Pour un individu ne possédant aucun alter, KC semble très déterminée à jouer dans la même cours que les autres 80% de la population.

On dit de certaines personnes que, tels des chênes, les aléas de la vie les ont renforcé. Pour elle, ils l'ont fait pourrir de l'intérieur. Derrière son sourire carnassier se cache un poignard prêt à passer à l'attaque à n'importe quel moment. C'est probablement inconsciemment; Un animal ne montre ses dents que lorsqu'il se sent en danger.

C'est une battante. Elle ne cherche pas à prouver quoi que ce soit, ni à elle ni à n'importe qui d'autre. Tel un chat errant lâché brutalement dans un endroit qu'il ne connait pas, vivre du jour au lendemain lui suffit pourvu qu'elle survive, tant pis si cela doit passer par jeter quelqu'un sous un train. Elle déteste déjà ce qu'elle est devenue, de toute manière.

Lâchée dans un univers qui lui est à la fois inconnu mais si familier, à mi chemin entre l'obligation de retourner dans son passée et sa nécessité d'aller de l'avant, il ne lui reste que tout à réapprendre.

Je préfère qu'on m'appelle KC même si mes papiers indiquent Cassandra Kelley. Non, c'est évidemment pas mon vrai nom. Tout a été changé directement une fois sortie de prison, c'est la police qui m'a conseillée de faire ça.

Pour en arriver là, devant vous, j'ai dù mettre mon ancienne vie de coté, ou du moins ce qu'il en restait.
Toute mon enfance, on m'a fait baigner dans une éducation à part des autres. Une école privée strictement entre gosses sans alters, entre profs respectables et qui ne présentaient aucun risque pour nous, qu'ils nous disaient. A la maison, le même schéma. Mes parents n'avaient pas plus de dons que moi, si ce n'est qu'ils étaient doués pour.. Manipuler les chiffres, je pense. Manipuler les gens aussi, au vu de l'effervescence de leur business. Je ne me suis jamais trop posée de question sur ce qu'ils faisaient, je savais juste qu'on ne manquait de rien. Et qu'on avait un jardin plutôt grand par rapport à la moyenne.

Ca n'a pas duré très longtemps.

Je n'ai rien à redire sur ma famille. Elle a très longtemps été aimante et attentionnée envers moi. Elle s'est toujours assurée que je ne manquais de rien, à leur manière. Mais.. Je pense qu'ils ont toujours favorisé leur propre confort et sécurité à la mienne. Ils ont toujours préféré conserver leurs acquis et leurs traditions. C'est fou tout ce que l'on peut perdre en aimant les mauvaises personnes.

Suite à ça, les choses ont un peu dégénérées. Après tout, j'étais une jeune ado, en manque de repère, complètement paumée dans un pays où chaque citoyen était fortement incité à ne penser qu'à sa gueule. Je crois que j'ai rejoint l'armée après ça. Je crois que j'y suis restée pendant un bon bout de temps d'ailleurs. Quelque chose comme cinq ans. Après tout, ils me proposaient tout ce que je voulais; un lieu pour dormir, un endroit où je pouvais être comme tout le monde, une raison pour exister. Maintenant, je dirais pas que j'ai regretté d'y avoir gâché une partie de ma vie, mais disons que.. C'est là où je me suis confrontée à ce que c'était la réalité. Suivre un entrainement inhumain à vous faire cracher du sang, côtoyer des personnes des quatre coins du pays, certaines dotées d'alters... C'était honnêtement une première.
Mais, comme une abrutie, j'ai persisté.

J'y serais restée pendant 5 longues années avant qu'on ne me relève de mes services.

Les États Unis d'Amérique est un pays assez étrange qui va glorifier ses soldats, mais qui ne sait pas quoi en faire une fois hors des rangs. La plupart d'entre eux finissent à la rue ou dans un fossé. Les quelques rares qui arrivent à remonter la pente deviennent consultants, travaillent pour des maisons de charité... Ou continuent de travailler en freelance. C'est ce qui m'est arrivé. J'ai été contacté par un autre camarade qui avait quitté quelques années avant moi et qui me proposait du travail. Quelque chose qui payait bien. Je crois que dans les autres pays, ca s'appelle mercenaire et pas "armée privée" ?

J'ai heureusement commencée en bas de l'échelle. Dans l'immédiat, ils avaient plutôt besoin de conducteurs parce que ouais, j'ai passée mon permis poids lourd à l'armée. C'est un truc qui se fait apparemment pour aider à la réinsertion. De fil en aiguille, j'ai participé à des coups un peu plus de mon "ressort". De l'intimidation à de la fabrication d'explosif, des petits casses à la participation à quelques trafics d'armes; C'était une vie dangereuse, mais je m'éclatais. Le genre de vie où tu ne te demandes jamais si tu vas finir par te faire rattraper par la réalité, mais plutôt comment ca va se finir pour toi.

Tout ça pour arriver à quelques semaines plus tard, où on me propose un taff un peu particulier. Un type liée à je ne sais quelle organisation me propose de faire partie d'une équipe chargée d'enlever un de ces super héros en vogue.
C'était exactement ce qu'il me fallait. On m'offrait l'opportunité de me défouler sur une personne dotée d'un alter, un super héros qui plus est. Eux qui se sentaient constamment supérieurs à nous autres, pauvres simples mortels.

C'est moi qui me suis occupée du plan. J'ai vite compris le point faible de chaque super héros : une fois que vous connaissez ses caractéristiques, il devient étonnamment prévisible. Tout le plan s'est d'ailleurs déroulé à la perfection. Je l'avais à mes pieds, elle était hors d'état de nuire et prête à être embarquée. La partie de mon taff était terminée et je m’apprêtai à sortir du bâtiment, prévenant par message le reste de l'équipe... Jusqu'à ce que la situation dégénère. Je ne sais pas exactement ce qui s'est passée, la dernière chose dont je me rappelle, c'est cette explosion. Je crois que j'ai perdue connaissance en étant projetée contre le béton, et je me suis réveillée à l’hôpital, menottée aux barreaux du lit.

Pas mon meilleur moment.

La sentence fut très vite tombée. Ils n'avaient retrouvé que moi et le dit héros, sans vie sur le sol. Pour son "assassinat", et étant donnée qu'ils n'avaient personne d'autre à blâmer, j'en prenais pour 24 ans ferme. Je pense qu'ils voulaient surtout faire de moi un exemple et me donner une peine équivalente à mon âge. Je n'étais pas techniquement le cerveau de l'opération.

Suite à ça, j'ai été irrégulièrement transférée de prison en prison. De pénitenciers, disons, plus tranquilles, à ceux de plus haute sécurité, j'avais cette tendance à répondre aux provocations et rendre coup pour coup. Avec un surin. Je veux dire.. Tout ce que j'essayais, c'était de me faire respecter. A l'époque, j'étais persuadée que ca allait être là, dans ce lieu, que j'allais finir ma vie. Si j'avais su que deux ans plus tard, j'allais me retrouver là, libre comme l'air.
Les flics m'ont proposés un deal, contre quoi je ne restais pas une semaine de plus derrière les barreaux. On m'a fait plier valises, et de la prison j'ai été transférée au poste de police de la ville pour un... Interrogatoire. C'est là que j'ai appris la nouvelle, l'effondrement, tout ça... Ils ont eu vent de mes compétences lorsqu'il s'agissait d'affronter des alters. Peu de gens peuvent se vanter d'avoir mis à mal un individu doté de pouvoir sans aide extérieure, apparemment.

Ils ont aussi eu vent des agissements de mes anciens collègues. La plupart d'entre eux, disparus de la circulation, ont refait surface dans la ville et continuent sur des méfaits plus.. Sérieux., Ils s'attendent à ce que je les aide pour mettre un terme à leur agissement, étant la seule personne qu'ils ont sous la main qui ont eu affaire à eux aussi longtemps.
Cela fait une poignée de semaines que cela dure. Je me demande si ils ont compris que je cherchais à gagner du temps.

A la suite d'un service militaire, une (courte) vie de merceneriat, qui s'est terminée par deux ans sous les verrous, KC a eu à effectuer pas mal de choix questionnables; Son services dans les forces armées lui aura permis de se familiariser avec les affrontements armés et les situations sous tension, en plus de lui avoir fait découvrir la mécanique. Sa vie de l'autre coté de la loi l'aura forcée à s'adapter à un métier aussi risqué que répréhensible, et l'aura notamment rendue complice dans l'assassinat d'un héros.La clé est de ne pas se faire reconnaitre. KC a su se faire passer incognito du mieux qu'elle pouvait, mis à part quelques freelances qu'elle a cotoyée. Seul bémol, suite à son arrestation, son mugshot est passé à la télé il y a de cela 2 ans.Elle n'en a pas.Pour palier à son manque d'Alter, KC bénéficie d'une panoplie de gadgets et autres jouets plus ou moins durables. En plus de se servir dans les équipements high tech de la police -elle a le droit, pas vrai ? Personne ne le lui a refusé, ou elle n'écoutait pas.-

Mais le principal sont les équipements qu'elle a accumulée au cours de sa vie :
KC est en passe d'obtenir l’appellation de "Body Hacker". Au travers d'expériences, d'opérations et -pour ne pas le dire- de mutilations corporelles, elle bénéficie d'une panoplie de gadgets high tech directement greffée à son corps.

Dans son avant bras cache un véritable couteau suisse d'outils qu'elle peut déployer dans les situations les plus tendues (Pensez assassin's creed parce que c'est clairement ce qu'elle a fait) : épingle de crochetage, carte micro SD, cisaille, pince leatherman, lumière intégrés, et un petit poignard.
Sur la rétine, un implant électronique d'obtenir un zoom de 2 à 3 fois ce qu'elle voit. Une petite molette numérique est implantée directement dans la paume de sa main droite.

En guise de défense, KC utilise la plupart du temps une veste ignifugée & renforcée d'épaulières de football. Elle transporte une panoplie de petits gadgets achetables dans n'importe quelle boutiques de la ville : Une bombe au poivre, un masque anti virus, des lunettes de motos, des epipens d'adrénalines si elle se sent coquette. Ses quelques contacts dans la ville lui ont permis de se procurer un Beretta, qu'elle cache sous les planches de son appartement et ne sort qu'en cas d’extrême nécessité.
Pour le reste, cela lui est déjà arrivée de bricoler des gadgets improvisés. Rien de très durable et bien souvent très dangereux pour elle et tous les gens aux alentours, elle n'a jamais l'intention d'utiliser une "arme improvisée" plus d'une fois, en concordance avec son code moral vis à vis des alters.

Une petite puce toute récemment intégrée dans son cou la gratte parfois. Il s'agit du même type de puce que l'ont implantait sur les supers pour déterminer leur position exacte afin qu'elle ne tente pas de se faire la malle, la partie explosive en moins. Du moins c'est ce qu'on lui a dit.
En dehors des choses qu'elle a accompli, participer à l'assassinat d'un héros a probablement été l'une des expériences les plus marquantes de sa vie.Trouver sa voie. Survivre. L'avenir est encore incertain et KC n'est pas complètement certaine de la voie à suivre, mais dans tous les cas on peut résumer cela par un désir de s'émanciper rapidement : elle est consciente qu'une fois la situation sous contrôle, elle ne leur sera plus d'aucune utilité et ils pourraient très bien la renvoyer en prison.

Plutôt logique. L'idée de donner de la légitimité aux personnes les plus responsables et efficaces empêcherait l'éventualité d'avoir trop de héros "autoproclamés" et autres vigilantes. Elle ne s'est cependant jamais penchée sur son fonctionnement et ses défauts hiérarchiques.Elle ne l'a découvert que bien plus tard. En prison, elle ne s'est pas donnée la peine de s'informer sur ce qui se passait en dehors. Elle ne peut qu'admettre qu'il s'agit pour elle d'une aubaine puisqu'elle bénéficie d'une grâce en échange de ses bons et loyaux services, et sait qu'elle peut potentiellement profiter du nivellement vers le bas des héros ainsi que le chaos général, si l'occasion se présentait.Elle s'en cogne