ruelle assombrie par diverses grandes bâtisses, la demoiselle vint retirer la poussière qui s'était incrustée sur ses vêtements par de vifs mouvements de mains, comme elle l'avait fait bien plus tôt avec cette fameuse petite fille. Elle en profita également pour replacer correctement son béret sur sa tête, laissant quelques mèches de cheveux en dépasser afin de cacher son troisième œil.

Puis Irina repartit à la recherche de l'homme à la queue-de-cheval, survolant les rues du centre-ville en passant d'immeubles en immeubles à l'aide de ses fils verts particulièrement collants, à la façon d'un célèbre super-héros, ayant au préalable coincé le large morceau de tissu blanc au niveau de sa ceinture afin d'éviter de le perdre. Au final, elle ne savait pas vraiment s'il lui appartenait ou non, mais ce n'était plus l'information qu'elle souhaitait à tout prix recueillir à l'heure actuelle. En effet, elle voulait avant tout s'assurer que le mystérieux blond n'avait pas été blessé durant cette confrontation des plus soudaines.

Malheureusement, cette dernière ne se doutait guère du danger qui rôdait à proximité et qui allait sans doute s'abattre sur elle.

*
*     *
*

Au sommet d'un immeuble, trois silhouettes semblaient avoir assisté à toute la scène précédente, du début à la fin. « Cette fille... Je suis persuadé de l'avoir déjà vu quelque part. » fit remarquer une première voix à la fois grave et calme. « Chef, regardez ! C'est elle dans ce magazine. Il est écrit que c'est la nouvelle présidente de l'entreprise Waldorf&Co. Au passage, je suis bien plus jolie qu'elle. Hmpf ! » informa aussitôt une seconde voix plus féminine. « Intéressant. » répondit alors la même première voix. « Alors, on se la fait, chef ? On se la fait ? » questionna soudainement une voix plus... excitée ? « Du calme Wolfgang ! Chaque chose en son temps. Avant tout, nous devons préparer une embuscade digne de ce nom. »

Codage par Libella sur Graphiorum

C’est à une allure plutôt impressionnante que, poussée par son alter, le blond quitta le parc. Ses doigts entouraient avec force son sabre, et si le stress l’avait dominé jusqu’à présent, c’était désormais une violente rage qui animait ses pas. Une rage certes dirigée vers lui-même et ses réactions exagérées, mais surtout vers l’abruti qui avait fait irruption au parc. Pour qui se prenait-il ? Est-ce que ce type répugnant était un héros, ou quelque chose d’approchant ? Les états unis étaient-ils tombés si bas ?
La voix de son arme continuait à résonner dans son crâne avec une puissance désagréable, incitant le blond à céder à ses pulsions, se moquant de sa fuite, et dirigeant avec une habilité inquiétante la colère du blond. Pourtant, celui-ci savait, qu’il ne devait pas écouter. Il avait fait lui-même des années de psychologie, entre autres pour comprendre, et pour lutter contre les mots de cet objet. Des mots provenant d’un flot de paroles intarissable, un mot toujours plus précis, toujours plus concentrer pour passer à travers les barrières des esprits les plus faibles. *mais je ne suis pas de ceux-là…* continuais de se répéter Numéro un. De mauvais souvenirs remontèrent dans son esprit, et à nouveau, il se retrouva pris dans un siphon de pensée négative et de colère contenus qui tiraillaient en tous sens sa raison. Finalement, après avoir couru ainsi pendant une petite minute, le jeune homme tourna brusquement dans une petite ruelle, sautant au-dessus des passants sur sa route. La, une fois réfugiè dans l’obscurité, il ferma les yeux, essayant de se focaliser sur l’extérieur, et de calmer ses peurs et ses haines.
Lentement, il s’adossa contre un mur, inspirant un grand coup avant de tousser doucement. La fraîcheur moite et l’humidité sale de la ruelle emplirent ses poumons tandis qu’une odeur désagréable de miasmes et d’urine envahie ses narines. Bien que ce ne fut pas très appréciable, au moins, Numéro un trouva la quelque chose à quoi se raccrocher pour se sortir de sa transe. Il se concentra sur son environnement, sans ouvrir les yeux pour autant. À une quinzaine de metres, se trouvait une grande rue. Des talons claquaient sur le sol, quelques gamins criaient, et des bribes de conversation indistinctes parvenaient à ses oreilles. Doucement, les doigts du jeune homme se décrispèrent quelque peu. « Tout va bien Numéro Un… Tout va bien. » La voix commença à se faire plus discrète, plus distante, reculant pour le moment avec la patience infinie dont elle disposait. Tout viendrait à point pour elle, un jour.

Numéro un ouvrit alors les yeux, observant autour de lui. Un frisson lui parcourut l’échine et il déglutit, plus calme, mais moins assuré. Bien que l’obscurité n’était pas totale, il devait admettre ne pas être tout à fait rassuré. Ses yeux se posèrent sur son sabre.
« Chier… » Murmura-t-il pour lui-même. La perte du tissu était, en effet, frustrante, mais ce qui l’agaçait le plus était tout ce qui l’avait poussé dans cette situation. Lentement, Samuel s’avança vers la sortie de la ruelle.
Le pas lourd, fatigué physiquement par le poids de son alter, et mentalement par la voix qui continuait de murmurer en lui, le jeune homme se décolla du mur, et s’arrêta de marcher devant la sortie de la ruelle en plaçant sa main au-dessus de ses yeux pour leur laisser le temps de se réhabituer au soleil. Un mouvement attira son attention lorsqu’il cherchait des yeux le moyen de transport le plus proche pour rentrer chez lui sans se faire remarquer. Un peu plus loin et passant d’immeuble en immeuble d’une façon plutôt élégante une jeune fille qui traînait avec elle un large tissu blanc renforçant encore l’impression de flottement étrangement satisfaisant que dégageais la femme lorsqu’elle voltigeait d’un building à l’autre. Bien qu’il eut aimé à l’instar des passant alentours, apprécier le spectacle, il savait pertinemment qui était cette fille, et il ne voulait pas savoir si elle voulait lui rendre son tissu ou prendre sa revanche pour l’accident de tantôt… Mais dans le doute, et surtout dans son état, le plus prudent pour Samuel était de ne pas rester là. Leurs regards se croisèrent un instant, et Samuel recula à pas rapide dans la ruelle en espérant qu’elle ne l’aurait pas reconnu.

Bien sûr, il ne pouvait pas compter le dessus, et assez vite, la jeune fille entrait à son tour dans (ou au-dessus ?) la ruelle – ou plutôt l’impasse - about de lequel Samuel s’était réfugié.

« Écoute. J’ai déjà dit que j’étais désolé. J’ai ni le courage, ni l’envie de m’engueuler maintenant… »

Déclara le blond d'un ton a la fois plaintif et excédé a l’adresse de la jeune fille avant qu’elle n’ait le temps de prendre la parole.

Quiproquo

Irina l'avait retrouvé. Elle était là, debout, se tenant parfaitement droite sur ses jambes, à l'entrée de la ruelle où il s'était réfugié. Elle le regardait avec un air plutôt inquiet suite à sa réaction immédiate. Après tout, la brune n'avait aucune mauvaise intention, mais cela il ne pouvait pas le savoir. Compréhensive, elle s'avança donc lentement vers lui avec un sourire chaleureux avant de prendre la parole à son tour afin de lui faire entendre la raison de sa présence dans cette impasse.

« Excuse-moi. Je ne te veux aucun mal. Je n'ai pas non plus l'envie de m'engueuler ou de me battre, loin de là. Je voulais simplement te rendre cela, si tant est que tu en es le propriétaire, bien entendu. » expliqua-t-elle d'une voix douce et paisible, attrapant ensuite le fameux morceau de tissu qu'elle tendit aussitôt vers l'homme mystérieux. « Et puis, même si l'on ne se connait pas, je voulais m'assurer que tu n'as pas été blessé par cet individu. Il me semble qu'il a essayé de te tirer dessus avec une arme à feu si je ne m'abuse. » poursuivit-elle calmement. « Cela aurait pu avoir des conséquences dramatiques s'il était parvenu à t- AH ! »

Une flèche tout droit sortie de nulle part vint soudainement égratigner le poignet de sa main tenant le tissu, cette dernière le lâchant alors aussitôt, quasiment instinctivement. Elle prit soin d'analyser les dommages causés par la flèche : par chance, son poignet avait été à peine écorché. Plus de peur que de mal. La demoiselle soupira, plus ou moins rassurée. Mais pour combien de temps ? Son regard se tourna donc rapidement dans la direction par où la flèche avait été tirée. La menace devait sans aucun doute se trouver en hauteur, probablement sur les toits.

L'étudiante recula donc, concentrée, tentant d'apercevoir une quelconque personne. En vain. Quand soudain, un bras vint furtivement s'enrouler autour de son cou, puis la surélever de quelques centimètres du sol, sans pour autant l'étrangler. Un homme imposant, plutôt musclé et mesurant certainement un peu plus de deux mètres venait de surgir derrière elle. Il ricanait sournoisement tandis que la jeune femme, paniquée, se débattait du mieux qu'elle le pouvait face à ce tas de muscles qui semblait aucunement ressentir ses coups. « Lâche-moi grosse brute ! »

« Du calme ma belle, du calme. » marmonna-t-il en resserrant son étreinte. « Oui, je vous déconseille de trop vous agiter. » recommanda un autre homme, plus chétif, au côté de son acolyte. « Sinon, je fais signe à une amie qui se fera un plaisir de vous tirer une flèche entre les deux yeux. Ou plutôt, entre les trois à ce que je vois. » ajouta-t-il, d'un ton sadique, avant de passer l'une de ses mains dans les cheveux de la brune afin de laisser apparaître son troisième oeil. « Lâche-la. » ordonna-t-il en administrant une petite gifle à la demoiselle.

« Mais pour qui vous vous prenez au juste ?! » s'exclama-t-elle, un genou au sol, prête à se relever pour contre-attaquer immédiatement. Lui tournant le dos, l'homme plutôt chétif claqua des doigts, comme pour donner un signal. « Maintenant. » fit-il d'un ton sec. De ce fait, une énième flèche vint l'égratigner au niveau de son bras gauche, provoquant une simple écorchure qui, en temps normal, ne l'aurait fait que grincer des dents.

Cependant, Irina resta à genoux, poussant un cri de douleur des plus inattendus en serrant de toutes ses forces la partie égratignée de son bras gauche avec sa main droite, comme si elle était sur le point de le perdre. « C- Comment ?! » s'interrogea-t-elle, surprise, en se remettant lentement de ses émotions. « Tu ne comprends rien, n'est-ce pas ? » demanda-t-il, à l'attention de la jeune femme, tout en poussant un rire sadique.

« C'est très simple. Mon alter consiste à augmenter ta sensibilité face à la douleur. En te touchant, j'ai donc activé cet effet. » déclara-t-il en continuant de rire, encore et encore. Les yeux d'Irina s'écarquillèrent suite à cette révélation. C'était un alter effroyable. « Tu verrais ta tête, c'est si amusant. J'aime voir cette peur intense dans les yeux de mes victimes. » poursuivit-il, d'un air toujours aussi sadique.

La demoiselle se redressa faiblement sur ses jambes, tant bien que mal.  « Dans tes rêves ! On ne se laissera pas faire, on ne sera pas tes victimes. » répliqua-t-elle avec détermination. « Coucher ! » ordonna-t-il de nouveau. Cette fois-ci, le tas de muscles vint plaquer l'étudiante au sol, la maintenant avec poigne. « Sache une chose, ma jolie. » s'exclama-t-il, tout en venant s'accroupir devant elle. « Je fais toujours de mes rêves une réalité. » ajouta-t-il avec une assurance certaine.

Restant accroupi, l'homme tourna sa tête vers le blond à la queue-de-cheval. Il attrapa le menton de la brune, l'obligeant à lever la tête vers ce dernier. « Toi. » fit-il froidement. « Tue-la. » enchaîna-t-il, sans laisser paraître la moindre émotion. « Je viens encore d'augmenter sa sensibilité à la douleur, alors décide-toi avant qu'on ne s'en charge nous-mêmes. » clôtura-t-il ensuite. « Ouais c'est ça, fais vite ou on lui fera la peau. » ajouta l'acolyte à la musculature développée. La situation était plutôt critique. Comment allaient-ils s'en tirer ?

Codage par Libella sur Graphiorum

Malgré son attitude souvent quelque peu excessive, Numero Un, parfois trop méfiant, n’était pas non plus un enfant effrayer par tout ce qui l’entourais. Pourtant, sur le moment, c’est l’impression contraire qu’il devait donner. En effet, l’élégant personnage présenta au héro un sourire rassurant avant de s’exprimer avec une douceur presque irritante. Le Hero repris rapidement du poil de la bête, effaçant de son visage cet air de méfiance craintive qui ne l’avait pas quitté depuis sa fuite du parc.

A la place, il présenta un sourire d’abord tranquille, qui devint joyeux lorsque le héros vis le tissu. Il s’approcha alors, mains tendues pour s’en saisir.
« Ahh ! Ouais, il est bien à moi ! Merci. Je sais pas ce que j’aurais fait sans ça. Je vais bien merci. Mais c’est plutôt à moi d’te poser la question. Je suis vraiment désolé pour tout à l’heure, j’ai.. »
Parmi les chuchotements qui harcelaient l’esprit du blond, l’un d’entre eux résonna dans son esprit avec plus d’intensité. Suivant des instructions vagues, il recula son pied de quelques centimètres, juste assez pour voir une flèche égratigner la main de l’étudiante pour finalement se briser en heurtant le sol, là ou c’était trouvé juste avant le pied de Samuel. Laissant le tissu au sol, le héro fronça les sourcils face à cet événement, à la fois inquiétant et inattendus.
La brune recula légèrement dans l’impasse tandis que Samuel fit un pas en avant pour se placer devant elle. Il scrutait lui aussi les toits à proximité, cherchant le tireur, mais n’y vis personne.
Pour le moment, le garçon était à l’affût du moindre mouvement, dans l’attente d’une éventuelle agression. Il avait redressé sa posture, et se tenait bien droit, les doigts sérés sur son arme. Pourtant, la voix ne lui annonça aucune attaque imminente. Un bruit sortit le héros de ses réflexions, et il se retourna brusquement, observant avec stupeur les pieds de la jeune femme décoller du sol. Soulevé par un homme plutôt massif, que Samuel était presque choqué de ne pas avoir entendus. Par réflexe, le blond fit un léger bond en arrière, et sembla prêt a dégainer son arme quand une nouvelle voix attira son attention. Un autre personnage avait fait son apparition derrière le premier, entrant en scène d’une manière théâtrale qui déplaisait au héros, qui cherchait une ouverture pour aider l’étudiante. Bien que le troisième œil de cette dernière intriguât quelque peu le garçon, celui-ci n’y prêta pas très longtemps attention. Il avait autre chose à penser pour le moment.

Une autre flèche fusa juste à coté de Samuel qui se figea une seconde, concentrer sur son environnement… Toujours impossible de localiser le tireur. Le cri d’Irina le fis sortir une bonne fois pour toute de ses pensées.
Tu verrais ta tête, c'est si amusant. J'aime voir cette peur intense dans les yeux de mes victimes.
« Lâche la ! » S’exclama le héros en pointant le malfaiteur du doigt l’air enhardis. Alors qu’il faisait un pas vers eux à nouveau, il fut contraint d’arrêter son mouvement lorsque le visage de la jeune étudiante se retrouva plaquer au sol par le tat de muscle. Le poing du blond se resserra autour de son arme, et sa main tremblait légèrement. Il ne voulait pas prendre de risque… S’il agissait maintenant, il risquait de ne pas pouvoir la protéger. Il lui fallait simplement une occasion !

« Je vous ais dis de la lâcher ! Évitez de m’foutre en rogne et barrez-vous ! »

Celui qui semblait être le leader du petit groupe de vilain eu un petit rire qui agaça Samuel au plus haut point. « Tu penses pouvoir faire peur comme ça ? Tu était intimider par ce joli bout de femme à peine quelques instants plus tôt ! »
« Je.. » Commença le blond, qui fut interrompu par l’homme ordonnant froidement au blond de tuer la jeune femme. Pendant une seconde, le garçon hésita. Il n’y avait pas d’autre solution que celle-là ?
Après un petit instant, il déglutit, et demanda tout aussi froidement.
« Vous me laisserez partir si je le fais ? »
Un sourire moqueur se dessina sur le visage du vilain. Décidément, ce blond, quel qu’il soit, n’était pas un modèle de courage ! Il répondit d’un air songeur, en haussant les épaules.
« C’est possible. »
Samuel fis mine d’hésiter un moment. Il fulminait. Ce type, son air suffisant et sa voix bien trop assurée alimentaient encore l’ire entretenue par le héros et son sabre.
Finalement, lentement, il s’avança, sans dégainer, et posa son sabre devant le visage d’Irina.
« merci pour le tissu. » Dit-il simplement, avant de lever son arme comme si la tête de la jeune fille était une balle de golf sur laquelle il s’apprêtait à frapper de son fourreau.
le blond serra les dents, et une nouvelle salve de chuchotement dans sa tête fit naître sur son visage un sourire carnassier.
À une vitesse fulgurante, bien supérieure a ce qu’aurais pus faire un homme normal, le sabre heurta avec une violence inouïe le tas de muscle qui maintenant la femme au sol. Un craquement se fit entendre, et l’homme, pourtant imposant, fis un vol plané jusqu’à un mur qu’il heurta, produisant de nouveau un son de craquement inquiétant. Le mouvement avait provoqué quelques griffures à la jeune femme, et le blond leva son arme l’inclinant un peu vers le ciel, et une flèche vint s’écraser pile sur l’extrémité du fourreau.
Il regarda la jeune fille, tâchant de déterminer son état, et lui chuchota, inquiet, l’aidant à se lever au besoin.
« ça vas ? Evite de fuir pour le moment, on ne sait pas encore ou est l’archer ! »

« Je me présente. » Commença Samuel non sans une certaine prestance en se retournant vers le criminel encore debout.
« The Storyteller, héros en formation. J’ai l’habitude de raconter des histoires, mais quand j’aurais fini, vous en aurez tout de même deux belles à raconter en taule. »
Ceci dit, il se plaça calmement entre le tireur, toujours introuvable, et Irina. La montagne de muscle, le visage en sang et un peu déformer par le coup, un bras à l’envers, bougea très légèrement en produisant un grognement de douleur, dans l’idée, sans doute, de se mettre debout à nouveau. Le blond, satisfait de le voir toujours en vie, resserra sa cravate, adoptant à son tour un air théâtral.
« La première, c’est ce qui vous a poussé à devenir les déchets que vous êtes. Quant à la seconde... » Il marqua une courte pause, très probablement pour augmenter l’intensité dramatique du point de vue d’autrui, même s’il cherchait simplement une fin à sa ‘‘punchline’’. « Ce sera simplement celle du trois contre un le plus honteux d’vos vie. »

Il avait déja fait mieux, mais une petite provocation était toujours la bienvenue.

Quiproquo

Le blond à la queue-de-cheval semblait hésitant face à la proposition des deux agresseurs. S'il tuait l'étudiante, il pourrait repartir tranquillement, sans avoir d'ennuis. Malheureusement pour Irina, sa décision fut prise bien plus vite que prévu. Paniquée à l'approche de ce dernier et dans l'incapacité de se mouvoir, la brune écarquilla les yeux, ne parvenant pas à y croire. Était-ce réellement la fin pour elle ? Si elle avait su, elle ne se serait pas donné tant de mal pour lui rendre son tissu.

Bien que le tas de muscles l'écrasait de tout son poids sur le sol, cela ne l'empêchait guère de trembler comme une feuille. La vie pouvait basculer si vite, elle s'en rendait compte à présent. Elle qui voulait simplement accomplir une bonne action. La prochaine fois, elle y réfléchira à deux fois. Si tant est qu'il y aura une prochaine fois... En quelques instants, sa vie défila devant ses yeux. Et comme elle en a trois, forcément, ça va plus vite. Tandis que, de son côté, le blond s'apprêtait à abattre son arme sur son crâne afin de mettre fin à ses jours, comme l'exigeait leur pacte.

L'adolescente ferma ses trois yeux, ne préférant pas s'attendre au moment où le coup allait être porté sans la moindre pitié. Au fond, elle essayait - tant bien que mal - de se dissuader, espérant vraiment que tout ceci ne soit rien d'autre qu'une mascarade de très mauvais goût. Elle l'espérait de tout son cœur. « Mais quel fils de- » s'écria intérieurement Sarina, rageant plus que jamais de ne pas pouvoir agir. Mais elle s’interrompit aussitôt en constatant avec stupéfaction l'action du blondinet.

Visiblement, celui-ci n'avait jamais eu l'intention de tuer la demoiselle en détresse. Bien au contraire, en une fraction de seconde, se fut le tas de muscles qui se retrouva mal en point. En effet, complètement fracassé contre un mur de l'impasse dans laquelle ils se trouvaient, ce dernier semblait plus ou moins incapable de poursuivre l'affrontement. Irina, quant à elle, s'en tira avec seulement quelques égratignures dans le dos dû au choc de l'attaque et à l'adversaire qui avait tenté de se raccrocher à elle. D'ailleurs, tout cela avait ruiné sa superbe tenue. Elle risquait fortement de ne pas être contente en remarquant cela.

Par la suite, son preux chevalier vint l'aider à se relever. Elle était déjà bien amochée, mais son état actuel n'était aucunement un motif d'abandon. « Oui, ça devrait aller. M- Merci beaucoup. » lui répondit-elle faiblement, une fois sur pied. Il avait été très convaincant en tout cas. Elle avait vraiment fini par croire qu'elle allait y passer. Puis le blond prit soudainement la parole afin de s'adresser au trio qui leur avait tendu cette grotesque embuscade, ce présentant ainsi à eux. Pendant ce temps, la brune constata avec affolement l'état de ses précieux vêtements haute couture. L'envie de vengeance qui naquit  en elle n'allait guère permettre à ce crime de rester impuni.

L'homme chétif, celui qui semblait être le chef du groupe, dégaina alors une arme à feu avec un air légèrement paniqué. « Ferme-là ! J'en ai rien à foutre de qui t'es ! Si tu crois que tu peux nous vaincre aussi facilement, tu te mets le doigt dans l’œil ! » hurla-t-il continuellement en braquant l'arme vers eux. « Essayez de bouger, allez-y et je vous fais sauter la tê- » poursuivit-il ensuite avant d'être interrompu par une réaction des plus improbables et démesurées. Entrant dans une colère noire, Irina bouscula involontairement celui qui se faisait appeler The Storyteller dans le but de faire face à l'homme armé.

« Vas-y ! Défonce-lui la gueule à ce tas de merde ! » encouragea Sarina, de la façon la plus vulgaire qui soit. Sous son influence et détestant plus que tout abîmer ses créations, l'étudiante semblait prête à en découdre. De ce fait, elle tendit brusquement sa main droite devant elle, en direction de son adversaire, laissant ainsi une multitude de fils jaunes omnidirectionnels foncer à toute allure vers lui. « ÇA, C'EST POUR MES VÊTEMENTS ! » vociféra-t-elle hargneusement.

D'une certaine rigidité et ayant comme particularité d'électriser leur cible à chaque contact, les fils frappèrent l'homme de plein fouet. Si bien que le choc le propulsa violemment sur son acolyte déjà gravement blessé. Tous deux poussèrent des grognements de douleur, étalés sur le sol. « ET ÇA, C'EST POUR AVOIR POURRI MA JOURNÉE ! » enchaîna-t-elle de nouveau tout en réitérant son attaque, mais cette fois-ci en usant de ses deux mains. Ainsi, d'innombrables fils jaunes vinrent encore déferler sur les deux agresseurs, les clouant avec force contre le mur dont une partie s'écroula sur eux lorsque l'offensive prit fin.

Essoufflée, la brune se retrouva à genoux, reprenant lentement ses esprits. Puis, lorsqu'elle eut récupérer un rythme respiratoire normal, elle leva son visage vers l'homme à la queue-de-cheval, tentant d'esquisser un sourire du mieux qu'elle put. « Disons plutôt... » débuta-t-elle avant de poursuivre aussitôt. « Que ce sera le trois contre deux le plus honteux de leur vie. » clôtura-t-elle alors tout en ricanant bêtement. « Si tant est qu'ils n'ont pas déjà connu pire. » rajouta-t-elle finalement en rassemblant ses dernières forces pour essayer de se redresser.

Codage par Libella sur Graphiorum

Samuel avait profité d’une ouverture bêtement donnée par les vilains pour leur porter son premier coup, magistral, et plutôt intimidant. Bien qu’il s’en voulut un peu dans l’immédiat pour la jeune fille qu’il avait vus trembler de tout son corps tantôt, ses remords ne durèrent qu’un temps assez court. Après avoir expliquer sans mots ni modération au tat de muscle qu’il n’appréciait pas sa manière de tenir une jeune femme, le blond fis suite à cela étalage de ses compétences aux vilains, non sans un peu de frime, couvrant en priorité la jeune femme.

Malgré cette démonstration de force, le leader des « vilains » ne flancha pas, et dégaina une arme à feu. Un effort méritoire, mais quelque peu idiot. Ignorants les paroles de l’imprudent petit personnage, Numéro Un posa nonchalamment la main sur son arme, mais alors qu’il engageait un premier pas vers le teigneux, mais a sa grande surprise, L’élégante jeune femme le bouscula sans vergogne, déclenchant un gémissement inquiet suivis d’un frisson désagréable chez le garçon qui manqua de coller a nouveau une mandale a la demoiselle. Cela dit, la surprise de la voir hurler soudainement quelque chose à propos de ses vêtements figea un instant le blondinet sur place. Une myriade de fil doré frappèrent l’homme armé de plein fouet, l’envoyant contre son compère. Samuel haussa un sourcil en fixant la jeune femme, prenant note au passage de ne jamais abîmer les vêtements de quiconque, tandis que celle-ci envoyait rageusement une nouvelle salve contre les deux hommes.

« Hey ! » S’exclama Samuel.
« Évite de les buter, tu aurais des problèmes ! »

Demanda-t-il, simplement au cas où.
« .. Disons plutôt que ce sera le trois contre deux le plus honteux de leur vie. »
Samuel esquissa un sourire. Cette fille était certes, visiblement en colère, mais pas suffisamment pour faire de bêtises. Et étant donné qu’elle était dans un cas de légitime défense, elle n’aurait probablement pas non plus de problèmes avec la justice. Le jeune héros aida la demoiselle à se redresser, le soutenant par les épaules avec bienveillance.
« Bien joué, mais n’en fait pas trop. On ne sait pas s’il y avait du poison où je n’sais pas quoi dans ces flèches. »
Le blond marqua une pause. Il fut parcouru d’un nouveau frisson. Toucher cette gamine avait suffi à faire s’afficher sur le visage du héro un air inquiet, malgré la relative protection psychologique que lui offrais son arme. Une fois, celle-ci plut ou moins stable, il recula de deux pas, déglutissant.
« Ça vas al- » il s’interrompit lorsque la voix du sabre raisonna dans son crâne.
*Tu es pris pour cible.*
Le regard du blond se dirigea vers la sortie de la ruelle.
*…* la voix de l’arme n’ajouta rien, et le blond soupira.
« Ahh… J’ai compris, j’ai compris. » Du pouce, il sortit légèrement le sabre de son fourreau, et ses yeux prirent une inquiétante teinte violacée. L’attitude de Samuel changea soudainement. Jusqu’alors plutôt sérieux, son visage se fendit en un sourire de gamin satisfait. Le jeune homme émit un ricanement dans lequel ne pointait aucune malfaisance. Au contraire, une innocence presque drôle à voir rayonnait sur son visage et c’est sur un ton enjoué qu’il posa son doigt sur ses lèvres, et pencha la tête sur le côté.
« Je reviens d’accord ? » S’exclama-t-il joyeusement.
« Bien ! » Poursuivi-t-il. À ce moment, une flèche lui transperça la tête. Du moins, ce qui ressemblait à sa tête, Car sitôt que la pointe du projectile avait pénétré le crâne du jeune homme, ce dernier sembla comme tranché, et la flèche s’écrasa au sol sans être ralenti. Lentement envoyer sur le côté, le corps de Samuel se dissipa comme si la flèche venait simplement de passer à travers un voile de fumé.

« Troisième mouvement. Le chasseur vulnérable. »
Au-dessus d’un petit immeuble, plus loin, une jeune femme munie d’un arc poussa un cri de surprise en se redressant vivement. Derrière elle se tenais debout un grand homme aux cheveux dorés qui avançais vers elle avec un air amical, ses yeux laissant derrière lui une traînée violacée.
« Comment tu as fait pour venir ici ! » Cria la femme qui encocha une flèche.
« Secret professionnel ! » Numéro un eut un rire franc. « Je suis très fort, je crois ! Et toi ? Qu’est-ce que tu peux faire ? »
La femme déglutit en reculant d’un pas, et tira sur le héros à quelques mètres d’elle. Ce dernier pencha la tête sur le côté. La flèche lui coupa un cheveu, mais ne le toucha pas.
« Allez. Tu n’aurais pas pu nous toucher d’ici. Je sais que tu as mieux que ça ! »
Une goutte de sueur perla sur le front de la femme, qui eut malgré tout un sourire carnassier. Un portail minuscule apparus juste derrière Numéro Un. Juste assez pour faire passer une flèche…
« Ne t’en fais pas, ça arrive ! » Avant qu’elle ne termine sa phrase, Numéro un commença la sienne.
« Quatrième mouvement ; rivière d’étincelle ! » Il dégaina son sabre à une vitesse hallucinante. Son air naïf disparus pendant une seconde, alors qu’il se retournait pour trancher en deux la flèche qui sortait du portail.
« Comment ?! » Lança l’archère, abasourdie. Le blondinet lui fit de nouvelles faces, et s’approcha de nouveau ayant retrouvé le sourire.
« Hoo ! c’est vraiment pratique ! Avec ça, tu peux frapper même dans tes angles mort pas vrais ? » Numéro Un tendit la main vers elle, qui l’écarta rageusement.
« Dégage ! M’approche pas ! Les types comme toi peuvent pas comprendre nos raisons ! Ceux à qui tout a toujours réussi ! Vous êtes des putains d’ordures ! » Lui cria la femme en reculant, lançant un regard assassin au jeune blond.
Numéro un sembla étonné un instant, puis sa main repris sa route, bien plus vivement cette fois, pour agripper le cou de l’archère.
« Heee ? C’est pas sympa ce genre de trucs ! Tu sais, j’ai aussi eu des problèmes, c’est pas une raison pour devenir une mauvaise personne ! » Tout en s’exprimant, il souleva du sol la vilaine qui se débâtit, tentant vainement de s’extirper de la poigne qui se resserrais autour d’elle.
Numero un la regarda se débattre un instant, un sourire jusqu’aux oreilles, et ses joues rougirent un peu. Sur le moment, il semblait on ne peu plus heureux.
« Second Mouvement ! » S’exclama-t-il presque extatique.
« ATTENDS NON ! » « La grande nurserie ! » Acheva le garçon ignorant totalement les supplications de sa victime. Cette dernière poussa un hurlement qui peut être entendu jusqu’en bas de l’immeuble, et une trentaine de secondes plus tard, elle tombait mollement à genoux aux pieds du blond, secouée de tremblement de terreur, les mains de chaque coté du crâne.
« Uaaa ! Dégoutant ! Tu t’es fait dessus ! » Se moqua Samuel en faisant un petit blond en arrière. En effet, la jeune femme venait de s’humilier, et le sol ou ses vêtements étaient maculé d’urine. Tremblante, elle leva des yeux affolés vers le jeune garçon.
Cette dernière poussa un hurlement qui peut être entendu jusqu’en bas de l’immeuble, et une trentaine de secondes plus tard, elle tombait mollement à genoux aux pieds du blond, secouée de tremblement de terreur, les mains de chaque côté du crâne. "Qu’est-ce que j’ai vus ?... "
« Haha ! c’est génial, pas vrai ? » Annonça le jeune homme en Riant. « Moi, ces trucs-là me terrifient ! Je flippe ! Je les vois en rêve parfois quand je me suis battu à fond ! J’ne sais pas ce que c’est ! Pas du tout ! »
La jeune femme fixa le « héro » un instant, et déglutit doucement, secouée de nausée. Si l’air gai du garçon n’avais pas disparu, de grosses larmes suintaient le long de ses joues, et ses pupilles dilatées tremblaient doucement, comme si lui aussi avait vus les horreurs auxquelles elle venait d’assister.

La femme trembla en fixant le héro qui l’attrapa viollement par le col pour la trainer vers l’escalier de secours de l’immeuble.
« Allez ! Debout ! Je dois voir si votre cible va bien ! »
La femme ne réagit pas. Elle avait le regard vide, semblait totalement déboussolée.
« Hey, ne m’ignore pas... » Soupira le blondinet, le visage tout tristounet.
« Si tu ne fais pas un effort, je te montrerai ça à nouveau ! »
La femme fit non de la tête, et se leva vivement, les jambes flageolantes.
« Tu vois ? Quand tu veux, tu peux ! »
Finalement, le blond lui attrapa le bras, et ils descendirent de l’immeuble. Après un petit instant, Numéro Un retrouva la ruelle, qui était à une rue de là où étaient la vilaine. Ce petit manège avait pris peut-être six ou sept minutes en tout, mais Numéro Un entra n'a pas rapide suivis par une jeune femme a l’air perdus, le pantalon maculé d’urine, traînant mollement un arc derrière elle.

« Hey ! » S’annonça le blond, son sabre toujours au clair.
« Je suis désolé ! J’ai mis du temps à revenir ; elle était assez loin, je crois que je lui ai fait peur en arrivant derrière elle. Tu vas bien ? »
Le jeune héros rengaina son arme, et son pas se fis tout de suite moins assurer, et plus lent. Il lança un regard inquiet vers la vilaine qui avançait en titubant… Il y était allé bien trop fort avec elle, ce dit-il. Peut-être devrait-il s’excuser auprès d’elle plus tard… Elle était visiblement trop sensible pour ce qu’il lui avait fait. Il déglutit, ses doigts se resserrant sur son fourreau. Il présenta un regard inquiet à la jeune fille, puis aux vilains au sol.
« Je… J’aurais dû rester là pour te protéger non ? Je suis désolée, je n’ai même pas vérifié s’ils étaient hors d’état de nuire… Tu sais ce qu’ils te voulaient ?.. »

Quiproquo

Une nouvelle fois, le blondinet vint l'aider à se remettre sur pied. Il était bien plus serviable et attentionné qu'il n'en avait l'air. Bien qu'il prit aussitôt ses distances une fois que l'étudiante fut plus ou moins stable. Faiblement, Irina s'adossa au mur le plus proche d'elle, se sentant incapable de tenir debout encore bien longtemps. Il faut dire qu'elle n'avait pas encore l'habitude de ce genre de situation pleine d’embûches et d'émotions fortes. Pourtant, cela allait très bientôt devenir son quotidien si elle comptait véritablement suivre les pas de sa défunte mère.

Elle resta muette quelques secondes, le temps de reprendre convenablement son souffle. Elle qui s'était soigneusement apprêtée pour sortir se promener, elle ne devait plus ressembler à grand chose à présent. « Quelle horreur... » soupira-t-elle en constatant son triste état. La fatigue prenait peu à peu le dessus. Comme venait de lui faire remarquer l'homme à la queue-de-cheval, Irina espérait sincèrement que les flèches l'ayant atteintes n'avaient guère été empoisonnées. Cela aurait été quelque peu contraignant pour ainsi dire. « O-oui, ne t'en fais pas, ça devrait aller. » rassura la brune avec un visage qui se voulait le plus rassurant possible. « Et t- ? » allait-elle demander en retour, avant de s'interrompe elle-même soudainement.

L'homme qui se faisait appeler The Storyteller sembla bien différent, changeant de comportement en une fraction de seconde avant de disparaître subitement, après qu'une énième flèche l'eut transpercé. Du moins, traverser son image seulement, car aucune goûte de sang ne fut versée à ce moment précis. Confuse, la demoiselle vint vivement tapoter ses deux joues pour s'assurer qu'il ne s'agissait nullement d'une quelconque hallucination. Quel mystérieux personnage ! Heureusement, il était de son côté. Lui rendre son tissu en mains propres n'allait sans doute pas être suffisant pour le remercier de lui avoir sauvé la vie aujourd'hui.

En effet, elle lui devait une fière chandelle. Mais pour le moment, tout ce qui l'importait, c'était de savoir où il avait bien pu disparaître. Malheureusement, elle avait beau y réfléchir, elle envisagea la possibilité qu'il ne revienne pas. De ce fait, elle se dirigea tant bien que mal vers les deux vilains inconscients quelque peu ensevelis sous les gravats du mur précédemment détruit. Puis, alors qu'elle comptait les ligoter pour être sûre qu'ils n'essaieraient pas de s'enfuir une fois réveillés, un petit débris dégringola depuis le sommet du tas jusqu'aux pieds de la brune. Et tandis qu'elle regardait bêtement ce dernier, une masse imposante vint brusquement s'extirper des gravats en poussant un hurlement des plus terrifiants. « C'EST PAS TERMINÉ !!! »

Poussant un cri de surprise, tout en sursautant, Irina tomba sur son postérieur, les yeux écarquillés, face à cet être qui semblait immortel. « TU VAS ME LE PAYER ! » grogna-t-il sauvagement, le regard aussi noir que les ténèbres. Probablement décidé à en finir avec elle, le tas de muscles avança d'un pas lourd et puissant. Si puissant qu'il fit se décrocher un énième morceau du mur, plutôt conséquent, qui vint aussitôt lui tomber sur la tête. Tandis que, de son côté, le chef du trio semblait - lui aussi - reprendre ses esprits. « Qu'est-ce qu- ?! » Mais ce fut assommé par sa bêtise que le musclé s'écroula de nouveau, s'écrasant de tout son poids sur son acolyte beaucoup plus chétif que lui. Ainsi, ils se retrouvèrent donc tous deux inconscients, encore une fois.

Plus de peur que de mal. Soulagée, l'adolescente soupira longuement. Se laissant le temps de se remettre suite à ce choc qui avait fait s’accélérer les battements de son petit cœur, elle resta assise quelques instants au sol, faiblarde. Puis, ne trouvant ni la force ni la motivation de se relever, ce fut en restant sagement assise en tailleur qu'elle vint prudemment ligoter les deux hommes à l'aide de ses fils verts extrêmement collants. Bien évidemment, étant donné sa faible quantité d'énergie restante, ils n'allaient sans doute pas être aussi collants qu'ils ne l'étaient habituellement. Mais cela allait tout de même constituer une entrave suffisante en attendant qu'elle retrouve ses forces.

Et quel ne fut pas son soulagement lorsqu'elle aperçut son preux chevalier faire son entrée dans la ruelle, toujours avec cet air quelque peu différent. Il était accompagné d'une femme qui, à sa tête, semblait avoir vu un fantôme... et... s'être pissé dessus visiblement ? Oui. En effet, c'était bien le cas. De plus, au vu de l'arc qu'elle tenait, elle comprit directement qu'il s'agissait du troisième déchet qui s'était amusé à leur mener la vie dure. Ne se posant pas plus de questions, Irina abandonna sa position assise pour finir allongée sur les pavés de la ruelle, épuisée. « Tout va bien ! » déclara-t-elle, dans le but de le rassurer.

Suite à cela, l'homme à la queue-de-cheval sembla retrouver son comportement initial, affichant un air des plus inquiets. « Oh, mais ne t'en fais pas pour ça ! Ils n'ont pas bronché. » affirma-t-elle avec un léger sourire. Certes, ce n'était pas vrai, mais il ne lui était rien arrivé de grave. Alors, à quoi bon le faire culpabiliser plus qu'il ne le faisait déjà ? « Je n'en ai pas la moindre idée pour tout te dire. » informa la brune en prenant une grande inspiration. « On pourrait très bien lui demander, si tant est qu'elle est encore capable de parler. » ajouta-t-elle en ricanant. « Mais, au fond, je crois que je ne préfère pas le savoir. » clôtura-t-elle, toujours avachie sur le sol.

Codage par Libella sur Graphiorum

Une fois le grand blond de retour dans la ruelle, son sabre rangé et son comportement calmé, il soupira doucement. Tout ne c’était pas passer comme prévus, et il avait été imprudent. Pourtant, la femme qu’il venait d’aider se portait relativement bien si on oubliait les quelques blessures infligées tantôt. La criminelle qu’il venait de neutraliser lança un regard à ses deux compères aux sols et déglutit. Elle porta son regard pusillanime vers le héros. Ce dernier avait quitté son inquiétante droiture pour une attitude plus posée et une posture légèrement voûtée. Le garçon semblait n’avoir aucun doute quant au fait qu’elle ne tenterait pas de s’éclipser en douce. Et il avait raison. À vrais dire, dans l’état ou était son esprit, vagabondant et affaiblis, elle était trop occupée pour prendre le temps de courir.

Le blond avança donc dans la ruelle à nouveau à l’entré de laquelle quelques curieux prenaient le temps de s’arrêter, ce dont ils s’étaient bien garder plus tôt. Un petit groupe de jeune fille parmi ces spectateurs indésirable chuchotaient entre elle, intrigué certes par la scène, mais aussi par Irina, qu’elles semblèrent reconnaître. Numéro un s’en aperçus rapidement, mais la probabilité que les gens continuent de s’entasser maintenant le danger écarté se faisait de plus en plus évidente. Fort heureusement, le bruit d’une sirène de police se fit entendre plus loin. Numéro Un remercia intérieurement la présence d’esprits de la personne responsable de l’arrivée imminente de la police. Dans quelques minutes, ces voyous seraient derrière les barreaux… Et lui aussi si cette fille était rancunière.

La jeune femme informa le héro que si elle ne savait pas ce que lui voulaient les criminels, elle ne souhaitait pas vraiment l’apprendre, et le blond hocha la tête. Il comprenait ce choix. Un petit sourire amer se dessina sur ses lèvres.
« Écoute. Je suis désolé. Si je t’avais pas cogné tout à l’heure, tu aurais pas été mise en danger, et je m’en veux un peu… Après, c’est que tu m’as touché et.. Attends non, je sais ce que tu te dis. C’est pas une justification hein, et je vois pas en quoi me toucher mériterais d’être frappé. Je me permettrais pas ça, même avec quelqu’un de moche... »
Il s’interrompit un moment, bouche entrouverte, avant de se reprendre en reculant d’un pas, faisant non du doigt.
« wait wait. Je dit pas que t’est moche, t’est jolie comme tout et… Mais je te drague pas. C’est juste que.. » il cessa finalement d’essayer, et se mis dos a la jeune femme pour s’appuyer contre le mur, cachant sa tête dans ses bras d’un air dépité.
« Bordel que c’est compliqué… »
Il paraissait évident que si le héro était très efficace en combat, ou en mission, ce dernier était en dessous de tout lorsqu’il s’agissait d’aborder une conversation plus ou moins normale. Une voix autoritaire retentis à l’autre bout de la ruelle, demandant aux citoyens de se disperser. Une policière assez grande, la quarantaine et aux traits fatigués venais de faire son apparition derrière la petite foule, et Numéro Un remercia le ciel pour l’échappatoire que lui offrais la possibilité de faire un rapport a la police.

Quiproquo

« Les filles ! Regardez là-bas, on dirait Irina Waldorf par terre. » chuchota une adolescente à ses amies autour d'elle. Le petit groupe de filles était actuellement au milieu d'un attroupement de personnes se situant juste devant la ruelle où l'action avait eu lieu. Les cris et autres bruits assourdissants avaient fini par attirer les passants les plus curieux. Quelle bande de commères ! Il n'y en avait pas un pour rattraper l'autre, tous déjà en train de murmurer et d'essayer de prendre des photos via leur téléphone portable toute dernière génération.

Ces réactions, dont Irina semblait avoir de plus en plus l'habitude, l'irritèrent tout de même quelque peu à cet instant précis, bien qu'elle ne laissa rien paraître. En effet, elle était loin d'être photogénique actuellement. Même son meilleur profil ne pourrait pas la sauver. De ce fait, elle resta avachie sur le sol, toujours plus ou moins fatiguée de toute façon. Puis elle soupira, soulagée à l'entente des sirènes de police. Cette mauvaise journée allait enfin pouvoir prendre fin. Il était temps !

Mais avant cela, le blond tenta de s'expliquer quant à sa réaction inappropriée dans le parc. Malheureusement pour lui, il ne semblait pas être très doué pour prendre la parole, ce que la demoiselle avait bien compris en l'écoutant s’emmêler les pinceaux. Ce petit discours maladroit la fit sourire et même rire. Il n'avait rien d'un sale type. C'était juste une personne beaucoup trop prudente, rien d'autre. Elle ne pouvait pas du tout lui en vouloir pour ça, d'autant plus qu'il lui avait sauvé la vie. En effet, sans lui, cette journée aurait pu être la dernière.

« T'en fais pas pour ça, tu es pardonné. Je t'assure. » S'agenouillant tant bien que mal, Miss Waldorf vint libérer quelques fils blancs inoffensifs de ses doigts pour attraper le fameux tissu toujours au sol, véritable coupable de cette mauvaise journée. Par la suite, elle les fit se mouvoir lentement jusqu'à l'homme au sabre pour lui rendre ce qui lui appartenait depuis le début. « Tiens, il me semble que c'est à toi. » fit-elle d'une petite voix, suivi d'un sourire angélique. « En plus, de cette façon je ne suis pas obligé de t'approcher, donc plus aucun risque d'un quelconque malentendu. » expliqua-t-elle d'un ton ironique, en lui adressant un vif clin d’œil.

Puis, à peine avait-elle eu le temps de trouver la force pour se redresser qu'une petite escouade de policiers pénétra dans la ruelle, faisant fuir les commères à l'entrée de celle-ci au passage. Rapidement, ils menottèrent la vilaine et récupérèrent les deux hommes déjà ligotés et encore quasi-inconscients. « V'deux là, v'falloir nous suiv' au poste également. On veut tout savoir de c't'affaire là. » s'exprima très peu chaleureusement la policière, sans doute à la tête du groupe. Irina, tout en rembobinant ses fils blancs dans le bout de ses doigts après avoir laissé le blond à la queue-de-cheval récupérer son tissu, soupira. Puis elle jeta un regard complice à The Storyteller en haussant nonchalamment les épaules. « On dirait bien que nos routes ne vont pas se séparer tout de suite. » Mais quoi qu'il en soit, à l'avenir, fini les quiproquos !

Codage par Libella sur Graphiorum

Le calme revient peu à peu, maintenant que les vilains ne sont plus en état de nuire.
Quelques personnes commencent à s’agglutiner autour de la ruelle, et après que Numéro Un à rapidement exposé la situation à un agent de police, qui commence à tenter de dissiper la foule, le héro revient aux côtés de la demoiselle pour la soutenir. Il fait de son mieux pousse se placer entre elles, et les appareils photo. De la petite foule chuchotant, se détache en particulier un nom qui revient de temps à autre. « Irina Waldorf ». Un nom connu du héros, malgré le fait qu’il ne soit pas vraiment un lecteur de magasine de célébrité. Malgré ça, avant de venir aux états unis, le nom de Waldorf était revenu quelques fois dans ses recherches.
Une célèbre enseigne de mode, quelque chose d’approchant. Des costumes des vêtements… Un sacré visage des états unis. Il avait aussi eu vent d’un drame ayant ravagé la famille, mais n’avait pas pris le temps de s’y intéresser. Malgré le fait que Numéro Un restait un homme relativement bon, et prêt a aidé n’importe quel citoyen ayant besoin de lui, il ne put s’empêcher de se trouver chanceux d’avoir pus sauver une telle personnalité. Malgré tous ses bons côtés, il restait humain, et si le sauvetage des citoyens était important pour lui, son objectif principal pouvait avoir usage de personnes importantes. Il se ravisa de penser plus loin. Il venait simplement d’obtenir le pardon, et cette demoiselle, qui qu’elle soit, avait encore besoin de lui.
Le reste attendrait.
Comme pour culpabiliser encore plus le jeune héros d’avoir pensé de la sorte, la jeune fille lui « tendis », avec une délicate attention, sa large bande de tissus, qu’elle accompagna d’un sourire angélique, et de mots rassurants. Le rouge monta aux joues du jeune homme, juste un instant. D’embarras, peut-être ? Et il se saisit du textile, jetant un œil curieux aux doigts d’Irina. Il pensa à l’interroger à leur sujet. Ou même au sujet de son nom. Mais l’arrivé de nouveau policier dont au moins une n’avait pas l’air très ouverte aux compromis, coupa Numéro un dans son élan. Ses yeux se posèrent avec plus d’attention sur le visage usé par la fatigue et la lassitude de la jolie brune.
Il déglutit.
*Je manque de cœur à ce point ?*
Il hésita à aider à jeune femme à se redresser, mais laissa finalement faire les policiers, répondant a son regard complice par un rictus maladroit.
« Ouais. La paperasse, c’est la partie chiante un peu inévitable hein ? »
Un des policiers, probablement vexé, lui lança un regard circonspect, que Numéro Un préféra ignorer. Il en avait assez de se sentir coupable de tout aujourd’hui.
Au moins, le reste de la journée fut plus calme, et une fois sortis du commissariat, il eut presque l’impression de s’être fait apprécier de la jeune Waldorf. Peut-être pas au point de s’en être fait une amie… Mais tout de même, cette erreur aura presque valu une jolie fin de journée pour lui.